GTA 6 : le prix hallucinant pourrait faire date dans l’histoire du jeu vidéo

La saga Grand Theft Auto de Rockstar Games pourrait franchir une étape historique avec GTA 6. Selon certains experts, son prix de lancement pourrait bouleverser les standards de l’industrie.

Y a-t-il saga plus culte, et surtout plus rentable, que Grand Theft Auto ? Depuis ses débuts en 1997, GTA a pris un malin plaisir à bousculer les codes du jeu vidéo, d’abord avec une approche décomplexée et critique de la violence vidéoludique, puis en secouant la notion de monde ouvert au moment de sa bascule vers la 3D. Avec des ventes dépassant les 400 millions d’exemplaires pour l’ensemble de la licence, Rockstar Games a construit un véritable empire. Sorti en 2013 sur PlayStation 3 et Xbox 360, GTA V reste l’œuvre phare de cette franchise.

Ce cinquième opus, qui a traversé trois générations de consoles, cumule plus de 200 millions d’exemplaires vendus. Sa suite est donc naturellement attendue comme un événement planétaire, et GTA 6 est déjà prévu pour avoir un succès monstrueux. Preuve de cette attente folle : sa bande-annonce a recueilli près de 90 millions de vues sur YouTube en moins d’une semaine. Mais au-delà de cette excitation, le jeu pourrait également être à l’origine d’un bouleversement majeur, avec un prix élevé à un niveau jamais vu.

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GTA 6 : vers un prix révolutionnaire ?

Plusieurs analystes de l’industrie envisagent un prix de lancement fixé à 100 dollars pour GTA 6, soit une augmentation significative par rapport au tarif standard actuel des jeux AAA, qui oscille généralement entre 70 et 80 dollars. En euros, cela pourrait donner un coût de 99 € pour GTA 6, alors qu’actuellement, on paie les jeux first-party entre 69 et 79 €.

Cette hypothèse repose sur des indices solides, notamment le coût de développement astronomique de ce titre, dont certaines estimations visent un montant de 2 milliards de dollars. GTA 6 serait donc devenu le jeu vidéo le plus cher jamais produit. Par ailleurs, rappelons qu’en novembre 2023, Strauss Zelnick, le PDG de Take-Two (éditeur de GTA), avait déjà annoncé son intention d’augmenter ses tarifs :

« Niveau tarification, et pour n’importe quel divertissement, l’algorithme calculerait […] sa valeur par heure multipliée par le nombre d’heures prévues, plus la valeur terminale perçue par le client en possession du titre s’il est réellement possédé, et non, par exemple, loué ou abonné. »

Ajoutons à cela le fait que Take-Two a été le premier éditeur à assumer une augmentation des tarifs de ses jeux en 2020, en les faisant passer de 60 $ à 70 $, justifiant cet accroissement par les coûts de développement plus élevés des jeux sur la dernière génération de consoles (Xbox Series et PS5).

Malgré les justifications avancées par les analystes et par les pontes de l’industrie, fixer les tarifs des jeux à la barre symbolique de 100 dollars serait un pari extrêmement risqué : cela pourrait aliéner une grande partie des joueurs, en particulier ceux aux budgets limités.

I feel just like a Rockstar

Si Rockstar Games franchit ce cap, et décide bel et bien de mettre sur le marché son GTA 6 à 100 $, cela pourrait ouvrir la voie à d’autres éditeurs qui suivront assurément cette tendance. Mais l’accueil du public sera crucial. La précédente augmentation, de 60 $ à 70 $ a été plutôt bien acceptée, malgré une légère grogne. Cependant, on était alors confronté à une majoration de 15% du tarif. Cette fois-ci, on parle d’un gonflement de près de 45%. Les joueurs accepteront-ils de payer un tarif aussi élevé pour un jeu, même s’il s’agit d’un chef-d’œuvre ?

Il est à noter que Rockstar pourrait compenser en proposant différentes éditions de son jeu : une version standard à un prix plus abordable (sans doute 85 ou 90 $) et des éditions premium à 100 dollars intégrant du contenu additionnel, ou un pass exclusif permettant d’accéder à une nouvelle mouture de GTA Online.

Même si le tarif potentiellement exorbitant de GTA 6 répond à une évolution des exigences économiques de l’industrie du jeu vidéo, et que Rockstar peut compter sur une base de fans fidèles quoiqu’il en coûte (sans mauvais jeu de mots), il est très difficile de savoir à l’heure actuelle comment réagira le grand public face à un prix aussi prohibitif.

Sans parler de boycott, il est fort probable que les joueurs occasionnels, ceux qui n’achètent que leur Call of Duty ou leur FIFA/EA Sports FC annuels, fassent l’impasse sur le titre, en attendant une baisse des prix, ou l’arrivée du jeu sur le marché de l’occasion. Il se pourrait même qu’ils se tournent vers le marché gris, en allant trouver leur bonheur sur les sites de reventes de clés de jeu.

Toutefois, si le pari de Rockstar est réussi, il pourrait redéfinir les standards du marché, et marquer ainsi une nouvelle ère pour le secteur du jeu vidéo AAA. Réponse attendue lors de la sortie de GTA 6, prévue pour l’automne 2025.