Primé à Cannes, The Substance de Coralie Fargeat aurait été un véritable chemin de croix à cause des nombreux problèmes durant la production.
The Substance faisait sans doute partie des films les plus attendus de ce Festival de Cannes 2024, et on peut dire que ça n’a pas manqué. Porté par un casting sur mesure (Demi Moore, Margaret Qualley et Dennis Quaid), le long-métrage de Coralie Fargeat a été réveillé la Croisette et a reçu le Prix du scénario des mains du jury lors de la clôture. The Substance s’est ainsi notamment illustré par son utilisation du gore, sa viscéralité, son exploration de l’image de soi et son aspect féministe, en faisant l’un des films les plus réussis de cette édition 2024.
Pourtant, il était difficile de prévoir un tel succès. En effet, The Substance a demandé énormément de travail et s’est fait dans la douleur, lors d’un tournage très difficile. Sa réalisatrice a pu en parler en interview, et elle a même déclaré que le long-métrage était « son Apocalypse Now« .
une substance complexe
C’est dans une interview avec Le Point que Coralie Fargeat a pu revenir sur la production de The Substance, et on peut dire qu’elle n’a vraiment pas été des plus faciles. La réalisatrice française a d’abord expliqué avoir « travaillé cinq ans sur ce film » tout en ayant « dû mener beaucoup de batailles pour le faire » comme elle le voulait. Et si le long-métrage a rapidement pu convaincre la société de production indépendante Working Title et trouver un distributeur via Universal, le début du tournage a rapidement été retardé par la mort de Ray Liotta, remplacé au pied levé par Dennis Quaid.
Fargeat a aussi évoqué les tensions qui sont apparues entre elle et son actrice principale Demi Moore, notamment concernant les différentes exigences de la Française :
« Quand on est très exigeant, il faut se battre pour imposer sa vision. Tout ne marche pas comme on veut, il ne faut rien lâcher et, forcément, à la longue, l’énergie des équipes s’épuise… Quant à Demi, oui, j’ai dû la pousser dans ses derniers retranchements, mais elle a toujours été bienveillante, même quand on s’engueulait, parce qu’elle comprenait que c’était pour le rôle. »
Ce climat complexe aurait eu des répercussions sur le moral global de l’équipe, déjà mis à mal alors que le tournage avait pris environ deux semaines de retard :
« Ça a été mon Apocalypse Now. Nous avons eu 87 jours de tournage avec les acteurs et un mois supplémentaire aux studios d’Épinay-sur-Seine, en équipe super réduite de quatre personnes sur un petit plateau, pour filmer les effets spéciaux à base de prothèses, qui sont extrêmement longs et complexes à réaliser. Il y a eu, certes, un petit dépassement, mais je désirais ce tournage long pour accomplir le film que j’avais en tête. »
universal qui lâche
Fargeat note que le montage de The Substance a également pris énormément de temps, ayant démarré en décembre 2022 pour être seulement terminé trois jours avant sa projection à Cannes. Avant ça, Universal avait même décidé de ne plus distribuer le film après qu’une première projection avec trois représentants du studio se soit mal passée :
“Cette projection fut la plus marquante de ma vie. Il y avait deux hommes et une femme dans la pièce. L’un des mecs a détesté, il a exigé qu’on refasse tout le montage et, comme ce n’était pas possible, il a fait en sorte qu’Universal lâche le film.”
La réalisatrice a précisé comment tout cela s’était déroulé, notant que cette interaction avait été assez violente et la femme représentante n’avait pas vraiment eu son mot à dire :
“C’est son droit le plus strict de ne pas aimer, mais la façon dont se sont faites les choses a été très violente, on aurait pu l’éviter. Je pense que The Substance a titillé quelque chose qu’il ne fallait pas chez ce monsieur […]. Pendant cette projection, la femme était évidemment la seule qui n’avait pas le droit d’ouvrir sa gueule, alors qu’elle m’a confié par la suite qu’elle voulait défendre le projet. Ça en dit long sur où se situe encore le pouvoir à Hollywood.”
Finalement (et heureusement), tout s’est bien terminé pour The Substance, qui a donc reçu le Prix du scénario des mains de Greta Gerwig, tandis que Metropolitan a décidé de se charger de la distribution en France. Aux Etats-Unis, le film sortira le 20 septembre prochain au cinéma grâce à Mubi. Aucune date de sortie n’a pour le moment été annoncée en France, mais on peut supposer que le film sortira dans les mêmes eaux (on l’espère en tout cas).
Elle en a des couilles la Caro
Punaise, c’est rare de voir un tel franc-parler sur les coulisses d’un film.
Respect à elle.
Un film jusqu’au boutiste réalisé par une femme blanche, écrit par une femme blanche, avec un casting de femmes et dont le role principal est tenu par une femme blanche et elle ose encore affirmer « ca en dit long sur ou se situe encore le pouvoir a Hollywood »!!
@La classe américaine
… pourquoi? C’est illégal et immoral d’avoir un casting de “”blancs”” dirigés par un “”blanc””? Et, de la même manière, un film mise en scène par un “”noir”” avec que des “”noirs”” relèverait-il lui aussi de cette présomption de racisme systémique que vous invoquez ?!?… Pour moi non, la diversité c’est AUSSI cette possibilité qui ne relève pas automatiquement et nécessairement d’un racisme avéré! Toutes les propositions n’ont pas à n’être que des variantes de gris mais peuvent être aussi d’un noir profond ou d’un blanc éclatant voir même, l de toutes les couleurs de l’arc en ciel!
Open minded 😉
@la classe americaine.
Donc en gros, tu as lu tout l’article, sauf la partie où elle explique combien elle a bataillé pour pouvoir conserver sa vision du projet…
C’est bête, c’était la seule chose à retenir 😀