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Doctor Who Spécial Noël : critique d’un joli cadeau sous le sapin de Disney+

Par Owen Carrel
26 décembre 2024

Les deux dernières années ont été celles du changement pour Doctor Whoavec le retour du showrunner qui avait relancé la série culte en 2005, Russell T. Davies et une nouvelle maison sur Disney+. Après une saison 14 prometteuse, cap sur le traditionnel Spécial Noël, généralement un bon baromètre de l’état de la série. Celui de l’an dernier était une réjouissante introduction au Docteur de Ncuti Gatwa. En 2024, la quinzième itération du personnage est en pleine possession de ses moyens.

Doctor Who Spécial Noël critique d'un joli cadeau sous le sapin de Disney+ © Canva Disney+

Magie retrouvée ?

Si la pratique reste relativement obscure en France, au Royaume-Uni, l’épisode Spécial Noël de Doctor Who est une tradition inévitable, qui joue un rôle de transition assez significatif entre deux saisons. Ici, Russell T. Davies a laissé l’écriture de Joy to the Worlds à un autre revenant, Steven Moffat, scénariste en chef de la série entre 2010 et 2017 et lui aussi de retour aux affaires en 2024. Un choix assez logique, puisque celui-ci a livré certains des meilleurs épisodes de Noël de la série.

On retrouve les éléments clés d’un épisode du genre : beaucoup de cœur et de tendresse, évidemment, mais aussi l’inévitable guest, ici l’actrice Nicola Coughlan (vue sur Netflix dans Bridgerton), qui se glisse sans mal dans cet univers. Contrairement à d’autres années, la série est plus sobre en absurdités de Noël, mais parvient à capter toute la chaleur dont elle a besoin.

Quand toute la famille débarque

Après le final explosif de la dernière saison, qui avait vu le Docteur se retrouver de nouveau seul à bord de son TARDIS, ce Spécial Noël est aussi une manière de le faire avancer (comme souvent). Les ressorts narratifs sont plutôt connus (le Docteur de Peter Capaldi avait aussi profité d’un épisode de Noël pour faire le deuil d’un compagnon), mais il faut bien dire que la magie opère toujours autant.

Un hôtel temporel, un Tyrannosaure, un machin cosmique et une course contre-la-montre, pas de doute, nous sommes bien devant un épisode de Doctor Who. Pas le plus révolutionnaire, loin de là, mais toute la candeur un peu kitsch propre à l’exercice est au rendez-vous.

Il y a un T. rex donc c’est bien voilà

Docteur cherche thérapie

Ce qui rend cet épisode appréciable est aussi la présence toujours magnétique de Ncuti Gatwa dans son rôle de Docteur. Après une première année pour le moins mouvementée, celui-ci est confronté à sa solitude. Il reste le cœur battant de la série, démontrant une énergie folle et une positivité désespérée de tous les instants qui le rend particulièrement attachant.

Steven Moffat en profite par ailleurs pour nous offrir l’une des meilleures séquences du Quinzième Docteur depuis son introduction. Privé de son TARDIS et obligé de patienter une année entière dans un hôtel miteux, il se prend d’amitié pour la gérante, Anita, et vit aux côtés des humains. Un instant suspendu et émouvant, et clairement le temps fort de l’épisode.

Un épisode entier sur eux aurait fait l’affaire

Après l’encéphalogramme plat de l’ère-Jodie Whittaker, ce nouveau Docteur confirme plus que jamais son potentiel dramatique, mais aussi sa capacité à émouvoir par sa candeur et sa gentillesse. Il capte l’essence d’anciens Docteurs adorés comme Matt Smith, tout en créant une itération nouvelle et rafraîchissante.

Après avoir brillamment réussi son retour à la série principale dans Boom!, Moffat semble se plaire avec Gatwa, usant à merveille ses talents d’acteur. Un exercice d’équilibriste périlleux qui le détourne parfois du reste des éléments de l’intrigue.

Quand tu vois les cadeaux sous le sapin

Noël en bazar

Passer Noël avec le Docteur est de nouveau un petit plaisir, comme un bon feu de cheminée et des cadeaux sous le sapin. Comme en 2023, cet épisode capture les quelques petites choses qui nous rendent heureux lors des fêtes de fin d’année. C’est un peu naïf, voire un peu débile par moments, mais c’est diablement efficace (parce que c’est aussi ça Noël).

Cela dit, le diabolique repas de famille n’est jamais loin, et ce chapitre reste marqué par les mêmes tares que la première saison de Gatwa sortie en mai : un rythme bordélique et une intrigue complètement décousue. On ne va pas dire qu’on regarde les épisodes de Noël pour la partie SF (encore que), mais force est de constater que cette année, c’est vraiment n’importe quoi.

« Tonton, je te dis que les reptiliens ça n’existe pas »

Un joli bordel qui met de côté Nicola Coughlan pour vingt bonnes minutes, et qui semble utiliser son scénario comme un prétexte pour la psychanalyse obligatoire du Docteur. Après tout pourquoi pas, mais on a l’impression que Moffat se perd un peu au milieu de ses idées. Un rythme encore confus qui n’entache pas vraiment le visionnage de cette pastille vraiment sympathique.

Cependant, c’est un problème récurrent depuis le début de cette nouvelle ère de Doctor Who, et un axe d’amélioration certain pour l’an 2 du Quinzième Docteur, qui sera de retour pour une deuxième saison en 2025. Et oui, on a hâte.

L’épisode Spécial Noël 2024 de Doctor Who est disponible depuis le 25 décembre sur Disney+.

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Résumé

Tendre, kitsch et bordélique : pas de doute, Doctor Who a retrouvé la magie de Noël.

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Miami81

Et bien moi, c est l inverse. Je trouve que le nouvel interprète du docteur remplace avec brio les deux précédents.
Je regarde à nouveau avec plaisir la série. Manque plus qu’à améliorer encore un peu les scénarii (qui là aussi se sont toutefois ameliorés)

at-tlantis

Malgré tout le talent indéniable de Gatwa, son interprétation du Docteur ressemble davantage à une fan fiction enthousiaste qu’à une incarnation crédible du Seigneur du Temps. Là où chaque acteur précédent a su imprimer sa marque, Gatwa semble se contenter de recycler des traits familiers sans la profondeur ou l’étrangeté qui font du Docteur un personnage intemporel.

Le problème ne vient pas uniquement de son jeu : l’écriture elle-même ne semble pas encore savoir quoi faire de lui. Le personnage manque de gravité, de mystère, et surtout d’une véritable identité. C’est une coquille brillante, mais vide, pour l’instant.

Le retour de Moffat, bien que prometteur, devra redresser la barre de manière drastique si cette ère veut être autre chose qu’un faux départ. Gatwa a peut-être encore une chance de surprendre dans une deuxième saison, mais pour le moment, son Docteur déçoit par son manque d’originalité et son incapacité à captiver comme ses prédécesseurs.

johnparker

C’était vraiment… Nul! Autant l’année dernière c’était super réussi… Autant là…. Je comprend mieux pourquoi Disney + n’a pas officiellement commandé la saison 16 …