LE RETOUR DU MYTHE
Force est de constater que certaines doléances – ou chiffres d’audience – ont été entendues. De nombreux visages connus parsèment la saison 12, amis (Jack Harkness, incarné par John Barrowman) comme adversaires de longue date (Judoons, Cybermen, le Maître). Tous annoncent ou participent au fil rouge de la saison, articulée autour de Gallifrey et du Timeless Child.
Certaines intrigues se déploient sur plusieurs épisodes, rompant avantageusement avec une saison 11 exclusivement constituée d’aventures indépendantes sclérosées. À ce titre, Fugitive of the Judoons fait office de 180 degrés effectué au frein à main du TARDIS : du mystère, des questionnements en prise avec le fil rouge et un twist remettant en question la lignée de notre Seigneur du temps favori. À noter que le co-scénariste, Vinay Patel, avait déjà signé l’un des rares épisodes honorables de l’année dernière, Demons of the Punjab.
L’équipe attend le bon épisode de la saison
Après des épisodes 8 et 9 de montée en tension mal équilibrés, mais délivrant quelques séquences intrigantes (l’irruption du Lonely Cybermen au design plutôt réussi, les interludes narrant la vie d’un mystérieux irlandais), les arcs se rejoignent dans un final boursouflé. La série se frotte enfin à sa propre mythologie en réécrivant radicalement les origines du Docteur.
Dans un passé récent, la série a trop souvent fait étalage de son manque d’inspiration pour ne pas applaudir cette tentative de secouer le bébé presque mort avec l’eau du bain. Mais pour en profiter, il faut passer outre des péripéties annexes sans éclat, l’incompétence des Cybermen, une particule de mort et un Cyberium gérés au bon vouloir des scénaristes, la naïveté confondante du Lonely Cybermen et un cliffhanger faisant diversion après un dénouement faiblard.
Dr Who et son double plus intéressant
Le Maître, incarné par un Sacha Dhawan cabotin, porte à lui seul l’épisode, même s’il ne renouvelle guère le personnage. À ses côtés, le Docteur se contente de subir. Malgré l’avertissement prodigué par Jack Harkness, elle a favorisé le chaos en cédant le Cybérium sans l’ombre d’un plan. Si toutes les révélations la concernent bien, elle apparaît passive, s’effaçant derrière son meilleur ennemi jusqu’à devenir spectatrice de sa propre aventure. Elle se laisse même voler l’initiative du dénouement par un personnage secondaire.
Surtout, en consacrant la majeure partie de son final à l’exposition didactique de son nouveau lore, la série se prive de la possibilité de l’exploiter. D’innombrables questions demeurent en suspens, la plus importante étant : que feront les scénaristes de cette gigantesque page vierge qu’ils se sont octroyée aux racines du mythe ?
À TRAVERS LE TEMPS, L’ESPACE ET LES SCORIES RÉCURRENTS
Cette densification des enjeux narratifs n’est jamais utilisée pour donner de l’épaisseur aux personnages, dont l’écriture continue de souffrir de tares impardonnables.
À tout Seigneur du temps tout honneur, le numéro 13 incarné par Jodie Whittaker devrait avoir gagné en ampleur après une saison de rodage. Las : la figure tutélaire de la série se ferait ridiculiser en battle contre n’importe laquelle de ses incarnations modernes. Cette année encore, les tirades mémorables se comptent sur les phalanges d’un demi-doigt.
On note bien quelques tentatives de lui conférer un peu de gravitas (sa solitude, son spleen), mais d’une manière trop diluée. Et que dire de son discours qui se veut épique de The Haunting of Villa Diodati sur l’importance de chaque vie… deux minutes après la découverte de cadavres sur lesquels nul ne jugera bon de s’appesantir. Sans parler d’Aramu (Praxeus), envoyé monter la garde et dont nul ne semblera remarquer l’éjection brutale du récit. Selon que vous serez brillant ou misérable…
Dr Who-Light, sans ajout de matière (trop) stimulante
Si certains personnages secondaires s’en sortent convenablement (notamment Jo Martin dans Fugitive of the judoons), d’autres, pourtant tirés de figures historiques, ont la consistance d’un name dropping nonchalant. Lord Byron et la future Marie Shelley jouent les utilités et Nicolas Tesla est exploité sans génie dans sa Nuit de terreur.
Quant à Ada Lovelace, pionnière de l’informatique convoquée dans la deuxième partie de Spyfall, son potentiel est totalement sacrifié. La mettre en lumière constituait une excellente idée, et sa présence dans une intrigue dénonçant l’usage des technologies numériques pouvait occasionner un cas de conscience dévastateur. Au lieu de quoi elle se contentera de faire tapisserie aux côtés de l’espionne Noor Inayat Khan, guère mieux servie. Curieuse manière d’honorer la diversité en transformant chaque protagoniste en silhouette dépourvue d’aspérité…
Nikola T’es-là mais pas très palpitant
UN POUR TOUS, TOUS INSIGNIFIANTS
Et ne comptez pas sur les compagnons pour contrebalancer ces éléments de scénario maltraités. Si quelques progrès ont été accomplis dans la structure des épisodes pour leur donner quelque chose à faire (l’ouverture de l’épisode 6 par exemple, où chacun mène l’enquête de son côté), leur apport reste trop souvent superficiel.
Cette année encore, leur dynamique de groupe ne fait illusion qu’à travers quelques dialogues patauds. Et puisqu’aucun n’a droit au moindre arc scénaristique ni trait de caractère différenciant, ils apparaissent cruellement interchangeables. Graham (Bradley Walsh) reste peut-être le moins mal loti en endossant les attributs du sidekick comique, non sans une certaine efficacité.
De leur côté, Ryan (Tosin Cole) et Yaz (Mandip Gill) se débattent avec des partitions mortellement creuses. Le premier, dont on s’obstine à nous rappeler qu’il est dyspraxique pour ne rien en faire, et dont on s’étonne qu’il ne soit pas également intolérant au gluten vénusien, n’a rien à défendre. La seconde touche le fond de l’insignifiance dans Praxeus. Après une séparation avec le Docteur aux ficelles déjà bien épaisses, les scénaristes confondent femme forte et femme stupide en la faisant franchir un portail de téléportation sans aucune idée de l’endroit où elle pourrait se retrouver – au hasard, un endroit dépourvu d’oxygène ou un conclave d’extraterrestres hostiles.
Mais puisqu’on vous dit qu’il est dyspraxique !
L’épisode 7, Can You Hear Me ?, constitue une heureuse exception. Enfin un épisode indépendant stimulant, qui parvint à créer un background et des enjeux en 45 minutes, en les enrobant d’une réalisation élégante (signée Emma Sullivan), de visions dérangeantes et même d’un petit passage en animation !
L’épisode est également le seul à se rappeler que les trois compagnons sont censés avoir une vie en dehors du TARDIS. Chacun se trouve donc confronté à un élément de son passé, à une peur intime ou aux conséquences de leur absence. Le final, très émotionnel, donne lieu à une discussion bouleversante sur le cancer où, pour la première fois, le Docteur dévoile ses failles plutôt que de verser dans la facilité d’un positivisme forcené. Elle échoue à rassurer Graham, et cette défaillance la rend enfin… humaine.
Bref, à l’exception d’une confrontation bâclée, l’épisode est une réussite, dont le final serait encore bien plus émouvant si la connexion aux compagnons était mieux charpentée depuis le début de la saison 11.
De la douleur parfois, du plaisir rarement, à quand la spéciale BDSM ?
CINQUANTE APLATS DE NOIR ET BLANC
L’arbre de l’épisode 7 ne peut dissimuler la jungle d’épisodes en pilotage automatique. La volonté de faire résonance avec notre époque manque souvent de finesse, à l’image de ces « réfugiés » de Ascension of the Cybermen dont le parallèle est trop approximatif pour nourrir quelque réflexion que ce soit.
La facture visuelle plutôt soignée et les quelques bonnes idées (la Terre comme boîte de pétrie, la bactérie qui s’épanouit dans le plastique) sont désamorcées par une écriture trop lâche, des menaces purement fonctionnelles et des péripéties dénuées de sens et de tension – voir la course-poursuite lamentable avec les scorpions de l’épisode 6.
À cet égard, l’épisode Orphan 55 fait figure de cas d’école, conviant le spectateur à un festival de raccords foireux et de décisions incohérentes prises par des personnages stupides.
Vous faites aussi les lobotomies créatives ?
De médiocre, l’épisode devient franchement honteux dans sa dernière séquence, au cours de laquelle le Docteur nous explique qu’il s’agit seulement « d’un futur possible » et que l’humanité doit changer, avec insert du monstre pour bien appuyer le trait.
Ce sermon semble ignorer que la science-fiction a toujours eu cette vocation de nous faire réfléchir à notre futur. Que le réalisateur se sente obligé d’expliciter un « message » qui, pour pertinent qu’il soit, était déjà délivré sans finesse par un twist pompé sur La Planète des Singes, en dit long sur la haute estime en laquelle le spectateur est tenu. La tirade se voulait probablement « choc », elle se révèle navrante et infantilisante.
Sans compter que pour nous gratifier de ce moralisme bas du front, cette fin piétine allègrement la cohérence de la série. En nous expliquant qu’il s’agit simplement d’un futur possible parmi de nombreuses alternatives, il relativise drastiquement la valeur des efforts consentis par le Docteur pour sauver l’univers au gré de ses pérégrinations. À quoi bon s’échiner à rétablir la situation à un instant T s’il ne s’agit que d’une timeline parmi des millions de possibilités ?
La saison 12 de Doctor Who est disponible sur France TV en replay
Il faut être réaliste, la série est en léthargie depuis la septième saison, même si Matt Smith a fait du bon boulot, il est le dernier Docteur intéressant au niveau de la performance, des compagnons (sauf Clara) et des histoires (bon il y en a quelques unes qu’il faut mieux oublié) et de l’ambiance de la série.
Depuis ce n’est qu’une lente agonie, j’ai crus qu’avec Moffat qui n’est plus aux commandes la série allait enfin reprendre du poil de la bête, mais en fait c’est devenus encore pire, la seule chose à faire maintenant c’est de l’euthanasier, car il ne reste plus aucun espoir de regain pour cette série.
Depuis la saison 11.
Je qualifierais de doctor who…Doctor Who de Gauche. (Un docteur fuyant, évitant tout problème, trop gentils et emphatique, et constamment en revendication de son identité pacifiste, moralisateur et expliquant tout même ce qui n a pas lieu d’être…plongée dans des scénarios sociétaux le racisme, l’écologie, la maladie, le féminisme…très sérieux trop pour en faire une série de divertissement et de dépaysement qu est où était le Docteur Who.).
Un constat qui qualifie entièrement le travail scénaristique et le développement des personnages.
Et qui change totalement le personnage et les aventures du héros. J ai du mal à adhérer. Dommage alors qu on avait une série toujours fidèle à elle-même et innovante de saison en saison en respectant le matériel original. La il en est rien…juqu où ça ira dans l’incohérences pour satisfaire un publique néophyte ou plus jeune avant qu’il n en reste plus rien ?
Comme pour la saga Bond le reboot de Craig a tué l’univers et l’esprit de plusieurs décennies. La question est pourquoi ? quand cela fonctionne…pourquoi…par contradiction ou incompétence à retransmettre le travail de qualité d’un autre. Ne pouvant faire mieu on préfère démonter rebooter…et refaire à notre sauce de moin bonne qualité en espérant qu on ne le remarque pas.
Cette saison a été du grand doctor who. Du début à la fin. Le développement du 13éme docteur continue dans cette saison qui permet de la faire brillier. Dans la saison 11, on voyait un Docteur plus humble et plus attentioné envers les autres (comme le 12ème Docteur lui a demande d’être), et on constate maintenant un docteur plus reposé et deboussole de par ces multiples revelations. C’est decidement un Docteur plus sombre que l’on peut voir cette saison. Yaz a clairement ete plus développé cette saison. Beaucoup de personnes se plaignent du manque de profondeur de ryan et graham cette saison mais c’est logique. Leur arc s’est conclu dans Resolution avec l’acceptation du deuil et apprendre le pardon avec Grace et le père de Ryan. Chibnall a avoué à demi-mot que l’apparition furtive de Jack n’était pas que pour faire plaisir et que le personnage est bel et bien prêt à revenir pour l’episode special 2020. Le Maitre et le lone cybermen ont une profondeur hallucinante, sacha dawhan est décidément l’incarnation la plus instable (dans le bon sens) du maître. Un des raisons pour lesquelles j’aime l’actuelle ère de la serie, c’est la précision de ces scripts. C’est bien simple il n’y a pas une seule contradiction avec le lore de dr who. Et ça va encore plus loin que ça, non seulement chibnall sait ce qu’il écrit mais il comble des trous scénaristiques d’une subtilité déconcertante. Tout d’abord, on a enfin une explication sur les morbius doctors apres 44 ans de mystère (ça fallait le faire), le final sous-entend clairement que le maitre est l’hybride (fil rouge de la saison 9),….Le final a clairement divisé le fandom en 2, mais je m’inquiète pas trop pour ça, les episodes de colin baker étaient aussi controversés et sont maintenant considérés comme des classiques. Il y a fort à parier que le scénario de Revolution of the Daleks sera la suite de Resolution. Bref pour conclure, cette saison aura été un événement charnière dans l’histoire de la serie et elle saura vous conquérir !
Mon problème c’est que il parle tout le temps pour expliquer les messages ou les révélations ,les incohérences et tout ce qui a été dit ici mais au final j’ai bien aimé
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Demi
Effectivement c’est moins un problème de nombre que d’écriture. Les compagnons se sont déjà retrouvés à trois, sauf que chacun avait alors sa dynamique, ses motivations, son rapport particulier avec le docteur et avec les autres compagnons… Si bien qu’ils parvenaient à exister même dans les épisodes où d’autres personnages étaient développés, puisqu’on les connaissait déjà et que leurs réactions venaient enrichir un tableau familier.
EDIT : « Mais comment peut-elle avoir un tardis alors que c’est le premier docteur qui l’a volé ? »
Ça aurait pu être cohérent si le Tardis de son double n’était pas camouflé en cabine de police. Car c’est bien le premier docteur qui a coincé le mode caméléon en cabine de police …
Il faut malgré tout souligner les petits clins d’oeil à la série classique.
Et finalement je trouve que Jodie Whittaker s’en sort plutôt bien, malgré les faiblesses du scénario
Mieux que la saison 11, mais toujours décevant. Sans compter les incohérences :
– Le Tardis, l’endroit le plus sûr de l’univers (même les dalek ne peuvent pas y entrer). Déjà, dans la saison 11 un simple livreur « Amazon » arrive à se téléporter dedans avec un colis, dans la saison 12 c’est les Judoons … à croire que le Tardis est devenu une passoire.
– Les saisons précédentes partent du postulat qu’on ne peut pas changer l’avenir. C’est pour cette raison que le docteur refusait à ses compagnons de voir certains événements futurs, car si l’avenir n’est pas connu (vu), tout est encore possible. Mais si il est découvert il sera forcément fixé. Alors c’est quoi cette histoire de « futur possible » ???
– Le personnage du maître mérite beaucoup plus de’ charisme et de folie. Et quelle est cette nouvelle incarnation (sachant qu’il était censé être mort) ?!? Missy avait réussi à développer un début d’empathie … totalement disparue avec ce nouveau personnage.
– Les intrigues, et les solutions ne sont pas exploiter aux maximum
– les compagnons ont zéro charisme
– sans compter qu’il y a des’ Tardis à tous les coin de rue maintenant : Le Tardis, celui du maître, le tardis permettant le retour des compagnons, le tardis permettant le retour du docteur (camouflé en arbre) …
– et puis l’histoire incohérente de la rencontre d’un autre docteur (avec son Tardis, et oui … encore un) qui serait une incarnation précédente du docteur actuel (alors que le docteur ne peut pas voyager dans sa propre timeline sans créer des déchirures de l’univers … pour rappel ça a déjà provoqué un reboot de l’univers à cause de toute ces déchirures). Mais comment peut-elle avoir un tardis alors que c’est le premier docteur qui l’a volé ? Et puis c’est une explication abracadabrantesque cette histoire ! Du grand n’importe quoi. Chibnall ne semble pas connaître l’histoire de Doctor Who. Il faudrait qu.il regarde les saisons précédentes !j
– Le pire c’est qu’il a saccagé l’histoire des timeslords !
– M Moffat, s’il vous plait, le doctor à besoin de vous !! 🙂
Je vois ici et là dire que 3 compagnons c’est trop pour qu’ils aient assez de présence. Mais c’est faux. On a déjà eu des épisodes avec Amy, Rory et River et chacun avait son moment. Le soucis des saisons Chibnall, c’est qu’en plus de ces 3 compagnons, les épisodes ajoutent toujours une foule de personnages supplémentaires souvent plus travaillés que les compagnons eux-même (personnages secondaires qui sont d’ailleurs sacrifiés à tour de bras). Si bien qu’on se retrouve vite avec une dizaine de personnes autour du Docteur. Evidemment qu’il ne reste plus aucune place pour quelque approfondissement ni des 3 compagnons ni du Docteur qui se contentent donc de courir face à des ennemis peu profonds aussi.
Perso, un des problèmes que j’ai avec l’equipe actuelle, c’est le fait qu’on ne voit rien. Les scènes d’action sont toutes plus plates les unes que les autres parce qu’ils utilisent la technique du « on fait des gros plan pendant 30 secondes et les gens pensent qu’il se passe des trucs ».
Le Docteur saute au dessus du vide ? A quoi bon mettre la caméra en dessous ou devant pour accentuer l’impression de danger, mieux vaut faire un gros plan sur son visage ! Va y Jodie, fais la tête qui veut dire « je suis entrain de sauter au dessus du vide » !
Matt Smith reviiiiiiiens!!!