Rarement un film n’aura été autant au coeur de l’actualité que Made in France. D’un côté cela prouve la clairvoyance de son réalisateur, mais d’un autre, malheureusement, cela joue contre lui. Bienvenue en France.
Presque deux mois après les attentats du 13 novembre, le couperet tombe pour Made in France : sa sortie, déjà repousée deux fois et fixée au 20 janvier, se voit purement et simplement annulée au profit d’une exploitation en e-cinema dès le vendredi 29 janvier sur plusieurs plateformes de VOD. Un coup fatal pour un film d’une brûlante actualité.
Rappelons en effet que Made in France retrace le parcours d’un journaliste indépendant qui s’infiltre dans les réseaux djiahdistes français pour mener son enquête, avec toute l’ambiguïté qui en découle. Un postulat de thriller classique mais efficace, qui en rappelle d’autres, Infernal Affairs en tête. Seulement voilà, le site de nos confrères de Première vient de révéler que le distributeur du film, Pretty Pictures avait scellé son destin en le retirant des salles de cinéma, suite à des « difficultés de programmation en salles liées au sujet du film. »
Le film avait déjà connu deux reports, un après les attaques contre Charlie Hebdo et un autre suite aux attentats du 13 novembre. Depuis ce terrible soir, l’affiche avait été modifiée pour ne pas heurter la sensibilité des français traumatisés à la vue d’une Tour Eiffel transformée en Kalachnikov. Une décision qui peut se comprendre mais qui nuisait déjà à la raison d’être du film.
Cette annulation de dernière minute est très grave parce qu’elle en dit long sur l’état d’esprit qui règne en ce moment en France. Plutôt que de prendre le sujet à bras le corps et d’en comprendre le sens ainsi que ses conséquences, les exploitants préfèrent donc davantage garder la tête dans le sable et faire comme s’il n’existait pas. Une manoeuvre dangereuse et inconsciente alors que la raison exigerait au contraire de programmer le film dans le maximum de salles possibles. Sa qualité finale n’étant pas un critère, son utilité sociale étant plus qu’évidente actuellement.
On peut s’inquiéter de ces nombreuses oeillères qui recouvrent les yeux du pays ces derniers temps. Piégé dans l’émotion crasse et le manque de réflexion, la France s’enlise donc dans une problématique de victimisation imbécile que cette annulation ne fait que renforcer. Ce n’est pas ainsi que l’on règle les problèmes, que l’on se remet en question et que l’on peut avancer. Même si le danger est bien évidemment réel et qu’il oblige à quelques aménagements.
Refuser de comprendre que le problème vient aussi de nous, et nous responsabiliser en conséquence, c’est nier un pan entier de ce qui se passe, et rester dans une logique binaire qui ne peut découler que sur d’autres drames du même type. Empêcher le plus grand nombre de personnes de voir un film qui les concerne directement, c’est les forcer à rester dans une illusion de sécurité.
A ce titre, nous soutenons évidemment Nicolas Boukhrief dans cette épreuve et, s’il le souhaite, il pourra s’exprimer sans aucun problème dans nos colonnes. Elles lui sont ouvertes car, défendre la sacro-sainte liberté d’expression en censurant insidieusement tout ce qui peut faire avancer le débat et ne cadre pas avec le discours officiel est tout aussi grave qu’encourager des jeunes à partir faire le Djihad.
C’est pour ce genre d’articles que je lis encore Ecran Large. Étrangement ce sont les seuls sans faute d’orthographe ou de syntaxe…
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 defenders : tout à fait d’accord on vit dans une époque de précieuses ridicules.
c est pas parce que on va interdire un film que les terroristes vont s arreter d agir…alors pourquoi faire un film de ce genre pour ne pas le sortir… ridicule!!!
Ouai, ça montre vraiment les bouffons « qui sont Charlie », ces charlots avec leurs crayons débiles dans la rue qui défilent pour la liberté d’expression et qui sont pour censurer un film.
Attendons le 29 janvier pour se faire un avis sur ce film et la pertinence de sa sortie en salle.
Cet article dénonce entre autre l’émotion « crasse » (vraiment de tres mauvais goût comme mot) qu’a engendré les attentats.
Or c’est exactement la même chose qui est faite avec cet article.
Réagir avec émotion sur une décision annoncé ce matin.
Un article de fond après visionnage du film serait préférable quand même.
Mais oui Bolderiz, profites donc de ta liberté d’expression avant que ton président ne mette l’état d’alerte permanent. On en reparlera à ce moment là …
Tout de même difficile de comprendre cette décision de Pretty Pictures, elle n’est à mon avis pas financière car la communication se fait d’elle même au vu des événements (propos non cynique)
Ce serait donc une décision idéologique, ne pas choquer le peuple francais sans doute, mais elle n’est pas vrmt compatible avec les ambitions originelles du distributeur et du real.
Reste les exploitants qui n’en voudraient pas, ce qui est étrange car même si on ne le saura jamais, le film aurait pu ramener du monde en salle, deux mois après les attentats les gens ont je pense plus de recul et envie de comprendre
Breeeef vraiment je ne comprend pas cette non-sortie
Je suis entièrement d’accord avec cet article. Et vive Boukrief ce réalisateur a manifestement mis le doigt dans la plaie, si même les distributeurs qui ont dû être « Charlie » le 13 janvier j’ai honte pour eux. Je viens de voir un film marocain excellent qui s’appelle les « Chevaux de Dieu » ça parle de l’embrigadement d’une jeunesse désoeuvrée dans le Djihadisme et c’est très crédible. Si les marocains dont on fustige la pudeur lorsqu’ils sont réticents à projeter « Much Loved » arrivent à faire un film que nous arrivons même pas à voir diffuser sur le même sujet que les Chevaux de Dieu, c’est qu’il y a vraiment à problème de priorité à nous enfermer dans le « tittytainement » cher à Chomsky (l’abrutissement des masses par le sexe) qu’à rationaliser la guerre qui est en cours (aussi bien au Maroc qu’en Syrie que chez nous…)
Avant de juger une décision il serait bon déjà d’en connaitre les raisons ?
Sortir un film coute cher. Surtout un film de ce type compliqué à produire et encore plus à sortir.
Peut être qu’avec un avenir incertain le distributeur préfère annuler cette sortie plutôt que ce retrouver dans quelque mois à devoir annuler encore la sortie. On est surtout face à la réalité des distributions en salle de film aujourd’hui qui est extrêmement compliqué pour de petit films.
Personne n’a vu le film. Nicolas boukhrief était le premier à vouloir annuler la sortie de ce film il faut quand même le rappeler avant de le plaindre.
Merci de ne pas dramatiser la situation encore plus qu’elle ne l’est déjà.
Qu’est ce que c’est nul ces propos Joe Staline, nul de chez nul, va trouver ce genre de site ou tu peux t’exprimer aisément, sans censure aucune, en Corée… Bonne chance.