Indéniablement, Game of Thrones a eu du succès. Donc, pourquoi ne pas adapter un autre écrit du populaire George R.R. Martin, prolifique auteur des livres originels ?
C’est la stratégie de Syfy et Netflix, et probablement la seule nature de leur calcul, lorsqu’ils commandent ce Nightflyers, série SF d’horreur en forme de naufrage dans l’espace. Ou peut-être est ce juste l’explication plausible la plus rassurante concernant cet interminable désastre intersidéral.
ATTENTION SPOILERS !
C’EST QUOI LE PITCH ?
Dans le futur, la Terre est devenue invivable et l’humanité en proie à un virus qui la décime. Elle se tourne alors vers l’espace, mais la colonisation et la technologie n’avancent pas assez vite. Seul espoir fou selon le Dr Karl D’Branin (Eoin Macken) : entrer en contact direct avec les Volcryns, civilisation extra-terrestre avancée au delà du système solaire pour espérer une aide de leur part.
Malgré les nombreux refus de financement, le Dr D’Branin parvient à convaincre Roy Eris (David Ajala), propriétaire héritier du Nightflyer, le vaisseau spatial le plus abouti scientifiquement de toute l’histoire de l’humanité. Ils s’embarquent donc pour un vol désespéré qui durera plus de deux ans.
Ouin ouin ouin ma fille me manque et personne m’écoute
LES ZINZINS DE L’ESPACE
Un programme sur le papier si alléchant qu’on se demande comment Nightflyers a fait pour être nulle de bout en bout dès le premier épisode. La réponse est simple : non-contente d’être à la limite budgétaire d’avoir les moyens de ses ambitions, la série se paie un récit aberrant porté par une bande de bras cassés, dont la moindre décision fera surgir un océan de questionnements incrédules à l’esprit de tout spectateur pourvu d’au moins deux neurones et d’un instinct de survie fonctionnel.
Il faut vraiment voir cet équipage abruti ne pas remettre en question le départ de la mission alors qu’ils n’ont pas quitté l’orbite terrestre que déjà, entre autres avaries et idées suicidaires, le Nightflyer a calé au décollage… parce qu’un de ses réacteurs ne veut pas s’allumer au démarrage (on rappelle que c’est le meilleur vaisseau de l’histoire).
Sans parler du DRH manifestement le plus salaud de l’univers, qui a décidé de réunir pour cette mission hautement dangereuse d’une durée de deux ans en promiscuité des personnalités antagonistes ou démoralisantes, comme cet ex-couple dont aucun des membres n’a confiance dans le travail de l’autre ou encore ce xeno-biologiste nihiliste qui considère que l’humanité mérite de mourir.Nightflyers se présente donc aussi bien qu’une course contre la montre à bord d’une Twingo qui passe pas la première conduite par le champion du monde de Mario Kart.
Ouin ouin ouin ma mère me manque et mon vaisseau il démarre pas quand je mets le contact
NIGHT-FLEMMARDS
Et ce n’est qu’un faible aperçu de la teneur nanardesque de Nightflyers, puisque vous attendent par exemple un psychopathe avec une hache qui mange du miel, et surtout, notre préférée, la communauté hippie new-age matriarcale de l’espace voleuse de sperme équipée de pompes à éjaculat psalmodiant « semence fraîche » de l’épisode 6.
C’est d’ailleurs plus ou moins, un cap symbolique, celui d’un abandon total d’espoir que la série se relève de son indigente première moitié. Et cela arrive à point nommé puisque la deuxième est bien pire, d’un ennui insondable.
« – Fais style on s’éclate – J’y arrive pas, je m’emmerde trop »
Car plus la série avance, et moins elle fait l’effort d’essayer de faire peur et nous ressort les bons vieux dramas pour créer artificiellement obstacles et conflits. Et c’est bien dommage puisque, et on y verra bien là la patte de George R. R. Martin, c’est lorsqu’elle est cruelle et joue avec nos nerfs que Nightflyers marque ses quelques points.
Nonobstant les conflits plats et les personnages bêta, la première petite poignée d’épisodes offre quelques moments d’horreur sadiques et quelques hallucinations cauchemardesques assez réussis, qu’il s’agisse de l’hallucination dans la cuve de Melantha, ou une confrontation avec un robot-araignée surprenamment très réussie.
Ouin ouin ouin j’ai eu une enfance nulle et ma meuf est pas honnête
DANS L’ESPACE, PERSONNE NE VOUS ENTEND CHOUINER
Ne comptez donc pas essayer simplement d’apprécier sans pression un récit d’aventure un peu sombre, tant Nightflyers a déjà le plus grand mal à raccorder deux plans correctement et à assumer ou masquer son pillage en règle des idées de 2001, l’Odyssée de l’espace (lentille rouge, intelligence artificielle démente, course à pied dans une station spatiale circulaire…).
Quitte à chercher de l’efficacité gore et bizarre, autant redonner une chance à Event Horizon (ou n’importe quel cauchemar spatial compilé par nos soins sur cette liste). Côté acteur, c’est également un carnage, puisqu’on ne trouve que des endives dans ce navet, exception faite de Sam Strike qui vient apporter un peu de chien et de dynamisme dans ce carnaval de merlan frit.
« – T’es sûr tu veux te lancer ? – Oui je dois regarder Nightflyers, c’est ma mission »
Contrairement à Dead Space et son festival de body-horror gore, ou à The Terror et sa lente agonie dans un environnement hostile, Nightflyers préfére nous raconter de petites histoires bien peu intéressantes : qui est love de qui ? comment papounet fait le deuil de sa fille ? Bref, de quoi passer complètement à côté de ses sujets.
Un véritable Dallas de l’espace, n’explorant aucune abysse concrète (l’espace) ou abstraite, mais préférant se vautrer dans une zone de confort ultra-psychologisante et riche en effets de manches ridicules. En témoignent l’horripilant épisode 5 en forme de Matrix du pauvre ou encore l’épisode 8, véritable caricature d’épisode bouteille.
Ouin ouin ouin je… ah non tiens un personnage presque intéressant
C’est un véritable scandale de devoir attendre les cinq ultimes minutes de Nightflyers pour qu’enfin elle essaye (même en rappelant trop méchamment un certain chef d’oeuvre interstellaire nommé Solaris) de sortir du ras des paquerettes et commence à nous envoyer vers des thématiques plus intangibles et extrêmes, tout en essayant de construire une peur du vide spatial confinant à l’angoisse existentielle, alors que pourtant tout cela lui tendait les bras dès le début.
Interminable et pauvre en action, n’en finissant pas de palabrer, se perdant elle-même dans des babillages incohérents et s’achevant exactement là où elle aurait dû commencer : un navet aux endives, soit le plat le moins fun du monde. Appelons-le, le Nightflyers. Rappel : si vous êtes en manque d’horreur spatiale, Ecran Large a fait une petite compil’ de films dans le thème, sortant des classiques du genre et allant du plaisir coupable à la petite pépite oubliée. Et ça sera toujours mieux et moins long que les 10 x 44 minutes de Nightflyers.
Nightflyers est disponible en intégralité sur Netflix en France.
Critique de la série (et non pas d’écran large )
Beaucoup de séries SF sont des navets , malheureusement.
Peu d’entre elles sont un scénario construit , se contentant de répéter (ou copier ) les classiques du genre , avec des méchants bien méchants, des bons super plein de bons sentiments , une situation qui devient catastrophique et puis qui, tout a coup, comme prévu , redevient idéale et bravo à l’équipage .
The Nighflyers, ce n’est justement pas cela.
Au départ, la situation n’est pas idéale car le spectateur comprend rapidement que , la situation sur terre étant cataclysmique, il n’y a pas de choix : il faut composer avec les ressources disponibles .
Un vaisseau imparfait , un ensemble d’individus non préparés composé de volontaires qui n’ont jamais travaillés ensemble , et l’incertitude d’atteindre l’objectif .
Comment tout cela peut il fonctionner dans un espace clos , avec différentes angoisses et menaces liées à ce type d’environnement?
L’auteur suit l’histoire de chaque personnage , avec leurs fragilités , car oui, ils ont tous une névrose (c’est un peu la faiblesse du livre mais bon, en 2093, la terre semble assez hostile a la présence humaine, et donc cela doit créer quelques psychoses )
Le cheminement de l’histoire est intéressant , avec une mise en abyme qui ,lentement mais sûrement , supprime tout espoir de succès de cette mission suicidaire.
Chaque épisode apporte des éléments nouveaux dans l’histoire , le rythme ne baisse pas, et le scénario évite justement la facilité des personnages trop simplistes.
Je comprends que ceux qui recherchent de la SF d’action et de combats intersideraux soient déçus, dans ce cas allez voir les derniers starswars , c’est plus accessible …
Oui, cette série ne se regarde pas en mangeant des popcorns et regardant en même temps tiktok, mais en se laissant plonger dans cette histoire complexe.
Et en effet , les névroses des personnages deviennent prédominantes , car amplifiées au fur et à mesure de l’approche du but de la mission , du fait des ondes reçues d’une part, et de 2 ans d’enfermement d’autre part (souvenez vous des effets psychologiques de 2 mois de confinement en France , alors 2 ans hors de chez vous dans un espace hostile , ça doit travailler les neurones…).
Les effets spéciaux sont bien maîtrisés, avec ce qu’il faut de mélange entre des univers déjà imaginés et quelques originalités bienvenues.
Les acteurs jouent leur rôles avec conviction ( en VO bien sûr ), avec des choix de casting intéressants (ça fait du bien de voir des gens au look normal , pas que des mannequins bodybuider ou permanentés).
Série à découvrir donc , malheureusement sans suite (mais la saison 1 se suffit à elle même )
Je ne connais pas encore votre site, effectivement le ton que prend la redaction est totalement subjectif. Pour ma part je suis un amoureux de Space opera, et je dois dire que cette expérience qu’est nightflyers m’a particulièrement conquit. Des première minutes jusqu’aux 2 épisodes suivant je rajouté des points. Il y a des idées de mise en scènes et de tension vraiment travaillé..
Néanmoins je souhaite adresser une petite remarque à la rédaction si je peux me permettre. Les incohérences que vous présentez sont pour moi non recevables en ce qui concerne la cohérence du scénario. On est en 2093, c’est un vaisseau construit par une famille mégalomane. Ce vaisseau est soumis à une influences énorme envers les personnages (tout comme Event Horizon que vous recommandez) alors e souhaite vous transmettre un message qui me vient tout droit de Mr Karim debacche 😀
« Pour faire simple, dès lors qu’un spectateur ou un lecteur est face à une œuvre de fiction, il fera naturellement l’effort de croire au récit, même si ce dernier est aux antipodes de la réalité qu’il connaît.
En échange on demande au réalisateur de nous plonger dans un univers cohérent et vraisemblable.
Pas vrai, pas réel ni même réaliste mais juste cohérent et vraisemblable. »
J’ai trouvé a vraisemblable, c’est un space opera 🙂
@Umilité
Mais un avis est forcément subjectif 🙂 C’est la définition même. Il n’y a donc pas de « trop » subjectif, simplement un réel désaccord entre vous et nous. Rien de grave.
On est ravis si vous avez apprécié Nightflyers. Comme on le dit régulièrement : notre avis n’est pas parole d’évangile, c’est une opinion sincère, assumée, qui ne devrait jamais empêcher quiconque de sa faire son propre avis.
Si vous aimez cette série, on vous conseille fortement les films Event Horizon et Pandorum, ou encore la récente série Origin. On en parlait ici, et ça pourrait vous plaire !
https://www.ecranlarge.com/series/dossier/1043945-origin-entre-alien-lost-et-the-thing-une-serie-bete-mais-pas-mechante
Je ne suis ni un grand cinéphile ni un grand a amateur de série (du musique oui par contre)… Et justement je tombe rarement sur des séries qui m’intéressent, qui vont chercher dans l’originalité et l’anticipation… dans l’inconnu et qui donc prennent des risques… Qui mélangent des styles et font appelles a l’imaginaire et nous proposent des choses auxquelles on aurait même pas songé…
Pour ma part, et je dis bien pour ma par… je n’ai jamais réussi a regardé Game of Trone. A mon gout vraiment trop bateau, je n’ai meme pas pu regarder la saison 1 en entier pour dire… Mais je respecte les gens qui aime ça : les séries interminables bien marketées qui vont pas chercher bien loin dans ce qu’elles proposent (des jeux de pouvoir, des trahisons, des amours, des dragons, des donjons et des guerres et du sexe et j’en passe…) Personnellement ca m’ennui a mourir Bref ce n’est que mon avis…
En faite vous êtes en train de démonter une série qui est l’une des rares qui ma captivé… Alors c’est peut être pas le plus gros budget en séries qui est existé, ou la réalisation la plus réussi mais je trouve qu’il y’a énormément d’imagination et de créativité… Bien sur il y’a des choses auxquelles on s’attend mais la plus part des rebondissements m’ont vraiment surpris tout au long de la série et je trouve que les personnages sont vraiment travaillés… De plus je troue que le sujet est intéressant et d’actualité, c’est très intéressant comment l’auteur à imaginé la vie ailleurs… Le voyage dans l’espace, puis cette idée d’avoir des télépates etc…
Bref je trouve dommage un avis aussi subjectif….
Bonne continuation à votre site
Et oui je découvre votre site mais comme a chaque fois je tombe sur des sites avec des avis négatif j’ai réagis sur le votre. Désolé que vous vous sentiez visé c’était encore une fois généralisé. Vous vous défendez c’est Normal mais c’est également mon cas. Je vous visé pas en particulier. Si vous acceptez toujours mes avis je continuerai sur votre site.
Ma réaction n’était pas destinée à la rédaction en particulier mais au avis négatif en général. Je visais les critiques en général. Je croyais que des avis négatifs portés préjudice aux suites des séries d’où mon » agressivité « .
@Lilly Corbeau
On accueille avec curiosité et bienveillance les avis. On répète constamment que la diversité des avis est une richesse, et que notre avis n’est pas parole d’évangile. Aucun problème avec votre opinion, cela a clairement été dit.
Prendre le temps de vous répondre point par point malgré vos attaques, en donnant notre point de vue sur les divers sujets que vous abordez, ce n’est pas de l’agressivité. C’est un ton très simple et direct, adapté à l’échange que vous avez entamez. Qui relève moins de la série que des choses dont vous nous accusez, dès le départ
Vous êtes d’abord venu(e) nous attaquer, avant de donner votre avis pour rappel (nous dire qu’on n’aimait rien, qu’on n’avait qu’à pas regarder). Ne soyez donc pas surpris(e) si nous prenons le temps de nous défendre, et nous présenter au passage. Egalement afin d’entretenir un espace d’échange cordial, et pas de l’ordre du procès d’intention.
Sachant que vous disiez en premier lieu « Arrêter de toujours démolir les films ET les séries » alors que vous dîtes maintenant que vous découvrez le site… comprenez que la discussion est légèrement stérile si on reste sur l’attaque plutôt que l’échange. « Bref », comme vous disiez.
Vous aimez Nightlyers, encore une fois on est ravis, on trouve ça aussi normal qu’agréable de voir que les avis différents existent. N’hésitez pas à détailler ça pour les lecteurs notamment, cet espace est là pour ça. On tenait simplement à vous répondre directement puisque vous nous visiez.
Ok mais vous aussi vous êtes assez agressif. Bref! Je croyais que je pouvais donner mon avis comme vous le faite. Vous dites que vous accueillez les critiques avec curiosité et bienveillance mais jusqu’à présent vous supporter pas les miens. Je viens juste de découvrir votre site et j’ai défendu nightflyers c’est tout.
@Lilly Corbeau
Et comment savoir si on aime, à moins de regarder ?
Comment reprocher à un rédacteur de regarder toute une saison, et pas juste 2 épisodes avant de dire qu’il n’aime pas ?
Vous pouvez bien évidemment aimer la série, et nous trouver durs. On n’a jamais dit que c’était un problème puisqu’au contraire, on accueille avec curiosité et bienveillance les avis.
Mais vous avez commencé votre intervention ici dans l’agressivité, en nous disant d’arrêter de tout « démolir » en films et séries (ce qui est faux, vous semblez d’accord ), de ne pas regarder si on n’aime pas (réponse précédemment donnée à ce sujet), en nous tenant pour responsables de l’éventuelle non suite (comme si la chaîne venait nous lire pour décider, comme si le lecteur n’était pas assez grand pour décider seul de ce qu’il voit ou ne voit pas).
On en revient donc ici : avant de nous accuser et de partir dans l’agressivité, les faux procès sur notre soit-disant « on n’aime rien », vous pouviez simplement exprimer votre avis, partager votre enthousiasme, donner votre point de vue. Inutile d’essayer de rabaisser le nôtre, ou sortir une étiquette, vous n’avez pas besoin de ça pour réhausser votre avis ou vous faire entendre.
Et non, zéro préjudice. Une série n’est pas annulée parce que sur Ecran Large, il y a une critique négative et 15 commentaires négatifs. La vie d’une série se décide aux USA déjà, où Nightflyers a d’abord été diffusée, puis sur les statistiques Netflix. Et ça, c’est le spectateur qui décide, pas nous. Le spectateur qui peut donc parfaitement détester et bouder la série, au même titre que vous l’aimez.
Ok peut-être que vous critiquez pas négativement toutes les séries où tous les films mais c’est ce que vous faites pour Nightflyers. Vous n’êtes pas obligé de dire « ‘ la série se paie un récit aberrant porté par une bande de bras cassés » . Et je n’ai pas dit de vous taire mais de ne pas regarder la série si vous aimez pas. Ne dites pas des choses que je n’ai pas dites, vous avez le droit de vous exprimer tout comme moi , mais là c’est dur quand même comme critique. Et oui c’est intéressant de voir le point de vue de chacun. Et je n’ai pas dit d’arrêter de publier mais d’arrêter de casser durement. Ça porte pas préjudice pour une suite?
P.s : Et les messages s’adressent pas juste à vous mais a toutes les personnes qui critiquent durement. Je donne mon opinion.