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Espion à l’ancienne : critique d’une nouvelle Good Place sur Netflix

Par Alexandre Janowiak
23 novembre 2024
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Après sa magnifique série The Good Place, le créateur et scénariste Michael Schur revient enfin avec une nouvelle série : Espion à l’ancienne alias A Man on the Inside en version originale. Basée sur le documentaire chilien The Mole Agent, où un détective privé engageait une « taupe » pour espionner une maison de retraite soupçonnée de maltraitance envers ses résidents, la série Netflix prend un tour plus comique et existentiel avec Ted Danson (déjà dans The Good Place) dans le rôle principal, bien épaulé par Mary Elizabeth Ellis, Lilah Richcreek Estrada, Stephanie Beatriz ou encore Stephen McKinley Henderson.

Espion à l'ancienne : critique d'une nouvelle Good Place sur Netflix © Canva Netflix

LITTLE GOOD PLACE

Il y a quelque chose de particulièrement apaisant à regarder une série créée par Michael Schur pour une raison : on s’y sent moins seul. Qu’il raconte la franche camaraderie d’un groupe de collègues dans Parks & Recreation, d’une bande de flics dans Brooklyn Nine-Nine ou de mortels passés de l’autre côté dans The Good Place, Michael Schur est toujours parvenue à explorer la beauté du collectif. Comment ensemble, les personnages (et par extension nous, en tant que spectateurs) peuvent surmonter leurs doutes et leurs craintes.

C’est d’autant plus réconfortant de se glisser devant une série de Schur qu’elles sont toujours douces et bienveillantes. Pour ainsi dire, il n’y a jamais vraiment de personnages cruels ou même méchants dans ses créations, à l’image des malfrats de Brooklyn 99 faussement malfaisant ou surtout des démons de The Good Place cachant en vérité un grand cœur et une forme de vulnérabilité. Avec Espion à l’ancienne, l’Américain continue dans sa lancée avec une humanité salvatrice.

Ted Danson dans Espion à l'ancienne
Mission : Inflitration

Charles Nieuwendyk (Ted Danson), un professeur d’ingénierie à la retraite, s’enferme dans sa solitude depuis la mort de sa femme atteinte d’Alzheimer malgré l’appui de sa fille Emily (Mary Elizabeth Ellis), son beau-fils et ses petits-enfants. Pour passer le temps, il décide d’auditionner pour une petite mission : infiltrer une maison de retraite pour une détective, Julie, afin de résoudre la mystérieuse disparition d’un collier de rubis.

Le point de départ d’Espion à l’ancienne est donc bien plus léger que le documentaire The Mole Agent sur lequel il est basé, mais pas moins passionnant. Car l’enquête va rapidement devenir une sorte de McGuffin géant et dévoiler ses véritables intentions : devenir le déclencheur du renouveau existentiel de Charles.

Ted Danson dans Espion à l'ancienne
Remonter sur le devant de la scène

Le parfait espion

Espion à l’ancienne met en effet rapidement en tâche de fonds la mission d’espionnage de Charles et sa quête pour trouver le collier disparu. Pour les amateurs de films d’espionnage, il ne faut donc pas s’attendre à un petit thriller en maison de retraite plein de rebondissements, de twists et autres retournement de situations spectaculaires. Bien sûr, la série s’en sert de fil rouge et l’enquête trouvera une résolution logique (voire un peu trop attendue) dans ses derniers épisodes, mais ce n’est pas du tout ce qui intéresse Michael Schur.

Sans trop de surprise au vu du reste de sa filmographie, le scénariste souhaite avant tout examiner la solitude de son personnage principal et in fine, ici, celle des personnes âgées. Plus qu’une série comique hilarante – ce qu’elle n’est jamais vraiment, les blagues sur la vieillesse étant bien peu inspirées –, Espion à l’ancienne se révèle surtout une nouvelle étude de l’être humain tendre, mélancolique et réjouissante.

Ted Danson et Lilah Richcreek Estrada dans Espion à l'ancienne
Vous la sentez pas la vibe The Good Place ?

Avec une délicatesse vivifiante, Michael Schur (non sans l’aide de sa jolie troupe de co-scénaristes dont Janet Leahy, passée par Mad Men) déploie une myriade de personnages très touchants racontant des démences inévitables, des abandons émotionnels, des déboires amoureux et aussi une approche de la mort à la fois détendue et plus que jamais omniprésente. D’où cette nécessité de continuer à s’ouvrir au monde, à profiter de chaque instant, quel qu’il soit entre un fauteuil massant, une balade dans San Francisco ou une visite familiale.

Dans la continuité de The Good Place et de la relation passionnante entre Michael et Eleanor (Kristen Bell), Espion à l’ancienne est sans doute la plus séduisante lors des échanges entre Charles et sa fille Emily, mais aussi de Charles et sa fausse-fille Julie (alias Emily, vous comprendrez en regardant la série). L’alchimie entre ces deux duos est d’une drôlerie et beauté à tout rompre, notamment grâce à Lilah Richcreek Estrada, absolue révélation dans le rôle de la détective.

Lilah Richcreek Estrada dans Espion à l'ancienne
La grande révélation de l’année

Alors évidemment, Espion à l’ancienne est un peu mièvre sur les bords vu l’humanisme, voire utopisme, de Schur envers ses personnages, leurs situations et leurs évolutions. Mais peu importe, la série Netflix (re)donne goût à la vie, réchauffe le cœur et difficile de ne pas rêver d’une saison 2, déjà promise par le cliffhanger final de cette première saison.

Espion à l’ancienne est disponible en intégralité depuis le 21 novembre 2024 en France

Affiche US de Espion à l'ancienne
Rédacteurs :
Résumé

Espion à l’ancienne est une petite explosion de bienveillance, bonté et chaleur.

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Pseudo1

L’affiche rappelle violemment celle du premier OSS 117 ^^