JUSTE LA BRUTE ET LE TRUAND
Si les premiers épisodes de Dexter présentent le personnage de Michael C. Hall comme un psychopathe incapable de ressentir la moindre émotion, la série l’a rapidement confronté à des criminels plus cruels que lui pour en faire en comparaison un « gentil tueur en série » et donc un anti-héros. Les saisons ont ensuite entretenu une frontière floue entre ses véritables états d’âme et sa moralité factice.
Cette dernière saison veut donc rappeler que Dexter Morgan serait un tueur aussi impitoyable que tous ceux qu’il a démembrés si Harry ne lui avait pas fabriqué une « conscience » de toutes pièces à travers son code et le choix de ses victimes. Si la série principale l’a humanisé en justifiant et pardonnant ses crimes, les derniers épisodes de New Blood désacralisent le personnage en dévoilant son vrai visage.
La démarche n’est peut-être pas subtile, mais la prise de conscience d’Harrison (Jack Alcott), qui ne voit plus son père comme un justicier, mais comme un meurtrier, s’apparente à celle du public pour qui Dexter redevient le psychopathe antipathique qu’il a toujours été.
Même s’il en a été empêché, il était vraisemblablement prêt à tuer ou blesser Angela (Julia Jones) pour respecter la première règle de son code, la plus révélatrice de son égoïsme : ne pas se faire attraper. Et alors qu’il avait échappé au dilemme avec Doakes, Lundy et LaGuerta, il franchit la ligne rouge en tuant de ses propres mains un personnage innocent que les dix épisodes se sont appliqués à présenter comme un bon gars (jusque dans ses derniers échanges avec lui).
Dexter aurait pu atteindre une forme de rédemption à la fin de la saison 8 s’il s’était effectivement suicidé, désemparé par la perte de Debra (Jennifer Carpenter). Mais sa mort – la vraie – n’est pas un sacrifice ultime pour protéger son fils de son Passager Noir. Ce suicide par arme interposée prouve une dernière fois sa lâcheté face à ses responsabilités : affronter Batista (David Zayas) et longer le couloir de la mort. Et le fait que Debra semble dégager sa main de la sienne au moment où il rend son dernier souffle n’est probablement pas anodin.
La voix de sa culpabilité plus que de sa conscience
Au-delà d’être indirectement responsable de la mort de Rita et de sa soeur – en plus des troubles comportementaux d’Harrison -, Dexter a sciemment fait de son fils un meurtrier. Malheureusement, son exécution anti-héroïque est amenée de façon précipitée et peut légitimement donner l’impression de simplement exister pour sauver la morale. Plus dommageables encore, les dernières minutes du dixième épisode installent une certaine ambiguïté quant à son impossible rédemption.
La voix-off de Michael C. Hall lit d’un ton pathétique la lettre larmoyante qu’il avait envoyée à Hannah des années auparavant et conclut l’épisode en demandant à pouvoir mourir pour que son fils puisse vivre. Sauf qu’on imagine aisément qu’après avoir tué son père et abandonné le peu de repères qu’il avait, Harrison ne sera jamais quelqu’un d’équilibré. Encore moins maintenant que le monde entier est sur le point d’apprendre la véritable identité du Boucher de Bay Harbor. La vie et la mort de Dexter auront donc bousillé l’existence de son fils, même s’il eût été préférable que la série l’explicite davantage.
S’il fallait une preuve de plus que Dexter est un mauvais père
LA MÊME RENGAINE
Comme on le remarquait déjà dans notre critique mi-parcours de Dexter : New Blood, le revival a fait des efforts pour faire peau neuve. Malgré sa musique remixée, son nouveau générique, ses paysages enneigés et sa plastique différente (photographie plus terne et format CinémaScope), on y retrouve cependant toutes les lacunes des dernières saisons de la série originale.
Si la nouvelle fournée se concentre essentiellement sur les retrouvailles entre Harrison et Dexter, elle calque paresseusement le schéma narratif classique des précédentes saisons pour meubler l’intrigue : un nouveau tueur en ville, une traque entre les deux meurtriers, une nouvelle copine, la police qui se rapproche de Dexter et sa difficulté à concilier son rôle de père et ses activités d’assassin.
Pas les retrouvailles attendues
Le duo père-fils est la colonne vertébrale de New Blood, mais la série passe plusieurs épisodes à entretenir inutilement un mystère autour de l’identité du tortionnaire qui finit injustement sous-exploité alors que Clancy Brown aurait pu être aussi glaçant que John Lithgow en Tueur de la Trinité. N’étant qu’un outil scénaristique dispensable pour doper le récit, Kurt Caldwell rejoint ainsi les antagonistes les plus anecdotiques de la série.
En résulte une saison traînante, bourrée des rebondissements téléphonés et prévisibles (beaucoup reposent d’ailleurs sur le hasard et la coïncidence fortuite), jusqu’à ce que les derniers épisodes bouclent maladroitement les différentes sous-intrigues pour enfin arriver au dénouement. Dexter a toujours eu un faible pour la psychologie de comptoir, mais les nouveaux épisodes continuent de grossir le trait avec son sous-texte sur la filiation et l’hérédité amené dans de gros sabots.
Clancy Brown dans Dexter ou le rendez-vous manqué de New Blood
La finesse de l’écriture ne s’arrange pas non plus quand la narration lorgne du côté des teen séries. Certains épisodes tentent clairement de s’approprier quelques codes et thématiques, mais le portrait de l’adolescence est tellement caricatural qu’il en devient le plus souvent risible. Même si le final contrebalance les attentes – et surtout les craintes – concernant Harrison et son comportement déviant, la série emprunte trop de lieux communs pour rendre les nouveaux personnages un minimum intéressant ou surprenant.
Au final, Clyde Phillips a à moitié réussi son pari. Dexter Morgan aurait dû mourir il y a un bon moment déjà et il est de toute façon difficile d’envisager un autre destin pour le tueur enfin descendu de son piédestal. Mais si on laisse le dénouement de côté, New Blood n’est plus qu’un décalque insipide et lassant des précédentes saisons.
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je n’ai pas du tout aimé le reboot de Dexter, ce personnage aurait mérité un happy end. Dans le reboot, Debra, reflet de sa culpabilité lui rapelle constamment qu’il ne sait que semer le chaos autour de lui, or dans la série originelle, il est clair que Debra aimait son frère et inversement même si elle a eu du mal à l’accepter tel qu’il est. Même si c’est un tueur Dexter a toujours fait de son mieux pour protéger ceux qu’il aimait, comme Rita, sa soeur ou son fils et c’est bien malgré lui que les choses ont mal tourné, il n’a juste pas toujours pris les meilleures décisions au moment opportun comme s’il était maudit, Il aspirait néanmoins à une vie la plus normale possible, il semblait d’ailleurs avoir trouvé le bonheur auprès d’Anna, laissant au second plan ses pulsions meurtières. Pour ce qui est d’Harrison,, je n’impute pas à Dexter le fait qu’il soit instable car dans la série originelle Dexter apparaît comme un père aimant contrairement à d’autres tueurs comme trinité toxique pour sa famille. Je me suis dit que peut être que c’est la vie passée avec Anna qui l’a rendu aggrésif… En résumé, j’ai préféré de loin la série originelle au reboot qui est pour moi à oublier.
J’ai adoré cette série, je la recommande. Je trouve la critique trop dure. Dommage que mon tueur en série préféré meurt dans la dernière saison. Refaire d’autres saisons avec harrison ? Je ne sais pas si ça marchera, ça risque de faire un flop.
J’ai kiffé les 3/4 de la saison, mais vers la fin tout est précipité et je trouve que la mort de Dexter n’est pas digne et peut crédible, se faire shooter par son propre fils alors qu’ils viennent de se retrouver. Ou c’est peut être juste que j’avais pas envie de voir mourrir notre Dexter Morgan, sniff’.
Là où je diverge encore avec les autres voix, c’est que, même si je trouve cette saison excellente, je trouve dommage de l’avoir faite, car c’était au fait pas mal de laisser le mystère planner. Cet « nouvelle fin » mi-suite mi-sequel mi-spinoff, à la série est bien faite, elle fait sens, c’est de très bonne facture. Et ça fait plaisir de retrouver notre sociopathe préféré – d’autant que je n’avais pas eu vent du tout de cette saison dérivée. Cela dit, quelque part ça ne m’aurait pas dérangé que ça se termine à la saison 8 comme c’était supposé être le cas.
Eh bien, ça rage chez les critiques et certains amateurs.
Pourtant la saison est excellente.
Quant aux doublages, ils me font marrer les petits prétentieux qui disent « préferrer la VO ». Ça fait 30 ans que j’entends les mêmes sornettes « ouais, c’est trop mieux quand je comprends rien et que je suis obligé de suivre les sous-titre au détriment de suivre l’épisode/le film ».
Pour avoir vécu en Inde, et pour vivre au Vietnam depuis 10 ans, avoir vu quelques versions italiennes, arabe, chinoises et viets de films US, je vous garantis que la qualité de nos doublages est l’une des meilleure dans le monde. Dans la plupart des pays, le doublage se résume à ajouter une voix *par dessus* la bande son originale, avec une seule personne qui traduit tous les acteurs, sans aucune synchronisation, sans aucun jeu d’acteur. Je vous raconte pas le carnage et la cacophonie.
J’ai adoré cette saison, je me sens vengé du final pourrit de la saison 8… Et c’est une sensation super. L’histoire a enfin une vraie fin logique et cohérente avec toute le reste de la série, rien n’a été renié. Michael C Hall est génial. La mise en scène, le montage, la lumière… on était un bon cran au dessus de la série d’origine, qui s’en trouve grandit. Alors oui on est triste de voir Dexter partir… Mais maintenant, j’ai envie de me refaire toute la série… ce qui n’était pas le cas après la saison 8. Clyde Phillips a assuré !
Plutôt d’accord avec l’avis de logan
Je trouve la critique un peu dure, la saison se suit sans déplaisir. Est-ce la saison du siècle ? Bien sûr que non, mais si on la regarde sans à priori, et sans attente exagérée due au souvenir enjolivé de la série d’origine, elle fait un bon boulot pour réparer les dégâts des saisons 7 et 8 et donner une vraie fin à Dexter. Son principal défaut est qu’elle met du temps à démarrer et se conclut trop vite, le rythme est mal géré.
Je ne comprends pas le problème à vouloir donner une fin « morale » à Dexter, pour moi c’est plutôt une bonne chose. Même s’il a su recouvrir ses motivations d’un vernis de noblesse, Dexter reste un tueur en série et selon moi les deux seules fins logiques possibles et satisfaisantes étaient une condamnation ou la mort.
J’ai apprécié l’histoire avec le nouveau tueur. Le personnage d’Harrison était prometteur et mériterait une saison supplémentaire pour voir ce qui se passe par la suite pour lui. Là encore je saisis mal le flot de critiques qui s’abat sur ce personnage. Oui au premier abord il est falot, mais il prend beaucoup d’épaisseur au fil des épisodes et s’impose à la fin comme le « digne » fils de son père.
Dexter c’est un classique on aime ou on aime pas il est et il restera l’ un de mes personnages préféré.
Harrison est horrible et en particulier sa voix VF, les doublages français c’est franchement de pire en pire, surtout cette voix agaçante de pleurnichard que l’on retrouve dans tant de séries.
J’ai bien aimé l’ambiance et les clin d’œils à Twin Peaks, j’aurais bien aimé d’autres saisons dans cet environnement avec un Dexter en cavale, parce que soyons clair, le meilleur moment de la saison c’est l’épisode 10, quand il s’apprête à fuir.