Wonder Woman sortira enfin sur les écrans mercredi prochain et même s’il ne nous a pas totalement convaincu, les retours critiques et publics qu’il récolte un peu partout dans le monde laissent penser qu’il s’agit du premier film DCU a vraiment pouvoir le sauver de la malédiction dans lequel il se trouve.
Et même si on était en droit de s’attendre à mieux sur certains points, le film est destiné à faire un carton, ce qui nous fait bien plaisir parce que, du coup, cela relâchera un peu la pression dans les couloirs de DC et de Warner et leur redonnera peut-ête confiance en leurs personnages pour les films à venir, ce qui est toujours très important.
Pourtant, comme souvent à Hollywood, si Wonder Woman ne sort que maintenant sur nos écrans, cela ne veut pas dire que d’autres tentatives n’ont pas émergées auparavant, à des stades de développement différents avant d’être remisés dans les tiroirs du studio. Et parmi ces projets avortés, il y en a un qui nous intéresse particulièrement, la version que devait mettre en scène Joss Whedon en 2006, alors qu’il terminait Buffy contre les Vampires et que Batman venait d’être ressuscité par Christopher Nolan.
Interrogé par le site Rookie il y a 6 ans sur le sujet, il nous a paru intéressant de ressortir ces vieux propos, à l’aune de la version de Patty Jenkins, histoire de voir comment Wonder Woman avait évolué ces dernières années et ce qu’il comptait en faire à l’époque :
Gal Gadot dans Wonder Woman
« Ma Diana était un peu comme Angelina Jolie. Elle avait parcouru le monde, elle était très puissante mais restait aussi très naïve à l’égard des gens. Le fait qu’elle était une déesse a été mon point d’entrée vers son humanité et sa vulnérabilité, parce qu’elle nous regarderait de sa position, nous verrait nous entretuer, notre façon de gérer le monde, de laisser des gens mourir de faim, et qu’elle n’y comprendrait rien. Elle trouverait les gens complètement fous.
Son histoire d’amour avec Steve lui apprendrait à ne pas vivre comme une déesse, lui apprendrait la faiblesse humaine, lorsque nous sommes submergés par des forces que nous ne parvenons pas à contrôler. C’était le point central de ma vision : Steve qui lui apprend ce que c’est d’être un humain et elle qui répond qu’ils peuvent faire mieux que ça. »
Une vision totalement en phase avec les questionnements de fond qui parcourent l’oeuvre de Joss Whedon mais qui n’a malheureusement pas fait écho aux oreilles du studio en son temps, comme il l’avait ensuite expliqué sur son blog :
« Personne n’a aimé ma vision de l’histoire. Ce n’est pourtant pas compliqué. Laissez-moi d’abord dire que toute le monde chez Silver Pictures est compréhensif et professionnel. Nous avions juste des films différents en tête, et au prix que coûtent ces productions, cela n’aurait jamais marché. Ca arrive tout le temps. Je pense qu’aucun d’entre nous ne s’attendait à cela à l’époque mais c’est pourtant ce qui est arrivé. Tout le monde sait le temps que cela m’a pris, la bataille qui s’est déroulée autour du scénario et bien que j’étais optimiste sur le résultat, nous n’avons pas réussi à transformer l’essai. »
Et c’est bien dommage, parce qu’il aurait été passionnant de voir sa vision du personnage. Mais le destin en a décidé autrement et nous n’allons pas nous en plaindre puisque c’est probablement cet échec qui a permis à Whedon d’arriver sur le projet Avengers et de donner une nouvelle impulsion quelques années plus tard à l’adaptation de Wonder Woman au cinéma. Donc, tout va bien au final.
Le créateur de Buffy contre les vampires, qui aide actuellement Zack Snyder à boucler Justice League, aura en outre l’occasion d’écrire une autre super-héroïne culte puisqu’il a rejoint DC afin de réaliser un film sur Batgirl.
Joss Whedon sur le tournage d’Avengers 2
Si vous lisez le script de Whedon, vous verriez qu’il est horriblement sexiste, rabaisse le rôle de Wonder Woman et est plus centré autour de Steve. DOnc non merci, on l’a échappé belle sur ce coups là
Ce mec se promène librement entre Marvel et DC, sans que ça ne gêne aucune des deux parties… c’est fou.