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Merci Netflix : le « pire film Predator » a droit à une seconde vie après son méga-flop

Par Geoffrey Crété
18 octobre 2024
9 commentaires
Merci Netflix : le "pire film Predator" a droit à une seconde vie après son méga-flop © Canva Fox

Grâce à Netflix, ce film détesté de la saga Predator trouve un succès inespéré, après avoir été un désastre à sa sortie. Peut-être l’occasion d’un deuxième chance auprès du public ?

En 2024, tout le monde s’est jeté sur les queues de xénos avec Alien : Romulus, septième épisode de la saga culte et premier depuis son rachat par Disney en 2019. Avec 350 millions au box-office mondial pour un budget officiel de 80 millions, le film réalisé par Fede Álvarez a officiellement relancé la franchise, surtout après le petit échec d’Alien : Covenant en 2017. L’arrivée de la série Alien : Earth en 2025 sera la prochaine étape, avant un inévitable Alien 8.

Le petit frère dreadeux du xénomorphe, lui, attend encore son tour. En 2022, Prey était sorti directement sur Disney+, au grand dam des fans de Yautja (l’autre nom de cet alien belliqueux). En sera t-il de même pour le prochain film, intitulé Predator : Badlands ? Ou le succès d’Alien : Romulus va t-il motiver Disney à le faire revenir au cinéma ?

Néanmoins, l’hésitation est compréhensible puisque le tableau de chasse des films Predator au box-office est compliqué. Et c’est justement le plus gros bide de la saga culte qui a droit à une seconde vie inespérée sur Netflix, à travers le monde. De quoi permettre à ce film considéré comme un énorme ratage d’être réévalué – ou pas.

Photo Predator
Pred’à l’eau

LE PIRE RECORD DE PREDATOR

Si Predators (2010) produit par Robert Rodriguez et réalisé par Nimród Antal a une petite place dans le cœur des fans, on ne peut pas en dire autant pour The Predator (2018). Le film était pourtant né sous une bonne étoile avec le réalisateur Shane Black (Kiss Kiss Bang Bang, Iron Man 3, The Nice Guys), accompagné de son fidèle co-scénariste Fred Dekker.

Célèbre scénariste de L’Arme fatale, Le Dernier Samaritain, Last Action Hero et Au revoir à jamais, Shane Black avait joué un rôle central dans le premier Predator. Il avait non seulement incarné un soldat aux côtés de Schwazy, mais il avait en plus filé un coup de main au scénario.

predator shane black
Une belle tête de vainqueur

C’était donc un choix inspiré pour ramener l’alien dans un quatrième film ambitieux, doté d’un budget de près de 90 millions. Sauf que le blockbuster s’est royalement planté, avec seulement 160 millions au box-office. Sachant qu’une part des recettes revient aux salles de cinéma (50% minimum, et cela dépend des territoires), le bilan est absolument négatif.

Comparé aux autres films Predator, c’est encore pire. En 1987, Predator réalisé par John McTiernan avait été un énorme carton, avec quasiment 100 millions au box-office, pour un budget de moins de 15-20 millions. En 1990, Predator 2 réalisé par Stephen Hopkins avait dégringolé : même pas 60 millions, pour un budget de 20 millions. Et en 2010, Predators avait rencontré un joli succès, avec 127 millions pour un budget de 40 millions.

the predator
Pred’à plat

Autrement dit : The Predator est le plus gros échec de la saga. Et c’est d’autant plus vrai que la production a été infernale, avec énormément de scènes coupées, réécrites et retournées. La dernière partie de l’histoire a particulièrement changé, puisque les héros devaient croiser des monstres hybrides dans le vaisseau et être aidés par de « gentils » Predator (appelé Emissary Predators), avant une poursuite dans la rue en plein jour. Le film sorti au cinéma n’est qu’une version charcutée.

photo The Predator
Pas Pred’arriver

PREDATOR SUPERSTAR DE NETFLIX

Six ans après sa sortie, The Predator fait partie de l’histoire ancienne. Les projets de suite ont été abandonnés, malgré la scène de fin dévoilant la combinaison de combat offerte à l’humanité. Mais grâce à Netflix, le film a droit à une deuxième chance.

Pour la semaine du 7 au 13 octobre, The Predator est numéro 2 dans le monde, avec plus de 23 millions d’heures visionnées – ce qui équivaut à 12,9 millions de visionnages pour ce film d’1h47, selon le système de comptage de Netflix. Il se place ainsi devant quelques blockbusters tout juste arrivés sur la plate-forme (du moins dans les pays où la chronologie des médias le permet) : Bad Boys 4 est en quatrième position avec « seulement » 10 millions et quelques de visionnages, et Venom 2 est en septième position avec moins de 5 millions.

the predator
Tout vient à point à qui sait Predattendre

A peine arrivé, The Predator est numéro 1 dans 78 pays. C’est le cas en France, où il se place devant le documentaire Les Frères Menendez et La Plateforme 2, la plus grosse sortie récente.

Ce deuxième souffle français en SVoD rappelle que The Predator avait attiré seulement 352 000 spectateurs au cinéma en 2018. C’était le pire score de la saga, derrière Predators (550 000 entrées), Predator 2 (600 000 entrées), et surtout Predator (1,4 million). Même Alien vs Predator (876 000 entrées) et sa suite Aliens vs Predator : Requiem (600 000 entrées) avaient fait mieux.

The Predator est donc bien le vilain petit canard de la saga, mais la magie de Netflix l’aidera à gagner quelques adeptes. Ou au moins, à faire découvrir à un nouveau public l’étendue des dégâts.

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dutch

Il est clair que le film as été charcutée, le personnage de Olivia Munn scientifique très peu crédible qui sais manier les armes à la perfection sans explication, le fait que le vaisseau décolle et parcours plusieurs kilomètres avant de se crasher et qu’elle sois sur les lieux tout de suite…

Marc en RAGE

ALIEN VS PREDATOR REQUIEM . Je l’ai vu qu’une fois c’était une fois de trop.

Marc en RAGE

je me pose toujours la question quel est le pire entre PREDATOR REQUIEM ( 2007 ) ou THE PREDATOR ( 2018 )

cidjay

Finalement, Predavait raison…

Ghob_

J’ai beau être très client à la fois du Predator et des actioners débiles des années 80, je n’ai jamais vraiment réussi à entrer dans le film de Shane Black. L’un des nombreux exemples de ces dernières années où le studio a bien trop empiété sur l’ensemble du métrage pour laisser pleinement s’exprimer la voix du réalisateur. Pourtant on reconnait bien le style Black, mais trop de réécritures, de remontages ou de reshoots foireux l’empêchent d’être autre chose qu’un gloubi-boulga informe où se succèdent plusieurs formes de Yautja sans que l’on comprenne réellement le pourquoi du comment… Et l’humour, franchement mal dosé je trouve (alors que dans la plupart des autres films de Black, je m’y suis toujours retrouvé).
Dommage, parce que formellement il y a de très belles choses et que la bande de bras cassés ici dépeinte peut s’avérer attachante par moments, mais l’humour décalé et le 36e degré sont ici trop forcés je trouve, se mélangeant très mal au climat SF/Fantastique, plutôt bien géré dans sa première partie, je trouve.

Je préfère 10 fois me remater Prey (à mon avis le meilleur après les 2 premiers) et même le mal-aimé Predators, qui malgré ses nombreuses approximations, proposait néanmoins un résultat cohérent et quelques très jolis moments…

batmalien

J’espère que la franchise va rester sur de bons rails avec Badlands et Prey 2… Un extraterrestre qui vient chasser sur Terre à différentes époques, les possibilités sont infinies : Predator cowboy, Predator chevalier, Predator dans le désert, Predator au ski, Predator à la maternelle…

ringo

Après, je mets ma main à couper que s’ils mettent Alien vs Predator sur Netflix, il sera également premier avec record de vues. Entre un mini-blockbuster de ce calibre et un film peut-être excellent mais issu d’un obscur pays d’Europe de l’Est ou d’Afrique, le grand public n’hésitera pas. Ce genre de film n’est pas si fréquent que ça chez le N Rouge, donc automatiquement ça attire. Je l’ai revu en blu-ray y’a pas longtemps, pas honteux, mais bien trop potache pour être pris au sérieux. C’est quoi cette bande de bidasses en folie ? Mention à Thomas Jane (que j’aime bien pourtant). C’est du quatrième degré, une blague de gosses, mais ce n’est pas ce que je cherchais. Digne du niveau des blagues de Shane Black dans le premier en fait, mais là ça rentrait bien dans l’intro du film, jusqu’à ce qu’il disparaisse.