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Christophe Gans parle un peu de son nouveau Silent Hill, Return to Silent Hill, et de son lien avec sa première adaptation.
Le célèbre adage selon lequel les adaptations de jeu vidéo en prises de vue réelles sont systématiquement ratées fut, aux yeux de beaucoup de joueurs, contredit en 2006. Gigantesque fan des jeux Silent Hill, le cinéaste français Christophe Gans (alors célèbre pour son Pacte des Loups) tenait à le respecter lorsqu’il a importé cet univers légendaire au cinéma. Une attention qui a fait parler d’elle, et qui continue de le faire.
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Il compte bien réitérer sa prouesse une fois de plus. Plus de 10 ans après son dernier film, La Belle et la Bête, Gans repasse derrière la caméra pour Return to Silent Hill, avec Jeremy Irvine (Cheval de guerre), dans le rôle d’un mari en deuil guidé par une lettre de sa femme, et Hannah Emily Anderson (le très sympa What Keeps you Alive). A priori, le film devrait adapter Silent Hill 2, le plus célèbre des jeux de la franchise, dont un remake est sorti en 2024. Mais il ne s’agira pas pour autant d’une suite.
Silent Hill(s)
Nos confrères de Première ont eu l’occasion de s’entretenir avec le metteur en scène, tandis que la promotion se met doucement en route. Celui qui considère Silent Hill 2 comme « l’expérience la plus angoissante jamais proposée par un jeu vidéo » est revenu sur ses influences, notamment Le Locataire de Polanski. Puis, il a clarifié les choses : Return to Silent Hill n’est pas une suite directe de son propre long-métrage, et probablement encore moins du moisi Silent Hill Revelation 3D de 2012 :
« L’écart temporel entre les deux films était nécessaire. Return to Silent Hill n’est pas une suite. C’est un nouveau film, avec des règles, comme Silent Hill 2 ‘trahissait’ Silent Hill. Le second jeu a établi que cet univers n’existait pas, sauf dans la tête du personnage. On passe d’un univers parallèle à la vision subjective du héros. »
Nous serions concrètement en présence d’un « reboot », inspiré de la nature presque anthologique de la saga vidéoludique. Apparemment, cette différence sera aussi marquée esthétiquement, d’autant qu’il utilisera des techniques de mise en scène plus contemporaines et reflétera l’évolution artistique d’un artiste connu pour faire peu de concessions.
« Le male gaze [regard masculin, ndlr] est l’essence profonde de Silent Hill 2… Soit je refaisais bêtement le premier film, soit je profitais de ce laps de temps pour faire une expérience différente. Moi aussi, j’ai changé. Je ne suis plus le même. Le premier film, je le voyais comme un opéra de l’horreur, très ample, avec de grands décors, des mouvements de grue… Là, il y a beaucoup de drones, de caméra portée, même pour des plans qu’on aurait pu faire avec des rails. Le résultat est très, très différent. »
L’ambiance si singulière qui avait permis au premier jeu de se démarquer des autres adaptations de jeu vidéo sera donc peut-être un peu différente. Pour découvrir le résultat, co-scénarisé par Sandra Vo-Anh et Will Schneider, de plus en plus intrigant, rendez-vous en 2025. D’ici là, les occasions ne manquent pas pour se replonger dans l’horreur délicieuse de Silent Hill.
S’il est vrai que le premier film de Gans a vieilli (et c’est normal) le gars avait réussi à transposer l’univers sur pellicule, tout de même. Il faut tabler sur le fait que les jeux vidéo sont moins pris à la légère en 2025 qu’en 2006. Et ce genre de projets peut recevoir l’attention des producteurs. Reste effectivement la tonalité dure, très dure, de l’histoire. Il va falloir adapter en étant très malin.
Je suis d’accord avec le commentaire précédent, le film de 2006 était un régal visuel et une superbe adaptation de l’ambiance cauchemardesque de certaines scènes des deux premiers jeux : l’ouverture avec la plongée dans les ténèbres, les rues brumeuses avec les cracheurs d’acide sans bras, l’hôpital et les infirmières bien malsaines, Pyramid Head… mais on ne rentre jamais dans le film, le scénario manque énormément de force, les personnages sont faibles. Gans a certainement mûri, il a dû voir énormément de films depuis et il a peaufiné sa vision de l’univers de Silent Hill. Je pense que cette fois il va nous donner le film qu’on attend.
Après, il y a toujours la question de l’interdiction aux moins de 12 ans ou aux moins de 16 ans… et ici ça peut jouer énormément. Pour moi le Silent Hill de 2006 était trop sage. Et le jeu Silent Hill 2 est effroyable par moments, il est limite traumatisant! C’est une plongée dans un abominable cauchemar. Je suis vraiment curieux de savoir si on peut transposer ça au ciné. Mais question scénar, Gans devrait vraiment se rapprocher de l’Echelle de Jacob, qui est la principale inspiration de la saga Silent Hill.
Tout comme le Pacte des Loups, je trouve que son Silent Hill de 2006 a choppé un coup de vieux, et j’ai toujours du mal à avaler les concessions scénaristiques. Mais si je trouve que si globalement Gans est passé à côté d’une très grande carrière de réalisateur, il reste assez passionné pour nous proposer quelque chose qui vaudra que l’on s’y attarde.
Les premières photos (Pyramid Head ci dessus inclus) donnent une impression de cosplay cheap.. espérons qu’une fois en mouvement ca disparaitra.