« J’ai honte » : Coppola pense que sa saga Le Parrain a créé cette mauvaise habitude hollywoodienne 

Francis Ford Coppola estime qu’il doit être tenu pour responsable de l’apparition d’une coutume hollywoodienne insupportable, et il en est désolé. 

Francis Ford Coppola peut se targuer d’avoir marqué l’Histoire du 7e art de bien des manières, la première étant par l’impact de ses grandes fresques cinématographiques devenues cultes. Qui pourrait réellement mesurer, aujourd’hui, l’influence de films comme Le Parrain, Apocalypse Now ou Dracula (pour ne citer qu’eux) sur l’ensemble de la pop culture ? Une chose est sûre : elle est énorme.

Mais pas toujours bonne, à en croire le réalisateur. Selon lui, une tendance propre à Hollywood, et notamment à certains blockbusters, est directement héritée de sa célèbre trilogie mafieuse : Le Parrain, Le Parrain : 2e partie, et Le Parrain : 3e partie. Et quand on y pense, c’est peut-être bien vrai… Auquel cas, les excuses de Coppola sont justifiées.

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Coppola et ses coppoplates excuses 

Il y a bien des choses pour lesquelles ce bon Francis pourrait présenter ses excuses, comme, au hasard, ses mains baladeuses sur le tournage de Megalopolis. Mais le maître Coppola n’a pas pour habitude de reconnaître ses torts, sauf quand il s’agit d’avoir lancé une mode monstrueuse à Hollywood (et non, on ne parle pas de fringues). Le réalisateur de génie est récemment revenu, auprès du Wahsington Post, sur la période qui a vu la naissance des deux premiers films de la trilogie Le Parrain.

Après une lutte acharnée avec Paramount pour réussir à faire le premier volet comme il l’entendait et avec le casting qu’il souhaitait, Coppola aurait voulu s’en tenir là. Mais devant le succès phénoménal du film, le studio a tout fait (et accepté tous les caprices) pour que le réalisateur accepte de pondre une suite. Et l’une de ses exigences était notamment d’appeler le film “The Godfather : Part II” (donc Le Parrain : 2e partie), pour faire comme Sergeï Einsenstein dont le Ivan le Terrible était sorti en deux parties, l’une en 1945 et l’autre en 1958.

Comme raconté par le Washington Post, Coppola était sûr que la Paramount refuserait : à l’époque, les suites numérotées ne se faisaient pas, et les producteurs craignaient que le public ne pense avoir déjà vu le film. Mais Coppola fit de cette numérotation une condition sine qua non pour qu’il réalise le projet, et son vœu fut donc exaucé.

Et depuis, on ne compte plus les Harry Potter et les reliques de la mort, parties 1 et 2, Hunger Games : la Révolte, parties 1 et 2, Dune, parties 1 et 2, Wicked, parties 1 et 2… Le réalisateur assume la faute de cette manie de scinder constamment les histoires en deux, même quand elles ne le méritent pas :

“Je suis donc le connard qui a lancé la numérotation des films. J’ai honte, et je souhaite m’excuser auprès de chacun”. 

Si certains blockbusters évitent de tomber dans cette convention et s’inventent d’autres petits noms (comme Top Gun : Maverick ou Avatar : the Way of Water), et que bon nombre d’entre eux se contentent aussi d’un simple numéro sans avoir besoin de parler de “parties” (comme Gladiator 2), l’idée de chapitrage en deux ou trois volets d’une seule et même grande œuvre, comme pour reprendre l’idée de fresque, semble effectivement bien héritée du caprice de Coppola.

Même s’ils n’ont, finalement, fait qu’importer à Hollywood l’idée d’Einsenstein, Coppola et Le Parrain, 2e partie ont fini par faire beaucoup de petits. Et le réalisateur en est désolé. Pourrez-vous lui pardonner ?