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Knock at the Cabin : la fin du film de Shyamalan est très différente du livre

Par Mathis Bailleul
6 février 2023
MAJ : 12 février 2023
10 commentaires
photo, Abby Quinn, Nikki Amuka-Bird, Dave Bautista, Rupert Grint

Le film Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan est sorti au cinéma, l’occasion pour voir quelles sont les différences majeures avec le livre dont il est tiré.

Après le moyen Glass et le décevant Old, on a pu penser que le Shyamalan de Sixième SensIncassable et Signes avait définitivement disparu. Qui plus est, les bandes-annonces ont décrit une proposition semblable à son précédent long-métrage, tenant uniquement sur un concept prometteur (donc on ne partait pas gagnant). Erreur, le monsieur est finalement revenu en force et Knock at the Cabin a prouvé qu’il savait encore faire de bons films.

Pour poursuivre dans cette lancée, après Knock at the Cabin, Shyamalan a déjà trois idées de films en tête. Il n’y a plus qu’à espérer qu’elles soient au moins toutes à la hauteur de son dernier bébé (si les trois paraissent un jour). Mais pour le moment, on peut se concentrer sur son intrigue basée sur La Cabane du bout du monde de Paul Tremblay, laquelle s’est différenciée du roman de plusieurs manièresAttention, spoilers !

 

 

Toute adaptation se doit de trahir l’écrit originel et le réalisateur a suivi cette maxime à la lettre pour proposer sa version de l’histoire et soumettre le récit à son discours. Pour commencer, il est bon de rappeler le point de départ : un couple homosexuel et leur fille adoptive Wen se retrouvent pris en otage par quatre individus qui assurent que si l’un des membres de la famille n’est pas désigné pour se sacrifier volontairement, l’apocalypse aura lieu.

Première différence, dans le roman d’horreur, Andrew descend Adrianne avec son pistolet. Or, dans le film, Adriane se fait exécuter et Sabrina périt sous le coup de feu d’Andrew. Un petit changement qui ne modifie pas grand-chose sur le récit, cela dit. Le plus gros changement intervient surtout concernant le destin de Wen dans le livre et le film.

 

Knock at the Cabin : photo, Nikki Amuka-Bird, Jonathan Groff« Et dire que je t’ai perdu dans un monde parallèle… »

 

En effet, dans le livre, Wen est tuée accidentellement par Léonard et Andrew en train de se battre pour l’arme à feu. Dévasté, Léonard se laisse attacher par le couple et les avertit que cette tragédie involontaire (et donc invalide) ne compte pas comme un sacrifice de leur part. Sabrina, toujours en vie, supprime alors Léonard et se retire de sa mission. Elle guide les deux pères jusqu’à sa voiture, les prévient qu’ils peuvent encore arrêter l’apocalypse avant de se suicider à son tour.

Ainsi, à la fin du livre, les deux hommes n’arrivent pas à se tuer l’un l’autre, et décident d’affronter l’apocalypse (le corps de Wen dans leur voiture). Une différence majeure avec le film où Éric finit par se sacrifier, permettant à Wen et Andrew de ressortir vivants et de constater que les catastrophes se sont brusquement arrêtées.

Avec son scénario, Shyamalan a donc livré une réponse beaucoup plus optimiste à l’intrigue là où l’écrivain préférait une fin ouverte, bien plus sombre et triste.

 

Knock at the Cabin : photo, Dave Bautista, Rupert Grint, Nikki Amuka-BirdFinalement, on préférera ouvrir la porte à des témoins de Jéhovah

 

Un choix plus sage pour le metteur en scène qui peut s’expliquer de plusieurs manières. D’un côté, Hollywood est connu pour être peu friand des infanticides, et c’est possiblement une des raisons ayant amené Shyamalan à modifier l’intrigue originelle. D’un autre côté, on sait que réaliser un film avec une fin optimiste est aussi beaucoup plus simple au cinéma (plus facile à vendre pour le grand public). Enfin, il est clair que cette direction colle parfaitement au propos sur la foi de Shyamalan.

Toujours est-il que pour servir son message ou non, Shyamalan a répondu à la question laissée en suspens dans le matériau d’origine. D’après lui, l’apocalypse a été évitée et c’est donc la fin du monde qui attend les deux tourtereaux chez Paul Tremblay. Pour se rendre compte soi-même de tous les changements (en version ultra détaillée), Knock at the Cabin est au cinéma depuis le 1er février 2023.

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Babylon

Son précédent film, Old, était une purge immonde, le pire film que j’ai jamais vu au cinéma.
J’ai persisté et suis allé voir Knock at the Cabin, et certes c’est « pas mal » mais vraiment sans plus !
À la lecture de cet article, je comprend mieux le ma que de consistance du film, et particulièrement de sa fin.
Il aurait vraiment mieux fallu que le réalisateur s’en tienne au matériau d’origine : Shyamlan est bon pour mettre en scène les cauchemars des autres, mais il est très TRÈS mauvais lorsqu’il s’agit de faire preuve d’imagination, de cohérence etc…

Geouf

Je plussoie les autres commentaires, ce n’est clairement pas le retour de Shyamalan. Même Old qui était bourré de défauts avait pas mal de détails intrigants et quelques bonnes scènes.
Et puis surtout, là où Shyamalan a trahi le livre, c’est en enlevant toute l’ambiguïté de celui-ci. A la fin du bouquin, on ne sait pas s’il y avait vraiment une apocalypse de prévue ou si les cavaliers étaient juste des illuminés. Le lecteur est laissé à sa propre interprétation, avec un goût amer à cause de la mort de Wen. C’est une fin beaucoup plus puissante que celle du film que tombe dans la manie hollywoodienne de tout expliquer pour ne laisser aucun doute.

DevilReject

J’ai lu le livre ce week-end pour pouvoir aller voir le film hier soir.
La fin du livre est bien plus subtile que ce qui est dit dans l’article.
Déjà, parce qu’il n’y a que 7 avions qui s’écrasent. Pas 700.
7 avions, comme il y a 7 personnes dans la cabanes et 7 sauterelles dans le bocal. Tout comme le livre est fait de 7 chapitres. Léonard le dit au débit du livre à Wen quand ils discutent dehors avant que tout commence : Le 7 est un chiffre magique. Pas porte-bonheur, mais magique.
Puis cette histoire d’épidémie, dans le reportage on parle d’un début d’épidémie, que les spécialistes commencent à s’inquiété. C’est pas du tout la panique montré dans le film avec des milliers de morts. Pareil pour l’agresseur de Andrew. A la fin du bouquin on ne sait pas si c’est vraiment Redmond ou pas. Parce que Paul Tremblay sait écrire une histoire, lui. Avec finesse.
Et une fois le livre terminé, c’est au lecteur de faire son travail, de se poser des question et chacun ira de son interprétation. Là, avec shyamalan, aurevoir la finesse, bonjour le gras et a bien-pensance Américaine.

amdsfilms

Sauf que la fin est bien plus ambiguë que vous le dites, pour moi on ne sait pas si ils sont pour quelques chose à la fin des catastrophes, la scène avec l’auto radio illustre bien l’effet (coïncidences) du film et pleins d’indices tout au long du film. 😉

Eddie Felson

@serialgamer07
10000000% d’accord! Plat, sans relief narratif, aucune surprise et même chiant!
Encore une déception après la purge Old

Ankytos

@serialgamer07
« alors que la certaines morts sont exécutées hors champ j’ai trouvé ça nul et moins puissant dramatiquement parlant. »
Tout à fait. Pire ! le hors champ de la mort finale me semble particulièrement lâche quant au propos.

Ankytos

Je ne sais pas si j’aurais aimé le livre mais l’histoire en semble bien clairement meilleure que celle du film ; en tout cas moins plate et ennuyeuse, totalement dénuée de surprise (rien n’allant jamais plus loin que le principe posé le premier quart d’heure).

Maxime

La fin du livre est bien meilleur que celles du film . Je comprends pas le choix du réalisateur d’autant plus que le film est r rated donc il aurait pu aller plus loin

SerialGamer07

C’est bien dommage, Shyamalan a donc choisi la facilité je trouve.
Je lui préfère mille fois la fin du livre pour le coup qui comme vous le décrivez paraît bien plus dramatique et percutante.
Mais bon Hollywood et ses happy end…
Trop peur de choquer un minimum.
Pour moi, Knock at the cabin est bien décevant.
Aucune surprise, aucune profondeur narrative, que du vide pour ma part et moi qui m’attendais à un twist digne de ce nom venant de Shyamalan, bah le film ne révèle rien et est d’un classicisme à toute épreuve…
Le film ne sert même à rien et n’apporte pas grand chose, je m’attendais à être scotché à mon siège avec de vraies révélations concernant le vrai ou le faux de cette pseudo fin du monde et apocalypse et ben le dénouement n’en est que plus décevant tellement il ne prend aucun risque et absolument rien ne vient nous tenir en haleine concernant le climax et la vérité concernant ce fameux choix à prendre : est-ce la vérité ou un mensonge ?
On ne sait rien non plus sur l’origine des catastrophes dans le monde ni qui les envoie et pourquoi eux etc
Bref du vide. Trop de questions sans réponses et un dénouement trop simple et facile.
D’ailleurs Shyamalan nous habitué a montré les choses plus distinctement et frontalement alors que la certaines morts sont exécutées hors champ j’ai trouvé ça nul et moins puissant dramatiquement parlant.
Je ne me suis jamais investi dans le film malheureusement.
Seule consolation, c’est déjà mieux que Old mais bien une nouvelle déception. On est loin de ces premiers films cultes qui sont devenus des classiques dans le genre à twist notamment. Shyamalan a construit sa réputation sur ce concept alors peut-être que j’en attendais trop ici également dommage

Julien

Dommage… Sans forcément tuer la gamine, j’aurais préféré que la fin soit plus subtile.. Que les cataclysmes s’arrêtent, mais qu’on ait quelques éléments qui remettent en doute l’apocalypse. Par exemple à la télé on aurait pu entendre : « un groupe de terroristes revendiquent les crashs d’avion ». Sans savoir si c’était vrai. Ça m’aurait paru plus subtiles que d’avoir l’infirmière à l’hôpital qui dit que PERSONNE n’est mort durant les deux dernières heures…