Grâce à un financement participatif sur Ulule, l’artiste Yatuu a pu continuer l’aventure de sa bande dessinée Erika et les princes en détresse, dont le premier tome a été publié fin 2018.
Après avoir sauvé la vie du prince Blanc-en-Neige dans un tome 1 très prometteur, la princesse Erika revient à la charge dans un second tome pour venir en aide au prince Aurel, victime d’une malédiction. Eh oui, pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore Erika et les princes en détresse, son héroïne voyage à travers différents royaumes inspirés de nombreux contes de fées pour sauver de princes.
La BD de Yatuu présente un univers qui inverse complètement les inégalités hommes-femmes de notre monde. Nous sommes donc au Moyen Âge, dans une société matriarcale où les hommes font le ménage et la cuisine, s’occupent des enfants et sont considérés comme des moins que rien. Dans le langage courant, le féminin domine et certains mots comme « chochotte » deviennent « chochot ». Ah, et les hommes sont également ceux qui sont en proie aux agressions sexuelles, mais vous vous en doutez.
Page provenant du site web de Yatuu, la version imprimée est bien plus colorée.
Lagertha, reine du royaume de Brute, veut trouver un époux à sa fille Erika, son unique héritière. Le souci, c’est que la princesse n’a aucune envie de se marier, car elle estime qu’elle pourra gouverner le royaume seule. La reine confie donc une poignée de quêtes à Erika qui devra aller sauver les princes d’autres royaumes avant de revenir à la maison sans avoir à épouser qui que ce soit.
Non, Erika et les princes en détresse n’est pas juste une bande dessinée qui explose les stéréotypes, sa créatrice a une façon très comique de nous conter les aventures de son héroïne parfois badass, parfois ridicule. La construction des planches évoque autant le manga que la BD franco-belge, le ton ultra comique ne nous fait pas oublier les intrigues un peu plus sombres ; Yatuu a une façon très ingénieuse de dénoncer la piètre représentation des femmes dans la pop culture.
Ces références sont peut-être inconscientes, mais on pense beaucoup à Shrek, aux Monty Python, à Titeuf, Fables et parfois même à One Piece en lisant Erika. Le tout évolue dans un monde plutôt absurde où vivent des ourstéopathes (on vous laissera découvrir de quoi il s’agit). La BD est un mélange d’aventure burlesque et de comédie anti-préjugés qui mérite votre attention (et d’être étudié à l’école).
Avant de se lancer dans la bande-dessinée 100% indépendante, Yatuu s’est fait connaître avec Génération mal logée, Pas mon genre et Sasha. La bédéiste a ensuite décidé de ne plus confier ses créations à des maisons d’édition, ce qui l’a évidemment incitée à se diriger vers le crowdfunding.
Les tomes 1 et 2 d’Erika et les princes en détresse sont disponibles sur le site web de Yatuu (où vous pouvez également lire les versions numériques).