Retour exhaustif sur une petite liste des meilleurs comics publiés chez DC Comics.
Alors que l’heure fatidique de la sortie se rapproche pour le Aquaman de James Wan, prévu pour le 19 décembre prochain, Ecran Large a décidé de revenir sur quelques comics publiés sous l’égide DC Comics. De Batman à Superman, en passant par la Justice League ou encore Green Lantern, voici un petit top (subjectif) des cinq comics à lire chez DC Comics.
SUPERMAN RED SON
En quelques mots : Ukraine 1938. Une fusée d’origine inconnue s’écrase en pleine campagne avec à son bord un nouveau-né. Recueilli par un couple de fermier, le jeune garçon va être élevé sous l’égide du régime stalinien. Une uchronie signée Mark Millar et dessinée par Dave Johnson et Kilian Punkett, où l’Homme d’acier n’est pas un symbole de postérité des Etats-Unis d’Amérique, mais la fierté de l’État soviétique.
Pourquoi il faut le lire : Il existe des comics qui mettent simplement en scène un super-héros dans une autre époque. Une autre dimension. Puis, il y a des histoires, comme celle signée par Mark Millar qui vont jusqu’à réinventer un mythe. Dans nos souvenirs, il a toujours été marqué au fer rouge que Superman, l’homme le plus puissant de la galaxie, arbore fièrement les couleurs du pays de l’Oncle Sam et soit le fervent défenseur de l’Amérique.
Le dernier fils de Krypton est avant tout un patriote, se battant pour ses idéaux de justice, de paix, et de bravoure. Et contrairement à Batman qui préfère insuffler la terreur par le biais de son costume, Superman choisit de le porter fièrement et de se montrer à découvert. Pourtant, il existe une uchronie où l’Homme d’acier n’est plus Américain, mais Russe. Et en pleine guerre froide, ça change la donne.
Ce qui fait le charme et la puissance de Superman Red Son, ce n’est pas tant le fait qu’il arbore le symbole d’une faucille et d’un marteau sur son torse, mais qu’il puise sa force dans sa réalisation. Mark Millar explore chaque parcelle de la vie de l’Homme d’acier, morcelée en plusieurs périodes, aidé par les illustration de Dave Johnson et de la riche palette de couleurs de Paul Mounts.
Le communisme est un idéal de partage, et là où le secret est inexistant, Superman ne se cache pas derrière une identité secrète. A l’inverse, le destin du capitalisme américain repose sur un scientifique brillant et amoral du nom de Lex Luthor qui fait tout pour détruire cette « nouvelle arme » soviétique. Tout du long, le super-héros est poussé dans ses retranchements. Dans un univers où tout est modifié, les changements influent sur la psyché de l’homme. Une histoire à lire absolument pour ceux et celles qui souhaitent explorer plus en détails le mythe de l’Homme d’acier.
Sans nul doute que l’influence d’Alan Moore et de Dave Gibbons via Watchmen est perceptible dans la conclusion de Mark Millar et de sa manière de suggérer comment un être surhumain pourrait changer par inadvertance sa société adoptive et son contexte géopolitique.
L’histoire au cinéma : Comme tout grand classique de comics qui se retrouve un jour sur la table de négociation de DC et Warner, Superman Red Son est dans la file d’attente d’une adaptation en long-métrage d’animation. En juin 2017, le réalisateur Jordan Vogt-Roberts (Kong : Skull Island) avait lancé l’idée auprès de la Warner.
Finalement le projet est tombé à l’eau. En janvier 2018, c’est le légendaire Bruce Timm (Batman contre le fantôme masqué) qui avait annoncé qu’il avait très (très) envie de l’adapter. Mais comme d’habitude, le projet n’a pas donné signe de vie depuis.
JUSTICE LEAGUE : KINGDOM COME
En quelques mots : Dans un futur plus ou moins proche, les super-héros ont décidé de prendre leur retraite afin de passer le flambeau à des jeunes justiciers plus en forme. Alors que Clark Kent, alias Superman s’est reconverti en tant que simple agriculteur, la nouvelle Ligue des Justiciers est plus agressive et violente que jamais.
L’Homme d’acier va alors sortir de sa retraite et tâcher de remettre cette jeunesse dans le droit chemin. Si Green Lantern, Hawkman et Wonder Woman se sont immédiatement rangés à ses côtés, seul Batman continue de s’opposer à lui, régnant en maître incontesté de Gotham City.
Pourquoi il faut le lire : L’histoire est signée Mark Waid (Daredevil, Superman, Spider-Man, X-Men) et dessinée par Alex Ross. La combinaison des deux donne un savant mélange des genres qui épouse à merveille l’écriture manichéenne du récit de Waid, sublimée à travers le réalisme saisissant de Ross. Et bien que l’univers (et les multivers) est une chose compliquée à aborder dans les comics, Justice League : Kingdom Come représente un parfait point d’entrée dans le monde des super-héros.
Kingdom Come n’est pas seulement un conte nostalgique sur l’époque des univers alternatifs, mais une histoire sur l’inévitable. Celle où le « super », le « surhomme », le « héros » dépasse l’être-humain lambda. Pourtant, contrairement à Marvel, DC regorge un peu plus de personnages humains qui doivent redoubler d’ingéniosité et de malice pour se hisser au niveau des héros.
Quand tu t’imposes sur la table des négociations
Outre Superman, Green Lantern, Flash ou encore Wonder Woman, le duo a réinventé tous les personnages les plus importants du DC Universe dans une histoire de rédemption, de pardon, de chute et de renaissance de héros. Aussi subtil que personnel, Kingdom Come est sans nul doute l’une des plus belles oeuvres de l’histoire des comics.
L’histoire au cinéma : Malheureusement pour Justice League : Kingdom Come, son ascension vers les cimes hollywoodiennes risquent d’être compliquée, voire, impossible. D’autant plus qu’avec le récent échec de la Justice League au cinéma, puisqu’on vous le rappelle le film avait totalisé 229 millions de dollars sur le territoire domestique et 657,9 millions à l’international pour un budget de 300 millions de dollars (hors frais marketing), DC est encore un peu frileux. Peut-être qu’un jour la Warner lira ces lignes et proposera une idée capable de relancer avec entrain un DCEU mourant.
GREEN LANTERN : ORIGINE SECRÈTE
En quelques mots : Tout le monde connaît rapidement l’histoire de Hal Jordan, aka Green Lantern. Ancien pilote d’essai, véritable tête brulée au tempérament de feu qui assiste à la chute d’un vaisseau extraterrestre. En mourant, cet individu venu de l’espace lui lègue son anneau, lequel lui octroie certains pouvoirs magiques et font de lui le nouveau protecteur d’une partie de la galaxie, le secteur 2814. Hal Jordan est le premier Terrien à intégré le corps des Green Lantern et deviendra très rapidement, le plus populaire des justiciers verts.
Pourquoi il faut le lire : A grand tort, Green Lantern est aussi mal-aimé que son comparse Atlante de la Justice League : Aquaman. La faute peut-être à un long-métrage signé Martin Campbell en 2011 et qui était loin d’être folichon. Le fait est que, Geoff Johns est un grand, un immense même, admirateur des super-héros de l’Age d’Argent et en particulier de Green Lantern. Il a donc décidé de de s’atteler en 2008 à la réalisation d’une réécriture de Green Lantern.
Un jour tu auras un film digne de ce nom…
Il rédige ainsi une « origine secrète », une saga en sept épisodes publiée dans les numéros #29 à #35 de la série. Son objectif premier était de remettre ce héros classique au goût du jour, en lui offrant des dilemmes et des préoccupations plus proches des lecteurs contemporains. Hal Jordan est toujours ce pilote talentueux d’autrefois. Mais sous la plume de Geoff Johns, il devient trop arrogant, trop téméraire, trop imprudent.
Cette nouvelle histoire est aussi l’occasion de renouer avec des anciens ennemis du protagoniste, tombés dans l’oubli. Ainsi, les débuts de Black Hand sont liés aux premiers pas d’Hal Jordan dans le costume de Green Lantern. L’occasion aussi, de raconter d’une nouvelle manière la rencontre entre Hal Jordan et Sinestro instaurant entre les deux personnages une relation mentor/élève encore inédite jusqu’à présent.
…Sinon, c’est eux qui seront pas contents
L’histoire au cinéma : Ce qui se rapproche au mieux d’une meilleure adaptation du justicier de l’espace, c’est pour l’heure le projet bien sympathique de Green Lantern Corps, chapeauté par le grand Geoff Johns qu’on aime d’amour. Pour l’instant, le long-métrage a une date de sortie américaine fixée pour le 20 juin 2020.
Néanmoins, l’échec du précédent opus, ainsi que les succès mitigés de Justice League et Suicide Squad ont poussé le studio à prendre quelques précautions. A l’heure où Warner et DC préfèrent se focaliser sur Wonder Woman 1984 (2019), Shazam (2019), Birds of Prey ou encore Suicide Squad 2 il se pourrait bien que le projet Green Lantern Corps de Geoff Johns soit quelque peu retardé.
Green Lantern face à la Warner
FLASHPOINT
En quelques mots : Flashpoint a une histoire fascinante. Celle d’exploiter avec brio l’effet papillon. Scénarisé par Geoff Johns (encore une fois) et dessiné par Andy Kubert, Flashpoint explore un univers différent. Celui où Flash, alias Barry Allen, revient en arrière afin d’empêcher le meurtre de sa mère. Problème, lorsque ce dernier se réveille, Barry Allen est dépossédé de tout pouvoir et se retrouve être un humain lambda, dans un monde complètement transformé avec un Batman sans scrupule, un Aquaman en chef de guerre et un Superman porté disparu.
Il vaut mieux les laisser entre eux
Pourquoi il faut le lire : Sans nul doute, Flashpoint est la meilleure histoire écrite sur l’homme le plus rapide du monde. Une chronologie alternative certes, mais une chronologie tout simplement passionnante. Là où l’histoire de Flash affecte aussi celles de Batman, Wonder Woman, Aquaman mais aussi Superman. C’est un monde qui est bouleversé avec de nouveaux codes, de nouvelles règles et de nouvelles dualités terriblement saisissantes.
Beaucoup plus intimiste, Flashpoint est aussi intéressant à lire pour un nouvel adepte des comics qu’un féru des super-héros. Le lecteur se prend au jeu, en voulant savoir pourquoi Superman est absent de la carte, pourquoi Cyborg est devenu un personnage si crucial aux yeux de l’Amérique, pourquoi Batman est si différent, tout comme le Joker, et pourquoi Aquaman gagne magnifiquement en importance.
Néanmoins si réécrire l’histoire des super-héros est une belle prouesse scénaristique (quoi de plus normal puisque Geoff Johns est encore à l’écriture), c’est surtout l’histoire autour de Batman qui intrigue et émerveille. Joyaux d’écriture et de profondeur, le Chevalier Noir prend une tournure bien plus sombre.
Mais pour le savoir, il vaut mieux le découvrir par soi-même que de le lire sur ce bout d’article non ? D’autant plus que Flashpoint a été l’occasion de relancer l’univers des comics dans un nouveau monde intitulé les New 52.
L’histoire au cinéma : Flashpoint a été adaptée en film d’animation réalisé par Jay Oliva en 2013 intitulé La Ligue des Justiciers : Le Paradoxe Flashpoint. Plus tard, c’était au tour du petit écran, dans la série The Flash, d’adapter à leur façon l’arc de Flashpoint. Enfin, côté grand écran, le DCEU avait annoncé il y a quelques temps préparer une version du Flashpoint. Malheureusement, celle-ci a été abandonnée au profit d’un autre film Flash, qui ne porte toujours pas de nom officiel, mais qui devrait sortir aux alentours de 2020. Si tout va bien.
BATMAN : THE DARK NIGHT RETURNS
En quelques mots : Batman s’est retiré. Cela fait maintenant plus de dix longues années que l’ombre du Chevalier Noir n’a pas plané sur la ville de Gotham. La violence n’a jamais été aussi présente. Un gang surnommé les Mutants fait régner la terreur : délits, crimes, viols, meurtres. Alors que la ville tente de survivre, Bruce Wayne décide de relâcher le monstre affamé qui dort en lui depuis tout ce temps… Batman renaît et entame sa dernière chasse.
Pourquoi il faut le lire : Comme le dirait si bien Frank Miller, les légendes peuvent-elles mourir ? Batman a en lui cette dualité fascinante d’être consumé par sa double identité. Parce que Batman ne sera jamais satisfait, et continuera perpétuellement à anéantir le crime, Bruce Wayne ne sera jamais heureux (à ce titre on vous incite grandement à regarder Batman contre le fantôme masqué).
Dans cette histoire, créée par l’incroyable Frank Miller, Bruce Wayne/Batman est un personnage éreinté et fatigué par les années.
Batman : Dark Knight prend place après la tragique mort de Jason Todd, Batman est à présent à la retraite et Bruce Wayne vit pleinement sa vie de philanthrope. Mais il n’y a pas que lui qui a raccroché la cape de super-héros. Wonder Woman est retourné à Paradise Island, Green Lantern a disparu et Superman est devenu un outil pour le gouvernement américain dirigé par Ronald Reagan.
Le monde a perdu ses héros, Gotham a perdu son sauveur. La ville succombe sous le poids de la chaleur et du crime. La violence est devenue endémique et est portée par un nouveau groupe qui se fait appeler les Mutants. Devant tant de délits, de viols, de vols et de meurtres, Bruce Wayne ne peut s’empêcher de redevenir le justicinier noir dont Gotham a terriblement besoin.
Ce qui suit est un véritable chef-d’oeuvre de narration. Lorsque Batman renaît, le Joker, enfermé dans un état catatonique sourit de nouveau. Une fois pour toutes, Frank Miller déclare ouvertement que le Joker ne pourrait pas exister sans Batman et inversement.
L’histoire au cinéma : Beaucoup d’entre vous se rappellent encore avec amertume ou non, le Batman v Superman : L’Aube de la justice de Zack Snyder. Et bien pour ceux et celles qui ne le savaient pas encore, sachez que le long-métrage du cinéaste de Man of Steel s’inspire en grande partie du dernier acte du Batman de Frank Miller. Plus largement Batman: The Dark Knight Returns a été adapté en long-métrage d’animation en deux parties réalisé par Jay Oliva en 2012.
TOUT ce qu’a fait Alex ROSS devrait être porté au cinéma.
Vous imaginez Earth X, Univers X et Paradise X en une série de 10 films de 3h30 ?
Oh my god, l’orgasme cinéphilique…
Pas de soucis et je voulais dire MECONNAISSABLE et non RECONNAISSABLES dans la phrase « d’autres plus récents mais qui sont reconnaissables en raison de leur relooking. »
Et vive Alex Ross.
@adam, merci pour les conseils.
@fabolos:
Je te déconseilles Kingdom Comes si tu es novices dans l’univers comics de DC ou que tu connaisses principalement les adaptations. Ce récit fait intervenir de trés vieux personnages des années 40-50 ou d’autres plus récents mais qui sont reconnaissables en raison de leur relooking.
Si t’aimes le dessin d’Alex Ross, je te conseille chaudement « JUSTICE » qui est beaucoup plus abordable car ca fait intervenir tout les persos les plus populaires pour un récit classique mais efficace et hors continuité (donc pas besoin d’avoir lu autre chose avant)
Warner à clairement de quoi faire un immense film en adaptant Red Son. Mais en même temps, si ils pouvaient évitez de le faire pour (90% de chance) ne pas encore foirer une adaptation
Pitié, arrêtez avec The Dark Night Returns. Non pas que le comics ne soit pas bon, mais à force que ne citer que lui les gens pensent qu’il s’agit de LA vraie histoire des relations Bat/Sup. Et on se retrouve avec des BvS.
Putain les dessins d’Alex Ross !!!! Ça me donne envie de le lire ce Kingdom come.
Merci pour ce petit dossier.