Sorti en 2023, Indiana Jones et le Cadran de la destinée avec Harrison Ford a été un énorme échec au box-office. Le réalisateur James Mangold revient sur cette expérience douloureuse.
En 2023, Mickey a perdu quelques dents au box-office. Ant-Man 3 et surtout The Marvels ont été des catastrophes côté MCU, le film d’animation Wish : Asha et la bonne étoile a été un désastre pour Walt Disney Animation Studios, et Indiana Jones 5 a été un carnage chez Lucasfilm.
Avec 384 millions de dollars au box-office mondial pour un budget hors marketing d’environ 300 millions, le grand retour de l’archéologue Harrison Ford a été un bide retentissant. Et c’est encore pire avec la rumeur d’un budget réel proche de 390 millions, selon Forbes, qui parlait finalement d’une perte de 130 millions pour Disney.
Indiana Jones et le Cadran de la destinée était le premier épisode de la saga culte à ne pas être réalisé par Steven Spielberg, qui avait jusque là tenu les rênes de la saga avec George Lucas. Pour lui succéder, ils avaient choisi James Mangold, lequel avait fait ses preuves dans à peu près tous les genres (Logan, Copland, 3h10 to Yuma, Walk the Line, Une vie volée, Le Mans 66). Plus d’un an après, le cinéaste revient sur ce méga-bide qui fait mal.
INDIANA JONES ET LE NAVRANT DE LA DESTINÉE
En promo pour Un parfait inconnu, le film sur Bob Dylan avec Timothée Chalamet qui court après son Oscar, James Mangold a reparlé d’Indiana Jones et le Cadran de la destinée avec Deadline, début décembre 2024.
S’il raconte qu’il ne pouvait pas refuser la proposition de Steven Spielberg et Kathleen Kennedy, qui sont venus lui proposer le film à un moment où le biopic sur Bob Dylan était repoussé pendant que Timothée Chalamet était occupé sur Dune, il explique avoir eu parfaitement conscience de la problématique d’un Indiana Jones de 80 ans :
« Vous avez un acteur fantastique, brillant, qui a dans les 80 ans. Donc je fais un film sur ce mec qui a dans les 80 ans, mais d’un autre côté son public ne veut pas confronter leur héros à cet âge. Et je me dit, ok ça me va. On a fait le film. Mais la question est : qu’est-ce qui aurait pu contenter le public avec ça, si ce n’est tout recommencer avec un autre mec ? »
James Mangold a beau être heureux de l’expérience, il garde un souvenir amer suite à l’accueil glacial du public :
« C’était une expérience joyeuse, mais ça fait mal dans le sens où j’aime vraiment Harrison et je voulais que le public l’aime tel qu’il est, et qu’il accepte ce que le film a à dire : que les choses ont une fin, ça fait partie de la vie. »
LA SAGA INDIANA JONES EST-ELLE ENTERRÉE ?
Ce n’est pas la première fois que James Mangold défend Indiana Jones et le Cadran de la destinée. En juillet 2023, il avait notamment expliqué le choix de cette fameuse fin avec ComicBook.com :
« ll est certain que mes coscénaristes et moi-même en avons beaucoup discuté. […] Qu’il s’agisse de l’Arche d’Alliance ou du Saint Graal, de toutes les reliques en fait, ce qui se passe dans le troisième acte est généralement une sorte de réaction à la magie, au pouvoir et au mysticisme que possède la relique elle-même. Et en général, c’est assez époustouflant.
Je pense que c’est devenu une constante de tous les films, que chaque film finit par culminer avec une sorte d’événement, une sorte d’événement magique, inexplicable, qui force ce docteur, ce scientifique à se débattre soudainement avec la façon dont il va expliquer cela avec une simple logique.«
Si la fin d’Indiana Jones 5 rejoindra probablement celle d’Indiana Jones 4 parmi les choix controversés de la franchise, la comparaison s’arrête là. Aussi détesté soit-il, Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal a été un grand succès à sa sortie en 2008, avec plus de 786 millions au box-office, pour un budget officiel de 185 millions. Tout en ayant coûté plus cher, Indiana Jones et le Cadran de la destinée fait grise mine avec ses 384 millions.
Que va faire Disney de cette franchise boiteuse désormais ? Si Harrison Ford a redit que ce serait sa dernière aventure en Indiana Jones, le studio avait un temps évoqué d’autres suites, sachant que personne ne voulait remplacer l’acteur dans ce rôle. En novembre 2022, un projet de série Indiana Jones était tout de même envisagé sur Disney+.
Nul doute que l’échec du cinquième film a calmé tout le monde, et que l’option de continuer la franchise avec Helena Shaw, la filleule d’Indiana Jones incarnée Phoebe Waller-Bridge, a été abandonnée. Tout comme celle de faire de Shia LaBeouf, fils du héros, son successeur après Indiana Jones 4.
Pas mal de monde aurait aimé que Indy reste dans le passé à la fin du film. Sa filleule l’en empêche en lui balançant son poing en pleine poire, moi ça me va! C’est presque choquant (c’est le cas de le dire) mais justement ça ramène de la légèreté et de l’humour dans ce final un peu triste.
Mais surtout ça remet les pieds sur terre. Qu’est-ce qu’aurait fait Indy dans ce passé d’il y a 2250 ans? Il aurait bu des coups avec Archimède en causant maths et physique en grec? 😀 Non!! Il se serait emmerdé au bout de deux jours, parce que Indy est un aventurier! Il aurait eu le fouet et le fédora qui l’auraient démangé, et il se serait retrouvé comme un couillon. Et oui, Indiana Jones c’est l’aventurier absolu, qui ne tient jamais en place! Il FAUT qu’il reparte à l’aventure, toujours, c’est sa raison d’être, sa raison de vivre. La preuve, son couple avec Marion n’a jamais tenu, il a été incapable d’avoir une vie de famille, et même dans son université, il s’emmerde vite! Voir la Dernière Croisade où il fuit ses étudiants collants en sautant par la fenêtre…
Indy c’est l’aventurier qui repart toujours, et Mangold a suivi fidèlement ce principe sacré : Indy ne croit pas au surnaturel et à la magie, même si il y est confronté à chacune de ses aventures. C’est un athée jusqu’au bout des ongles, il ne croit à aucun dieu mais il est prêt à faire une entorse à son incrédulité pour sauver les siens (son père avec le graal) ou pour empêcher les forces du mal de triompher (les nazis dézingués par l’arche d’alliance). Pour la première fois il a été près de lâcher prise, en acceptant de rester dans ce passé. ça aurait été comme accepter que tout ça est réel, c’est comme si Indy devenait croyant! Sa filleule qui a les pieds sur terre lui fait entendre raison en l’assommant. Et au réveil, Indy ne lui en veut pas vraiment : il sait qu’elle a eu raison.
La preuve ultime qu’Indy sera toujours Indy et qu’il repartira toujours à l’aventure, c’est l’ultime plan du film. Indy a une nouvelle fois l’occasion rêvée de vivre son amour avec Marion et d’enfin goûter à une retraite tranquille… et il reprend son Fédora qui séchait sur la corde à linge!! Tout comme dans la Dernière Croisade, où il galopait dans le soleil couchant vers de nouvelles aventures. Bravo Mangold!
Ont en parle de la poutre monumentale que se prend le personnage de Mads Mikkelsen au début du film? Vachement déçu pour ma part, la trilogie originale tutoyée la perfection avec un plan final qui aurait du être LE plan final, ça aurait pu être beau.
Au lieu de ça, ont nous à servi 2 opus de plus qui sont au mieux moyen, j’ai d’ailleurs du mal à déterminer lequel est le « moins pire ». Pour ce 5, je me souviens avoir souhaiter à la fin de ma séance qu’Indy demeure dans le passé, au lieu de ça, final ultra prévisible amorcer par le personnage insupportable de Phoebe Waller-Bridge (qui en plus se traine un gamin du même niveau…… rendez-nous Demi-Lune!!).
Le film a été à mon sens injustement boudé par le public. Il n’est pas mal du tout et respectueux du matériau de base.
Mais non d’une pipe en bois, pourquoi ils n’ont pas fait en sorte qu’Indy reste dans le passé à la fin du film ! Voilà une véritable conclusion : il devient lui-même une relique historique … mieux encore ils auraient pu montrer au début du film un mystérieux personnage qui aurait participé à la bataille et on comprendrait à la fin que c’était indy depuis le départ… Et là j’aurais pu pardonner les maladresses du film en lui-même (fx du rajeunissement bof bof, des scènes inutiles comme l’exploration sous-marine, des ennemis sous-exploités comme le classique gros gaillard , etc.)
J’ai revu le film et mise à part la plongée sous-marine affreusement inutile, j’ai rehaussé mon point de vue sur le film. Je suis d’accord avec une partie des commentaires. Harrison Ford est merveilleux, mais l’est-il parce qu’il y a la nostalgie et le plaisir de le revoir une fois encore ? Il fait mouche dans les petits détails. Les seconds rôles sont pas mal, bien meilleurs que dans Indy 4. Phoebe Walter-Bridge pétille dans ce personnage et rappelle tout de même un Indy jeune au féminin et son acolyte, Sallah. J’aime beaucoup la fin (moins l’incompréhensible, la réaction des nazis, pas crédible pour un sou), la volonté de vraiment conclure. Quant à l’intro, c’est un pot-pourri de la trilogie (la musique appuie bien là-dessus d’ailleurs). Cela fait plaisir au moins. C’est ce que l’on cherche quand on va voir un Indy ; qu’il castagne du nazi 🙂
J’imagine que beaucoup de gens auraient préféré voir tout le film avec le même de-aging que l’intro d’Indy 5. le problème, c’est le pognon que ça coûte. mais clairement, c’était le meilleur passage du film pour moi.
Les gens veulent voir Ford jeunes comme dans leurs souvenirs.
Le truc, c’est que personne n’a vraiment demandé à voir de nouveaux Indy depuis le 3, c’était bien dans nos souvenirs. Tout ça pour (j’imagine) garder les droits d’exploitation sur la franchise.
Je viens juste de revoir le film pour la 1ère fois depuis la sortie. Pour moi il est très distrayant, et il monte en puissance jusqu’à la fin loufoque mais assez géniale, osée et touchante. Une chose emporte tout : Harrison Ford. Il faut le voir rien que pour lui, c’est un film qui rend hommage à son immense talent d’acteur… Encore plus que dans le 4, tout tient sur ses épaules. Il incarne Indy comme au 1er jour, on croit à fond au personnage, il est drôle, blasé, émouvant, juste et c’est ça qui fait que le film est bon. A la limite tout le reste est accessoire.
Mais le film est quand même sympa pour le « cahier des charges » , même si Mangold est très loin de Spielberg et son génie de metteur en scène. L’ouverture avec le Ford rajeuni est bizarre mais elle est surprenante, drôle et elle a de la pêche, comme un jeu vidéo. ça ne me dérange pas. Le reste de l’histoire est classique mais bien foutu, Phoebe Waller-Bridge est le personnage allié idéal, Mads Mikkelsen est toujours aussi jubilatoire en méchant. Les scènes d’action CGI sont un peu lourdaudes mais le scénario compense… jusqu’à cette fin intéressante. Je pense que c’est le film quasi parfait pour un Indy devenu vieux, bien plus sincère que le 4. Evidemment la Dernière Croisade était la conclusion parfaite pour le personnage, mais Lucas a voulu remettre ça, et Disney a suivi. Bon, au moins, on sauve les meubles avec ce bon film qu’on sera content de revoir un soir de nostalgie.
Je ne m’explique pas trop le méga-bide du film, je pense que les jeunes ne s’intéressent pas à ce cinéma d’aventure à l’ancienne, premièrement. Ensuite les fans de la première heure n’ont pas tous accepté le Indy vieux, ça c’est sûr. Et puis il y a la douche froide du 4, qui a certainement dissuadé plein de gens de redonner une chance à Indy, du moins à payer une place pour le voir.
Vraiment difficile de comprendre un tel échec. Mais faut voir le bon côté des choses, Disney va laisser tranquille Indy pour un moment! C’est pas plus mal. De toutes façons un Indiana Jones sans Harrison Ford, quel intérêt? C’est pas comme James Bond et Star Wars, dont on peut interchanger les acteurs ou les personnages. Mais Disney et Lucasfilms ne lâcheront pas la poule aux oeufs d’or! Je leur souhaite bien du plaisir.
un peu facile de se réfugier derrière l’aga de l’acteur, le problème du film est l’absence de spielberg.
Il n’y a pas une séquence du film qui marque à la fin. Le royaume du crâne de cristal avait au moins la correction d’offrir un spectacle soutenu
Faire un Indiana Jones 5 avec Harrison Ford c’était comme refaire un James Bond avec Timothy Dalton dans lequel on remplacerait les cascades en voitures par des CGI, les paysages de rèves par des fonds verts, les James Bond girls sexys par une militante autoproclamée insupportable de suffisance, le Dom Pérignon par du jus de pomme à bulle, le Walther PPK par un Nerf, l’Aston Martin par un vélo électrique, et le portrait de la Reine par une photo dédicacée de Greta Thunberg. Je suis sur que James Mangold est prêt à relever le défi.
Indiana Jones c’est comme Tintin, un héros intemporel. Tout comme ça n’intéresse personne de suivre les aventures d’un Tintin grabataire, le public boude les aventaures d’un Indiana Jones fatigué. Logique.