Vingt-Cinq : on a regardé les premiers épisodes de ce Girls au masculin français

Primée durant Séries Mania, Vingt Cinq, écrite, réalisée et jouée par Bryan Marciano, pourrait bien être le petit phénomène français de cette fin d’année. Premier bilan après trois épisodes.

DES AMBITIONS…

Jérémy a 25 ans. Lui et sa petite amie rentrent en France après un long séjour américain. Sur place, un avenir pérenne les attend. Ou presque. Une fois sortis de l’avion, Julie, qui partage sa vie depuis neuf longues années, le quitte. De quoi plonger Jérémy dans une dépression où déchirements amoureux et tourments existentiels viendront conditionner ses choix.

Qu’est-ce aujourd’hui d’avoir 25 ans ? Comment gérer la pression sociétale qui conditionne notre évolution ? De quelle manière rebondir après l’échec d’une longue relation amoureuse ? Voilà en substance les thématiques soulevées par Vingt-Cinq, future série OCS (attendue pour la rentrée prochaine) écrite, réalisée et jouée par Bryan Marciano (La Crème de la crème, Le Brio) et pour laquelle on retrouve Géraldine Nakache à la production.

Bryan Marciano, à tous les postes sur le plateau de Vingt-Cinq

Volontairement positionnée comme « série générationnelle » (Bryan Marciano indique lui-même avoir voulu écrire sur un groupe de garçons volubiles et confidents entre eux), Vingt-Cinq fait ainsi montre d’un certains nombre de similitude avec la Girls de Lena Dunham. Mais si l’on retrouve évidemment une concordance de thématiques, c’est bien grâce à ses seconds rôles que la série soutient la comparaison.

Ainsi, aux côtés du Jérémy incarné par Bryan Marciano, l’on retrouve en lumière Adrien (Pablo Pauly), pote trop vite installé et dont la routine le plonge dans un certain ennui ; Alex (Alexandre Boulbil), l’ami instable mais qui grâce à sa débrouillardise garde la tête hors de l’eau ; et Jonas (Pierre Lottin), connaissance à la sexualité intense et peut-être source d’ennuis. Un éventail de personnages donc haut en couleurs, bien campés, mais surtout servis par une production au diapason des ambitions affichées par la série.

Du premier au second plan, Jonas, Jérémy, Adrien et Alex 

… À L’EXÉCUTION

Car outre l’étonnante maturité de son écriture, qui verra ses personnages embrasser nombre de stéréotypes sans jamais s’écarter d’une certaine justesse, c’est bien grâce à ses qualités de production que Vingt-Cinq surprend.

Déjà saluée pour Les Grands il y a deux ans, OCS semble en effet avoir donné carte blanche aux vélleités artistiques de son auteur-réalisateur. Que l’on ne se méprenne ainsi pas : loin de nombre de séries françaises que l’on accuse (parfois hâtivement) de timidité formelle, Vingt-Cinq tente, assume ses influences et convainc.

Bryan Marciano affirmait avoir comme « podium » cinématographique des films tels qu’Eternal Sunshine of the Spotless Mind ou Garden State, et la filiation semble ici en effet évidente. Mise en scène racée, photographie douce-amère ou accents nostalgiques, voilà autant de choix artistiques qu’il réussit à mêler avec grande cohérence et qui lui permettent de s’installer comme un auteur-réalisateur désormais à suivre.

L’occasion de saluer OCS qui, depuis la création de son label OCS Signature il y a cinq ans, prend un malin plaisir à produire ou dénicher de jeunes talents (Irresponsable, Les Grands, Holly Weed, Missions ou encore NU).

Vingt-Cinq, est diffusé sur OCS depuis le 25 octobre 2018.