L’un des comédiens de Joker 2 alias Folie à Deux n’a pas mâché ses mots en parlant du film, le qualifiant « d’impossible à regarder. »
L’avenir dira si le monde a été trop dur avec Joker 2 ou si celui-ci méritait bien l’incommensurable violence critique qu’il a subie depuis sa sortie. En tous les cas, l’ascension de Todd Phillips (après le premier film) n’aura eu d’égal que sa chute. Et son diptyque du Joker marquera sans doute l’histoire comme un monstre bicéphale, vénéré à une époque puis conspué à une autre.
Bien que quelques originaux aient tout de même tenté de défendre Joker 2 (comme Tarantino ou Kojima), le sens du vent reste aujourd’hui en faveur des détracteurs. Et une fois que la première pierre a été jetée, tout le monde peut s’en donner à cœur joie pour se mêler au saccage. Le dernier critique lapidaire en date étant carrément un des acteurs du film de Folie à Deux.
Joker 2 : le pire film jamais fait ?
Peut-être que les propos de Tim Dillon sur Folie à Deux sont un brin exagérés lorsqu’il affirme au micro du podcast de Joe Rogan (le 6 novembre dernier) qu’il s’agit ici du « pire film de l’histoire. » Et décidément, le comédien et comique de stand up semble avoir une dent contre son confrère de scène, Arthur Fleck. Puisqu’il jouait un gardien de l’asile d’Arkham, Dillon a pu témoigner de son ressenti sur le film depuis l’intérieur de la production. Et selon lui, absolument rien n’est à sauver dans ce Joker 2 :
« Ce film est tellement mauvais qu’il est même impossible de le regarder par curiosité malsaine. […] C’est un échec sur tous les plans. Il ne vaut même pas le coup d’être vu pour se moquer. »

Les raisons du bide
Le verdict de Tim Dillon est irrévocable et sans appel. Et venant d’un acteur ayant joué dans quelques chefs d’œuvres, tels que le Thanksgiving d’Eli Roth en 2023, il est clair qu’il sait ce qu’il dit. Dans son analyse de l’échec de Joker 2, il blâme ainsi la tournure radicalement différente que cette suite a prise vis-à-vis du premier film et un manque de cohésion narrative :
« Je pense qu’après le premier Joker, beaucoup ont estimé que ce film plaisait aux mauvaises personnes, aux incels, à ceux qui nourrissent la rage masculine et le nihilisme. Cette suite a voulu contourner cette polémique, et le résultat est un naufrage. […] Entre acteurs secondaires, on se regardait, en tenue de sécurité pour nos scènes à Arkham, en se demandant ce qu’on était en train de filmer. À la pause déjeuner, on se demandait même s’il y avait une intrigue. ‘Il tombe amoureux d’elle dans la prison ? C’est tout ?«

Si le premier Joker avait pulvérisé les attentes de Warner avec plus d’un milliard de dollars de recettes et avait valu un Oscar à Phoenix, Joker : Folie à Deux a déçu aussi bien les critiques que les spectateurs. Depuis sa sortie, le film n’a cumulé que 264 millions de dollars, bien peu pour un budget de 200 millions de dollars (contre les 60 millions du premier opus).
C’est une vaste déception qui souligne surtout la vanité du projet des studios à vouloir enchérir sur l’énorme succès d’un long-métrage qui se suffisait peut-être bien à lui-même. Maintenant, est-ce que l’explication de Tim Dillon sur ce qui ferait de Joker 2 le pire film de tous les temps est-elle juste ? On laisse la réponse à l’appréciation de chacun.
D’un autre côté tim dillon étant nul lui même…. et chez joe rogan le plus nul des podcasters… la boucle est bouclée
Joker 2 est un film malade, un peu comme le diptyque Prometheus/Covenant de Scott, mais pas pour les mêmes raisons, sauf celle d’une trop grande ambition. Prometheus/Covenant est raté parce que les scénaristes se sont heurtés aux exigences bassement commerciales de la Fox. Multiples réécritures pour être validé par les gros pontes, manque de temps, et résultat, deux histoires à moitié foirées. Todd Phillips a été totalement libre de raconter ce qu’il veut sur Joker 2, les producteurs étant persuadés qu’il ne ferait qu’une copie du 1, avec juste un peu d’originalité qui ne nuirait pas à la rentabilité du film. Manque de bol pour eux, Phillips a saccagé la caisse à jouets. On comprend bien l’origine du projet : Phillips a été échaudé que son Joker soit récupéré par des complotistes, des anarchistes et des gens frustrés qui se sont reconnus dans Arthur Fleck. Il a donc voulu faire un film qui les prend à contre-pied.
L’idée de départ de Joker 2 est bonne : surprendre le spectateur en faisant l’opposé de ce qu’il attend. La première moitié du film est bonne, le rythme suit, les personnages se mettent en place. Exactement comme chez Scott. Si on enlève les malheureux intermèdes chantés, Joker 2 nous surprend, on veut savoir ce qui va arriver aux persos. Et puis patatra, tout se délite, tout se perd dans un scénario qui mélange tout, qui veut trop en dire, qui veut être anti-spectaculaire au possible… et qui au final ne dit plus rien.
Il fallait raccorder avec l’esprit du personnage du Joker : un psychopathe indécrottable, un mec au passé trouble qui devient un monstre incontrôlable, imprévisible, anarchiste, prêt à faire main basse sur Gotham et à affronter le Batman. L’idée de Phillips est apparemment de dire que personne n’est prévisible, pas même le pire méchant de DC. Même les méchants ont droit à la rédemption et peuvent faire demi-tour à temps si ils trouvent l’amour (dans le cas présent). OK, mais dans ce cas-là on ne fait pas un film sur le Joker! Si il veut « sauver » Arthur Fleck et l’empêcher de devenir le Joker pourquoi pas, mais il aurait fallu faire « naître » le vrai Joker beaucoup plus tôt dans le film (et pas dans le dernier plan) et faire s’affronter les deux Joker, par exemple! ça aurait été bien plus intense et spectaculaire, et finalement ça aurait dit la même chose que ce que dit Phillips. A savoir qu’on ne nait pas méchant, on le devient et qu’il est toujours possible de revenir. Mais on est dans un film hollywoodien qui doit être spectaculaire et qui doit respecter le spectateur, et là-dessus Phillips s’est royalement planté! Il a dû penser que les scènes de comédie musicale seraient assez spectaculaires… hum.
Conclusion, tout comme Prometheus et Covenant, Joker 2 sera sans doute apprécié plus tard pour son potentiel narratif très audacieux, son histoire inachevée qui aurait pu être géniale. C’est probablement ça qu’on « vu » Tarantino et quelques autres. Il aurait peut-être fallu un Joker 3 pour boucler la boucle. On ne le saura jamais! Et c’est pas bien grave, il y a tellement d’autres bonnes histoires à raconter…
Tim Dillon le roi du stand-up trouve que le premier film a une réputation de « plaire aux incells ». Ca ne l’a pas empêché de jouer le rôle d’un personnage secondaire qui aurait pu être joué par n’importe qui d’autre. Aujourd’hui il crache dans la soupe. Ca en dit long sur Dillon. Aurait-il dit la même chose si le film avait marché ?
Ne reste plus qu’à associer la parole aux actes… rendre son cachet ou le donner à un acteur qui en avait vraiment besoin quand on a fait appel à lui.
La Warner a perdu combien en millions de dollars ?