Les 10 Meilleurs Jeux Vidéo de 2024

Hades 2, Métaphor, Stellar Blade, Final Fantasy 7, Silent Hill 2… Quels sont les 10 meilleurs jeux vidéo de 2024 ?

C’est l’incontournable jeu de la fin d’année : les tops, les flops, les classements, les engueulades et les découvertes. L’année dernière, on avait cité The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom, Final Fantasy XVI, Baldur’s Gate 3, Armored Core 6, Cocoon ou encore Astral Ascent parmi nos coups de cœur, sachant que l’équipe slalome entre les sorties films et séries pour trouver le temps de jouer – d’où les cernes en vidéo.

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Cette année, il y a encore eu de belles et fabuleuses expériences, entre les évidences et les inattendus (même si on admet ne pas avoir pu tout faire, à commencer par le GOTY Astro Bot, mais on va rattraper ça). Voici donc les 10 meilleurs jeux vidéo de 2024, selon l’équipe d’Ecran Large.

Attention : classement par ordre alphabétique, pour ne pas faire de jaloux.

BALATRO

• Sortie : février 2024
• Disponible sur : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Switch et mobiles

Le développeur unique de Balatro, le dénommé LocalThunk, a construit une variation ultra addictive et stratégique du poker. C’est à partir d’un concept très simple que le développeur a créé une drogue dure : il s’est demandé ce qui faisait que les roguelike (ces jeux où l’on meurt et recommence la même grande quête avec l’expérience acquise aux précédentes tentatives) et les jeux de deckbuilding (où l’on construit des ensembles de cartes pour jouer diverses compétences) marchaient si bien.

Au lieu d’ajouter des tonnes de surcouches à des concepts déjà vus, LocalThunk a tout ramené aux plus petits dénominateurs communs : jouer aux cartes, apprendre, vouloir obtenir le meilleur résultat, recevoir des récompenses, recommencer. On prend tout ça, on le met dans un shaker estampillé « Poker », et on obtient Balatro.

Le but est simple : on enchaîne les rounds, en jouant un maximum de combinaison de cartes (paires, brelans, suites…) pour obtenir le plus de points possible. La subtilité vient du fait qu’on obtient des bonus, via des jokers, qui vont modifier les résultats (un multiplicateur x15 à votre score, un doublement des points des cartes Trèfle, etc.), et grâce à des bonus qui ajoutent des effets aux cartes.

Concrètement, on peut passer d’une paire de 2 valant (10 jetons x 2 multi) à, avec un bel ensemble de jokers et de modificateurs, une même paire qui rapportera (500 jetons x 40 multi) en fin de run. Les stratégies atteignent des sommets lorsqu’on réalise que des jokers interagissent entre eux, créant des combos dans des combos et des scores vertigineux.

Aussi accessible que diaboliquement addictif, Balatro est l’une des plus grosses claques indés de l’année 2024. Un rayonnement qui a permis à LocalThunk de signer des partenariats avec Dave the Diver, Vampire Survivors et même Cyberpunk 2077, qui dispose d’une quête spéciale Balatro.

ELDEN RING : SHADOW OF THE ERDTREE

• Sortie : juin 2024
• Disponible sur : PC, Xbox One, Xbox Series, PS4, PS5

Avec le DLC d’Elden Ring intitulé Shadow of the Erdtree, FromSoftware a réussi un double exploit. D’une part, le studio japonais offre à ses joueurs une nouvelle région gigantesque, presque aussi grande que celle du jeu de base, riche d’une esthétique crépusculaire splendide, où s’entrelacent paysages oniriques et ruines désolées. Le DLC s’inscrit évidemment dans la continuité de la narration cryptique d’Elden Ring, mais apporte aussi des réponses à des mystères laissés en suspens (l’histoire de Radahn), tout en introduisant de nouveaux protagonistes (Rellana).

D’autre part, le gameplay a subi une évolution notable. Les mécaniques emblématiques des Souls-like sont enrichies par de nouvelles compétences et armes, mais aussi par une révision intelligente du système de progression, basé sur la récolte des Esquilles de l’Arbre-Occulte, des items qui augmentent la force et la résistance des joueurs. Ainsi, arriver dans ce DLC, c’est presque devoir réapprendre à jouer, trouver de nouvelles marques, et faire face à des combats plus intenses et stratégiques.

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Là où d’autres DLCs peinent à justifier leur existence, Shadow of the Erdtree impose un contenu d’une richesse impressionnante : plus de 30 heures d’exploration, des boss mémorables et une bande-son belle à pleurer. L’extension semble avoir été développée comme un jeu à part entière, tant elle redéfinit ce que l’on peut attendre d’un DLC.

Shadow of the Erdtree a dépassé les attentes des fans pour devenir une œuvre à part entière, portée par un level design exceptionnel, une narration subtile et un défi constant. Il ne fait pas que prolonger l’héritage d’Elden Ring : il le sublime.

FINAL FANTASY 7 REBIRTH

• Sortie : février 2024
• Disponible sur : PS5

Quatre longues années après la sortie du sympathique Final Fantasy VII Remake, Square Enix semble avoir eu pour seul et unique objectif d’éblouir les aficionados de Cloud Strife et consorts. Et sans vouloir jouer les puristes psychorigides, cette trilogie a beau être plus ou moins accessible aux néophytes, elle a avant tout été pensée comme une lettre d’amour au lore initial.

Car c’est bien là le grand parti pris du développeur : une nouvelle itération proposant du neuf sans faire fi du vieux. Nombreux ont été ceux à craindre l’éventuel dégobillage d’un jeu suffisamment iconique pour que l’on se passe de lui inventer des défauts. Mais plutôt que de reproduire bêtement la chose en se contentant d’en améliorer les graphismes – et quels graphismes –, Remake a établi l’éventualité d’une chronologie parallèle, laissant ainsi place à l’inattendu.

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Rebirth est tout ce que Remake avait promis, mais manqué de délivrer. Moins linéaire, plus osé, plus organique et immersif, mieux rythmé, et surtout, plus émotionnel : ce deuxième volet a manifestement appris des quelques manquements dont souffrait son prédécesseur. Avec ses graphismes impeccables, son récit ambitieux et ses personnages plus humains que jamais, cette nouvelle itération de Final Fantasy VII continue de rendre hommage à l’original et de promettre monts et merveilles pour la suite. Reste à voir désormais sur quelle note s’achèvera cette trilogie, mais pour le moment, Cloud et le reste de la petite troupe se trouvent indéniablement entre de bonnes mains.

HADES 2

• Sortie : mai 2024 (en early access)
• Disponible sur : PC (pour le moment)

Oui, on assume : même en early access, Hades 2 a totalement sa place dans ce classement, et on ne se privera sans doute pas pour le remettre dans le top de l’an prochain, une fois sa version finale disponible. Supergiant Games avait fort à faire pour transcender son roguelike mythologique, et pourtant, il suffit de quelques runs dans la peau de Mélinoé (princesse des Enfers et sœur de Zagreus) pour qu’on oublie son illustre prédécesseur.

C’est bien simple : Hades 2 est l’exemple parfait de la suite qui ne se repose pas sur ses lauriers. Le gameplay, plus lent mais aussi plus tactique, incite à totalement repenser ses réflexes, tandis que les armes, les dieux et les zones de jeu se multiplient de façon exponentielle. Au-delà de sa direction artistique admirable, dans laquelle on aime se perdre, le titre cache en permanence de nouvelles subtilités dans ses défis et ses associations de pouvoirs, si bien qu’il devient impossible de lâcher la manette.

Pour autant, cette addiction ne serait rien sans l’écriture méticuleuse de Supergiant, encore supérieure à celle du premier Hades grâce à son hub central repensé. Au cœur de cette cosmogonie grecque over-the-top, il est question de briser les cercles vicieux et les destins tragiques, d’apprendre à connaître des mythes jusque-là contraints de subir leur malheur éternel. Un joli paradoxe, pour la quête de vengeance a priori sans fin de Mélinoé…

LORELEI AND THE LASER EYES

• Sortie : mai 2024
• Disponible sur : PC, PS5, PS4, Nintendo Switch

Cette année a été généreuse pour les amateurs de jeux d’enquête et d’énigmes. On pourrait, par exemple, citer les très bons remasters de deux collections Ace Attorney. Mais si on veut aller davantage dans le casse-tête, on ne pourrait que recommander avec enthousiasme d’autres titres comme The Rise of the Golden Idol, Phoenix Springs, The Operator ou Mindcop. Autant de jeux indépendants géniaux (et chacun à leur façon) pour quiconque aime mettre à l’épreuve son sens du raisonnement et de la déduction.

Toutefois, la palme du jeu d’investigation le plus stupéfiant de 2024 revient encore à un concurrent différent. Lorelei and the Laser Eyes de Simogo est définitivement l’expérience à retenir pour les explorateurs de labyrinthes mentaux. On ne vous en fera pas ici le synopsis, c’est inutile. Car Lorelei est une aventure vidéoludique d’une grande singularité dans laquelle les aveugles sont rois. Il vaut mieux donc ne rien savoir du tout et se lancer dans l’inconnu avant d’arpenter ce dédale vertigineux.

Lorelei c’est aussi un peu le Elden Ring du jeu d’énigme. Ses défis sont incroyablement ardus mais stimulants, et les surmonter est infiniment satisfaisant. La difficulté n’est pas croissante – elle est partout équivalente – mais à mesure que le joueur s’accoutume au jeu, il devient de plus en plus capable de se dépasser. L’immense labyrinthe tentaculaire, qu’on arpentait dans la confusion et l’angoisse, se mue alors peu à peu en terrain de jeu ultime de la réflexion.

Ajoutez à tout ça un sens de la narration hors du commun et une savoureuse direction artistique gothique, et Lorelei apparaît à coup sûr comme l’un des coups de génie les plus obsédants de l’année.

METAPHOR : REFANTAZIO

• Sortie : octobre 2024
• Disponible sur : PC, PS5, PS4, Xbox Series

2024, c’est aussi l’année où le studio japonais Atlus a définitivement explosé. En plus d’avoir été une période assez exceptionnelle pour le J-RPG (on pense à Yakuza, qui aurait pu être dans ce top si le monde n’était pas si cruel), l’éditeur SEGA et Atlus ont tous deux particulièrement brillé en particulier. Il y a eu le remake de Persona 3, Shin Megami Tensei V et bien sûr… Metaphor : ReFantazio.

Successeur évident de Persona 5, Metaphor a été l’aboutissement de beaucoup de belles choses pour Atlus. Son succès commercial assez dingue (pour un J-RPG issu d’une toute nouvelle franchise) a été une consécration pour la firme, qui ne fait que monter en puissance depuis quelques années. Et avec ce jeu, le studio a su encore perfectionner la formule déjà bien rodée de ses titres précédents, celle du jeu d’aventure au combat tour par tour qui navigue entre un gameplay d’une grande profondeur et une histoire captivante.

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Que ce soit ses thèmes politiques (plus malins et engagés qu’il n’y paraît), ses références culturelles ou ses personnages extrêmement attachants, Metaphor est une des odyssées les plus mémorables de ces dernières années. Il ne faut évidemment pas être allergique à l’animation japonaise dans ses itérations modernes. Mais Metaphor restera d’une générosité saisissante pour quiconque lui donnera sa chance, tant ses propos et son univers respirent l’universel. Ce ReFantazio est ainsi le meilleur exemple de ce que devrait être un grand divertissement épique qui émerveille autant qu’il respecte l’intelligence des joueurs, et ce depuis… Baldur’s Gate 3 !

MOUTHWASHING

• Sortie : septembre 2024
• Disponible sur : PC

Mouthwashing fait partie de ces expériences vidéoludiques aussi courtes qu’intenses, à propos desquelles il vaut mieux ne strictement rien savoir avant de s’y lancer. Conçu par la modeste structure Wrong Organ, et publié par le petit éditeur qui monte Critical Reflex, Mouthwashing se présente comme un jeu narratif à la première personne arborant une esthétique low-poly façon ère PS1/Saturn/Nintendo 64.

Mais qu’on ne se laisse pas avoir pas sa direction esthétique rétro, qui ira forcément titiller la nostalgie d’un public aguerri. Mouthwashing est un thriller psychologique de haut vol, qui chope les joueurs par le col grâce à son atmosphère oppressante et son audace narrative. Le titre de Wrong Organ est une plongée dans les méandres de l’esprit humain, cachée dans l’histoire simple d’un équipage coincé dans un vaisseau aux confins de l’espace.

Les membres du vaisseau Tulpar doivent faire face à la faim, à la solitude et à la folie, dans une expérience vidéoludique qui jette les joueurs dans les tréfonds du désespoir. Mouthwashing excelle dans sa manière de jouer avec les codes du jeu vidéo d’horreur, en bousculant les points de vue narratifs, et en misant sur une terreur psychologique subtile, qui en ferait presque un Silent Hill de SF.

En moins de trois heures (le temps qu’il faudra pour boucler le jeu), Mouthwashing prouve que l’horreur vidéoludique peut être à la fois intellectuelle et viscérale, et qu’elle peut s’affranchir de toute quête de performance graphique et technique pour être profondément bouleversante.

SILENT HILL 2

• Sortie : octobre 2024
• Disponible sur : PlayStation 5, PC

Il était attendu au tournant celui-là. Alors que la machine Silent Hill se remet en marche (l’amusant Silent Hill : The Short Message sorti en janvier 2024, les jeux Silent Hill f, Silent Hill : Townfall et Silent Hill : Transmission qui ont été annoncés, sans parler du film Retour à Silent Hill en 2025), la décision de faire un remake de Silent Hill 2 était curieuse. Pourquoi mettre de côté le premier jeu, et passer direct à celui qui est considéré par beaucoup comme le meilleur de la saga ?

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Développé par Bloober Team (Layers of Fear, The Medium), le remake de Silent Hill 2 a d’abord bénéficié d’un effet de surprise. Après des mois de craintes et de doutes face à la promo qui semblait vendre un sous-remake de Resident Evil, le jeu s’est révélé être tout à fait solide et respectueux. Une fois cette peur ravalée, il restait alors à découvrir ce qu’il avait vraiment dans le ventre. Et c’est là que Silent Hill 2 a réussi son pari.

Comme tout bon remake, ce Silent Hill 2 a repensé énormément de choses, avec des éléments rajoutés, supprimés, et réagencés. Des énigmes aux personnages, en passant par les maps (la ville beaucoup plus grande, les zones intérieures nettement plus complexes) les boss (toujours pas le plus intéressant ici), l’expérience est donc à cheval entre le familier et le nouveau. Mais surtout, le remake a revu l’approche de la peur avec les nouveaux outils techniques. Les Silent Hill originaux jouaient sur l’obscurité qui dévorait l’écran, les angles de caméra et les décors ultra-exigus pour provoquer une étouffante angoisse, et le nouveau SH2 va dans le plus spectaculaire sans pour autant retomber dans l’esbroufe de Homecoming ou Downpour.

Il y a certes des éléments étonnamment pauvres, et notamment des mécaniques ultra-basiques – les murs à casser pour ouvrir un passage, les caisses à déplacer pour avancer, la frustrante mini-zone de clic pour ramasser un objet : qui fait encore ça en 2024 ?. Et l’aspect cauchemardo-sexuel a été curieusement adouci à certains endroits, ce qui relève presque de l’hérésie.

Mais le remake de SH2 renoue avec les pics d’angoisse de la saga, grâce notamment à une direction artistique fantastique (les décors fourmillent de détails et de couleurs, particulièrement riches et dégoulinants), un bestiaire bien géré (mention spéciale aux mannequins qui provoquent entre 5 et 15 sursauts par heure) et un sentiment d’immense labyrinthe poisseux. Silent Hill semble sans fin, et l’horreur, sans limite. Et comme en plus le jeu ne perd pas une miette de la tragédie de l’histoire, c’est une réussite, à la hauteur de tout ce qu’un remake pouvait offrir.

STELLAR BLADE

• Sortie : avril 2024
• Disponible sur : PS5

Parmi les polémiques stériles autour du jeu vidéo qu’on a eu cette année (et on en a eu un paquet), celle de Stellar Blade est l’une des plus récalcitrantes. En grande partie parce que même ceux qui défendent le jeu d’action sud-coréen l’alimentent. On parle ici de la question du corps de l’héroïne sexualisé à outrance (et la promotion de l’éditeur jouant toujours là-dessus aujourd’hui n’aide pas) qui a servi de panneau publicitaire au titre de Shift Up à sa sortie.

C’est bien dommage que le sujet ait monopolisé toute l’attention médiatique, car, en dehors de ce choix esthétique douteux, Stellar Blade est une vraie réussite sur d’autres points. En tant qu’héritier hybride des Souls et de Nier Automata, le jeu trouve ses forces dans un gameplay d’une nervosité et d’une précision assez admirable. En termes de grammaire de gameplay, il met d’ailleurs sans problème à l’amende Black Myth Wukong, qui lui a pourtant volé la vedette cette année.

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L’autre grande qualité de Stellar Blade est d’être une exclusivité de la PS5 qui pousse la console à donner le meilleur d’elle-même. Avec Astro Bot et FF7 Rebirth, on a sans doute là la démonstration technique récente la plus impressionnante pour la PlayStation 5. Le jeu est visuellement magnifique et exploite (enfin !) les fonctionnalités de la Dual Sense avec ingéniosité, dans le but d’immerger le joueur dans son charmant univers. Une fois qu’on a dépassé les artifices de notre héroïne, on se surprend ainsi à apprécier l’impact de la pluie dans la paume de nos mains, grâce aux capteurs de la manette, qui se mêle vite à la brutalité des combats et leur défi jubilatoire.

WARHAMMER 40,000 : SPACE MARINE 2

• Sortie : septembre 2024
• Disponible sur : PC, PS5, Xbox Series

Injustement méprisé lors de sa sortie en 2011, le premier Space Marine était plus que ce sous-Gears of War trop vite jeté aux oubliettes. En plus de développer avec pas mal d’ambition l’univers de Warhammer 40,000 dans le domaine du TPS nerveux, son sens de la bourrinade savait faire le café. Fort de cette expérience, Saber Interactive a transformé sa suite en l’un des mastodontes inattendus de l’année. Car sous ses airs de double A boosté aux hormones, Space Marine 2 se donne l’ampleur d’un triple A fichtrement bien produit.

Techniquement, il faut admettre que peu d’images de jeu vidéo se sont montrées plus grisantes que ces panoramas gargantuesques desquels peuvent émerger des hordes de Tyranides. Malgré la surpuissance de Titus et de ses camarades génétiquement modifiés, Space Marine 2 sait travailler son échelle, et nous rappeler notre petitesse dans cet univers rempli d’armées, de pouvoirs cosmiques et d’armes destructrices de mondes. Ce doux vertige est d’ailleurs soutenu par la qualité de la campagne et de sa narration, qui contraste la virilité exacerbée de l’Imperium par son inextricable obscurantisme.

On pourrait bien sûr dire que le jeu a su se démarquer face à l’absence flagrante de concurrence dans le domaine du shooter / beat’em all furieux, mais ce serait enlever à Space Marine 2 sa générosité en matière de contenus. Son multijoueur en PvP et PvE sait se rendre vite addictif, à moins que vous ne préfériez perdre des heures à designer vos plus belles armures avec les outils de customisation insensés mis en place par Saber. Quoi qu’il en soit, dans le domaine du défouloir sanglant, c’est lui le roi de 2024.