Guy Pearce, qui incarne Weyland dans Prometheus, reconnaît qu’il comprend pourquoi le film a pu être mal reçu. Et il donne son avis sur la question.
Disney a réussi son coup avec la marque Alien, rachetée avec le studio 20th Century Fox en 2019. Le très joli succès d’Alien : Romulus (plus de 350 millions au box-office, pour un budget de 80 millions) a remis la saga sur de confortables rails, si bien qu’une suite autour des personnages de Cailee Spaeny (Rain) et David Jonsson (l’androïde Andy) a été annoncée, toujours avec le réalisateur Fede Álvarez.
D’ici là, il y aura la série Alien : Earth, attendue pour l’été 2025, et qui racontera un cauchemar sur Terre quelques décennies avant le premier film culte. Et à l’horizon, le studio songe déjà à un nouveau film Alien vs. Predator, qui serait directement lié aux deux sagas cette fois.
Il fallait au moins ça pour digérer le lourd dossier des prequels de Ridley Scott, Prometheus et Alien : Covenant. À l’époque, le réalisateur avait de grands projets en tête, et voulait une série de films permettant de creuser les origines des xénomorphes jusqu’à reconnecter l’histoire au chef-d’œuvre originel Alien, le huitième passager. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu.
L’héritage de Prometheus est certes là dans Alien : Romulus, mais c’est une miette par rapport aux projets de Ridley Scott. Et l’acteur Guy Pearce, qui incarne Peter Weyland dans les prequels, pense avoir une petite explication face au rejet d’une partie du public.

GUY PERCE À HOLLYWOOD
Guy Pearce, c’est l’une des gueules les plus intéressantes des années 90, grâce notamment à Priscilla, folle du désert (1994), L.A. Confidential (1997), Vorace (1999) et Memento (2000). Et il l’a confirmé par la suite avec Démineurs (2008), La Route (2009), Animal Kingdom (2010), The Rover (2014) ou encore Brimstone (2017).
Mais l’acteur australien a évidemment mis un pied dans le pire de l’industrie hollywoodienne avec quelques films plus ou moins douteux comme Lock Out (2012), la mauvaise copie de New York 1997 par EuropaCorp, ou Bloodshot (2020) avec Vin Diesel. Et son pire souvenir de ce côté reste La Machine à explorer le temps, adaptation foireuse du classique de H.G. Wells sortie en 2002, dont il a reparlé en décembre 2024 avec Business Insider :
« J’ai clairement réalisé que je n’étais pas taillé pour le monde des studios. (…) Je me souviens d’un des producteurs qui m’a dit trois ou quatre fois sur ce film, ‘Tu sais, la machine elle-même, c’est la star du film’. Pas que j’avais besoin qu’on gonfle mon ego, mais je me souviens juste avoir dit plusieurs fois, ‘Okay, ouais. Compris. T’inquiète pas’. C’était difficile. Après ça, je suis parti sur les reshoots de la fin de La Vengeance de Monte Cristo. Donc à ce moment-là, j’étais cuit et j’en avais assez de Hollywood. »

PROMETHEUS EST « BRILLANT » MAIS…
Guy Pearce était également dans Iron Man 3 et Prometheus, mais il en garde des souvenirs bien plus positifs. Si le rôle du méchant chez Marvel était plus drôle que les cinq heures de maquillage dans le prequel d’Alien selon lui, il défend le film réalisé par Ridley Scott… tout en admettant comprendre que le résultat ait laissé des gens sur le carreau :
« Je pense que le film est brillant, mais disons que si vous ne comprenez pas ce qui se passe dans les cinq premières minutes, alors vous êtes perdu tout le reste du film. Moi j’avais eu le bénéfice d’écouter Ridley en parler avant qu’on commence le tournage. »
Guy Pearce fait référence au prologue de Prometheus, où l’on découvre un Ingénieur avaler la fameuse substance noire, mourir puis se décomposer dans l’eau d’une planète inconnue, créant au final la vie.

La double expérience Marvel et Alien l’a en tout cas réconcilié avec les superproductions :
« J’ai adoré Prometheus, mais c’était une expérience difficile physiquement. Je ne pouvais pas m’assoir à cause de toute cette structure en métal que je portais. Entre les plans, ils m’appuyaient juste contre le mur. Mais avec ces deux rôles, dans de gros films hollywoodiens, j’ai pu à ce moment-là repenser tout ce fonctionnement. Aldrich et Iron Man 3, c’était l’opportunité de remettre mon pied dans le monde des studios. La pression n’était pas sur moi. »

WEYLAND, LE VRAI MONSTRE DE LA SAGA ALIEN
Guy Pearce a beau n’avoir que quelques minutes de présence dans Prometheus et Alien : Covenant, il occupe une place centrale dans la mythologie puisqu’il incarne Peter Weyland. Comme dans Weyland-Yutani Corporation, la compagnie pour qui travaille l’équipage du Nostromo dans le premier film, et qui est prête à tout pour mettre la main sur le xénomorphe – y compris tuer leurs employés en utilisant l’androïde Ash.
Weyland-Yutani colle ensuite aux basques de Ripley comme les aliens. C’est eux qui envoient ces pauvres marines et ce bâtard de Carter Burke sur LV-426 dans Aliens, le retour, et c’est eux qui essayent de venir récupérer le bébé xéno dans le ventre de l’héroïne dans Alien 3. Et deux cent ans après, quand la clone Ripley se réveille en 2379, elle découvre que Weyland-Yutani a disparu.

Prometheus se déroule bien avant tout ça, en 2093, donc Weyland est là. Un peu comme Lance Henriksen qui incarnait Charles Bishop Weyland dans Alien vs. Predator, Guy Pearce est présent dans l’intrigue en tant que PDG de Weyland Corporation, qui finance la mission d’exploration du vaisseau sur LV-223.
Dans la plus pure tradition de l’entreprise, ce Peter Weyland n’a pas révélé le véritable objectif de ce voyage aux héros puisqu’il s’est littéralement caché dans la soute. Il pensait pouvoir échapper à sa propre mortalité en rencontrant un Ingénieur… qui décide de le tuer après avoir posé ses yeux sur lui.

Guy Pearce était de retour et sans maquillage dans le prologue d’Alien : Covenant, où David (Michael Fassbender) le confrontait d’une manière réjouissante à sa propre mortalité autour d’un petit thé.
Peter Weyland aurait peut-être eu sa place dans la ou les autres suites de ces prequels que Ridley Scott envisageait. Mais a priori, cette page est tournée. Sauf si après Alien : Romulus, les producteurs décident de creuser encore plus les liens entre tous ces films, avec de nouveaux clins d’œil ou même le retour de Michael Fassbender.
Il a une scène ( discours à la Musk ) que je trouve extraordinaire et qui ne fait pas partie du film…
https://youtu.be/6EtegGrPcp4?si=TX4BZzPFjFGigbmA
Interview intéressante qui permet notamment de comprendre pourquoi on voit si peu l’acteur dans des « gros » films.
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Par contre, je le rejoins sur l’intro de Prometheus : à l’époque, je voyais davantage la mort du mec par la matière noire (présentée donc d’une matière dangereuse, qui donne son ressort dramatique à l’empoisonnement par David plus tard) que le début de la vie humaine qu’elle engendrait (d’ailleurs, j’ai tjs du mal à piger le traitement par Scott de cette théorie sur l’ensemble du film – effets différents de la matière noire selon les êtres).
J’apprécie beaucoup cet acteur aussi, j’ai beaucoup de tendresse pour lui, je ne pourrai pas dire pourquoi.
Juste un petit commentaire sur le film La Machine à explorer le temps pour dire que personnellement c’est un de mes films préférés.
Qu’il n’est pas aimé le tourner par rapport au contexte du studio, je peux le comprendre, mais le film en lui-même a beaucoup de qualité et notamment le fait que ce ne soit pas un film à grand spectacle et avec une petite portée philosophique sur le fait de vouloir changer une chose qui ne peut pas l’être pour finalement tourner la page avec ce que l’on a maintenant.
Bien sûr, ma pensée est plus profonde mais je ne sais pas forcément l’exprimer.
Je ne sais même pas si c’était le but de ce film mais c’est ce que j’y ai vu, après tout l’art et question d’interprétation.