Fermez l’Evans
Co-créateur de la série aux côtés de Matt Flannery, Gareth Evans se contente cette fois du poste de producteur exécutif, probablement accaparé par son Havoc, l’équivalent pour les amateurs de cinéma d’action du prochain tome du Trône de fer. C’est donc Corin Hardy, responsable de très bons épisodes, qui prend la relève en tant que réalisateur principal et producteur. Le cinéaste, dont la collaboration avec Evans fait oublier son La Nonne, s’occupe de la mise en scène de 4 épisodes-clé, secondé pour le reste par Marcela Said (Lupin, Narcos : Mexico) et Nima Nourizadeh (American Ultra)
Une très lourde tâche, l’auteur des deux The Raid étant responsables des morceaux de bravoure brutaux qui ont fait à juste titre la renommée de la première saison, et notamment de cet épisode 5, probablement l’un des morceaux d’action les plus démentiels jamais vus sur un petit écran, voire sur un écran tout court. Autant le dire tout de suite : la saison 2 ne comporte pas de déflagration aussi mémorable. Pendant la première moitié, on croirait même qu’elle n’a gardé de son style que son penchant pour l’ultra-violence, puisque les affrontements sanglants dégénèrent rarement en longues bastons.
Sope opératique
En fait, contrairement à la saison 1, la saison 2 concentre dans sa deuxième partie ses mano a mano les plus spectaculaires, comme une longue partie de Hotline Miami dans un club où un Sope Dirisu toujours aussi puissant masserait la glotte de ses ennemis avec des débris de verre sur du The Prodigy. Des séquences qui n’atteignent pas le niveau de maîtrise visuelle et chorégraphique qu’elles avaient sous la direction du maître, mais qui restent dans le très haut du panier de la castagne télévisuelle.
Hardy assume l’héritage d’Evans, lorgnant presque sur la parodie dans une scène où ses propres personnages miment ceux de The Raid, diffusé sur une télévision en fond. Toutefois, il ne tente pas pour autant de marcher dans ses traces et préfère souvent troquer les grandes envolées martiales pour des récits de survie. Dans cette lutte de pouvoir impitoyable, une bonne partie des personnages ont droit à leur chemin de croix, véritable mini-survival glissé dans les multiples épisodes de kidnapping. Le plus marquant restant le sixième, qui relate le long calvaire de Lale (très bonne Narges Rashidi) avec une conclusion qui vient faire encore monter d’un cran le nihilisme de la série.
Bodies, bodies, bodies
Globalement, il ne fait toujours pas bon être un homme de main dans le Londres de Gangs of London, ville transformée très littéralement en zone de guerre par les différents gangs de diverses nationalités qui se mettent sur la gueule par massacres interposés. Avec en guise de McGuffin une montagne d’héroïne, cette saison 2 propose comme promis son lot de trahisons professionnelles, familiales, personnelles et de retournements de situation sanglants.
La série ne perd pas son attrait principal : la fabrication d’un fantasme de guerre des gangs occidentale de pure fiction, semant cadavres et douilles fumantes dans une mégalopole pourrie de l’intérieur. L’effet de sidération de la saison 1 derrière eux, Hardy et ses scénaristes s’appuient sur des mécaniques plus simples, allant jusqu’à utiliser un ressort scénaristique assez risible. Il faut reconnaître que l’intrigue de cette suite sombre souvent dans la facilité, raccordant parfois maladroitement les éclats d’ultra-violence entre eux.
La revanche de Raymond Domenech
Bien entendu, les spectateurs français ne manqueront pas de s’amuser dans la section parisienne du récit, où personne ne parle correctement la langue de Michel Sardou et où les protagonistes se planquent dans des camions floqués d’un slogan traduit sur Reverso (« laver et partir »). L’approche est encore plus bourrin, créant en tant que clou du spectacle un personnage de psychopathe sans valeurs qui va tailler dans la chair de ses collègues et de leur famille, incarné avec un plaisir non dissimulé par Waleed Zuaiter.
Le scénario un brin confus, les quelques approximations et bien évidemment l’absence de la frénésie d’Evans ont donc un peu terni l’excellente réputation de la co-production Sky/AMC. Mais à l’heure actuelle, ça reste un défouloir très honnête qui ne cesse de repousser les limites de son propre cynisme, notamment à travers un dernier acte qui interroge les limites morales déjà très, très, larges d’un des personnages principaux. Et quand on sait que la saison 3, elle, devrait être supervisée par le réalisateur du giga-bourrin et giga-gore Projet Wolf Hunting, on se dit qu’il ne risque pas de faire dans la dentelle de sitôt.
La saison 2 de Gangs of London est disponible en intégralité sur MyCanal depuis le 16 novembre 2023
Cette série fait tout simplement du bien. Les scènes d’actions et leurs mise en scène restent originales, le scénario et ses rebondissement avancent de façon classique mais efficace.
Vous prenez pas la tête. C’est un bon divertissement avec de bonnes surprises.
SPOILER
Même la disparition éclair du grand méchant de cette saison est bien pensée. C’est radical et surprenant.
Moi juste pour Monsieur Gareth Evans.Ce type est tout simplement génial
Bah je l’ai trouvé pas si nulle cette saison (hormis la reconstitution de la ville de « XXX » qui fait vraiment bien marrer).
Et effectivement c’est plus une saison de transition où la moitié aurait pu être zappée s’il n’y avait pas les revival mais visiblement cela fait maintenant partie de l’adn de la série donc va falloir faire avec les twists improbables et au final prévisibles.
Et encore oui, c’est bête et méchant, c’est totalement gratuit jusqu’à en devenir ridicule par moment mais ça fait plutôt le job si on est client.
Et c’est aussi vrai que la critique sociale a disparue, c’est dommage car je trouvais que la série rebondissait bien avec la sous-estimée Mac Mafia qui abordait aussi ce thème de mafieux réduits à un rouage d’une machine politico financière qui font leur loi seulement au sein d’un écosystème de voyous. Mais sur ce point rien n’est perdu, c’est quasi sûr que les « investisseurs » et ceux qui les convoitent étaient mis en pause pour mieux revenir avec l’aide de vous savez qui (épilogue).
Pour moi la saison 2 est une catastrophe, je l’ai matté day one et quelle deception. Le plus gros problème étant le scénario qui part dans tous les sens, ainsi que le fait que les personnages principaux deviennent invincibles (là ou dans la s1 il était plus compliqué de deviner qui restait et qui mourrait).
SPOIL :
Vous parler de « Le plus marquant restant le sixième, qui relate le long calvaire de Lale (très bonne Narges Rashidi) avec une conclusion qui vient faire encore monter d’un cran le nihilisme de la série. »
Le problème est que cette conclusion est totalement annulée dans le dernier épisode où finalement on apprend qu’elle est en vie car elle s’est allié avec son pire ennemi.
D’une histoire de vengeance en s1 ça tourne rapidemment au soap opera, et sans enjeux les scenes d’actions prennent un coup
Gangs of London = c’est n’importe quoi, que de la violence gratuite….
Les acteurs sont plus que mauvais.
En bref AUCUN INTÉRÊT.
J’ai mal supporté la saison 1
et complètement décroché à la saison 2
Meilleure série d’action du moment !
Cette saison 2 sert de transition pour la saison 3
Elle fait simplement le job d’une série télévisée d’action bien bourrine. On en demande
Jai adoré la première saison, là j’ai décroché au 3eme épisode
La première saison était une tuerie pour qui aime les scènes d’action mémorables et pour certaines parfaitement scénographiées. Et l’intrigue se laissait regarder avec plaisir. Gros ratage pour cette saison 2, je trouve la critique d’Ecran large bien gentille, le scénario s’embourbe dans le n’importe quoi et les scènes de combats deviennent juste bourrines. Grosse déception.
La première saison, mis à part les bastons et fusillades, pas grand chose à sauver. Je passe.