Heat va connaître une suite et revenir dans nos vies, mais pas par le biais du grand écran d’après Michael Mann.
« Si tu veux faire de vieux os dans ce métier, soit libre comme l’air, tout ce qui a pu prendre une place dans ta vie, tu dois pouvoir t’en débarrasser en 30 secondes montre en main, dès que t’as repéré un seul flic dans le coin ». Cet adage prononcé par le personnage de Neil McCauley, braqueur joué par Robert de Niro dans Heat, aurait tout aussi bien pu être prononcé par Michael Mann lui-même.
Non pas que l’original, monument du polar urbain, appelait à une quelconque suite (sa conclusion étant très claire là-dessus), mais il faut reconnaître qu’on ne refuserait pas un petit prequel sur les personnages de McCauley ou de Vincent Hanna, l’inspecteur joué par Al Pacino. Ce serait le moyen de revenir à l’époque où le personnage n’était pas censé s’enfiler autant de montagnes de cocaïne que Tony Montana dans Scarface.
Quand Al veut faire rentrer ton crâne dans sa bouche
D’autant plus que Mann a même rédigé tout un passif au personnage d’Hanna, comme il l’a révélé au micro du podcast de The Rewatchables :
« J’ai une biographie complète de Vincent Hanna, où il grandit en Illinois, avec un père qui faisait le chauffeur pour la contrebande d’alcool, qu’il rêvait de voir ailleurs avec comme seule alternative, une faculté minable des environs, pour finalement s’engager dans la guerre du Vietnam et prendre part à l’offensive du Tet […] de ce qu’il a vu là-bas, découle son envie de rentrer en fac de Droit, mais il rentrera finalement dans la police de Chicago. »
Un passé qui sera exploré au travers de… romans. Eh oui, en mars 2021, Michael Mann a signé un accord avec un éditeur pour écrire une série d’ouvrages intitulée Michael Mann Books parmi lesquels figurent en priorité le prequel de Heat, qui abordera également le passé de Neil McCauley (Robert de Niro) et Chris Shiherlis (Val Kilmer), voir plus si affinités :
« C’est tellement vivant, élaboré et détaillé que ça nous a poussés [à le concrétiser] et nous avons fini par écrire un roman. Pas sur Heat, mais sur tout ce qui a précédé et tout ce qui suit Heat, justement parce que ces personnages sont si vivants. Ça devrait sortir d’ici l’été prochain. »
C’est donc sur le papier qu’on verra évoluer les deux braqueurs et le policier. Pas de série à l’horizon et encore moins de longs-métrages visiblement. On se consolera en attendant Tokyo Vice, la nouvelle série produite par Mann qui n’est pas un spin-off de Miami Vice en terres nippones, mais une plongée dans la lutte anticorruption à Tokyo, aux côtés d’un journaliste du Missouri durant les années 1990.
Un voyage qui devrait débarquer dès 2022 sur Canal+ en France avec un sacré équipage composé d’Ansel Elgort, Ken Watanabe, Rachel Keller, Ella Rumpf et Rinko Kinkuchi.
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 hocine
Essaye de résumer en vingt mot maximum
@sylvinception
parce que on touche plus de gens avec les cinés
Et pendant ce temps-là, les pontes des studios continuent à allonger les gros chèque pour lancer les Star Wars, Avengers et autres remakes bien bouseux.
C’est à gerber…
(Par contre je ne comprends pas pourquoi Mann ne fait pas comme Fincher, à savoir se tourner vers Netflix pour pouvoir refaire un film…)
@Hocine
Joli saillie de cinéphile passionné;)
Quand à …….« Ma cinéphilie s’est construite avec les films bien sûr, mais elle s’est approfondie avec les livres autour des films, des réalisateurs et des acteurs. Sans négliger les magazines de cinéma qui ont nourri mon imaginaire. » ……. + 1
Heat de Michael Mann représente dignement le meilleur du cinéma américain: à la fois, film de commande et film d’auteur.
À l’époque de sa sortie en France, je devais être au collège, en 4ème. Je me souviens de l’affiche qui annonçait « un face à face de légende ». J’ai lu la critique dans le magazine Première. J’appréciais déjà beaucoup Al Pacino, que j’avais découvert dans Scarface. Robert De Niro, je le connaissais un peu moins mais j’étais conscient de sa réputation de grand acteur. Quelques années plus tard, je verrai plusieurs films des deux acteurs, qui figurent aisément parmi mes préférés.
Curieusement, je ne suis pas allé voir Heat à sa sortie (et Casino non plus, sorti effectivement à la même époque): certes, je n’étais pas encore indépendant financièrement.
J’ai découvert Heat en VHS, quelque temps plus tard. J’irai ensuite le voir en salle lorsqu’il sera programmé dans les cinémas du Quartier Latin, qui me permettront de me « rattraper » et de revoir plusieurs films que je n’avais pas pu voir dans les salles: soit j’étais trop jeune, soit les films étaient sortis bien avant ma naissance. À l’époque de la sortie de Heat, c’étaient Al Pacino et Robert De Niro qui avaient été mis en avant.
Michael Mann était alors beaucoup moins connu. Heat ne sera élevé au rang de chef d’œuvre que quelques années plus tard. La scène de la grande fusillade est un morceau de bravoure, spectaculaire à souhait, comme le furent les scènes de course-poursuite de Bullitt et French Connection. Cependant, ce qui achève de faire de Heat, un grand classique intemporel, c’est les performances d’acteur d’Al Pacino et de Robert De Niro, qui évoluent comme des fantômes dans un monde où ils n’ont plus leurs places, soutenus par de solides seconds rôles, une grande mise en scène de Michael Mann. La lumière et la musique contribuent à l’ambiance particulière du film. Il me semble que Jean-Baptiste Thoret, dont le livre sur Michael Mann est récemment paru, estime qu’avec Heat, le réalisateur a voulu faire le remake de La Horde Sauvage de Sam Peckinpah, autre grand classique du cinéma américain.
Heat était récemment ressorti en salles, courant 2018, en version remasterisée: cette fois-ci, j’étais bien au rendez-vous, puisque je suis allé le voir au Max Linder.
À chaque visionnage, j’ai l’impression de redécouvrir le film, parfois des petits détails.
Quant au projet de prequel sous forme de roman, ça pourrait être intéressant. Ma cinéphilie s’est construite avec les films bien sûr, mais elle s’est approfondie avec les livres autour des films, des réalisateurs et des acteurs. Sans négliger les magazines de cinéma qui ont nourri mon imaginaire.
Cela dit, je préférerais voir un nouveau film de Michael Mann sur grand écran. Où en est le projet de biopic sur Enzo Ferrari avec Hugh Jackman ? Michael Mann avait également évoqué un projet intitulé Comanche: il avait présenté ce projet comme étant le pendant de La Prisonnière du Désert de John Ford, puisqu’il serait centré sur le personnage de Scar, l’ennemi d’Ethan Edwards, le personnage joué par John Wayne.
Michael Mann, bien que bénéficiant d’une renommée certaine dans les cercles de cinéphiles, demeure à mon sens, un réalisateur méconnu et sous-estimé.
Heat : film parfait, ni plus ni moins.
Chef d’œuvre absolu. Dans mon top 5 de tout les temps.
Les goûts et les couleurs hein ? ….
N’empêche Heat a influencé par son style les 30 dernières années d’un nombre incalculable de film policier mais pas que. Et ce n’est pas Nolan qui dira le contraire en reprenant avec beaucoup de respect le film de Mann dans l’intro de son Dark Knight.
Heat a tellement de niveaux de strates thématiques que cela en devient vertigineux. La scène de dialogues entre Hanna,Pacino/McCauley,De Niro en est le parfait exemple. Quand on analyse les dialogues on se demande s’ils parlent de leurs rôles dans Heat, de leur film miroir ou tout simplement d’eux mêmes.
De plus Heat à l’époque a carrément chamboulé l’évolution scénaristique en foutant ce putain de climax qui est l’attaque dans les rues en plein milieu du film pour laisser la place après à une sorte de climax sentimental à la fin lors de la scène de l’aéroport.
Heat est et restera un putain de film pour ma part et une sacré période pour Mann qui enchainera ensuite avec pour moi son plus grand film The Insider, Ali (j’aime un peu moins) et Collateral.
@rientintinchti triste, comme d’hab’, et tout sauf surprenant! Tu ne peux pas comprendre et apprécier ce film! C’est heureux, il ne te mérite pas dans les rangs nombreux et fournis de ses adorateurs dont je suis. L’histoire du ciné le dit, malgré ce que tu en penses, un film majeur, la pierre de rosette du polar urbain et des scènes d’anthologies à la pelle. Un sommet de cinoche, une séance qui appartient, me concernant, à une autre vie, so far away, à une autre époque mais dont je me souviens très bien et ce souvenir, sourire béat en sortant de la salle, d’avoir vu, c’était claire, un classique instantané.
Je l’ai par la suite vu & revu, comme presque tous ici, un nombre incalculable de fois… parfois en poussant le son lors de la scène de braquage jusqu’à faire trembler les vitres! J’en avais une copie en Laserdisc et je crois l’avoir usé sur mon Pioneer de l’époque. Putain de film et grande nouvelle que le Maître s’y recolle par l’entremise de l’écriture… et, au fait, t’as fumé quoi & tu te prends pour qui pour écrire « Mais par contre on achètera pas vos bouquin car ils sont sans intérêts »…. Monsieur….@Crak le bien nommé!
2 bonnes nouvelles d’un coup, c’est la fête. J’espère que Mann a une bonne plume car je serais ravis de plonger dans ces polars préquel, car vu comment il se documente pour préparer ses films en s’immergeant à fond dans les milieux qui l’intéressent on peut croire qu’il a un tas d’histoires à raconter sur ses persos. Quant à la série Tokyo Vice, je ne savais pas et comme toute production tv de Mann c’est très excitant. Je me demandais bien ce qu’il faisait.
Heat est le polar urbain de braquage par excellence, la référence (qui a inspiré le grand banditisme du monde entier, dont Mann s’est inspiré à la base) et la rencontre tant fantasmé parfaite entre les 2 monstres du cinéma des années 70/80. Ce film est en tout point magnifique. On tremble pour chacun des protagonistes, peu importe le coté ou il se trouve, flics, bandit, femmes, maitresses, la frontière entre le bien et le mal est toujours tenue chez Mann. La mise en scène est incroyablement moderne, à la fois fluide et dynamique, posé et contemplative. Une véritable leçon. L’image esthétique des années 80/90 poussé à l’extrême, un casting parfait avec des persos qui existent, une musique planante qui fonctionne à merveille avec les images de LA, la ville qui s’étend sur des kilomètres. Ce film respire LA Mann qui filme la nuit comme aucun autre et ce final qu’on redoute et qui arrive inéluctablement, cette main serré jusqu’à la toute fin. Je crois que je ne me lasserai sans doute jamais de ce film. En attendant une édition 4k chez nous.