La quatrième et dernière saison de l’animé phénomène, L’Attaque des Titans, a enfin dévoilé son premier épisode et ça valait le coup d’attendre.
Après avoir mis notre patience à rude épreuve pendant presque un an et demi, l’adaptation du manga de Hajime Isayama est enfin de retour pour un dénouement attendu fébrilement par de très nombreux fans. La fin de la saison 3 annonçait clairement une guerre sans merci entre les Eldiens et les Mahrs et ce premier épisode nous propulse effectivement en plein milieu du champ de bataille, mais pas celui auquel on s’attendait.
Avant de continuer, pour être certain de bien tout avoir en tête, le récap des trois précédentes fournées se trouve de ce côté.
ATTENTION : SPOILERS !
DU PARADIS À L’ENFER
En réponse au dernier épisode de la saison 3, intitulé De l’autre côté, ce premier épisode de la saison 4, nous emmène comme promis De l’autre côté de la mer que s’apprêtaient à prendre Mikasa, Armin et Eren la dernière fois qu’on les a vus. Mais les retrouvailles vont attendre puisque cette traversée vers le continent se fait sans nos héros, restés pour l’instant à quais. Ce qui rend ce passage d’une civilisation médiévale à une communauté semblable à une société occidentale du XXe siècle d’autant plus dépaysant, même si on avait déjà commencé à explorer le monde extérieur. La série perce ainsi une nouvelle fois les lignes ennemies pour nous catapulter dans les rangs des soldats mahrs, sur le point de gagner une guerre qu’ils mènent depuis quatre ans contre l’Alliance du Moyen-Orient et qui découle apparemment de leur tentative ratée de récupérer le Titan Originel.
Même si L’Attaque des titans nous a habitués aux batailles tragiques et boucheries humaines emplies de fatalisme, ce premier épisode propulse directement l’animé vers une autre dimension, la guerre en cours étant presque une version dystopique de la Première Guerre mondiale, empruntant certains éléments à celle de 39-45. Exit donc les assauts menés à chevaux, les combats aux sabres et les scènes de voltige en équipements tridimensionnels qui plaçaient la série dans un cadre essentiellement épique et fictif. Ce sont à la place les tirs d’obus et d’artillerie lourde qui détonnent dès les premières minutes à proximité des tranchées de jeunes poilus eldiens.
Sur le front, les femmes et les enfants d’abord
Cette modernité étonnante de l’armement, des chars blindés ou des navires de la flotte orientale précipite un peu plus le récit dans l’horreur du conflit en dépossédant momentanément l’histoire de son caractère irréel et fantastique pour privilégier un récit glaçant, plus proche de notre réalité historique. De quoi nous déstabiliser avant l’arrivée familière et presque réconfortante des titans, qui n’ont cependant plus rien des créatures mystérieuses qu’on a découvertes au début de la série. De façon bien plus poussée qu’à l’intérieur des murs, le pouvoir des géants cannibales est ici totalement maîtrisé et utilisé comme une arme à part entière, qui s’avère toutefois moins redoutable qu’en face des habitants du Paradis.
À travers cet armement plus contemporain, qui contraste avec le retard technologique du Paradis, la série poursuit un peu plus sa déconstruction du mysticisme titanesque qu’elle a érigé dans les premières saisons. Les titans autrefois invincibles, notamment les primordiaux, sont ainsi mis à mal par les tirs ennemis de simples humains, dont la puissance commence à égaler la leur, annonçant de ce fait la fin de leur suprématie.
L’ENNEMI DE MON ENNEMI EST MON ENNEMI
Si la série est devenue une sorte de Game of Thrones de l’animation japonaise, c’est en partie parce qu’elle s’est écartée des ressorts classiques du shonen, en installant un récit bien plus mature, dense et complexe que ce que la première saison laissait penser. Une des particularités de l’animé est le refus progressif de toute vision dichotomique, floutant ainsi la frontière entre le Bien et le Mal. Une intention décuplée dans ce premier épisode qui nous en apprend un peu plus sur ces ennemis tout aussi torturés et motivés que ceux qu’ils combattent.
Par le biais d’une construction symétrique à la première saison, on découvre ainsi Falco, dont le réveil n’est pas sans rappeler celui d’Eren dans le pilote. Ce jeune Eldien fait lui aussi partie d’un corps militaire dans lequel les Mahrs choisiront l’héritier du Titan Cuirassé. On y retrouve notamment Gaby, une nouvelle héroïne qui réunit à elle seule la détermination d’Eren, la puissance de Mikasa et l’intelligence d’Armin.
Des personnages et une ligne de dialogue qui ne devraient pas rester anecdotiques
Jusqu’ici, les motivations des titans infiltrés dans le bataillon d’Exploration étaient assez floues, même si on se doutait que la domination du monde aurait été un enjeu bien trop manichéen pour la série. En se replongeant dans le passé de Grisha Jäger dans la saison 3, on a finalement appris que les descendants des Eldiens restés sur le continent après La Grande guerre des Titans ont été parqués dans des districts, qu’on pourrait tout à fait appeler des ghettos.
Ce peuple, semblable aux communautés persécutées durant la Seconde Guerre mondiale, est ainsi resté livré à lui-même au fil des générations, injustement marginalisé et déshumanisé par les Mahrs, dont la haine des titans a traversé les époques. Une dérive totalitaire qui avait notamment poussé Grisha à rejoindre la résistance eldienne pour la restauration de l’Empire.
Un visage ennemi qui rappelle pourtant celui d’Eren
Loin de tous vouloir se révolter, les Eldiens captifs sur le continent ont pour la plupart été endoctrinés à grands coups de propagande, les poussant à se flageller pour des péchés qu’ils n’ont pas commis. C’est le cas du nouveau groupe introduit dans ce premier épisode, qui souhaite faire tomber le Paradis pour laver les fautes de leurs ancêtres. Étant les seuls à pouvoir se transformer en titan, beaucoup sont réquisitionnés sur le champ de bataille, où ils servent d’armes vivantes et de chair à canon jusqu’à être carrément largués du haut d’un avion sans aucune considération pour leur survie.
La cruauté des Mahrs et l’instrumentalisation de ce peuple complètement asservi ne permettent donc pas de les ranger du côté des antagonistes, puisque le clan des méchants et des gentils n’est qu’une question de point de vue et qu’on vient justement d’en changer. Mais que ce soit en se retournant contre les Mahrs qui les oppressent, en combattant les Eldiens exilés auprès de leur bourreau ou en menant la riposte après l’assaut du mur Maria, chaque camp n’aspire qu’à retrouver la liberté dont ils ont été trop longtemps privés.
Reiner, un autre personnage qui est passé dans les deux camps
VERS UN NOUVEL HORIZON
Ce parti-pris de rejoindre les rangs ennemis et d’étirer la narration au-delà des personnages principaux, qui ne sont plus les figures centrales, mais de simples pions sur l’échiquier, était une entreprise risquée, mais pleine de promesses pour la suite qu’on attend déjà avec impatience. En revanche, il est pour l’instant difficile de dire avec autant de conviction que le changement de studio d’animation ne va pas accrocher l’oeil de temps en temps. Jusqu’ici sous la tutelle de WIT Studio, la série est passée du côté de Mappa, qui ont notamment travaillé cette année sur Dorohedoro (critique saison 1 ici), The God of High School (notre avis par là) et Jujutsu Kaisen.
Si la saison s’annonce toujours aussi crue dans sa violence, généreuse en action grandiloquente et encore plus portée sur les explosions en tout genre, on risque malgré tout de regretter l’apparition de titans en 3D, qui ne jouissent pas toujours de la même fluidité que dans les précédentes saisons.
Les mouvements du Titan Bestial en particulier sont ainsi alourdis (le personnage n’étant déjà pas bien rapide du fait de sa corpulence), ce qui pourrait poser quelques soucis dans les batailles à venir. En revanche, l’animation 2D reste dans la veine de ce qu’on a déjà vu, le character design de Reiner vieilli étant plutôt satisfaisant, comme celui d’Eren qu’on a aperçu dans la bande-annonce.
Pour conclure, cet épisode marque une nouvelle rupture en nous éloignant des personnages qu’on a suivis durant trois saisons et considérés à tort comme les héros de l’histoire. En nous confrontant à un autre point de vue et en nous présentant de nouveaux Eldiens comparables à Eren, Mikasa et Armin, la guerre totale devrait s’apprécier avec plus d’objectivité, maintenant qu’il n’existe définitivement plus de distinction nette entre les méchants et les gentils.
La saison 4 de L’Attaque des titans est disponible en France sur Wakanim depuis le 6 décembre 2020 à raison d’un épisode par semaine.
Comment je pourrais regarder gratuitement l’attaque des titans saison 4
Attack des titans tu peux le voir sur plein de site comme Gum Gum streaming aussi voiranime et aussi sur VOSTFREE.COM
@henriette sur voir anime
L’animé est visible gratuitement sur voiranime ????
DimOrx, c’est bien Jean qu’on voit à la fin, étant un lecteur de scan, je te le confirme. En tout cas, cette saison sera épique????
Vraiment pas fan des titans en 3D, ça m’avait un peu sorti de l’épisode pour être franc, ça fait cinématique de PS2…sinon pour le reste c’était fantastique!
Théorie:
à la fin de l’épisode on peut remarquer un homme lisant un article je pense que c’est Jean car dans l’affiche de SNK saison 4 on peut voir un homme avec une barbe qui lui ressemble
Où voir l’animé s’il vous plaît ? T^T
@Meuh!
Oui sauf que non ! SNK est prépublié dans le Bessatsu Shōnen Magazine‚ qui comme son nom l’indique est bien de cible éditoriale Shonen. Même si Pika eux l’ont publié dans leur collection Seinen.
Bref ! Comme d’hab’ de toute façon‚ ces considérations démographiques ne sont pas très importantes.
Petite précison ici,
« Si la série est devenue une sorte de Game of Thrones … des ressorts classiques du shonen, en installant un récit bien plus mature, … »
Oui c’est normal que ca ne ressemble pas à du Shonen, c’en est pas un!
L’attaque des Titans est Seinen, vise donc un publique ado/adulte plus mature, ce qui permet des thématiques plus mature, plus violente et plus complexe qu’un shonen en effet.