Séries

She-Hulk : Avocate saison 1 épisode 3 – ça se bouge les fesses sur Disney+

Par Lucas Jacqui
1 septembre 2022
MAJ : 21 mai 2024
29 commentaires
photo

She-Hulk : Avocate n’a pas connu un départ en fanfare pour son début sur Disney+. Ce troisième épisode est-il celui du réveil ?

Attention spoiler de la scène post-générique à la fin de cette critique !

 

She-Hulk : Avocate : photo, Tatiana MaslanyJuste un petit spoil

 

rythm’n’green

On ne peut pas dire que She-Hulk soit partie en trombe. Son premier épisode avait le mérite de nous faire découvrir la nouvelle série Marvel, mais après ça, le néant vert. Pour son troisième chapitre (sur neuf), l’aventure de She-Hulk trouve son rythme de croisière. Jennifer Walters est désormais avocate à GLK&H, un prestigieux cabinet d’avocats où elle est en charge des affaires super-héroïques. En premier client, l’héroïne doit défendre Emil Blonsky alias l’Abomination (Tim Roth) dans le cas d’une liberté anticipée. En parallèle, son ex-collègue, un macho notoire, intente un procès à une arnaqueuse asgardienne s’étant fait passer pour la star Megan Thee Stallion.

Ainsi, She-Hulk exploite enfin son idée d’une avocate dans l’univers Marvel. Walters évolue dans un monde où les super-humains font le quotidien des citoyens normaux, donnant lieu à des situations absurdes, drôles, mais cohérentes à cet univers, comme une magicienne scammeuse. Il en va de même du traitement de Blonsky, qui pousse la blague à fond, mais garde une certaine crédibilité. D’avoir fait de lui un homme ayant trouvé l’apaisement dans la spiritualité New Age et la polygamie n’est pas incohérent avec l’idée d’un tueur incarcéré cherchant le pardon et profitant de son aura pour séduire. D’ailleurs, cela participe peut-être à un lent et méthodique plan d’évasion.

 

She-Hulk : Avocate : photo, Tatiana MaslanyVéritable repenti ou manipulateur expert ?

 

Dans les pages de BD, She-Hulk bénéficie de plusieurs histoires où elle mène des affaires corsées répondant à une logique propre à un monde fantastique, mais qui savaient tenir un suspens sur leurs dénouements. Là, She-Hulk ne parvient pas à créer le moindre sentiment d’une situation juridique complexe (et inédite) résolue par une avocate de talent – ce qu’est censée être Jennifer Walters. L’écriture de ces scènes manque cruellement de travail et de connaissances sur le milieu judiciaire afin d’offrir quelque chose de plus dense et plausible.

Dans son humour, She-Hulk est également plus sur la réserve. Le comique de situation fait tout et rares sont les échanges qui font sourire. Malgré cela, la série peut encore remercier la prestation de Tatiana Maslany qui sait jouer de mimiques et réactions donnant nos meilleurs soufflements de nez. Au rang des blagues qui marchent, on peut mettre les répliques lancées aux spectateurs lorsque Walters casse le quatrième mur, cette barrière théorique qui sépare une œuvre de fiction du réel. Si le concept n’est absolument pas utilisé avec autant de liberté que les comics de John Byrne, le peu de fois où l’héroïne s’adresse à nous parvient à créer un effet de surprise plaisant.

 

She-Hulk : Avocate : photo, Drew MatthewsGénialement détestable

 

produit bas de gamma

Si la narration prend forme, du côté des effets visuels, She-Hulk décède un peu plus à chaque épisode. Notre héroïne verte ressemble à un balai apprenant à marcher avec un visage limité à trois muscules s’essayant à la subtilité du jeu de Tatiana Maslany. Si la qualité continue d’aller en descendant de la sorte chaque semaine, il faut se préparer à voir la cousine de Hulk en T-pose tel un personnage de jeux vidéo en plein bug.

On peut se rassurer en se disant qu’au moins il n’y a aucun effet de Vallée Dérangeante, ce concept théorique expliquant la sensation d’angoisse devant un visage artificiel trop humain, puisque She-Hulk ne nous paraît jamais réelle. C’est plutôt dans ses interactions avec des humains de chairs que réside le malaise tant elles sont lunaires. Marvel nous permet ainsi de voyager dans le temps jusqu’aux balbutiements des grotesques personnages numériques du cinéma.

Tout aussi inspirée que les artistes des effets spéciaux semblent avoir eu le temps de peaufiner leurs travaux, la réalisation est ennuyeuse à souhait. Les mêmes décors sans vie et chargés de gris que le précédent épisode bénéficient toujours d’une mise en scène impersonnelle, sentant tristement l’odeur d’un produit générique Marvel à chaque seconde d’image.

 

She-Hulk : Avocate : photoShe-Hulkornichon

 

Ce manque de réflexion sur la manière de saisir les scènes, et de les monter, devient particulièrement problématique quand cela vient desservir le message féministe censé être porté par le personnage. Dans sa scène post-générique, She-Hulk et le caméo de l’épisode (on vous garde un peu de surprise) font un twerk. En un plan de trop sur cette blague qui demandait une certaine mesure pour fonctionner, la série se contredit et contribue à la mauvaise représentation des héroïnes féminines hypersexualisées.

Ce genre de blagues ne doit évidemment pas se limiter aux hommes. Dans les comics, She-Hulk se fait prendre à se photocopier son vert derrière sur l’imprimante du bureau. Mais la super-héroïne a, avant ça, vécu des péripéties épiques. Pour le moment, She-Hulk n’a offert à son personnage aucun moment d’héroïsme, mais l’a déjà rabaissé.

 

She-Hulk : Avocate : photoAprès les fesses de Cap’, le twerk de She-Hulk

 

Alors certes, Disney+ montre un petit orteil du potentiel de son héroïne avec un épisode qui raconte enfin quelque chose. Néanmoins, pas de quoi s’emballer non plus, ce qui est assez frustrant quand on sait la proposition de la série et le coffre à jouets Marvel à sa disposition. She-Hulk émerge donc de sa léthargie, mais à la cool. Heureusement que sa conclusion laisse présager de l’action à venir.

Les épisodes de She-Hulk : Avocate sont disponibles tous les jeudis sur Disney+ depuis le 18 août 2022

 

She-Hulk : Avocate : Affiche

Rédacteurs :
Note de la rédaction
Tout savoir sur She-Hulk : Avocate
Vous aimerez aussi
Commentaires
29 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Oyemboy

C est simple , j ai laissé tomber au 1re épisode.

ZobiZoba

ça va commencer à se voir que Disney se fout complètement de ses spectateurs,non?
Ha, on me dit dans l’oreillette que non…y’en a qui en veulent encore.
ok…

RPO

Ce n’est pas un épisode exempte d’intérêt mais j’ai du mal à voir où ils veulent en venir côté scénario.
C’est déjà le troisième épisode d’une mini-série qui en comptera neuf et j’ai l’impression qu’ils n’ont toujours pas poser les bases de la trame de la série (ou de la saison).
Prendre son temps est compréhensible sur une saison de 22 épisodes, mais il y en a que 9 ici… et je crains fortement qu’ils doivent rusher pour conclure le fil rouge de la saison (si tant est qu’il y en est un).
Pour le moment, mon avis est assez mitigé dans le sens où je ne trouve pas cette mini-série catastrophique, malheureusement je ne la trouve pas exceptionnelle non plus.
Et puis par pitié, il faut arrêter avec le 4ème mur. ça fonctionne dans Deadpool car ça va de pair avec le personnage… Dans She Hulk, c’est juste malaisant car le personnage n’a aucune raison de s’adresser ainsi aux téléspectateurs.

Kynapse

@Doc sidious

Quand Rientintinchti critique quelque chose, nous savons que ça vaut le coup d’être défendu.

doc sidious

Bien, il nous manque Rientintinchti et il aura usé tous ses pseudos sur un article Marvel, comme d’hab quoi!

Rafa

Vallée dérangeante, ça veux rien dire en français.

Yoyo

Les clowns qui prennent le temps d écrire une critique sur i am groot parlent de osef l**o

Vesna Green

Encore une fois épisode médiocre … Je ne sais pas pourquoi j’ai toujours espoir que ça changera … Je vais encore espérer pour la suite … décidément des marvels récents à part Loki, WandaVidion et Dr. stranger 2 toute reste est plus que très moyen ….

Gégéleroutier

Quand tu crois que tu ne peux pas tomber plus bas Disney te prouve le contraire d’épisode en épisode.

Bubble Ghost

@Wilson, mon ami, va donc regarder Tin Star pour te remonter le moral. Tu m’en donneras des nouvelles ^^