Après avoir séduit le public avec sa série phare Stranger Things et sa nostalgie des années 80, Netflix vient de sortir un show nostalgique des années 90 : Everything Sucks !. Quid de la première saison.
LE PITCH
Everything Sucks ! tourne autour de deux groupes d’étudiants : les membres du AV Club (club d’audiovisuel) et les membres du club de théâtre. La série débute en septembre 1996 lors de la rentrée des classes en première année de Luke, McQuaid et Tyler, des amis considérés très vite comme des nerds, au lycée de Boring, Oregon.
Pour leur premier jour de lycée, le trio décide d’intégrer le club d’audiovisuel. Luke tombe alors sous le charme de Kate Messner. Cependant, cette deuxième année et fille du principal, s’interroge profondément sur sa propre sexualité lorsqu’elle se découvre une attirance pour la jeune Emaline, étudiante en théâtre. Une possible homosexualité naissante moquée par les lycéens qui poussent alors la jeune fille à sortir avec Luke par défaut.
En parallèle de cette découverte sexuelle et amoureuse, la destruction des décors de la pièce de théâtre prévue par Emaline et Oliver provoque l’annulation pure et simple de leur spectacle. Le jeune Luke propose alors aux clubs d’audiovisuel et de théâtre de s’allier pour faire un film ensemble. Objectif : le terminer dans les temps pour le diffuser lors du spectacle de fin d’année.
NOSTALGEEKS
Netflix a balancé presque dans l’anonymat le plus total cette nouvelle série teenagers le 16 février dernier sur sa plateforme. Avec ses jeunes geeks (Luke, McQuaid ou Tyler) et ses plus rebelles (Emaline, Oliver), le show de Ben York Jones et Michael Mohan n’est pas sans rappeler le classique Freaks and Geeks. Le show de Paul Feig avait d’ailleurs révélé nombre de stars d’aujourd’hui : James Franco, Seth Rogen, Jason Segel et Linda Cardellini entre autres.
Mais plus que Freaks and Geeks, c’est la série phare de Netflix qui a sans doute poussé la plateforme à produire Everything Sucks !. En effet, à la manière de Stranger Things, Everything Sucks ! veut surfer sur la carte de la nostalgie. Après les années 80 avec Eleven, Mike ou Dustin, on se concentre donc cette fois sur une bande de jeunes ados vivant dans les années 90.
Le lycée : les amis, les amours, les emmerdes
Le moins que l’on puisse dire c’est que les références culturelles fusent lors de cette première saison. Il faut moins de cinq minutes à la série pour balancer successivement la chanson de The Impression That I Get de The Mighty Mighty Bosstones (un anachronisme d’ailleurs puisque la chanson est sortie en 1997 et que la série débute en 1996), une conversation sur la nouvelle trilogie Star Wars de George Lucas, une référence à Meat Loaf et un t-shirt à l’effigie de Tori Amos. Sans parler bien évidemment de ce qui faisait le charme de l’époque entre les VHS, les walkman ou le style vestimentaire.
Cependant, de façon assez surprenante, ces clins d’oeils nostalgiques à la pop-culture des nineties seront surtout musicaux alors même que la série parle avant tout de cinéma. Entre les Blues Traveler, The Cardigans, Duran Duran, Gin Blossoms et Ace of Base, Everything Sucks ! nous livre une bande-originale démente menée par Oasis. Un des meilleurs épisodes de la saison se consacre d’ailleurs en grande partie sur le clip Wonderwall du groupe de Liam Gallagher.
AMOUR(S) ET TURBULENCES
Au-delà de son côté nostalgique, qu’elle met parfois trop en avant, Everything Sucks ! est surtout un joli récit d’apprentissage. Incontestablement, la série ne réinvente quasiment rien du genre et sombre parfois dans un classicisme quelque peu ennuyeux à cause de ses jeunes personnages, dont certains ressemblent à des clichés ambulants. Pourtant, elle réussit à être profondément attachante à bien des niveaux.
Si elle n’arrive pas vraiment à convaincre sur le ton humoristique, ce sont les sujets sérieux qu’elle développe (la découverte de soi, les premières amours, l’homosexualité, la solitude…) qui permettent à la série d’accrocher son spectateur. L’émotion qui s’en dégage est réelle. Elle est d’ailleurs sans doute due à l’écriture de Ben York Jones dont la sublime tendresse et délicatesse qu’on lui connait dans les oeuvres de Drake Doremus (Breathe in, Like Crazy) se retrouve souvent ici.
De plus, le jeu des jeunes interprètes permet de cacher nombre des stries de leurs personnages : le parfait et dynamique Jahi Di’Allo Winston, l’émouvante Peyton Kennedy ou la fausse rebelle Sydney Sweeney. Le moyen de faire fi (ou presque) des nombreux défauts du show : une réalisation très pauvre et quelques grosses ficelles scénaristiques.
Everything Sucks ! n’a rien de révolutionnaire et surfe sans nul doute sur la vague nostalgique instaurée par son ainée Stranger Things. Techniquement parlant, elle s’avère extrêmement pauvre, un comble pour une série qui parle de cinéma.
Toutefois, la sincérité des sujets traités, l’écriture délicate (bien que parfois clichée) du récit et la fougue de Luke, son personnage principal, rendent l’ensemble plutôt touchant. Son final ouvrant le champ des possibles et les créateurs ayant déjà lancé des idées en interview, une deuxième saison devrait voir le jour dans quelques mois.
La saison 1 de Everything Sucks ! est disponible en intégralité sur Netflix France.
MAJ 07/04/2018 : Netflix annonce que la série est annulée et qu’il n’y aura pas de saison 2
WoW j’ai adoré au début j’aimais pas et pour finir j’ai continué et j’adore! Mais je suis déçue qu’il n’y aie pas de saison 2 rrrrr,qu’il ne rencontre pas son père et le pire que tous que Oliver soit parti ct mon perso pref
@Neodraken
on n’a pas prévu de s’en occuper tout de suite mais on jettera un œil dessus dès que possible.
Bonne journée !
@Ecranlarge vous avez l’intention de faire une critique de la série In my block ?
J’ai vraiment apprécié, j’aimerais avoir votre avis dessus.
Je vous recommande la serie Skins (seulement la UK version) pour ceux qui ne l’auraient pas vu.
Surtout les 4 premieres saisons ou quasi tous les gamins dedans sont les stars d’aujourd’hui (Nicholas Hoult, Jake O’Connell, Kaya Scodelario, Dev Patel…)
Tout est la.
Et la soundtrack..
J’étais dans l’idée que cette série s’adressait avant tout au public ado et pré-ado sur Netflix (comme That 70’s Show a ses débuts). Est-ce que cela vaut le coup de regarder ça quand on a 27 ans ? (et que l’on a donc vécu les 90s)
Bref, si on a déjà vu ce genre de séries dans les années 90 (Artley coeurs à vif, Les années collège…), quel intérêt aujourd’hui si ce n’est la Madeleine de Proust ?
je me suis enbeter et j’ai arrreter au bout du 3ème episode.
moux, personnages pas trop attachant suffi pas de faire une série dans les années 80-90 pour que cela soit cool ou hype.
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Merci pour cette longue analyse très finement argumentée.
Une grosse daube