Bertrand Blier : mort de l’immense réalisateur des Valseuses, Tenue de soirée…

Par La Rédaction
21 janvier 2025
MAJ : 21 janvier 2025
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Bertrand Blier : mort de l'immense réalisateur des Valseuses, Tenue de soirée... © Canva Bleu Kobalt

Bertrand Blier, le grand réalisateur derrière Les Valseuses, Tenue de soirée et Buffet froid, est mort à 85 ans.

Il était l’un des cinéastes français les plus uniques de sa génération. Bertrand Blier est mort dans la nuit du lundi 20 janvier 2025 à l’âge de 85 ans, a annoncé son entourage à l’AFP. Selon son fils, Léonard Blier, le réalisateur est décédé « paisiblement chez lui, à Paris, entouré de sa femme et de ses enfants ».

Bien qu’il ait été le fils de l’acteur Bernard Blier, devenu un nom incontournable du cinéma, Bertrand Blier a su trouver sa propre place en tant que metteur en scène. Bien sûr, l’héritage de son père n’a pas été sans importance, et il a été le premier à l’assumer, puisqu’il a appris le métier en tant qu’assistant sur des plateaux de tournage.

buffet froid depardieu bernard blier
Buffet froid

Bertrand Blier, entre rires et provocations

Très vite, son style anticonformiste et volontiers provocateur l’a distingué dans le cinéma hexagonal des années 70. Dans le sillage de mai 68, Bertrand Blier présente des personnages jeunes, qui s’émancipent par tous les moyens d’institutions dépassées et de mœurs bourgeoises moribondes. En 1974, Les Valseuses (adapté d’un de ses romans) fait l’effet d’une onde de choc, révèle au monde Gérard Depardieu et Patrick Dewaere, et devient au passage un immense succès populaire.

Contre toute attente, le cynisme et le nihilisme du réalisateur trouvent un public, qui adhère à l’absurdité revendiquée de ses récits et à la qualité de leurs dialogues, visibles dans Calmos, Tenue de soirée ou encore Trop belle pour toi. Même à l’étranger, le cinéaste passionne, et récolte en 1979 l’Oscar du meilleur film étranger pour Préparez vos mouchoirs, tout en remportant un César du meilleur scénario la même année pour Buffet froid, l’un de ses authentiques chefs-d’œuvre.

le bruit des glaçons jean dujardin albert dupontel
Le Bruit des glaçons

Un César du meilleur scénario original qu’il remportera deux autres fois, d’abord en 1985 pour Notre histoire puis surtout en 1990 avec Trop belle pour toi, peut-être son succès le plus appréciés de ses pairs. Après avoir été récompensé du Grand Prix du Festival de Cannes 1989 (année où Sexe, Mensonges et Vidéo de Steven Soderbergh a remporté la Palme d’or), le film mené par Josiane Balasko dans un rôle en contre-emploi avait remporte cinq César dont meilleur film et meilleur réalisateur.

L’œuvre de Bertrand Blier essuie aujourd’hui certaines critiques pour sa misogynie ou sa façon de mettre en scène la domination masculine. On ne cherchera pas à être juge de cela en si peu de lignes, mais il est évident que le cinéaste a toujours représenté et interrogé des rapports de force sociétaux, leur tension et leur inévitable évolution à une époque définie.

Convoi exceptionnel : photo, Gérard Depardieu, Christian Clavier
Convoi Exceptionnel, son dernier film, encore avec un duo culte

S’il a été un très grand nom des années 70 et 80, les années 2000 ont en tout cas signé la fin progressive du cinéaste. Hormis Les Acteurs et Le Bruit des glaçons, hanté par la mort, comme la plupart de ses meilleures œuvres, ses films ont été boudés par le public et moins appréciées par la critique. Bertrand Blier a tout de même continué de faire des films jusqu’en 2019, avec Convoi exceptionnel.

Depuis, il avait publié Fragile des bronches, autobiographie romancée, à la fois bordélique, émouvante et hilarante. Une dernière œuvre, littéraire cette fois, aux dialogues de génie, évidemment.

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Flash

Lynch, Blier, 2025 commence très mal.

djonnouenn

Un homme frappe à une porte. celle-ci s’ouvre :
« Bonsoir, c’est moi qui ai tué votre femme ».
quelques secondes d’embarras silencieux, puis :
« Bon, ben restez pas là , entrez. »

« Buffet Froid » (1979)
Ce film porte pour moi tout ce qui fait de Bertrand Blier un réalisateur légendaire.

cidjay

Étant plutôt hermétique a ce genre de cinéma ( je nai vu que deux de ses films), je salue néanmoins la mémoire de ce grand réalisateur.

Hasgarn

Repose en paix, Bertrand.
Vive la tendresse, bordel !