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She-Hulk Saison 1 épisode 2 : vert où ça va sur Disney+ ?

Par Lucas Jacqui
25 août 2022
MAJ : 21 mai 2024
33 commentaires
photo, Tatiana Maslany

Après un premier épisode de She-Hulk : Avocate convaincant, est-ce que Disney+ parvient à poser les enjeux de sa nouvelle série Marvel ?

 

She-Hulk : Avocate : photoEn-vert et contre tous

 

Avocat comics d’office

Il y a eu plus de peur que de mal pour le premier épisode de She-Hulk. Si la réalisation restait sur le bas-côté, l’humour fonctionnait et la complicité entre Hulk et She-Hulk était une réussite. Surtout, Tatiana Maslany était une nouvelle démonstration des choix de casting judicieux de Marvel Studios. Maintenant que l’effet de surprise est passé, l’héroïne et son origin story sont posées, il est temps d’avancer dans ce deuxième épisode et de nous montrer ce qu’a dans le ventre le dernier projet du MCU.

L’altercation entre Titania et She-Hulk au tribunal a certes sauvé des vies, mais aussi causé le renvoi de Jennifer Walters. Heureusement pour elle, le cabinet d’avocats GLK & H lui propose un poste dans leur nouveau service des affaires super-héroïques. La seule condition est qu’elle vienne au travail transformée en She-Hulk. Avec ce scénario, Marvel se dirige clairement dans la direction du comics She-Hulk de Dan Slott de 2004 qui voyait Walters rejoindre un cabinet du même nom pour des raisons similaires. Une belle idée puisque le comics mêle avec un dosage parfait action, humour et travail d’avocat.

 

She-Hulk : Avocate : photo, Josh SegarraPug, un personnage du run de Dan Slott

 

Cependant, cet épisode 2 ne retrouve pas l’énergie du format papier qui profitait de chaque numéro pour raconter une affaire. Ici, She-Hulk avance trop peu pour ne raconter quasiment rien. Sa rencontre avec Emil Blonsky (Tim Roth), de retour dans le MCU après avoir été l’ennemi de Hulk dans L’Incroyable Hulk, n’est introduite qu’au travers d’une séquence. Son affaire aurait pu être le sujet d’un épisode unique façon Law & Order plutôt que de servir d’appât pour nous ramener sur Disney+ jeudi prochain. Comme aucun enjeu n’a encore été posé, ce deuxième épisode se fait donc déjà celui de la transition entre pas grand-chose et l’inconnu.

Autre tare de l’écriture, le discours contre la misogynie qui avait fait jaser certaines personnes dans le pilote est cette fois bien en difficulté pour être crédible. Par exemple, Jennifer Walters obtient un emploi sur la base de son physique qu’on lui impose de garder si elle veut rester dans le cabinet. En plus de ça, le public la renomme She-Hulk malgré son envie de se démarquer de son cousin Bruce au détour d’une phrase qui tombe dans l’oubli. Des situations qui devraient susciter bien plus de réactions de la part d‘une héroïne qui se veut féministe.

 

She-Hulk : Avocate : photo, Mark Ruffalo« Allô ? C’est Sarah… »

 

adapter au risque de trahir

À défaut d’avoir une intrigue excitante, on se contentera du traitement de She-Hulk qui est en totale adéquation avec sa caractérisation dans les comics. Sa sympathie et son humour transparaissent à l’écran, notamment grâce au jeu d’une Tatiana Maslany attachante en avocate refusant d’être une super-héroïne. La grand dame verte mérite définitivement plus de scènes pour pouvoir s’exprimer et devenir une personnalité aussi passionnante que sur papier. De la même façon que Miss Marvel, précédente série du MCU, si She-Hulk séduit pour le moment c’est pour son actrice principale.

On en sait peu sur Titania, la Demolition-Woman arrivant avec fracas dans le précédent épisode, dont l’origine est très brièvement teasée. Dans les comics, la super-vilaine n’est pas le personnage à l’histoire la plus renversante. Que le MCU lui redonne un coup de neuf dans sa réécriture rend donc curieux pour la suite. En revanche, le traitement de Blonsky va très probablement enrager les fans du vilain. Pourtant, même si cette adaptation s’éloigne du support d’origine, elle a le mérite de prendre des risques et de s’aventurer vers des idées absurdes mais pas inintéressantes.

 

She-Hulk : Avocate : photo, Tatiana MaslanySitcomics

 

L’histoire légèrement barrée de Blonsky est prise au sérieux plutôt que tournée en ridicule comme nous a habitués Marvel. Une réussite à mettre sur le compte de répliques qui s’échangent naturellement au service d’un humour qui n’est pas artificiellement surligné par un montage lourd. Ce parti pris de creuser les héros et vilains de Marvel sous leurs masques est tout le cœur du run She-Hulk de Dan Slott. Le scénariste nous emmène dans les coulisses juridiques de cet univers pour y apporter un point de vue différent sur les super-héros et leurs affrontements. Pour le moment, She-Hulk se dirige très doucement sur cette voie, et l’Abomination en est la preuve.

 

She-Hulk : Avocate : photo, Tim RothLe retour

 

vert sur fond gris

She-Hulk a donc bien des qualités, mais sa mise en scène n’en fait pas partie. La caméra est clouée au sol et film le plus basiquement du monde ce qui passe dans son champ. Si Miss Marvel présentait des idées de cadrage pour incarner l’énergie pétillante de son héroïne, She-Hulk reflète uniquement l’ennui d’un contrat d’assurance. La rencontre entre Walters et Emil Blonsky est aussi palpitante qu’une interaction avec un livreur de colis. Alors que les dialogues s’amusent à citer Le Silence des Agneaux, la réalisation n’essaie même pas de susciter la moindre tension similaire au chef-d’œuvre de Jonathan Demme.

Et contrairement à son précédent chapitre, aucune scène d’action ne permet de vaguement dynamiser l’image. Ainsi, on ne regarde que des dialogues filmés en champ-contrechamp dans des décors dénaturés au possible qui défilent sans intention de réalisation. Quand Jennifer Walters n’est pas dans un hall vitré blafard, elle est dans un bureau donnant sur les gratte-ciel new-yorkais bien assez vus dans le MCU, ou une prison de haute sécurité ressemblant à un empire de béton plat et sans perspective.

 She-Hulk : Avocate : photo, Tatiana MaslanySans elle, rien ne va

 

La seule chose qu’il reste à regarder est donc She-Hulk, ce qui nous laisse bien le temps de constater les effets spéciaux en peine. Dans son pilote, le fait que la Hulk version femme soit dans un décor en CGI aux côtés de son cousin vert tout aussi numérique aidait à accepter le tout. Mais au milieu d’acteurs bien réels, la super-héroïne dénote complètement. Ses micro-expressions censées rappeler le jeu de Tatiana Masley ressemblent plus à celles d’une personne sous botox retenant un éternuement et ne démontrent aucune véritable intention de jeu.

Déception donc pour ce deuxième épisode d’une série pleine de promesses, mais qui n’arrive pas à utiliser son potentiel. Le métier d’avocat est pour le moment aussi vite esquissé que la capacité de Walters à briser le quatrième mur est accessoire. On se contentera donc d’un épisode qui fait le passage de relais vers quelque chose, mais on ignore quoi. Marvel mise intégralement sur son actrice et le ton comique de sa série, à voir si ce sera suffisant pour retenir l’attention du public jusqu’à son neuvième épisode.

Les épisodes de She-Hulk : Avocate sont disponibles tous les jeudis sur Disney+ depuis le 18 août 2002.

 

She-Hulk : Avocate : Affiche

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Mic

Le 1er épisode était génial, explosif, agité, puis le second ressemblait à un ballon crevé. Plus de nerfs, opus d,’énergie
Ok, un épisode ne dure que 20mn ,
Mais c est pas les feux de l amour non plus , on est chez Marvel, avec du fantastique , de l’action.le caractère de fond De l’héroïne est maigre. Va falloir se réveiller chez Marvel sinon………bye bye de la grille

Laurent SFN

Je viens de voir qu’il allait y avoir 9 épisodes. Ça sera effectivement plus confortable pour développer un truc concret que les six épisodes standards. Mais je pense toujours que quitte à lorgner vers la comédie judiciaire façon Ally Mac Beal sur des épisodes de 20 minutes, Disney aurait pu prendre le risque de développer une véritable sitcom. Mais vu la fin de l’épisode deux, je ne pense pas que c’est la direction qui sera prise. Donc attendons la semaine prochaine. Et lieux vaut une série qui se cherche les trois premiers épisodes avant une seconde partie haletante plutôt qu’un pétard mouillé façon Miss Marvel.

Cerendh

… wow.
Vous y allez forts.. et dans l’article, et dans les quelques commentaires.
N’oubliez qd même pas que… Tout le monde ne connait pas les tenants et aboutissants des comics She-hulk.
Que les scénaristes n’ont que 9 épisodes a raconter.. et dans un format trop court (je n’ai pas trop fait attention.. 20 minutes? Moins?)

Alors, oui, c’est édulcoré, moins profond que ce qu’on pourrait attendre…
Oui, ça pourrait être sympa d’avoir une série judiciaire.. un épisode, un cas.. des échanges, des recherches, des flash backs.. quelques situations « dangereuses » peut être, sur le terrain..
Mais de nouveau.. ce genre d’histoire se raconte en 50 minutes.. pas en 20.
Pour les critiques concernant le jeu d’acteurs, les échanges.. on est sur du Marvel . Pas le dernier Scorcese et l’un de ces chefs d’œuvre suédois.
Est ce bâclé?
Je n’irais pas jusque là.
La série se cherche..
Prenez Thé office..ou Suits, pourr rester dans le judiciaire.. ou bOston justice… . La première saison est,. Sympa, sans plus.
Laissez leur le temps de se poser… De régler les derniers détails.. de trouver leur genre, leur format.

Et je partage pour le coup les craintes concernant Daredevil.. j’espère qu’ils auront l’audace, la possibilité de recup un max des gens a la base des séries Netflix.

enanab

Cette série est le néant absolu. Des dialogues extrêmement pauvres et mal écrits, ponctués d’un humour pipi-caca insoutenable. Mais bon, c’est compréhensible puisque le public Marvel est complètement acquis, prêt à gober absolument tout ce qu’on lui donne ( même si c’est d’une nullité absolue ) et en est satisfait.

Pourquoi Disney+ ferait des efforts alors que pondre des navets où on agite 5 minutes à l’écran un super héros Marvel est suffisant pour que le public dépense 9e/mois dans un abonnement sans brocher ? Disney+ a de beaux jours devant lui.

Nonoo

J’ai passé un bon moment devant l’épisode, sans plus. Pour l’instant ça a du mal à décoller, pourtant y a du potentiel et c’est plutôt sympa. Là où pour les autres séries ca démarre fort puis ca baisse, j’espère que ce sera l’inverse pour She Hulk. En attendant, je regarde surtout pour Tatiana que je trouve super dans le rôle et pour les références au MCU (j’ai bien aimé les petites refs à Wolverine et au céleste d’eternals ; Hulk qui part dans l’espace annonce du bon pour le futur). Juste dommage que ce soit si court, la fin étant plutôt brutale….
Bref a voir si ça décolle enfin la semaine prochaine, on devrait avoir Wong et des explications sur le combat entre lui et l’abomination. J’espérais que la série fasse 1 épisode 1 affaire avec un héro/vilain à chaque épisode… ça n’a pas l’air de partir dans ce sens ^^’

Mister Crotte

Disney diffuse, donc accepte ce que fait Kevin Feige, donc Disney est tout autant responsable des sombres merdes qu’ils nous pondent.

Mandalorlegrand

Un deuxième épisode de 3min arrêté de dire c’est Disney c’est Kevin Feige qui nous fait que de la merde,j’ai très peur de ce qu’ils vont faire de Daredevil ds cette série et ds le autres

Mister Crotte

Malheureusement, les « produits » estampillés disney deviennent une norme et une partie des « consommateurs » s’habituent à cette piètre qualité.

fatwal kombutcha

@sdkone

Nous les fans de Marvel, on veut juste être diverti. Et la série nous divertit allègrement. C’est un divertissement très divertissant qui nous permet de nous divertir de manière très divertissante.

Que demander de plus?

*

Vous les fanboys, vous voulez juste être enfilé par le cerveau sans même qu’on vous fasse un bisou avant. Ben, écoute, si c’est ton truc, tu dois être aux anges en ce moment.

Que demander de plus ?

Un divertissement qui ne te souille pas quand tu le regardes, qui ne te renvoie pas l’image d’un veau qu’on engraisse avant de l’amener à l’abattoir.

Le divertissement de qualité ça existe, ça a toujours existé, donc je ne comprends pas tous ces gens qui sont contents de regarder du divertissement vide et bête qui ne leur apporte rien d’autre qu’un plaisir triste immédiat alors qu’ils pourraient avoir beaucoup plus.

Les super-héros peuvent être des supports à toutes sortes d’histoires intéressantes pour gens éveillés. Là,Disney se contente d’une recette insipide, de trois effets mal ficelés et d’une histoire inexistante et on trouve encore des gens pour être content de laisser leur cerveau au frigo. Pourquoi Disney ferait du qualitatif alors qu’en faisant de la merde il engrange les brouzoufs.

Les gens, je vous annonce que vous faîtes partie intégrante du problème.

C’est triste d’être con et d’en être fier.

Mister Crotte

Méga gros prout de disney.