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Stranger Things saison 2 : pourquoi c’est encore un petit miracle, qui doit pas mal à Aliens de James Cameron

Par Geoffrey Crété
28 octobre 2017
MAJ : 21 mai 2024
18 commentaires

La série Netflix des frères Duffer est de retour avec neuf épisodes sur Netflix depuis le 27 octobre.

Photo Stranger Things

Stranger Things des frères Duffer est de retour sur Netflix depuis le 27 octobre.

Neuf épisodes pour convaincre, séduire, faire trembler et reproduire le miracle d’une première saison qui a surgi en juillet 2016 pour devenir le grand phénomène incontournable : la saison 2 de Stranger Things, la création de Matt et Ross Duffer notamment portée par Winona RyderDavid HarbourMillie Bobby Brown et Finn Wolfhard avait donc un défi de taille à relever.

Après un démarrage lent mais très séduisant, bilan de cette deuxième saison à la hauteur des attentes – voire des espoirs. 

ATTENTION SPOILERS 

 

 

PUISSANCE 2

Rien de plus normal : après avoir pris le public et la critique par surprise, Stranger Things a payé son statut inattendu de série instantanément culte. Celui qui a rattrapé le train en marche, interpellé par l’excitation générale, aura pu voir dans la création des frères Duffer une petite chose simplette et gentillette, trop chargée de références pour être honnête, et loin de mériter ces louanges. Le charme de la première saison reposait en grande partie sur cet effet de surprise, particulièrement précieux à l’heure où la machine promotionnelle a tendance à désacraliser l’expérience pour vendre du spectacle, de la star et du machin prémâché.

La saison 2 aura donc dû gérer cette attente presque déraisonnable. Comment ? Avec une approche simple mais efficace : plus grand, plus gros, plus spectaculaire. Dès le premier épisode, la série Netflix déverse à l’image plus d’effets spéciaux que la quasi intégralité de la première saison, avec la promesse d’un cauchemar aux dimensions plus effrayantes. Et jusqu’aux ultimes secondes, Stranger Things 2 offre une tripotée de séquences visuellement très belles et parfois saisissantes, avec une direction artistique particulièrement soignée qui permet au spectateur de plonger plus profondément dans l’univers – les murs organiques à la Alien, les visions de l’Upside Down à la Silent Hill, les couleurs vives et les synthé plus harmonieux.

 

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XENOGORGONS

Cette immense et mystérieuse créature aux tentacules, cachée dans un nuage rougeoyant au cœur de la promo, n’est qu’une des facettes de la mythologie qui s’étend dans cette deuxième saison. Et sans surprise, les frères Duffer ont puisé leur inspiration dans un classique des années 80 Aliens – Le retour. A la manière de James Cameron, qui s’est approprié l’univers installé par Ridley Scott en l’emportant dans une direction totalement différente pour une suite fantastique, ils jettent de l’huile sur le feu.

Plus de monstres, plus de chaos, une « reine » à abattre et même Paul Reiser : Stranger Things 2 lorgne clairement vers la suite d’Alien dans ses ambitions. Le sentiment d’urgence et la manière dont sont articulés les différents personnages tend vers ce sommet du cinéma d’action et science-fiction à la mécanique impeccable – sans en frôler l’inventivité, l’efficacité et la profondeur, mais ce n’est certainement pas le but de l’entreprise de recylage qu’est la série.

C’est particulièrement évident dans une séquence où un groupe de soldats armés de lance-flammes descend dans l’Upside Down, avant d’être massacrés sous les yeux de personnages impuissants qui observent la version soft de la boucherie grâce à un détecteur de mouvement sur un vieil écran. Le Demogorgon de la première saison donne lieu ici à une tripotée de « demodogs » moins effrayants et plus ordinaires, mais l’effet est redoutable tandis que Hawkins devient le théâtre spectaculaire d’un joyeux chaos.

 

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Le public était surexcité après la saison 1 ? Il aura encore plus de raison de sourire et frissonner avec la deuxième. En remettant en scène la séquence d’introduction de la série, avec cette fois-ci plus de scientifiques et de bestioles dans l’ascenseur, et plus d’hémoglobine à l’arrivée, la série enfonce le clou, pour le bonheur des fans. Et plutôt que d’y voir une facilité et une paresse, il y a une générosité très séduisante qui transparaît à l’écran. Que la mise en scène soit plus solide, avec nettement plus de maîtrise dans le rythme et la narration, contribue à rendre la chose plus réjouissante.

Et lorsque la série s’arme d’une certaine autodérision, c’est encore mieux : quand Max avoue qu’elle aurait aimé que ce soit plus original après que Lucas lui ait résumé la première saison, quand Bauman (Brett Gelman) dresse en une minute le portrait des clichés que sont Nancy et Jonathan, quand la discussion un peu trop sérieuse des bad boys aux cheveux laqués devient drôle dès qu’apparaît le minois des héros derrière une vitre, ou encore quand la petite sœur de Lucas parle.

 

Photo Stranger Things saison 2, Millie Bobby BrownEn rose et bleu

 

MOU-VEAUX

Cet appétit énorme a toutefois ses limites, particulièrement visibles sur les nouveaux personnages. Ainsi, Max (Sadie Sink) et surtout son demi-frère Billy (Dacre Montgomery) ont des rôles relativement mineurs. La petite nouvelle, surnommée Mad Max, a beau être une fille rebelle au caractère bien trempé, elle trouve une place peu éclatante au sein de la bande. Elle a plutôt des allures de ficelle de scénariste pour amener un peu de contradictions parmi les garçons, en provoquant quelques tensions entre Dustin et Lucas, tous deux charmés par elle.

 

Photo Gaten Matarazzo, Caleb McLaughlin, Finn WolfhardPas très Mad la Max, qui rejoint la bande

 

Bob (Sean Astin), petit ami un peu balourd de Joyce, se révèle lui aussi parfaitement accessoire dans l’intrigue, hormis son utilité là encore un peu artificielle pour donner un peu de matière au personnage de Winona Ryder, qui tourne sinon en boucle. Là encore, il y a un triangle amoureux du pauvre à l’écran, avec Jim, mais la série a l’intelligence de n’y accorder que très peu d’importance. Reste que pour Sean Astin, c’est une apparition un peu limitée, qui rappelle son passage dans la saison 5 de 24 heures chrono, où il avait une trajectoire un peu similaire.

Même impression avec l’arc de Dustin et Dart, le bébé Demogorgon qu’il décide de cacher avant d’être dépassé par les événements. Si l’idée très amusante de ce E.T. L’Extra-terrestre bouffeur de chat était d’abord intrigante, elle aura vite été avalée par l’intrigue principale, pour finalement donner lieu à une scène simplette lors du climax. Avec la sensation que les scénaristes ont eu les yeux plus gros que le ventre, et auront tenté de boucler cette histoire au détour d’un couloir, sans offrir au public quelque chose de satisfaisant. 

 

Photo Winona RyderGentil Goonies  jouflu

 

X-WOMEN 

Nul doute que le succès et le nombre de saisons d’ores et déjà prévues par Netflix ont donné des ailes aux frères Duffer et leurs scénaristes. Plus besoin de défendre chaque morceau, de contenir toute l’histoire et ses ramifications en une saison par peur de ne pas avoir de suite : Stranger Things 2 a présenté un certain nombre d’éléments et personnages destinés à prendre plus de place et d’ampleur par la suite.

Parmi eux : Eight alias Kali (Linnea Berthelsen), une autre enfant dotée de pouvoirs qu’Eleven a rencontré plus jeune dans le laboratoire. Elle ouvre la saison et est au cœur d’un épisode particulier, centré sur Millie Bobby Brown loin de Hawkins – et stratégiquement placé pour nourrir le suspense avant la dernière ligne droite.

Un choix qui pourra en rebuter certains, notamment sur la question du rythme global de la saison, mais qui annonce que les frères Duffer comptent bel et bien élargir leurs horizons puisque Kali a des pouvoirs très différents d’Eleven – de quoi s’attendre à beaucoup d’autres « mutants » étonnants par la suite. Avec cette parenthèse entre X-Men et Dark AngelStranger Things pose les premières pierres de quelque chose de plus grand encore, avec un cadre condamné à aller au-delà de Hawkins et ses habitants.

 

Photo Millie Bobby Brown

 

STRANGER SQUAD

Stranger Things confirme néanmoins avec cette deuxième saison et notamment son final que le principal intérêt reste bien le groupe de héros. La série sépare vite les héros, lancés dans leurs quêtes plus ou moins personnelles (Dustin et Dart, Eleven et son passé, Lucas avec Max, les plans Nancy et Jonathan pour venger Barbara, Joyce et Hopper qui tentent d’aider Will), mais prend garde à ne pas abîmer au passage l’effet magique de la bande. La complicité étonnante entre Dustin et Steve témoigne d’un désir certain de distribuer la tendresse de manière équitable, sans se refermer sur les valeurs sûres.

A ce titre, retenir si longtemps les retrouvailles entre Eleven et les héros aura été un vrai parti pris, et une manière adroite de gérer les attentes et l’aura de ce personnage précieux. Son retour offre finalement une belle scène, portée par une réelle émotion grâce à Finn Wolfhard et Millie Bobby Brown, impeccables. Et servis par des scénarios plus riches qui donnent de nouvelles dimensions à leurs personnages, Gaten MatarazzoCaleb McLaughlin et Noah Schnapp confirment tout leur talent. 

Lorsque le climax voit les héros séparés face à trois menaces, d’une séance d’exorcisme à une confrontation spectaculaire à la créature de l’Upside Down, Stranger Things confirme que la petite magie à l’œuvre est intacte. L’épilogue, parfait mélange de niaiserie irrésistible et de suspense alléchant, le rappelle à nouveau.

 

Photo Caleb McLaughlin, Finn Wolfhard, Gaten Matarazzo, Noah Schnapp

 

A bien des égards, cette saison 2 est la suite et presque fin de la saison 1. Le laboratoire et le portail sont fermés. Le groupe, reformé. Barbara est vengée. Eleven a (re)gagné son identité et un prénom. Mike, Will, Joyce et Jim ont semble t-il trouvé une forme de paix avec la folie de ce petit monde.

Malgré une pression qui aurait pu devenir destructrice, Stranger Things 2 garde le cap, sans se trahir ni se perdre, et malgré des ambitions pas toujours maîtrisées. Sans surprise, elle ne surmonte pas des défauts qui sont dans son ADN, mais déploie une énergie considérable pour satisfaire le public, sans abîmer ses personnages et son univers. 

A défaut de s’approcher de la profondeur des œuvres de Steven Spielberg, Stephen King et John Carpenter abondamment citées, la série des frères Duffer continue donc à tracer sa route avec la même euphorie communicative. Et nul doute que la dernière image de cette deuxième saison donnera une seule envie : réembarquer à nouveau avec les mômes pour une nouvelle aventure.

  

Photo Stranger Things

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Photo Stranger Things saison 2

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Damdam

Rien à dire!! J ai adoré

Rahan les tape

Un moment agréable mais guère plus…c’est déjà la saison de trop pour moi alors les voir enchaîner des épisodes X-Men ces prochaines années ce sera sans moi je pense. On est désormais au-delà du manque d’originalité!
Sinon la perruque du demi-frêre c’était pas possible, comment laisser passer un truc aussi immonde? Si encore le personnage était intéressant et vraiment exploité et drôle…on dirait une perruque tout droit sortie des Fugitifs de Veber mdr

Lestatayoyo

J’aime bien perso cette deuxième saison qui me semble largement au niveau de la première, même si comme beaucoup je suis un peu agacé par l’accumulation de références (à propos, la fin est plutôt je pense à chercher du côté de l’esprit John Hughes que des « Beaux Gosses » ! Les Américains ayant suffisamment de films avec des teenagers et leurs problèmes de coeur depuis les années 80 sans avoir besoin d’aller chercher quoi que ce soit chez les frenchies !!)

Roberto Turbo

Je comprends mieux la relative médiocrité de cette saisons 2 en apprenant qu’a l’origine « Stranger Thing » avait pour vocation d’etre une mini-serie. La saison 2 est surtout un remake faiblard de la saison 1: Meme enjeux dramatique pour les 3/4 des personnages, meme situations, meme equipes de personnages… Bref cela stagne jusqu’a l’agacement. Tout est plus lourd, moins inspirée dans cette nouvelle saison… Cette course aux film Dropping devient agaçante d’autant qu’elle egale rarement les references… Friedkean et son exociste peut dormir tranquille c’est sur. Cette course aux pathos faciles, aux outrance de jeux, n’operent plus. J’aimerais juste une scene ou eleven ne chiale par exemple. Bref, cette saison 2 est inutile d’autant que le dubbers brither sont les heritiers de spielberg… §Un grand talent de dramaturge mais aucun propos, aucune vision du monde originale, que des bon sentiments bien emballée…

Alyon

Bof bof, du même avis que Prometheus56 concernant l’histoire les nouveaux personnages sans utilités, pas développés (max a des talents quasi surnaturels aux jeux vidéos et …? elle sème la discorde entre les copains comme la saison 1 avec Eleven) le demi frère gros méchant au look ridicule qui évoque un secret qui est …? ) un épisode loin de Hawking qui ne sert à rien non plus sauf peut être à lancer une saison 3 mais des personnages caricaturaux, et l’intrigue principale calquée sur la saison 1 mais revue à une autre sauce.
Et puis beaucoup moins effrayant que la saison 1, le problème de voir les monstres plutôt que de les deviner, de les suggérer.
En résumé bof bof

Stridy

Grosse crainte après le visionnage des 2 premiers épisodes puis le rythme s’installe et c’est très cool.

Effectivement la saison 2 est à la 1 ce qu’Aliens est à Alien.

Il y a par contre quelques maladresse, la plus grosse étant l’évocation de la mort de Barbara. Ok on avait reproché aux Duffer brothers d’avoir complètement minimisé le point dans la saison 1, mais ce n’était pas une raison pour être aussi lourd dans la deuxième.

Pour le reste Stranger Things reste largement au dessus du lot.

Prometheus56

Je suis partagé personnellement. On retrouve bien l’univers de la saison 1 ça ok mais plusieurs points de l’intrigue sentent clairement le rajout : les nouveaux arrivants ne servent quasiment à rien, l’épisode sur Eleven/Jane pour temporiser, les cliffhangers un peu tjrs pareils,… Bref on est loin du sans faute. En espérant que la saison 3 n aggrave pas la situation…

Murata

Fini hier soir et beaucoup, beaucoup aimé. Tout le monde a noté les influences d’Aliens, Silent hill ou Résident evil, mais j’en ai noté une autre : Les beaux gosses, pour la dernière scène !

alex

On peut toujours trouver des défauts dans les inspirations de cette série mais n’empêche qu’elle s’inspire et le fait bien ce qui est rare de nos jours, tout est maitrisé et bien dosé, les acteurs offrent de belles performances, les persos gagnent en profondeur et en complexité et la direction artistique et la réal sont vraiment d’un très bon niveau. Plus que jamais ces séries offrent des qualités de plus en plus rares dans les longs métrages cinémas.

DP

« …si je veux revoir les retours vers le futur, gost busters, ET … et autres nanars de ces années 80.. » Merci, je me suis arrêté là !
Comment tu veux être crédible en disant que retour vers le futur, e.t et ghostbusters sont des nanars ?