Au rayon des fausses bonnes idées abandonnées du Sony Spider-Verse, on a appris que Venom aurait dû apparaitre dans le film Kraven The Hunter.
Le Sony Spider-Verse, dépourvu de Spider-Man, semble aujourd’hui à l’agonie. Pourtant, la trilogie Venom a connu un succès notable au box-office. Le premier opus, Venom, a rapporté 856 millions de dollars dans le monde, suivi de Venom : Let There Be Carnage avec 501 millions de dollars, et enfin Venom : The Last Dance qui, continuant sur la même pente glissante, a tout de même engrangé 474 millions de dollars.
Cependant, les autres productions de cet univers ont connu des sorts bien moins favorables. Morbius n’a récolté que 167 millions de dollars mondialement. Madame Web a peiné avec 100 millions de dollars de recettes. Quant à Kraven The Hunter, il a débuté avec un maigre 11 millions de dollars lors de son week-end d’ouverture, pour atteindre difficilement 59 millions de dollars au total.
Ces échecs retentissants ont été accompagnés de critiques acerbes, au point qu’un acteur a pris les remarques sur Kraven avec dérision. Quant au producteur de Kraven et Madame Web, il estime que les critiques ont détruit ces films. Témoin de l’ambition morte du Sony Spider-Verse, Kraven aurait dû inclure la présence de Venom mais cette idée a été écartée en cours de développement.
Kraven et Venom, amis pour la vie
Le fait que Venom aurait dû apparaître dans le film Kraven The Hunter a été confirmé par le concept artist Jules Darriulat, via son compte ArtStation. L’artiste a mis en ligne une image intitulée « Dead Planet » (Planète morte) montrant une armée de symbiotes morts dans un paysage désolé. Jules Darriulat n’a pas précisé exactement dans quel contexte cette image était censée être incluse dans le film Kraven. Toutefois, deux possibilités semblent se dessiner pour expliquer l’origine de cette séquence.
Initialement, Kraven The Hunter devait sortir dans les salles de cinéma le 6 octobre 2023, donc avant Venom : The Last Dance (sorti le 30 octobre 2024 en France). De ce fait, il est tout à fait probable que la scène à laquelle fait référence ladite image ait été une scène post-générique destinée à présenter le méchant principal de Venom 3 : Knull.
Or, le changement de calendrier concernant la date de sortie de Kraven a dû forcer Sony à faire supprimer cette scène de la version finale du film, pour conserver une certaine cohérence narrative globale dans le Sony Spider-Verse.
Kraven aussi c’est Knull
L’autre possibilité, plus alambiquée celle-ci, serait que Kraven aurait pu être confronté à différents symbiotes, ce qui l’aurait finalement amené à aller faire un tour dans le film Venom en préparation. Ce qui aurait été une tentative pour Sony de tenter d’unifier son univers arachnéen à moyen terme, sans doute avec l’idée de réunir ses super-méchants pour les faire affronter Knull. Or, il ne semble pas y avoir de trace d’un synopsis alternatif de Venom 3 ou de Kraven The Hunter faisant mention d’un affrontement entre les deux anti-héros.
La décision d’écarter Venom de Kraven the Hunter était peut-être la plus sage, mais elle met aussi en évidence les limites criantes de la stratégie de Sony. En misant sur des films solos centrés sur des personnages de seconde zone (sans cynisme aucun, ce sont juste des personnages n’ayant pas l’aura des héros Marvel), et sans étoffer suffisamment leurs arcs narratifs ou leur pertinence dans l’univers de Spider-Man, le studio s’est lentement enfermé dans une impasse créative.
La présence de Venom chez Kraven, et plus tard l’incursion du Chasseur chez le symbiote, aurait pu attirer les spectateurs curieux ou fidèles respectifs des anti-héros (s’ils existent), mais aurait aussi renforcé l’image d’un univers fragmenté, purement opportuniste et sans réelle ligne directrice sur le long terme.
Quelle que soit l’origine de l’image partagée par Jules Darriulat, elle restera sans doute l’évocation d’un fantasme qui ne se concrétisera jamais, étant donné que sleon The Wrap, Sony aurait mis un terme à son Spider-Verse sans Spider-Man. Un univers qui était déjà en encéphalogramme plat depuis des années, et dont le débranchement est un certain soulagement.