Netflix balance nombre de films et séries dans son catalogue chaque semaine, sans qu’on les remarque ou que la plateforme ne l’annonce officiellement. Écran Large revient sur les nouveautés ajoutées par Netflix du 12 au 18 mai 2023, films et séries confondus dans une liste non exhaustive.
Quels sont les films et les séries à ne pas manquer ce week-end sur la plateforme de streaming ?
Black Knight
Disponible sur Netflix – Durée : 6 épisodes de 50 minutes
Ça parle de quoi ? 2071. À cause de la pollution de l’air, il est désormais impossible de vivre sans un respirateur. Les rares survivants de la péninsule coréenne subsistent donc grâce aux livreurs d’oxygène, surnommés les chevaliers, qui risquent leur vie pour traverser un désert rempli de pirates.
Pourquoi il faut la regarder ? Delivery Knight est à l’origine un manwha (manga coréen) publié en ligne de 2017 à 2019. Cette série dystopique, créée par le dessinateur Li Yun-gyun, a connu un grand succès, et a donc le droit à sa propre adaptation : Black Knight, une mini-série écrite et réalisée par Cho Ui-seok, dont les films d’action ont connu de modestes succès en Corée. Les amateurs de Fury Road, d’Oblivion et d’autres films de science-fiction post-apocalyptique trouveront peut-être ici leur compte.
Le pitch devrait aussi rappeler de bons (ou de mauvais, c’est selon) souvenirs aux joueurs du très clivant Death Stranding d’Hideo Kojima. On pouvait en effet y contrôler un livreur qui traversait des États-Unis désertiques, afin d’apporter des provisions à des colonies isolées. Même si Black Knight évoque clairement ces précédentes oeuvres, notamment à travers sa palette de couleurs ocres, la série semble de très bonne facture. Les décors, les scènes d’action et les effets spéciaux ont tous l’air très convaincants. En attendant de découvrir Furiosa de George Miller, nouvel opus de la saga Mad Max, on vous conseille donc de tenter Black Knight.
El Reino
Disponible sur Netflix – Durée : 2h10
Ça parle de quoi ? Dénoncé pour tentative de dissimulation afin de protéger un ami et lâché par son parti, un homme politique jusqu’alors très apprécié risque tout pour blanchir son nom.
Pourquoi il faut le regarder ? Parce que derrière El Reino se cache le brillant réalisateur Rodrigo Sorogoyen, récemment derrière la caméra pour l’incroyable As Bestas. Avant de s’attaquer au western rural, le cinéaste a pris pour sujet d’étude la politique espagnole, avec une fascinante exploration de la corruption qui règne dans le milieu. Ce thriller politique implacable plonge parfois même dans l’horreur démoniaque, et se trouve magnifié à tous les instants par la qualité de la réalisation.
El Reino trouvera certainement un écho troublant avec les diverses affaires douteuses qui entachent le milieu de la politique, en France ou ailleurs. Et pour ceux qui craignent la dénonciation bavarde, détrompez-vous, Sorogoyen fait vivre son long-métrage au travers de sa caméra, mais également de son scénario, fait de dédales et de retournements de situation cruels. La violence y est physique comme spirituelle, mais elle n’arrête jamais de percuter. Un tour de force à la hauteur du talent fou de son créateur.
Notre critique de El Reino
the mother
Disponible sur Netflix – Durée : 1h55
Ça parle de quoi ? Poursuivie par de dangereux individus, une tueuse sort de l’ombre pour protéger la fille qu’elle a abandonnée des années auparavant.
Pourquoi il faut le regarder ? Parce que The Mother est l’occasion de retrouver Niki Caro après son incursion dans le blockbuster avec le malheureux Mulan pour Disney. La réalisatrice, venue du milieu indépendant et propulsée sur le devant de la scène avec le succès de Paï et la nomination aux Oscars de son actrice Keisha Castle-Hughes, a donc décidé de poursuivre son aventure hollywoodienne pour le géant Netflix.
Même si le procédé d’engager des cinéastes venus du monde indépendant pour se charger de grosses productions n’a clairement pas donné les résultats escomptés, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise. Et l’action est à la fête chez le N rouge qui sort du succès monstre de AKA. En attendant Tyler Rake 2, et en espérant que le projet ne soit pas vampirisé par sa star Jennifer Lopez, The Mother pourrait être l’occasion de patienter pour les aficionados d’adrénaline et les nostalgiques de séries B tendance Au revoir à jamais.
Mulligan
Disponible sur Netflix – Durée : 10 épisodes de 20 minutes
Ça parle de quoi ? La Terre a été détruite par des extraterrestres. Les survivants sauront-ils rebâtir un monde plus soudé sur les ruines de l’Amérique ?
Pourquoi il faut la regarder ? Parce que cette série d’animation s’appuie sur un génial concept, en se focalisant sur les conséquences d’une invasion extraterrestre repoussée de justesse par les humains. Le problème, c’est que le nouveau président est gentiment idiot, et que ses conseillers ne sont pas beaucoup plus utiles. Mulligan plonge tête la première dans la satire et l’humour noir, et les premières images dévoilées donnent sacrément envie.
La série ressemble d’ailleurs visuellement et avec son humour à ce qu’a pu faire Rick & Morty, avec moins de multivers, et plus d’Américains pas très futés. Créée par Robert Carlock et Sam Means (qui se lancent dans l’animation après Unbreakable Kimmy Schmidt), Mulligan se pare d’ailleurs d’un joli casting vocal, avec notamment Nat Saxon, Chrissy Teigen, Tina Fey ou encore Daniel Radcliffe. Avec son équipe de bras cassés hilarante et ses idées délirantes complètement assumées, c’est peut-être la prochaine série à suivre sur Netflix pour passer un (très) bon moment.
Paris Texas / Les AIles du désir
Disponibles le 15 mai – Durée : Paris Texas (2h27); Les Ailes du Désir (2h08)
L’une des scènes les plus belle et triste du cinéma
Ça parle de quoi ? Paris, Texas suit Travis, un homme qui erre sans but dans le désert. Quand son frère le retrouve, les deux hommes vont traverser le sud-ouest des États-Unis en voiture. L’objectif de leur périple : retrouver le fils et la femme de Travis, qu’il n’a pas revu depuis des années.
Les Ailes du Désir a pour protagonistes deux anges invisibles et immortels, qui ont pour devoir de veiller sur la ville de Berlin. Damiel, l’un des deux anges, va tomber amoureux d’une trapéziste solitaire.
Quand tu en as marre de regarder en l’air
Pourquoi il faut les regarder ? Il faut absolument voir ces deux chefs d’œuvres du réalisateur allemand Wim Wenders. L’intrigue de Paris, Texas est bouleversante : les dialogues de Sam Shepard peignent avec une subtilité rare le portrait doux-amer de cette famille décomposée. Mais si Paris, Texas est un film touchant, c’est surtout pour sa beauté plastique qu’il fascine toujours autant. La photographie de Robby Müller, grand collaborateur de Wenders, est magnifique de bout en bout. Que ce soit les étendues désertiques du Texas, des diners illuminés de néons, ou les intérieurs sordides d’un peep-show, tout dans le film est éclairé et composé avec brio.
Wenders enchaîne seulement trois ans plus tard avec un nouveau succès – encore couronné d’un prix à Cannes, celui de la mise en scène cette fois-ci –, Les Ailes du désir. Même si les dialogues plus théâtraux de Peter Handke rebuteront certains, il est impossible d’être insensible à ce chef-d’œuvre de mise en scène : la caméra du grand Henri Alekan (qui signe ici son dernier film) virevolte et fascine. Wenders ne se contente pas de créer l’une des plus belles représentations des anges au cinéma ; il livre aussi un commentaire passionnant sur une ville de Berlin en pleine mutation, trente ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
COLLECTION JACQUES DEMY
Disponible le 15 mai – Sorties : 1964, 1967, 1970
Nous sommes des soeurs jumelles, nées sous le signe de Netflix
Lesquels ? Les parapluies de Cherbourg, Les demoiselles de Rochefort, Peau d’âne
Pourquoi il faut les regarder ? Parce que Jacques Demy est une légende de l’histoire du cinéma français. Véritable passionné des arts, influencé par Max Ophüls ou Robert Bresson, le réalisateur a livré quelques-uns des plus beaux joyeux de la production hexagonale. Avec Les parapluies de Cherbourg, il rend un superbe hommage à ses amours américains, et plus particulièrement le chef-d’œuvre Chantons sous la pluie, qu’il cite explicitement dès son générique avec un ballet de… parapluie.
Le film a notamment remporté la Palme d’Or en 1964, a été nommé à l’Oscar du meilleur film étranger en 1965 et a définitivement lancé la carrière de Catherine Deneuve. Son film suivant, Les demoiselles de Rochefort a achevé de faire le lien avec la Grande Amérique en accueillant les légendes du genre que sont Gene Kelly (Chantons sous la pluie) et Georges Chakiris (West Side Story). Avec Peau d’âne, il adapte le classique de Charles Perrault tout en retrouvant Catherine Deneuve et livre un hommage pop à Jean Cocteau, sous haute influence des mouvements artistiques des États-Unis à cette période.
Trilogie Shrek
Disponible le 18 mai
Lesquels ? Shrek, Shrek 2 et Shrek le troisième
Pourquoi il faut les regarder ? Parce qu’avec le premier Shrek, Dreamworks a tout bonnement révolutionné le film d’animation, s’appuyant sur une idée maligne et originale : revisiter les contes de notre enfance avec une touche bien plus adulte. 4 films et 2 spin-offs plus tard, l’ogre vert et ses copains délirants sont devenus cultes pour les petits et les grands, grâce à une double lecture particulièrement inspirée. Les deux premiers volets de la saga sont ainsi des modèles absolus du genre, et ont marqué un véritable tournant pour le studio d’animation, propulsé au rang de mastodonte (le studio a ensuite réalisé les trilogies Dragons et Kung-Fu Panda notamment).
Et peu importe si Shrek 3 n’est pas à la hauteur de ses illustres prédécesseurs, il n’en reste pas moins un divertissement rudement efficace. Rares sont les franchises destinées à un public plus jeune à avoir autant joué sur ses excès, ses blagues potaches et ses références brillantes. Shrek s’apprécie de cette manière à tout âge, et, si le style visuel a peut-être quelque peu vieilli, son histoire loufoque et ses personnages hauts en couleur restent des icônes absolues. Un classique, qu’il ne faut manquer pour rien au monde.
Yakitori : Soldiers of misfortune
Disponible le 18 mai – Durée : 6 épisodes de 20 minutes
Ça parle de quoi ? Sur une Terre colonisée par des extraterrestres plus évolués, Akira n’a qu’une option pour s’assurer un avenir meilleur : devenir un soldat Yakitori, quitte à y laisser la vie.
Pourquoi il faut la regarder ? Avec la Corée du Sud, Netflix continue son périple asiatique et entend bien surfer sur le succès jamais décroissant de l’animation japonaise à travers le monde. Alors que la plateforme diffuse le carton Demon Slayer, elle va encore proposer nombre de projets d’une production nippone qui ne connait pas la crise. En plus du développement de Pluto de Naoki Urasawa, Yakitori – Soldiers of misfortune va faire son entrée dans la course.
Basé sur la série de romans du même de Carlo Zen, écrite par Mitsuyasu Sakai qui a écrit le premier épisode de Star Wars : Visions notamment, et avec des personnages conçus par Atsushi Yamagata (qui a travaillé pour le studio Ghibli) Yakitori – Soldiers of misfortune devrait satisfaire tous les amateurs de SF et d’animation, où l’humanité joue sa survie face à une invasion d’aliens belliqueux.
MAIS AUSSI
Queer Eye, Fantastic Mr.Fox, Nouvelle école – saison 2, McGregor Forever, Doctor Cha, XO Kitty…