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Une bande-annonce haletante pour ce thriller d’époque avec Jude Law et Alicia Vikander

Par Adrien Roche
31 janvier 2024
MAJ : 1 février 2024
4 commentaires
Le jeu de la reine : haletante pour ce thriller d'époque avec Jude Law et Alicia Vikander

Le jeu de la reine (Firebrand), le film de Karim Aïnouz sur la sixième femme d’Henri VIII, présenté à Cannes en 2023, a enfin une bande-annonce.

Après La Vie invisible d’Eurídice Gusmão, Le ciel de Suely et La falaise argentée, le cinéaste brésilien Karim Aïnouz est arrivé au dernier Festival de Cannes avec un nouveau film empli de sororité : Le jeu de la reine (et non, rien à voir avec les échecs). Le réalisateur adapte ici le livre éponyme d’Elizabeth Fremantle et choisit donc d’installer cette nouvelle ode à l’émancipation féminine dans un film historique. Et il n’est pas le premier à le faire : de nombreux films d’époque adoptent aujourd’hui le même axe. Joe Wright, parmi tant d’autres, en a fait son mantra au début des années 2000 avec Orgueil et préjugés et Reviens-moi. 

C’est également ce qu’ont fait Céline Sciamma avec Portrait de la jeune fille en feu et Frauke Finsterwalder avec Sissi & moi. Mais cette fois, c’est l’histoire d’un psychopathe répugnant, le roi ogre Henri VIII (méconnaissable Jude Law), qui est revisitée après avoir déjà été le sujet de nombreux films. Karim Aïnouz s’intéresse ici notamment à sa sixième femme, Katherine Parr (Alicia Vikander), qui lutte quotidiennement pour tenir tête à ce monstre. Et ce nouveau drame en costumes a enfin sa bande-annonce, qui promet un long fleuve intranquille et édifiant.

 

 

Le jeu de la reine et de son bouffon

Avec cette musique frénétique d’instruments à cordes, Le jeu de la reine est présenté comme un thriller politique haletant, voire un film d’horreur dans lequel le monstre est un mari abusif. Certaines scènes montrent la violence d’Henri VIII et la toxicité de cet homme autoritaire, qu’on pourrait presque comparer au Priscilla de Sofia Coppola. Mais Karim Aïnouz a opté pour un film bien plus radical, dans lequel l’époux de la protagoniste est un souverain connu pour avoir fait décapiter plusieurs de ses épouses.

Jude Law est, en l’espace de ces quelques minutes, convaincant dans la peau de ce roi gangréné par son désir de pouvoir et de manipulation. Quant à Alicia Vikander, la voir s’imposer face à une telle brute, du bas de sa frêle silhouette, promet une immense performance de la part de l’actrice suédoise. Lara Croft est bien loin, et pourtant, la revoici plus guerrière que jamais dans la peau d’un personnage voué à s’émanciper.

 

Le jeu de la reine : Photo Jude Law, Alicia VikanderLe baiser de la mort

 

Le jeu de la reine est assurément un jeu de dupes, un film d’époque qui dépeint la nôtre malgré les apparences. Il faudra cependant patienter avant de découvrir ce thriller politique et historique haletant, puisque celui-ci n’arrivera que le 27 mars 2024 dans les salles françaises, plus de dix mois après sa présentation en compétition au Festival de Cannes.

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Aiden. R

Il y a juste un truc qui me chiffonne, c’est que dans la bande annonce, ils font croire que Catherine Parr a été régente en 1512, hors elle a été mariée au roi 30 ans plus tard. Peut-être y aura-t-il un flashback sur cette année-là, mais de là à faire l’amalgame chronologique juste après… C’est de la négligence de la part du monteur de la bande annonce, ou un manque d’information… J’y vois clairement une erreur en tout cas.

Pax

Soporifique. À quand le retour des bons films historiques avec des personnages complexes, de l’action , de l’épique et des valeurs ?

Eomerkor

« Certaines scènes montrent la violence d’Henri VIII et la toxicité de cet homme autoritaire, qu’on pourrait presque comparer au Priscilla de Sofia Coppola. »
Donc Elvis était aussi sanguinaire qu’Henri VIII ! Manque plus que le bilan carbone du Roi et de sa cour et on sera en plein dedans.
Un peu perplexe par tout ce pensum très actuel et un peu putassier déclamé frénétiquement mais sans conviction par une bourgeoise dont l’état putatif transcendantal est « je suis de gauche ». Transposer des idées actuelles vers d’autres époques a toujours été un moyen de dénoncer un état de fait oppressant qui se perpétue aux travers des siècles. Mais c’est un exercice qui mérite un peu de finesse.
Je préfère donc encore revoir Les Tudors pour apprécier toute la démesure et la complexité du personnage sans oublier sa nocivité plutôt que de me plonger dans un manifeste formaté par son manque de conviction réelle et son absence d’altruisme.

Rico

Mais ou est le cinéma, ça a l’air horrible. Mieux vaut voir ou revoir « A Royal Affair » de Nikolaj Arcel avec Alicia Vikander, très grand film romanesque sur l’origine des lumières au royaume sublime du Danemark.