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Demon Slayer saison 2 : et si c’était le meilleur anime du moment ?

Par Matthias Mertz
11 janvier 2022
MAJ : 21 mai 2024
14 commentaires
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Après une première saison sur Netflix, un film à 500 millions de recettes dans une année 2020 marquée par la pandémie, que vaut cette saison 2 de Demon Slayer ?

Dire qu’on était excité pour cette deuxième saison de Demon Slayer est un euphémisme. Pour rappel, la série de Koyoharu Gotoge parue entre 2016 et 2020 conte les aventures de Tanjiro, un jeune garçon dont un démon surpuissant a tué toute la famille, à l’exception de sa petite soeur, devenue démone à son tour. Dans l’espoir de faire disparaître cette malédiction, Tanjiro souhaite retrouver le démon responsable de la transformation de sa soeur et du massacre de sa famille, Muzan Kibutsuji, et le vaincre.

Après une première partie d’une deuxième saison sérielle qui racontait les évènements survenus durant le film Demon Slayer : Le Train de l’infini (qui avait récolté 500 millions de dollars de recettes durant une année 2020 suffocante pour le cinéma), Le Quartier des Plaisirs avait la lourde tâche de reprendre la suite d’un arc extrêmement apprécié par les aficionados de la série. Est-ce un pari réussi pour ce deuxième arc que de prendre la relève du célèbre Hashira des flammes, Kyojuro Rengoku ?

 

Demon Slayer : photoLe Quartier des Plaisirs peut-il succéder à la confrontation musclée entre Rengoku et Akaza ?

 

Démons de minuit

Premier constat, l’arc du Quartier des Plaisirs est un peu long, héritant de 12 épisodes, soit 5 de plus que l’arc précédent, le Train de l’Infini. Et si l’enquête dans le train pour déterminer de quelle nature était la menace vous a paru laborieuse, l’investigation dans le quartier de Yoshiwara le sera d’autant plus. Plus qu’une enquête sérieuse et un moment pour vous remuer les méninges, il s’agit surtout d’une mise en bouche scénaristique pour ne pas trop vite faire sonner les canons.

Dans la même veine, le premier épisode nous présentant Tengen Uzui, Hashira du son, n’égale pas l’arrivée tout feu tout flammes de Rengoku. Cette remarque pourrait en fait être généralisée au design, au doublage ou encore aux capacités des deux personnages, qui semblent largement inégaux dans le coeur des fans de la série. Maintenant que la recette est archi-connue (présentation de l’Hashira présent dans l’arc, enquête pour débusquer le démon, péripéties, résolution), il faut faire monter la sauce encore fort pour faire gonfler le soufflé.

Et c’est sans doute là le risque pour la suite de la série. À envoyer des Hashira au casse-pipe dans des missions scriptées, le spectateur finit par voir aisément les rouages de la machinerie élémentaire qui se déploie devant lui.

 

Demon Slayer : photoOkay, il est cool, mais aussi cool que Kyojuro Rengoku ? Je crois pas non

 

Mais lorsqu’il s’agit d’envoyer la sauce, Demon Slayer n’a jamais été, dans son anime, aussi décomplexé et généreux qu’à partir de la seconde moitié de l’épisode 4. C’est simple, la série s’emballe crescendo et chaque épisode relègue le précédent en termes de qualité et de frissons. Alors que nous ne sommes qu’à la moitié de l’arc, la pression est déjà totale et chaque épisode nous régale désormais largement de péripéties prenantes. Et la satiété ne venant pas, le suivant en remet une couche avec un zèle jouissif.

 

Demon Slayer : photoSoit imperturbable et froide, sous sauvage et enragée, Daki reprend le flambeau d’Akaza

 

Si l’arc du Quartier des plaisirs est plus long, il est aussi moins direct. Il fait emprunter à ses personnages des chemins sinueux. De quoi nous honorer de quelques duels épiques dans la mesure où les personnages sont fragmentés par leurs rencontres et leur enquête. L’arc fait aussi avancer l’histoire de quelques protagonistes en distillant avec efficacité des réponses à nos questions durant des combats parmi les mieux rythmés de l’animation actuelle.

Et il reste encore des surprises, beaucoup de surprises ! Ceux qui auront pris un peu d’avance dans la lecture du manga sauront que le plus gros morceau est encore à se farcir. Et ça tombe bien, parce que cette saison nous a rendus boulimiques de la présence de Tanjiro et ses compères à l’écran.

 

Demon Slayer : photoEt Tanjiro n’est pas le seul à se développer dans des scènes d’action épiques

 

Demon Slayer, mais surtout Fashion victime

Évidemment, ces duels dantesques sont aussi un excellent prétexte pour montrer une animation qui se surpasse. Si vous aviez déjà mouillé votre pantalon lors de l’épisode 19 de la première saison, qui voyait un Tanjiro franchir le Rubicon pour se défaire de l’un de ses plus puissants adversaires dans un tourbillon de techniques mises en scène avec brio, vous n’avez encore rien vu avec l’épisode 13 de la deuxième saison (ou épisode 6 du Quartier des Plaisirs, puisque la deuxième saison comprend aussi l’adaptation en série du Train de l’Infini) qui voit ufotable repousser les limites de son animation.

 

Demon Slayer : photoDaki vous sert une bonne dose d’esthétisme et de vice dans son rôle d’antagoniste

 

Outre le rythme nerveux à souhait, des dialogues minimalistes, mais pas dénués de sens, et une animation fluide au possible, l’épisode 13 est une cascade de plaisir, un roller-coaster d’action décomplexée, mais jamais bourrine, toujours placée dans un décor qui la fait resplendir, et qui parvient à trouver des idées de mise en scène peu commune dans les standards du genre. Est-ce que cet épisode à lui seul vaut la très relative peine de suivre la saison ? Oui.

En outre, il faut aussi reconnaître au Quartier des Plaisirs une plus grande ambition que son prédécesseur. Si les quatre premiers épisodes sont longs, ils sont surtout marqués par une direction artistique qui pousse encore plus loin la volonté de magnifier l’influence japonaise traditionnelle. Pour ça, c’est le quartier de Yoshiwara, haut-lieu de la prostitution japonaise, mais aussi de la culture Kabuki durant l’ère d’Edo, qui est convoqué. Au niveau des décors, costumes et même des doublages (qu’il s’agisse des jeunes courtisanes ou des vieilles propriétaires de maisons closes) on est à des années-lumière du Train de l’Infini.

 

Demon Slayer : photoZenitsu ne maîtrise pas que la foudre, il est aussi capable d’être un sidekick rigolo

 

Qu’il s’agisse du système hiérarchique des courtisanes, de la musique ou des habits traditionnels, ce début d’arc est un véritable cours d’Histoire devant lequel on ne s’ennuie jamais. De plus, le travestissement d’Inosuke, Zenitsu et Tanjiro est un bon prétexte pour enchaîner les situations comiques. Ces épisodes sont drôles même si un peu longs, et ils fonctionnent bien comme une « pause » après la violence de l’arc du Train de l’Infini.

Quant à l’humour très caractéristique de la série, capable de se déployer dans des moments inattendus, il perdure également largement. Uzui est encore plus barré que le trio composé de Tanjiro, Inosuke et Zenitsu, et on appréciera les personnages secondaires loufoques à l’image de ses rats-ninjas bodybuildés.

 

Demon Slayer : photoPas de transformation exubérante, mais une rage contenue qui rend Tanjiro VRAIMENT effrayant

 

On pourra toutefois regretter qu’à la moitié de la saison, Inosuke et Zenitsu n’aient pas accompli grand-chose si ce n’est nous divertir dans leur maison respective. S’ils ont livré un combat intéressant et quelques investigations pertinentes, leurs enjeux étaient plutôt limités et servaient particulièrement à nous présenter les capacités de l’antagoniste de l’arc, Daki, qui n’a toujours pas livré tous ses secrets.

En définitive, cette première moitié de l’arc du Quartier des Plaisirs mérite largement notre enthousiasme. Au moment où la série a déjà livré la moitié de ses épisodes, elle a pulvérisé nos attentes. Méchants très méchants, gentils à qui ça commence à courir sur le haricot de voir des innocents mourir, développement des personnages jouissifs, combats épiques, direction artistique en béton, tout y est pour passer un excellent moment et confirmer qu’il s’agit bel et bien d’un des meilleurs animes du moment (voire plus). Si la série s’est achevée dans sa version manga en 2020, nul doute que l’anime Demon Slayer n’a pas fini de faire parler de lui.

Pour suivre la saison 2 de Demon Slayer, c’est sur Wakanim et Crunchyroll, à raison d’un épisode par semaine.

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samael san

comparé demon slayer qui est une pépite à un manga sur côté comme one piece juste une blague … rien de bien dans op des graphismes à la ramasse et une histoire à rallonge

GTB

@Matthias Mertz – Rédaction> Je pense effectivement qu’on est plutôt d’accord sur les grandes lignes, mais on ne ressent pas les choses de la même manière. Après, mon avis se limite à la saison 1. Je n’ai ni lu le manga, ni vu la saison 2 ou le film. Et combiné à cela, je trouve que le shonen n’est pas le genre le plus intéressant que la japanime a à offrir.

Peut-être qu’un jour, je jetterai un œil à la suite de Demon Slayer. Le fait qu’il soit court est plutôt un point positif à mes yeux. J’espère que l’anime ne va pas étirer le truc.

Furanky

Euh… Pourquoi se demander si KnY sera le meilleur anime de la saison alors qu’il y a des bangers comme Ranking of king, My dress-up darling ou encore akebi-chan ?
C’est vraiment ridicule d’imaginer ça à ce stade… le peu d’engouement observé depuis le début de l’arc du quartier des plaisirs en témoigne…

Sebde3

Meilleur animé ?! Non, pas pour moi en tout cas.
Il y a des qualités dans cet anime, mais un nombre de défauts hallucinants qui ne lui permette pas d’être à la hauteur de ses aînés/rivaux.
Points positifs: une animation irréprochable, des combats fluides et pas zappés comme certains animes ont tendance à faire, certains personnages attachants et marquants comme le pilier du feu, et surtout pour le moment, peu d’épisodes stupides pour combler les retards, la trame scénaristique avance et c’est tant mieux.
Après niveau défauts, le design, c’est une question de goûts et de couleurs mais Zenitsu par exemple est une horreur artistique, et très agaçant également que ce soit quand il a peur ou qu’il fait le lover minable.
Les monologues intérieurs de Tanjiro. Bon, moi, ça me saoule. « Je ne dois pas faire ça, je dois me dépêcher, je peux l’avoir… » Il passe son temps à parler dans sa tête…
L’humour… Dans certains animes c’est réussi. Là, j’y suis totalement hermétique. On dirait que l’auteur a voulu s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, mais sans avoir totalement compris le principe.

Matthias Mertz

@gtb :

Dans les grandes lignes, je pense qu’on est d’accord. Demon Slayer est efficace. Ce n’est pas un cador du genre (comme pourrait l’être One Piece ou Bleach), mais c’est un récit, qui, je crois, est sous-estimé. Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à dire qu’il ne faut pas tomber dans l’envie de le comparer à des shonen justement à l’instar de One Piece ou Bleach parce qu’il n’a pas la même ambition. Il ne fait que 23 tomes, et n’a pas été reconduit en série fleuve.

S’il s’est autant distingué d’autres shonen, je crois que c’est avant tout à cause de certaines subtilités. Oui, il y a de l’archétype dans Demon Slayer. Les piliers sont un archétypes (et pas très différent des capitaines de la Soul Society), l’histoire n’est pas originale, et voir des sabres dégainer des pouvoirs de feu, d’eau ou de fondre est d’un classicisme total.

Et pourtant, il y a quelque chose de plus humain et moins artificiel dans Demon Slayer. Je spoil la fin de l’arc Train de l’Infini dans ce qui va suivre, attention, vous êtes prévenus.

La fin du film/du premier arc de la saison 2 m’a beaucoup fait réfléchir. Quelque chose n’allait pas. Un pillier a disparu, et les démons doivent se réjouir. Pourtant, leur tentative de contrôle du train est un échec. Ce film se finit sur la cruauté du décès de Rengoku, mais aucun des deux camps ne considère avoir gagné. Pas d’happy end, mais pas non plus de mélodrame pour gonfler à bloc notre Tanjiro.

Pour Zenitsu, je pense qu’il y a aussi une subtilité dans ce personnage. Dort-il systématiquement lorsqu’il se sert de sa technique de foudre ? Peut-être que oui, peut-être qu’il est le Son Gohan qui s’ignore et qui nécessite d’être endormi (à défaut d’être en colère) pour révéler son potentiel. Mais peut-on en être sur ? Je pense que l’essence de Zenitsu est de réaliser que son absence de compétition, sa crainte, sont en fait une qualité qui forge sa droiture d’esprit. Le temps vous permettra peut-être de changer d’avis sur lui (ou peut-être pas, et d’ailleurs, merci pour ce commentaire).

En outre, je recommande très vivement la lecture de Demon Slayer en version papier. Elle renforce sa singularité et montre, pour moi, de façon évidente qu’il appartient à la cour des grands (à l’échelle d’un shonen de 23 tomes, ne l’oublions pas).

GTB

@Matthias Mertz – Rédaction> C’est votre premier article, en plus de l’énorme succès de l’anime, qui m’a fait céder à la curiosité d’y jeter un œil. Article qui mentionnait justement cet épisode 19 de la saison 1 ^^. Et honnêtement, j’avoue avoir eut pas mal de difficulté à aller au bout de cette saison. Le début, comme signalait dans l’article, est poussif et assez foireux. Du coup, prévenu, j’ai poussé plus loin. Cela dit, je n’ai pas non plus été très impacté par l’épisode 19.
Bien sûr, je le répète, Demon Slayer est efficace. En même temps, il applique tous les éléments de la recette shonen. Correctement, mais sans une plus value de talent, sans génie, sans apporter du neuf. Du coup, je trouve que cette saison 1 n’est pas mauvaise, mais banal et du coup plutôt ennuyeuse.
En revanche, j’ai quand même beaucoup tiqué sur l’écriture que je trouve très en deçà de la qualité d’animation et de l’OST. Les personnages ont effectivement un minimum de psychologie mais ça reste très superficiel. Et un personnage comme Zenitsu, est un classique du shonen. Le perso un peu secondaire, apparemment fragile mais qui en réalité possède un grand pouvoir qui se déclenche sous certaines conditions. Son Gohan enfant, Shun de Saint Seiya etc…J’ai vu venir l’épisode 12 à 10 km. Et si pour un néophyte l’effet peut marcher, quand on a mangé pas mal d’anime, l’effet est largement estompé. Et d’ailleurs j’aurais plutôt tendance à proposer aux nouveaux de commencer par Hunter x Hunter, et non Demon Slayer.

Encore une fois, je le répète, pour moi Demon Slayer n’est pas mauvais. Il est juste plutôt banal et loin d’être aussi bon que pourrait suggérer son succès colossal. Il s’inscrit simplement dans les shonen dont le principe à base d’augmentation de pouvoir et de spectacle fonctionne toujours très bien sur le public. A côté de ça, l’animation japonais propose vraiment beaucoup d’autres œuvres bien plus qualitatives, profondes, intéressantes.

Jeanne

Ca fait partie des animés dont la popularité me surprend… Il est pas nul, hein, mais il avait rien qui retenait mon attention. J’ai continué pour voir si ça devenait bien, mais quand Zenitsu est arrivé, je me suis barrée xD Je m’ennuyais déjà, alors j’allais pas en plus me taper un perso qui crie tout le temps et qui traite les femmes comme des objets, et c’est censé être drôle >.>

Matthias Mertz

@T. :

Ce n’est pas un seinen, donc ça ne sera pas beaucoup plus mature qu’un héros un brin benêt qui se bat contre des personnages très méchants pour le bien de l’humanité. Mais au sein du shonen tel qu’on le connaît, c’est une très bonne itération.

@Hasgarn :

Jujutsu Kaisen, on adore, donc un jour faudra aussi qu’on en parle. :^)

@gtb :

Je vous trouve un peu dur. L’épisode 19 de la première saison m’a vraiment fait forte impression, et c’est pas si stupide que ça. Je trouve l’écriture de certains personnages pas si grossière et je me suis surpris à avoir de l’affect pour des personnages comme Kyojuro.

@Flash :

Zenitsu est mon personnage favori :'( Agaçant à souhait au début, son évolution est vraiment intéressante, même si prévisible. Je trouve qu’il y a un super boulot de fait dans l’anime pour rendre rares les passages où il dévoile ses aptitudes de combat et ça nous fait en redemander encore plus. Promis, son histoire dans le manga est cool.

Flash

C’est plutôt sympathique comme anime, mais ce n’est pas ce que j’ai vu de mieux ces dernières années.
Le personnage de Zenitsu est juste insupportable.

Zapan

@T.

Des années que je navais pas suivi de manga ou animé mis à part l’excellent One punch Man.
C’est en visitant un pote à LA en 2019 qui m’a fait découvrir cet animé. Jai accroché direct au nom puis oublie car trop de boulot. Cest finalement en janvier 2020 que jai commencé à la regarder.
Et le résultat était splendide. L’esthétique, l’humour, l’action l’histoire. Beaucoup de choses que je ne retrouvais plus dans les mangas et qui mont fait décrocher pdt des années.
Franchement c’est à voir, au moins à essayer. Vivement cette saison2!