Préparant son grand final, la saison 2 du Seigneur des anneaux : Les Anneaux de pouvoir tente de faire monter la pression tant bien que mal.
Après un début de saison 2 calamiteux pour les Anneaux de pouvoir, on avait tout de même gardé espoir que la série se mette un bon coup de pied dans son elfique séant pour le reste du show. De grandes espérances qui n’ont fait qu’être déçues les unes après les autres, les showrunners ayant pris la décision de se gargariser dans un fan-service quasi permanent qui, au lieu de donner du corps à son propos, ne faisait que dissoudre lentement mais surement tout intérêt à la série d’Amazon.
Le pire a été atteint avec un épisode 5 des Anneaux de Pouvoir qui a décidé de changer de braquet sur le fan-service. Ce faisant, la série d’Amazon Prime semblait s’être vidée de sa substance. L’épisode 6 prenait plaisir à trainer des pieds et à tirer sur la corde de chaque arc scénaristique, jusqu’à ses dernières minutes qui présageait enfin le climax guerrier que l’on attendait depuis une saison et demie. Un climax qui a tout l’air un pétard bien humide, pourri par l’envie de coller au cahier des charges de toute série hollywoodienne moyenne.
Vin, sang, lin, dons
Alors que la guerre fait rage en Eregion, Adar pilonnant les murs de la cité, Celebrimbor joue les Raiponce depuis l’épisode 6, prisonnier de sa tour, sans même sans s’en rendre compte. Sous le joug d’Annatar/Sauron, il est plus que jamais voué corps et âme à la création des neuf anneaux des Hommes, son bon vieux Maître des Dons lui ayant offert de quoi fabriquer ces breloques magiques avec son mithril assaisonné de son propre sang corrompu. Désormais complètement hors-sol, le Maitre-Forgeron est un jouet entre les mains du Mal.
Avec une telle situation entre les mains, les showrunners tenaient du pain béni pour jouer sur deux tableaux : d’un côté l’immense bataille tripartite opposant Eregion aux orques d’Adar, et aux forces elfiques commandées par Elrond, et de l’autre un Celebrimbor qui voit, lentement mais sûrement, l’illusion dans laquelle il est pris se fissurer lentement. Or, il n’en sera rien, la bascule d’une face à l’autre de ce Rubik’s Cube ne faisant que briser le rythme narratif qui aurait dû s’emballer un peu, provoquant des chutes de tensions dont la série aurait pu se passer.
Les Anneaux de pouvoir en pleine impasse mexicaine
Exemple symptomatique de ces problèmes de tension artérielle de la série, cet instant où tout devait conduire à un immense climax guerrier : Elrond, à la tête d’une immense troupe de cavaliers elfiques armés, fait face aux forces d’Adar. De l’autre côté de la rivière, Eregion est déjà aux mains de Sauron, le Seigneur Noir voyant son dessein s’accomplir exactement comme il l’avait prévu. La Terre du Milieu risque de sombrer pour de bon.
Dans un énième cliché bon marché, les Elfes tout immaculés font face à Adar et ses orques crades, bêtes fauves assoiffées de sang avançant dans la pénombre. Elrond sonne la charge, et on y a cru, à cette grande bataille digne des Deux Tours. Espoir qui dégénère en pétard mouillé puisqu’avec un tour de passe-passe qu’on espérait sincèrement ne pas voir, la bataille se dégonfle comme un ballon de baudruche percé. Tout ça pour que les attentes de grand affrontement se résolvent autour d’une table avec un échange d’une platitude crasse, se finissant par un immense bras d’honneur à la mythologie de Tolkien dont on vous épargnera le récit.
Hypotension
Une fois encore, on y décèle les problèmes profonds de la série : le besoin de coller aux règles obligatoires des séries hollywoodiennes, avec son quota de morts soi-disant tragiques (mais pas trop), son quota d’enjeux amoureux (dispensables), et son quota de violence à ne surtout pas dépasser. La série se condamne elle-même en renonçant à faire face au Mal absolu épée à la main pour plutôt imposer du blabla inutile.
À cela vient s’ajouter le fait que les combats sont mous au possible, et que, malgré le fait que, pour une fois depuis le début de la saison 2, on ne s’ennuie pas pendant l’épisode, on reste avec un goût amer en bouche. En se recentrant sur une seule unité de lieu, l’Eregion, l’épisode aurait dû être mené tambour battant, et aurait dû condenser ses intrigues pour en faire une bombe sur le point d’éclater.
Ce ne sera jamais le cas. Même la grande bataille du siège d’Eregion, n’est au final qu’un désenchantement, la faute à des séquences de combat rapprochées qui ne sont jamais crédibles, et ne font même plus semblant de vouloir à tout prix copier la bataille du Gouffre de Helm, sans jamais en atteindre l’intensité.
On relèvera tout de même le fait que cet épisode 7 parvient par deux fois à enfin donner du corps à Annatar, montrant qu’il est bel et bien un terrible Sauron en (re)devenir. Tout d’abord avec cette séquence où il quitte un Celebrimbor perdu dans sa tâche pour contempler une Eregion tombant en ruines, qu’il domine d’un regard froid. Puis lors d’une démonstration de force martiale, où Charlie Vickers fait enfin preuve d’un peu de sadisme dans le regard. Une tentative d’iconisation réussie, qui pose ENFIN Vickers comme un Sauron crédible.
Pour les amateurs de percussions virulentes, on soulignera la présence de Jens Kidman, chanteur du groupe de Metal Meshuggah sur l’un des meilleurs morceaux de l’OST de la série : « The Last Ballad of Damrod ». On retrouve alors le Bear McCreary vengeur de la bande-originale de God of War, qui prouve que quand il cesse de vouloir imiter Howard Shore, il est brillant (un diagnostique qu’on aurait pu poser pour les Anneaux de pouvoir). Le climax attendu dans cet épisode 7 n’a donc pas été atteint, reste à voir si le grand final de l’épisode 8 saura enfin administrer une grosse piqûre d’adrénaline.
Un nouvel épisode de la saison 2 des Anneaux de Pouvoir chaque jeudi sur la plateforme Amazon Prime Video depuis le 29 août 2024.
Sur imdb cet épisode a 7,8/10 (avec 11000 notes).
Excellent épisode ! Quelle bataille !! C’est quand même du haut de gamme pour une série !
On va pas tarder à vérifier, mais moi même je me suis repassé la scène du bisou en me demandant s il ne lui filait pas en douce l aiguille qui va permettre à Galadriel de se libérer. Je n ai rien vu les 2 fois, mais cette aiguille sera retrouvée par Adar et on y verra les armoiries d Elrond, je crois (ou du Lindon?). Donc 1 bisou de comédie ?
Autant je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que vous ne devriez pas « critiquer », c’est votre métier ^^
Autant en effet c’est juste une preuve (pour ceux qui en ont besoin) de tout est subjectif, et que souvent quand on a un avis on a du mal a changer et qu’on recherche des biais de confirmation.
Tout comme pour moi House Of The Dragon reste une télénovela indigne de sa grande soeur (même si la 2 est un peu moins ridicule), quand c’est pour vous un chef d’oeuvre (même si vous commencez à nuancer).
Pour vous cette série de LOTR restera un massacre quoi qu’il arrive, et vous ne verrait que chaque point litigieux pour vous en convaincre (ce n’est pas vous, on est tous comme ca de base hein), moi je trouve qu’il y a par exemple ENFIN une bataille (vs 0 chez l’autre série) et qu’elle est largement dans le haut du panier de toutes les batailles (notamment moins « frustrante » je trouve que le fameux S8E3 de GOT). Même si ya des trucs cheap.
C’était épique ! Le meilleur épisode de la série !
Pourquoi Durin IV ne tente pas d’enlever l’anneau de son père le Roi Durin III. ?
Quand Le seigneur Celebrimbor comprend qu’il est dand une boucle temporelle grace à la souris 🐀 il aurait pu s’enfuir et prévenir les gardes.
Pour le coup, je vous trouve effectivement dur.
La série est loin d’être géniale et c’est vrai qu’on s’ennuie parfois (souvent?) en la regardant, mais S02E7 (et la fin de S02E6) donnent enfin corps à un Annatar crédible en manipulateur, capable se submerger l’esprit des proies/victimes.
Certes, vous mentionnez ce point dans l’article. Mais c’est un paragraphe dans un article qui en compte une dizaine, les autres étant objectivement assez négatifs dans leur appréciation.
Bref, quand on lit votre critique, on a qd même l’impression que ça reste (très ?) mauvais : ce n’est pas le cas et je trouve que ce n’est pas « fair-play ».
Franchement, y pas de honte à reconnaitre que ce S02E7 est bien plus intéressant que les épisodes vu jusqu’à présent.
Et qu’il peut donner envie à certains de s’accrocher encore un peu pour voir où tout cela nous mène.
Le meilleur épisode enfin une Bataille le TROLL géant le meilleur passage. Elrond on voit dans son expression qu’il est anéanti , DURIN VI et son armée ne viennent pas pour la bataille.
Je vois bien les défauts d’écriture de la série, les facilités pourquoi ADAR laisse Elrond s’approcher GALADRIEL ? Pourquoi le Seigneur Celebrimbor ne s’enfuie pour cacher les 9 Anneaux ?
J’aime bien la série mais cet épisode m’a déçu, même les série à faible budget ou les productions locales arrivent mieux à faire vivre et ressentir leurs épisodes de bataille. ici on à quelques beau plan mais aucune séquence ne fonctionne à son plein potentiel.
Je serai peut être plus indulgent avec cet épisode à mon revisionnage mais j’ai largement préféré l’épisode avec les ants qui pour moi est le meilleur de la saison avec le premier.
Mais c’est quoi ce torchon encore ? Niveau « blabla inutile » vous n’avez personne à envier vraiment.