C’est confirmé : le jeu Suicide Squad est un bide, et le studio le reconnaît officiellement

Warner Bros. a reconnu que le jeu Suicide Squad : Kill the Justice League a bel et bien sous-performé par rapport à leurs attentes. De quoi conclure une production très compliquée.

L’échec critique du très moyen Suicide Squad n’a pas étonné grand monde. Dès le départ, la polémique qui entourait le jeu de Rocksteady ne présageait rien de bon et ce ne sont ni les retards ni les étranges choix dans la communication de Warner qui auront aidé son lancement. Si certains ont malgré tout donné sa chance au successeur des jeux Arkham (dont nous), il n’en reste pas moins que la déception était bien celle que beaucoup attendaient.

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Ainsi, alors que des pépites vidéoludiques telles que Helldivers 2 ou Balatro connaissent des succès des plus surprenants (mais mérités) sur Steam en février, Suicide Squad ne cesse de plonger au niveau du nombre de ses joueurs. Selon SteamDB, le jeu de Rocksteady n’atteint même plus des pics à 1000 joueurs simultanés depuis le 22 février, sur la plateforme de Valve. Une chute que Marvel’s Avengers (autre jeu service super héroïque) n’a connue qu’au bout de plusieurs mois. 

Et la déception (ou l’échec) est tellement évident que même Warner l’a officiellement reconnu.

Le seul Joker que je n’ai pas encore eu sur Balatro

un (autre) échec pour DC

Il est un peu tôt pour dire que l’autre gros jeu service du mois, Skull and Bones, est dans la même panade, mais son cas est lié à Suicide Squad par une même problématique. Ce sont des jeux vendus très (trop ?) cher avec du contenu additionnel également payant, et dont les démarrages ne sont apparemment pas à la hauteur de ce que fantasmaient leurs éditeurs.

La période d’essai gratuite récemment proposée pour le jeu de pirates d’Ubisoft semble témoigner d’une réelle inquiétude pour son lancement. Et du côté de Kill the Justice League, c’est encore plus évident. Pour ce dernier, c’est carrément le directeur financier de Warner Bros., Gunnar Wiedenfels, qui a confirmé que leur triple A sous-performait, et ce, bien au-delà de ce qu’ils envisageaient.

C’était pas une mission pour la Suicide Squad finalement

Lors de l’appel aux résultats du quatrième trimestre de Warner, le 23 février 2024, il a ainsi brièvement comparé l’énorme succès de Hogwarts Legacy au début 2023 avec Kill the Justice League, cette année à la même période (via IGN) : 

« La sortie de Hogwarts Legacy en février de l’année dernière a eu un impact financier très positif sur notre premier trimestre. […] Cette année, Suicide Squad, l’une de nos principales sorties de jeux vidéo en 2024, a été en deçà de nos attentes depuis sa sortie plus tôt dans le trimestre, ce qui risque de nous faire souffrir d’une comparaison désavantageuse d’une année à l’autre au premier trimestre.« 

Hogwarts Legacy avait montré la formule du succès à Warner, pourtant

de l’eau dans le GAAS 

Cette comparaison entre les deux jeux est intéressante à plus d’un titre. Car si ni Hogwarts Legacy ni Suicide Squad ne sont des chefs-d’oeuvre dans leur genre respectifs (on vous laisse hurler dans les commentaires si besoin), l’un a en effet connu un énorme succès commercial (le plus important pour un jeu solo en 2023) et l’autre semble déjà être un petit ratage. Ce sont pourtant deux gros jeux issus de franchises très populaires, avec des mondes ouverts et un gameplay assez dynamique. Quelle différence ?

Bon, il n’y a pas trop de mystère. Hogwarts Legacy a été conçu comme un jeu solo à 100%, qui mise tout sur son univers, son exploration et son histoire, là où Suicide Squad a mal choisi sa recette en sacrifiant son ADN sur l’autel de la cupidité et du battle pass. On peut donc ajouter le dernier titre de Rocksteady à la longue liste des GAAS confiés à des studios spécialistes des jeux solos (comme Anthem pour Bioware ou Redfall pour Arkane), devenus des bides immédiats. 

Quand tu es développeur et que tu rêves de faire un Dishonored… et qu’on te colle Redfall

Il est à noter néanmoins que nous n’avons pas de chiffres de ventes concrets pour Kill the Justice League et que le jeu, comme Skull and Bones, compte toujours sur son contenu saisonnier pour se rentabiliser à long terme – même si on doute que cela suffise. D’autant que ses premiers DLC (axés sur le Joker) seront gratuits.

Il faudra sans doute plus qu’un geste généreux pour redonner un second souffle à Suicide Squad qui, à l’inverse du jeu de pirate d’Ubisoft, perd quand même pas mal d’intérêt une fois que son scénario principal est terminé. Une rédemption à la No Man’s Sky paraît assez exclue, il faut croire. Et c’est plutôt un destin similaire à celui de Marvel’s Avengers de Square Enix que l’on peut imaginer pour Kill the Justice League. Reste à voir ce qu’il en sera pour Skull and Bones, l’autre cas auquel on est aussi attentif.