Après un démarrage très laborieux, la saison 2 de Loki continue de traîner la patte, tandis que Marvel court après ses personnages et ses enjeux.
Par sa méthode de production bâclée, qui balance une quantité toujours plus conséquente de films et de séries en salles et sur Disney+, difficile de ne pas comparer l’expansion de Marvel à une forme de fast-food du septième art. Entendons-nous bien, un Big Mac de fin de soirée peut être la plus belle expérience du monde (une sorte de madeleine de Proust capitaliste bourrée aux additifs et à l’anti-vomitif), mais tout le monde sera d’accord pour ne pas considérer la chose très nourrissante ou intéressante sur le plan gustatif.
La consommation est immédiate, et ne cherche jamais à laisser de marque indélébile sur le “client”. L’analogie peut sembler facile. Pourtant, Marvel l’assume plus que jamais avec cet épisode 2 de Loki, qui prend pour contexte central un McDonalds des années 80. La promotion de la série avait déjà martelé par une bande-annonce ce placement de produit, ponctué par cette dimension vintage et nostalgique aussi efficace que démoniaque, qui en dit long sur les deux marques.
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Low Ca-Loki
Certes, on grince un peu des dents en voyant Owen Wilson s’extasier devant un chausson aux pommes et une grande frite, tout en se disant que la vulgarité de l’approche reflète bien l’état du MCU. Là où Marvel arrivait encore à instiguer un minimum de bagage émotionnel dans sa Saga de l’Infini, récompensant les fans fidèles par de vrais pay-offs, la Saga du Multivers se vautre dans la confusion de son concept à base de Variants et d’entités reproductibles à l’envi. Maintenant que les dimensions se connectent, et rendent les personnages proprement immortels, pourquoi s’embêter à façonner le moindre danger ou le moindre enjeu, si ce n’est pour la menace encore lointaine de Kang ?
Au sein des magouilles de la TVA, Loki ne prend jamais le temps de traiter les dilemmes moraux de ses protagonistes, pourtant conscients depuis la fin de la saison 1 d’évoluer dans une matrice. Si une petite pause autour d’une tarte au citron vert essaie de construire une réflexion sur les vies volées de ces agents du flux temporel, les dialogues pénibles et l’énergie de l’épisode n’ont jamais le temps d’embrasser ce postulat.
Tout le paradoxe de Loki est là : alors que le temps est au centre de son récit et de son dispositif, c’est bien ce qui lui manque, ou du moins ce qu’elle n’arrive pas à gérer de manière équilibrée. À l’instar des autres séries Marvel, ce deuxième chapitre peine à engager la saison dans son deuxième acte. Les héros ont beau courir, se pourchasser, et même se battre dans un climax obligatoire, tout semble vain, sans poids, sans accroche, surtout lorsqu’un personnage tertiaire oublié de tous devient le centre de la narration.
C’est d’autant plus triste que la création de Michael Waldron garde l’écrin technique et stylistique le plus élégant des séries Disney+. Avec sa direction artistique rétro-futuriste inspirée et ses effets visuels plus travaillés que la moyenne, elle raconte plus par ses décors et ses costumes que par ses péripéties. Le problème, c’est que la forme reflète plus que jamais sa vacuité, et donne la sensation chaque semaine de brasser du vent malgré son idée de base alléchante.
Menu Maxi-bof
De là, on en revient au McDo et à sa stratégie de franchisation à l’extrême, qui peut marcher pour vendre de la junk-food après minuit, mais moins pour vendre des histoires interconnectées. À l’instar de ces chaînes qui installent plusieurs restaurants à moins de 100 mètres les uns des autres, la surexploitation de Marvel sur Disney+ a eu un impact négatif des plus évidents. Entre la direction difficile de tout ce bazar par Kevin Feige et la précipitation de certaines productions, la qualité technique et narrative des œuvres s’en est fait ressentir.
Étant donné que Loki est la seule série à profiter à l’heure actuelle d’une saison 2, on sent bien que le MCU mise gros dessus, d’autant que son histoire est centrale pour la suite de son Multivers. Pour autant, il s’agit moins d’entériner un univers que de sauver les meubles. Tout le monde sait aujourd’hui que la méthodologie de Marvel est particulièrement toxique envers les artistes en VFX, et ce n’est sans doute pas un hasard si, pour la première fois, le superviseur des effets visuels Dan DeLeeuw (Iron Man 3, Captain America 2 et 3, Avengers : Infinity War et Endgame) passe à la réalisation.
Il y a toujours quelques bonnes idées de design
Comme la machine kafkaïenne de la TVA, Marvel est devenu ce monstre auto-entretenu, qui broie la moindre individualité, de ses créateurs comme celle de ses personnages. Tom Hiddleston a beau donner tout ce qu’il a, Loki n’est plus qu’une coquille vide charmante et bien sapée, qui revient en boucle sur les événements du passé. Certes, on a tous un bon souvenir avec un Big Mac, entre amis ou en famille. Mais c’est peut-être surestimer l’impact d’un burger grossier, qui sert surtout à couper la faim.
Un nouvel épisode de Loki est disponible tous les vendredis sur Disney+ depuis le 6 octobre 2023.
Je pense au contraire que la saison 1 était une réussite accidentelle. Ce 2nd épisode me semble confirmer ce que je craignais : une reprise en main de la série par Disney. Ça devient de la bouse ? il ne faut pas y voir un échec, mais une réussite : Disney obtient exactement le produit attendu.
Dire que des gens sont payés pour balancer 3 pages des mots qui se branlent dans vos cerveaux sur un épisode d’une série d’merde dont tout le monde se fiche…bravo écran large. Continuez à vous lâcher vos propres coquilles ! Moi j’arrête avec vous merci.
J’avoue être un peu déçu par ce deuxième épisode mais ça reste encore largement au dessus de toute les autres séries (a part Wanda bien sûr). Toute fois, le résumer à du Mc do me semble un peu caricatural même si sur l’ensemble du MCU, je ne peux que vous donnez raison. J’espère sincèrement que la suite sera à la hauteur sinon, ils auront fini de détruire tout ce qui pouvait encore avoir de l’intérêt dans ce buffet à volonté indigeste…
Nota Bene : j’aurais dû préciser. Marvel UK était l’éditeur de la version comics de Doctor Who.
À cette époque, le Docteur était plus ou moins intégré dans le Marvel Universe, en tout cas c’était le cas dans les comics britanniques du groupe. Il a rencontré Death’s head, le Special Executive, par exemple, et surtout le Merlyn d’Otherworld, le fondateur du Captain Britain Corps.
Par ailleurs, quand Marvel n’était pas certain de pouvoir utiliser le vrai Docteur, il y avait aussi le « Professor Justin Alphonse Gamble », membre de la TVA, et qui servait d’équivalent au vrai Docteur.
« Et quant à la soi disant ressemblance à Doctor Who, je la cherche toujours mais je ne sais pas vraiment de quoi on parle. »
Un immortel à l’humour so british et son compagnon humain qui explorent le temps et l’espace ?
Cette série est totalement pompée sur l’ambiance de Doctor Who. Il ne manque plus que les Daleks et les Cybermen.
Je ne me rappelle pas avoir lu un seul comic book avec Loki qui le présente de cette manière. À la limite, il bosse pour l’un des royaumes asgardiens et, encore, quand ça lui chante.
@brucetheshark : Complètement d’accord. Le plot sur les premiers épisodes m’avait totalement séduit, puis la deuxième partie de saison m’avait complètement perdu. Les enjeux, l’intérêt, Jonathan Majors… je n’ai plus du tout accroché. J’ai eu un peu d’espoir en m’y remettant pour cette deuxième saison. J’y trouve exactement ce que j’avais aimé et ce que j’avais détesté, ni plus ni moins. Comme toi, je ne comprends pas cette énorme déception, puisque je n’en attendais pas grand-chose (comme pour toute production du MCU, d’ailleurs).
Je vois plein de commentaires déçu depuis le début de cette saison, et je ne comprends pas… Certes c’est très mauvais mais c’est au même niveau que la saison 1… Et quant à la soi disant ressemblance à Doctor Who, je la cherche toujours mais je ne sais pas vraiment de quoi on parle.
Hello,
je pense que le pompage sur Doctor Who commence à atteindre ses limites.
Ça fait un bout de temps qu’ils ne se cassent même plus la tête à essayer de transposer l’esprit des comics desquels ces personnages sont tirés. Ça avait commencé avant Endgame en fait mais les spectateurs n’y faisaient pas trop attention soit parce qu’ils ne connaissaient pas les comics en question soit parce que ça ne gâchait pas trop leur plaisir de toute façon.
Dans le cas d’un vieux fan comme moi, LES VRAIS SUPERVILLAINS ME MANQUENT.
Comment ça se fait que le Vulture et Mysterio soient les seuls villains récents correctement traités ? Comment ça se fait qu’il faille aller chercher Willem Dafoe et Alfred Molina pour retrouver un peu de charisme dans tout ça ? Est-ce grâce à Sony qui pourtant pédale dans la choucroute avec Morbius ?
Pourquoi diable, chez Marvel Studios, ont-ils planté à ce point là Crossbones, Ghost, Taskmaster et Kang ?
Est-ce que c’est Disney qui stérilise tout ? Pourtant, ils s’y connaissent en méchants d’envergure.
Comment ça se fait que Loki commence à s’habituer à faire le larbin pour la TVA ? On est en train de parler d’un méchant qui tient tête à Doctor Doom, Mephisto et Dormammu d’habitude.
Pourquoi est-ce que la VRAIE Enchantress n’a toujours pas fait son apparition dans le MCU ?
Pourquoi ont-il tué Batroc soudainement sans utiliser le personnage à son maximum ?
Est-ce que le fantôme du Red Skull traine encore sur une autre planète ou a-t-il disparu après Endgame ?
Et Hydra, AIM, les Ten Rings et la Maggia, c’est tout ce qu’on en a fait au final ?
Quant à MODOK, il ne vaut mieux pas en parler.
C’est quand même dingue que des soit-disant connaisseurs en matière de comics soient passés à côté d’une telle évidence : CE SONT LES VILLAINS QUI SONT FUN.
Et ils en ont gaspillé tout un stock dans la série Agents of SHIELD…
Quant à Zemo, à quoi sert-il si sa vendetta contre Steve Rogers et Tony Stark est terminée.
QUEL GÂCHIS INCOMPRÉHENSIBLE !
Je ne vois même pas à quoi ça servirait d’utiliser de nouveaux villains vue la manière dont ils se sont chargés des précédents…
Bien cordialement
Euh… y’a que moi qui ne comprends rien à ces 2 premiers épisodes ? Et l’air de rien le multivers a disparu ? La comme ça ? Faut s’accrocher pour rester motivé …
Problème de continuité également, on ne comprend pas trop comment on saute de l’épisode 1 au 2. C’est bien sympa ces intractions dans le temps mais si ce n’est pour ne plein rien comprendre … 🙁