Peu après les comics Birds of Prey et bien avant le film éponyme avec Margot Robbie, il y a eu la série complètement oubliée de 2002.
Si aujourd’hui les séries de super-héros ont le vent en poupe, le catalogue était beaucoup plus limité dans les années 2000. On se souvient essentiellement des séries animées comme Teen Titans, La Ligue des justiciers ou X-Men: Evolution et de Smallville sur The WB (aujourd’hui The CW). Mais quand on creuse un peu, on retrouve sur la même chaîne la trace des Anges de la nuit (Birds of Prey en anglais), qui s’inspire des comics DC du même nom. Contrairement à celle portée par Tom Welling, la série sur le trio d’héroïnes n’a clairement pas atteint le grand public, alors même qu’elle a marqué la première adaptation de la célèbre Harley Quinn en live action.
Après un pilote record pour la tranche des 18-34 ans avec 7,6 millions de téléspectateurs, la série Les Anges de la nuit s’est mangée un revers d’audience, jusqu’à être annulée par la chaîne après 13 épisodes. Et quand on voit cette première et unique saison, c’était sans doute la meilleure décision à prendre.
ATTENTION : SPOILERS !
Oracle, Black Canary et Huntress
MÂCHE-UP
Les Anges de la nuit s’appuie en partie sur la série de comics éponyme commencée en 1996 par Jordan B. Gorfinkel et Chuck Dixon, avec en tête d’affiche les héroïnes Oracle, Black Canary et Huntress. Pour sa première création, la cinéaste Laeta Kalogridis (Altered Carbon) a tout de même fait quelques arrangements en piochant par-ci, par-là dans l’univers très large de Batman.
Comme nous l’a appris le crossover de The CW, Crisis on Infinite Earths, les événements des Anges de la nuit se déroulent sur Terre-203, à New Gotham, plusieurs années après le retrait de Batman. Huntress (Ashley Scott) n’est cependant pas Helena Bertinelli comme dans les comics et le prochain film de la Warner, mais Helena Wayne, la fille de Selina Kyle (alias Catwoman) et Bruce Wayne, créée en 1977 dans les pages d’All Star Comics par Paul Levitz et Joe Staton. Mais comme au début de son développement, la série a été pensée comme une suite de Batman, le défi de Tim Burton, Huntress a lâché son arbalète pour combattre les criminels au corps-à-corps, car elle possède maintenant des super-pouvoirs hérités de sa mère, tuée sur ordre du Joker.
Ashley Scott dans le rôle d’Huntress
L’histoire de Barbara Gordon (Dina Meyer) a quant à elle été calquée sur le roman graphique The Killing Joke d’Alan Moore. L’ancienne Batgirl est ainsi devenue Oracle, une spécialiste en informatique et piratage de haut vol, après que le Joker lui ait tiré dessus, la laissant paraplégique, mais toujours aussi décidée à arrêter le crime.
La série a donc tenté de ne pas trop s’éloigner des oeuvres pré-existantes, mais elle a quand même pris des libertés, surtout par rapport à la troisième héroïne, Dinah Redmond (Rachel Skarsten), une méta-humaine qui possède des pouvoirs télékinétiques et psychiques, qui s’avère être la fille de Carolyn Lance (Lori Loughlin), la première Black Canary, inventée uniquement pour la série de 2002 et plus jamais réutilisée par la suite.
Le regard plongé dans le fond vert
SUPER VILAIN
Avec son générique et sa bande-son pop rock dans la veine de Charmed, Angel ou Buffy, Les Anges de la nuit incarne tout ce qu’il y avait de plus kitsch dans les années 2000. À l’instar des séries policières qui ont pullulé au début du siècle (Les Experts/Miami/Manhattan, NCIS, Esprits criminels), tous les épisodes ont un découpage routinier avec la découverte d’un cadavre, l’apparition d’un nouveau criminel et sa mise hors d’état de nuire avec en bonus un debrief assez niais au sommet de la Tour de l’Horloge de la ville qui sert de QG, juste avant le générique de fin.
Le reste tourne principalement autour des histoires d’amour et des doutes existentiels des héroïnes, comme si les personnages de Dawson avaient déménagé dans des quartiers chauds. La seule intrigue de fond concerne les quelques coups montés par Harley Quinn (Mia Sara), connue des habitants de New Gotham comme la psychologue Harleen Quinzel, afin de démasquer les justicières et régner sur la pègre. Ce manque de liant entre les épisodes rend très vite la série terriblement redondante, la privant d’enjeux et de suspense avant le dernier épisode qui conclut péniblement cet arc narratif rachitique.
Ceux qui étaient attachés à l’acolyte du Clown Prince du Crime de Batman, la série animée de 1992 gardent probablement l’interprétation de Mia Sara en travers de la gorge. À mille lieues de la Harley pétillante, puérile et irresponsable de Paul Dini et Bruce Timm, celle des Anges de la nuit est une thérapeute froide, calculatrice et dominatrice comme pourrait l’être n’importe quelle autre méchante, de n’importe quelle autre franchise.
Mia Sara dans la peau d’une sombre Harley Quinn
Le personnage de Jesse Reese inventé pour la série a également lancé la carrière de Shemar Moore en tant que flic sexy à la télévision, avant qu’il rejoigne Esprits criminels deux ans plus tard, puis S.W.A.T. en 2017. Dans une démarche d’exhibition qui semble presque assumée, Laeta Kalogridis est même allée jusqu’à lui faire tomber la chemise dans un épisode où ce dernier se retrouve pris au piège avec Huntress… dans un sauna.
En ce qui concerne le sex apeal d’Huntress, Ashley Scott libère des phéromones à chaque réplique, mais sa tenue full simili-cuir reste toujours plus crédible que le costume de Batgirl, clairement inspiré du film de Tim Burton ou de la tenue de ville d’Harley Quinn qui fait de gros clins d’oeil gênants à l’Arlequine d’origine.
Les effets numériques sont quant à eux désastreux, même pour l’époque. Cependant, ce serait tirer sur l’ambulance de trop s’y attarder, tout comme pour le montage hasardeux des combats avec des acteurs qui peinent à donner des beignes convaincantes (à l’exception d’Ashley Scott et Shemar Moore), la photographie fade et la mise en scène qui tire vers le grotesque.
Quand tu fais le strict minimum pour une soirée déguisée
TU NE TUERAS POINT
Si l’aspect super-héroïque et spectaculaire est clairement négligé, c’est au profit d’une tournure beaucoup plus intimiste des événements. Le quotidien de Dinah au lycée, l’attirance refoulée d’Helena envers Jesse et les angoisses de Barbara au sujet de sa relation avec le beau Wade (Shawn Christian), sont des sous-intrigues mielleuses qui se révèlent à terme beaucoup plus profondes qu’elles n’y paraissent.
Derrière les émois des héroïnes, il y a une quête identitaire et des problématiques bien en phase avec celles du Chevalier Noir. Les justicières tiennent à respecter le code moral de Batman dont la règle d’or est de ne jamais tuer ses ennemis, peu importe les circonstances. Réussir à ne pas aller à l’encontre de cette valeur est ce qui va constituer le défi majeur des héroïnes, chacune étant prête à venger la mort d’un être cher. Ce clivage déchire les protagonistes et constitue un des points cruciaux de la série, bien avant les plans foireux d’Harley Quinn, qui servent surtout à mettre les personnages face à leur propre dualité.
Rachel Skarsten avant qu’elle ne devienne la némésis de Batwoman
C’est donc bien une sorte d’héritage de Batman que la série veut transmettre. Jesse Reese est clairement destiné à reprendre le rôle du commissaire Gordon et les Anges de la nuit sont bien décidés à continuer le combat du Chevalier Noir contre le crime avec le soutien d’Ian Abercrombie dans la peau d’un Alfred Pennyworth très réussi. Enfin, si le jeu est parfois un peu forcé et que les combats sont la plupart du temps foirés, Dina Meyer, Ashley Scott et Rachel Skarsten (qui joue aujourd’hui Alice dans Batwoman) ne sont pas de mauvaises actrices. Elles ont même réussi à rendre la palette de personnages plutôt sympathique.
En conclusion, même si elle a été annulée, Les Anges de la nuit a eu le mérite de conclure son histoire et d’enrichir ses personnages, bien que l’action et les menaces planant sur New Gotham soient largement insuffisantes pour garder notre intérêt en éveil au-delà de la moitié de la série. La saison se suffit à elle-même et une deuxième n’aurait fait qu’alourdir un peu plus l’ensemble déjà très bancal, sans forcément pouvoir creuser davantage la psychologie des héroïnes dont on a fait un tour complet. Après, ils auraient pu appeler la saison 2 Les Anges de l’ennui, et là on aurait compris.
svp ou on trouve cette serie
svp ou on voit cette serie
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 RobindesBois
T’es vraiment qu’un gros co**ard ! Je tai poser une question le 26 Janvier ! On est le 31 et tjrs aucune reponse !?!! Meurs !
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 RobindesBois
Comment ca « possible » ? Depuis quand il y en a des « possible » et des « impossible » ?
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 robin
J’y réfléchissais la dernière fois. Avant j’étais comme ça, un épisode une résolution. Avec un fil rouge conducteur sur la série.
Puis ma rupture avec cela a été Lost. Je considère cette série non pas justement comme une série mais comme un feuilleton série. La partie sur l’île est le feuilleton, les flash-back la série. Pour moi série égal épisode sans connexion réelle sauf les personnages. Le feuilleton étant pour moi l’épisode se termine, le prochain repart à l’instant ou les conséquences de ce dernier.
Je préfère donc maintenant ce genre de « série ». Et le format 8 et jusqu’à 13 épisodes me satisfait grandement pour cela.
@critters je crois que c’est la première fois que tu proposes un crossover possible
Le premier épisode est sur dailymotion en vf et c’est… comment dire…. mer… veilleux.
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Ecranlarge
A quand un crossover entre suicide squad et justice league
« , tous les épisodes ont un découpage routinier avec la découverte d’un cadavre, l’apparition d’un nouveau criminel et sa mise hors d’état de nuire avec en bonus un debrief assez niais au sommet de la Tour de l’Horloge de la ville qui sert de QG, juste avant le générique de fin. »
Suis-je le seul à être nostalgique de ce genre découpage sériel ?