Recette d’un revival réussi
Pour la naissance de son nouveau studio d’animation (les premières saisons de What If…? étaient sous la bannière Marvel Studios), Marvel s’est attaqué à un classique, à savoir la série d’animation X-Men des années 90. Un choix plus malin qu’il n’y paraît, alors que Disney a récupéré les droits d’adaptation en rachetant la Fox en 2019. Le studio s’offre ainsi une réintroduction paisible des Mutants, avec une prise de risque assez minime.
- À lire aussi : notre avis sur les trois premiers épisodes de X-Men ’97
Tout était presque réuni pour que cette continuation, chapeautée par le showrunner Beau DeMayo (mystérieusement viré juste avant la diffusion) tombe dans un fan-service facile et sans grand intérêt. Cependant, loin de se reposer sur ses acquis, X-Men ’97 a la bonne idée de bouleverser les statu quo, de malmener continuellement ses personnages et d’installer de nouvelles dynamiques.
On peut certes être nostalgique de la série des années 90, mais force est de constater que son héritière fait tout en mieux. Sur le plan technique, l’animation reste un peu figée dans les dialogues, mais son mélange de 2D et de 3D est ultra efficace dans les scènes d’action. Le casting vocal est également une réussite, remixant anciens et nouveaux acteurs (dont un super Theo James dans le rôle du méchant Bastion).
Enfin, et c’est sans doute le plus important, ce revival est bien plus mature et ordonné dans sa narration. Le tout en se basant sur deux décennies de comics supplémentaires, ce qui lui permet d’adapter à sa sauce plusieurs arcs iconiques et de rendre justice au drame inhérent qui accompagne les X-Men. Agréable surprise, la série n’en déroge jamais, et refuse la décompression comique chère au MCU.
Prends-en de la graine Invincible
Drama dans la X-Villa
X-Men ’97 n’oublie jamais le coeur des comics consacrés aux mutants : un pur drame ancré dans les questionnements de notre société. Quelque chose que les films ont parfois montré, mais sans jamais pleinement s’y consacrer. Ici, l’aspect soap opera du récit est assez brillamment géré, avec une multitude de personnages qui ont tous leur opportunité de briller.
Pour une fois, Wolverine n’est pas la star. Ironie du sort, il est même souvent éclipsé par Cyclope, qui forme un duo thématique fascinant avec Magneto, particulièrement dans les premiers épisodes. Successeurs désignés du Professeur X, ils représentent tour à tour un aspect de sa vision, et la série parvient enfin à donner corps à Scott Summers, toujours maltraité au cinéma.
La meilleure adaptation de Magneto ?
Cela dit, loin de se concentrer uniquement sur ce duo torturé, la série explore la psyché de tous ses personnages. Tornade a un épisode entier, tout comme Jubilee. Morph est complètement réimaginé, avec un amour caché pour Wolverine, toujours épris de Jean Grey, alors que la relation difficile entre Gambit et Malicia forme un axe émotionnel puissant et capital.
Et en prenant autant soin de son équipe, X-Men ’97 la rend rapidement attachante, donnant par la même occasion encore plus de corps à ses instants dramatiques. On pense évidemment à l’épisode 5, moment de choc intense et d’une violence rarement vue dans le MCU. Débarrassée des contraintes de son aînée liées à son jeune public, la série n’hésite jamais à faire mal à ses mutants, quel que soit leur statut.
Dans le monde d’ordinaire si lisse et rangé du MCU, le projet est donc à ce titre assez unique, et somme toute assez surprenant dans le traitement de ses personnages, esprits torturés et complexes. Et, si on sait bien que dans le monde des comics la mort est souvent temporaire, le danger permanent qui entoure ces X-Men est un petit tour de force rafraîchissant, qui rend le visionnage d’autant plus prenant.
Les Sentinelles sont encore là (avec un twist)
La série parfaite pour Marvel ?
Sans conteste, cette première saison compte parmi les meilleurs projets récents développés par le MCU, et aurait même son mot à dire pour la première place du classement des séries sur Disney+. X-Men ’97 met en place avec panache un univers riche, évitant de trop s’éparpiller. Ses nombreux personnages auraient pu signer sa perte, mais la série gère plutôt bien ses différentes dynamiques.
L’histoire développée sur ces 10 épisodes est efficace et rythmée, avec un final en trois parties qui permet de recouper tous les arcs narratifs développés au cours de la saison. Cela dit, la puissance de certains chapitres rend ceux qui suivent de facto moins palpitants, et, par essence, le cheminement de certains personnages moins percutant.
Avec un Wolverine pour une fois bien en retrait
On en revient à ce brillant épisode 5, qui renverse complètement le paradigme de la série. Après un tel sommet, si les retours de Tornade et d’un autre mutant majeur dans l’épisode 6 permettent à la série de souffler, ils apparaissent comme une parenthèse mineure. Un constat similaire peut être dressé concernant l’anecdotique épisode 4, qui suit la grosse révélation du troisième.
Il s’agit d’un des rares bémols d’un retour autrement réussi à presque tous les niveaux pour les X-Men, qui faisaient mine de rien leurs premiers pas sous la houlette de Marvel Studios. Et, à en croire les trois (!) cliffhangers du dernier épisode, la saison 2, déjà en production, promet de repartir sur des bases similaires, avec l’arrivée d’un antagoniste ultra populaire (et massacré par les films, encore…). En attendant, un premier bilan s’impose, et il est positif : les X-Men sont bien de retour, et ils ont rarement paru aussi en forme.
Les 10 épisodes de X-Men ’97 sont disponibles en intégralité sur Disney+ depuis le 15 mai 2024.
SPOILERS
Je plussoie Owen , c’est vraiment la meilleure série Marvel qu’on ait eu depuis un bail mais aussi la meilleure série d’animation super héroïque de l’année ( désolé Invincible tu étais une saison de transition trop sage qui tirait en longueur et ton animation trop rigide , par moment , ainsi que ton climax mou du genou ne joue pas en ta faveur ^^ )
La première chose qui m’a fait adhérer à la série , c’est le respect remis sur le nom de certains persos souillés par les films de la Fox , et notamment Cyclope et Tornade , et ce dès le premier épisode ( cf le super hero landing d’un Cyclope, leader, ultra badass et l’apparition « omega level » iconique au possible de Tornade , en mode reine des éléments , dans cette même scène à l’animation fluide aux petits oignons ! ) ; J’omet volontairement Malicia / Rogue car d’une , c’est une évidence que c’est le jour et la nuit , et de deux ,quand je commence à me remémorer la version du film je commence à m’eneRVER !
Le coté « les feux de l’amour avec des pouvoirs » de nos mutants favoris est aussi bien respecté avec du drama et des triangles amoureux en voici en voila pour notre plus grand plaisir ^^
Mais le perso de cette saison sans contestation possible , c’est vraiment Magneto (apparemment c’est le perso pref du showrunner et ça se ressent ); c’est bien simple toutes les scènes avec lui sont légendaires et mémorables à souhait ; entre le discours à l’ONU , le « n’ai pas peur » en allemand à Genosha ; sa relation avec le rêve de son vieil ami Charles et son évolution qui amène au « Magnéto avait raison » de l’épisode 8 ( encore une scène incroyable ) on est sur l’une des meilleures adaptation , voire la meilleure , du maître du magnétisme à l’écran ( et c’est pas peu dire car pour le coup il y a de la compet ^^ )
Le climax/final de la saison est explosif et émouvant à souhait ( la réorchestration du Thème principal^^) et l’ambition que promet la suivante met l’eau à la bouche ; hâte qu’elle arrive : )
Maintenant tout n’est pas parfait ; comme évoqué dans les commentaires malgré qu’on ressent que les scénaristes ont potassé les comics ( choses qu’ils ne faisaient pas avant ; c’est positif^^ ) , on a parfois le sentiment qu’ils veulent trop en mettre dans un format qui ne permet pas de le faire sans donner un arrière gout de rush ; heureusement que ça ne touche pas tous les épisodes mais c’est un point qu’il faudra améliorer dans la saison suivante ( peut être en augmentant la durée épisodique ?)
Bref , pour conclure , j’ai envie de rajouter que c’est le premier projet Marvel ,depuis longtemps, où j’ai été investi dans quasi tous les personnages et où j’attendais avec impatience chaque semaine la sortie du nouvel épisode et juste pour ça je dis merci Disney et Mr Demayo ^^ Le salut de la compagnie aux grandes oreilles ne viendrait t’il pas des xmen et non plus des avengers ? Attention il ne faudra pas gâcher cette cartouche et notamment en Live Action !
Le monde entier crient au génie et à la merveille mais les rabat joie de commentateurs d EcranLarge nous disent que c’est naze, putain les commentaires sur ce site ne seront jamais un minimum dignes
@oliviou
Les principaux enjeux démarrent vers l’épisode 3-4 il me semble, pour info. C’est là que la série a pas mal excité notre rédacteur Owen. Mais ça ne veut pas dire que ça plaira à tout le monde, et que les gens qui n’aiment pas les premiers épisodes se diront que c’est soudainement merveilleux.
@leelo Je ne suis pas un hater, je voulais sincèrement aimer la série, je n’espèrais que ça, surtout qu’elle m’avait été conseillée par un proche dont je respecte l’opinion. Si ça se trouve ça commence à être bien (selon des critères adultes) à l’épisode 3, je n’ai juste pas eu le courage. Et mon pote m’a dit « si tu n’as pas aimé les deux premiers, tu n’aimeras pas la suite ». Sans me traiter de hater pour autant.
J’ai posé ici une question « »quand est-ce que ça devient bien », ce n’était pas rhétorique, mais apparemment c’est plus facile de m’attaquer que de me répondre.
Non c’était pas un mauvais film, avec Apocalypse…
Typiquement une série où la Hype prend le pas sur la consistance, la construction scénaristique (40 ans d’idées comics dispersées sur 10 épisodes !?), l’audace inattendue et pas tape-à-l’œil…
Et ça a vraiment de quoi inquiéter quand on constate tous ces décalques des comics, au lieu de créer des formes nouvelles. On dirait du Zack Snyder, hyper pressé, content de de se trouver cool et sentencieux en mimant certains dialogues des comics (pas de ruptures de ton comiques venant aérer tout ça… mais parce qu’il ne savent pas le faire). Tout ça sans le côté pompier de Snyder, bourré de numérique illisible. Mais avec les slips par dessus, les looks très flashy et déjà ringards dans les années 90.
En plus, cette tendance qui amène plusieurs productions (One Piece, Nicky Larson) à se tourner de plus en plus vers l’ultra fidélité à des œuvres d’origine, au lieu de s’en démarquer légèrement, trouver leur propre identité sur un autre medium…
Juste parce qu’ils ont peur de fâcher les geeks..? C’est comme un aveu d’échec.
@A
Habile, ce tour de passe passe qui consiste à dire que si on ne défend pas la purgeasse X-Men 97 on ne mérite que des purgeasses de type Madame Webb.
Ca en serait presque convaincant.
Mais non.
Bah j’ai été aussi surpris qu’EL sur ce coup. Je m’attendais à rien et j’ai été très agréablement embarqué. Très bonne analyse dans cet article. Par contre, certains commentaires ci-dessous sont d’une mauvaise foie affligeante et après, on a des Madame Web en pagaille…
Ce dessin animé fait penser à la mode des jeans troués.
Ceux que les marques vendent après les avoir elles-mêmes troués.
On fait croire que le truc est cool alors que c’est juste un produit défectueux.
X-Men 97, sans parler des dialogues pour ado-prépubère, propose une animation dégueulasse.
Pas tenu deux épisodes.
Quelle purgeasse.
« X-men, dans les 90′, c’était déjà pas le haut du panier hein. »
@lolilol tu portes bien ton nom.
Tout d’abord, il n’est pas évident de faire abstraction du graphisme de la série, qui se veut dans la continuité de la précédente.
Quel plaisir de retrouver les histoires que j’avais lu en BD. Les personnages sont bien mis en avant, surtout cyclope. Par contre, il y a tellement de rebondissement (15 ans d’histoire en 10 épisodes), que le rythme est dynamique mais bâcle un peu certains côtés de l’histoire.
Le doublage est FR est pas terrible pour certains persos, dommage.