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Game of Thrones : les 10 meilleurs épisodes de la série HBO

Par La Rédaction
23 août 2022
MAJ : 20 novembre 2024
Game of Thrones : photo

Avant de se consacrer au prequel House of the Dragon, on essaie d’élire les 10 meilleurs épisodes de Game of Thrones.

L’attente fébrile qui accompagne les débuts de l’excellente House of the Dragon en atteste encore : Game of Thrones fut et reste un phénomène télévisuel unique. Le terme n’est pour une fois pas galvaudé : au sommet de sa popularité, la série HBO fédérait des millions de personnes autour de ses épisodes et certains d’entre eux sont restés célèbres pour leurs retournements de situation, leur musique, leur mise en scène ou plus souvent encore pour leur taux d’hémoglobine.

D’où l’envie d’en sélectionner quelques-uns, en l’occurrence 10 sur les 73, qui reflètent l’ampleur de l’événement et les qualités indéniables de certaines saisons. Bien évidemment, la sélection est le fruit de débats houleux au sein de la rédaction, qui ont bien failli déraper en noces pourpres. Il va donc sans dire qu’elle est forcément subjective, non exhaustive et surchargée en spoilers de toutes sortes.

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Game of Thrones : photo, Kit HaringtonLes Veilleurs au rempart, qui a bien failli faire partie du lot

 

Baelor (S1E9)

Durée : 57 min

 

Game of Thrones : photo, Sean Bean, Lena Headey, Jack GleesonOui, cet épisode-là

 

Il se passe quoi ? Afin de pouvoir emprunter le pont des Jumeaux, Robb Stark promet d’épouser l’une des filles de Walder Frey et réussit son coup, puisqu’il s’empare de Vivesaigues lors de la Bataille du Bois-aux-Murmures, où il capture Jaime Lannister. Alors emprisonné par les blondinets, Ned Stark accepte d’avouer sa trahison (fausse évidemment) et se confesse devant tout Port-Réal avant que Joffrey n’ordonne sa décapitation.

Pourquoi c’est génial ? Cet épisode, à l’instar des précédents, est riche en événements, comme la première apparition du très vilain Walder Frey (et de ses filles), mais aussi celle de Shae, la future amante de Tyrion, au même moment où Mestre Aemon révèle à Jon Snow qu’il est en fait Aemon Targaryen, oncle du roi fou, et que Daenerys confie la vie (ou plutôt ce qu’il en reste) de Khal Drogo à une sorcière. Mais le moment le plus marquant de cet épisode 9, c’est évidemment la mort de Ned Stark. Alors que le début de la saison a servi à poser les bases, c’est à ce moment précis que Game of Thrones s’est montrée la plus cruelle.

 

Game of Thrones : photo, Maisie WilliamsUn traumatisme fondateur

 

Depuis le début de la saison, le seigneur de Winterfell et gouverneur du Nord est montré, décrit et mis en scène comme le héros de Westeros. Juste, honnête, courageux, il devait être la clé du Royaume et finir sur le trône de fer, comme toute la promo le laissait penser. Arbitraire, tragique et profondément injuste, cette mort a marqué à tout jamais l’histoire de la série. 

Même si le mensonge de Ned Stark n’a servi à rien et que son nom a été souillé, ce n’est que le début de la fin pour la famille Stark qui aura encore bien des épreuves à affronter. C’est bien cet épisode, intitulé Baelor en référence à la statue où se trouve Arya au moment de la mise à mort de son père, qui nous a appris à ne pas nous attacher aux personnages, car la mort les attendait au tournant.

De feu et de sang (S1E10)

Durée : 53 min

 

Game of Thrones : Photo Emilia ClarkeBaby boom

 

Il se passe quoi ? Le roi du nord est mort. Sansa n’a d’autre choix que de rester à Port-Réal et Arya est emmenée par Yoren, qui a bien l’intention de la ramener à Winterfell. Rien ne va plus chez les Lannister. Tywin part pour Harrenhal et nomme Tyrion main du roi. Pendant ce temps-là, Robb Stark est proclamé roi du Nord par ses bannerets. Daenerys retrouve Khal Drogo dans un état végétatif. Après la mort de son nouveau-né et celle de son mari, Daenerys rentre dans les flammes et en ressort immaculée, trois bébés dragons à ses côtés.

Pourquoi c’est génial ? Après neuf épisodes aussi excitants que tragiques, il est temps pour la saison 1 de Game of Thrones de finir en apothéose avec ce dixième épisode intitulé De feu et de sang, la devise officielle de la maison Targaryen. Tout est lié dans Game of Thrones : les épisodes 9 et 10 forment un véritable duo. En plus de partager le même réalisateur, Alan Taylor, ils finissent tous les deux sur un énorme cliffhanger. Après avoir illustré les différentes réactions suite au décès de papa Stark, du côté de sa famille, mais aussi de ses opposants, l’intrigue nous emmène de l’autre côté du Détroit.

 

Game of Thrones : photoL’épreuve du feu

 

On pensait presque, au même titre que tous les habitants de Westeros et d’Essos, que les dragons avaient bel et bien disparu. Mais Daenerys a eu raison de trimballer ses œufs depuis le début de la série. Comme si la mort de son nourrisson, qu’elle n’a même pas pu voir, ne suffisait pas déjà, la jeune Targaryen doit mettre fin aux jours de son mari après l’intervention ravageuse de la sorcière en qui elle avait confiance.

Après être devenue khaleesi, Daenerys devient enfin la Mère des dragons. Rentrée dans le feu avec ses oeufs, elle en ressort le lendemain accompagnée de trois petites créatures. En plus d’être un événement historique, la naissance de ces dragons, deux siècles après la mort des derniers de leur espèce, représente un enjeu de taille pour Daenerys, qui possède désormais l’arme ultime pour conquérir le trône de fer et s’imposer comme l’une des héroïnes les plus enragées vues sur un petit écran. Une rage et une détermination qui ne seront pas toujours utilisées à bon escient dans les dernières saisons, mais qui sont ici poussées à une première acmé.

La Néra (S2E9)

Durée : 55 min

 

Game of Thrones : photo, Peter DinklageL’acier, c’est seyant

 

Il se passe quoi ? La nuit tombe sur Port-Réal, alors que les troupes de Stannis Baratheon s’apprêtent à fondre sur la capitale pour en réclamer le trône. En parallèle, Tyrion tente envers et contre tout d’organiser la défense de la cité, tandis que le clan Stark voit lui échapper son prisonnier et outil de négociation phare, le régicide Jaime Lannister. Alors que chaque bataille à venir semble porter en elle une issue inévitable, le destin va se jouer de tous les présomptueux, avec une ironie qui n’échappera pas à la Main du Roi.

Pourquoi c’est génial ? Surprendre le spectateur, c’est bien, le surprendre intelligemment, c’est mieux. Ainsi, depuis les débuts de la série, quiconque commet une erreur la paie toujours au prix fort. C’est un spectacle cruel, mais terriblement immersif, à fortiori quand il touche des hommes dont les errances ne sont pas synonymes de manque de droiture. C’est le cas de Stannis Baratheon, dont on comprend bien pourquoi il compte réclamer la couronne de son frère décédé, reprise par une famille Lannister qui lui apparaît dangereuse et dégénérée. Mais parce qu’il sous-estime ses adversaires, il nous offrira la première bataille authentiquement impressionnante de la série.

 

Game of Thrones : photoLe vert est une couleur chaude

 

Impressionnante, mais pas non plus dotée d’un budget aussi pharaonique que celles qui suivront. Conséquence, on alterne entre plans de folie (ceux où apparaît le feu grégeois) et d’autres plus modestes, qui doivent compter sur le hors-champ ou le cadrage pour assurer le spectacle. Soit un mélange idéal pour qui veut comprendre comment trouver un équilibre entre pyrotechnie et mise en scène.

Mais ce chapitre de la série n’est pas seulement un gros morceau épique émaillé de guirlandes de boyaux, c’est aussi un des joyaux de la fresque en matière d’écriture. Qu’il s’agisse des dialogues de Tyrion, en particulier son discours embué de désespoir face à ce qu’il lui reste de soldats, mais aussi du projet d’infanticide contrarié au dernier moment de Cersei, chaque ligne de dialogue ou de tirade est pensée avec un soin évident, qui confère à l’épisode une densité dramatique que l’oeuvre ne retrouvera que rarement.

Enfin, il faut saluer l’efficacité avec laquelle le scénario réussit à disséminer au sein de ce chapitre quantité d’éléments qui paraissent alors quasi anodins, ou relever d’une mécanique romanesque attendue. En témoigne la romance naissante de Rob Stark, aussi stimulante qu’à priori innocente, quand elle pose avec une malice remarquable la tragédie à venir, qui conclura dans le sang la saison 3.

Les Pluies de Castamere (S3E9)

Durée : 51 min

 

Game Of Thrones saison 3 : Photo Richard Madden, Oona Chaplin, Michelle FairleyImage précédant un drame

 

Il se passe quoi ? Alors que Bran découvre un nouveau pouvoir et que Daenerys prépare l’invasion de la cité de Yunkaï, Robb rencontre Walder Frey. Un mariage entre Edmure Tully et Roslin Frey doit sceller l’alliance des deux maisons. Catelyn comprend pendant les festivités qu’ils sont tombés dans un piège des Lannister : c’est trop tard, tout le monde est massacré, dont le roi du nord. 

Pourquoi c’est génial ? Après Baelor et la mort de Ned Stark, les spectateurs pensaient avoir déjà essuyé le choc le plus violent de la série. Ils pensaient ne plus jamais être retournés de la sorte par la disparition d’un personnage, l’effet de surprise désormais passé. Les Pluies de Castamere leur donna tort. C’est dans cet épisode que le plus vicieux, mais aussi le plus prodigieux stratagème de Tywin Lannister se déploie et s’abat sur la famille Stark, dont la juste cause et la noble vengeance plaçaient jusque là les spectateurs de leur côté. C’est durant cet épisode que la trahison de Roose Bolton et Walder Frey renverse la balance de la guerre à Westeros.

Inspiré d’événements historiques tout aussi machiavéliques (l’épisode écossais du Dîner Noir, par exemple) Les Pluies de Castamere met en scène l’un des retournements de situation les plus sanglants et écœurants vus sur HBO. Les biens nommées Noces Pourpres ne se contentent pas de faire mourir parmi les héros les plus aimés de l’œuvre, mais offrent, grâce à une mise en scène anxiogène et une effroyable montée dans l’horreur, un orchestre de désespoir. Alors que l’hymne des Lannister joue en fond, Robb Stark est réduit à l’impuissance et assiste à la tragique fin de sa guerre.

Une tragédie dont il est à la fois victime et le responsable indirect. Le monde entier fut estomaqué face à un carnage sordide mêlant femmes enceintes, animaux innocents et veuves éplorées, le tout s’achevant par un cri dans la nuit spectaculaire, puis le silence.

Le Lion et la Rose (S4E2)

Durée : 52 min

 

Game of Thrones : Photo Jack Gleeson, Peter DinklageÀ bout de souffle

 

Il se passe quoi ? À Port-Réal, Tyrion met tout en oeuvre pour éloigner Shae, se sentant plus en danger que jamais. Lors du mariage de Joffrey et Margaery, la tension est à son comble. De nombreuses familles sont réunies, mais si tout est propice aux réjouissances pour les Lannister, la mésentente entre le roi et Tyrion gâte l’ambiance. Le ton monte, mais est vite interrompu par l’empoisonnement soudain de Joffrey. 

Pourquoi c’est génial ? Après une pluie de morts pour clore la saison 3, la saison 4 a très vite ouvert les hostilités à son tour en rétablissant un peu l’équilibre dans le jeu impitoyable des trônes. Le Lion et la Rose se concentre donc sur les réjouissances en cours à Port-Réal, là où sont réunis la plupart de nos personnages principaux. C’est le mariage du roi sadique Joffrey Baratheon avec l’intrigante Margaery Tyrell. À quelques épisodes d’écart des Pluies de Castamere, une nouvelle cérémonie nuptiale se trouve être l’objet d’une palpable tension. Le jeune roi Joffrey se montre odieux, désireux d’humilier son oncle Tyrion jusqu’à des extrémités que le spectateur redoute.

Immense soulagement tout autant que surprise alors que le principal antagoniste de la série commence à s’étrangler et que l’on réalise qu’il a été empoisonné. Pas de demi-mesure : tout va très vite et le coriace et tyrannique Joffrey trouve la mort dans les bras de sa mère. Ultime baroud d’honneur pour Jack Gleeson, interprétant la souffrance de son personnage dans ses derniers soupirs avec beaucoup de talent. On retiendra aussi la brillante performance de Lena Headey en Cersei Lannister, qui mêle à l’insondable chagrin de la reine sa rage de lionne, et désignera comme coupable son propre frère, Tyrion. 

Les Lois des dieux et des hommes (S4E6)

Durée : 51 min

 

Game of Thrones : photo, Peter DinklagePrêt à lâcher le monologue du siècle 

 

Il se passe quoi ? Stannis et Davos laissent Peyredragon derrière eux et s’en vont demander un prêt à la banque de fer, Daenerys éprouve quelques difficultés à gouverner Meereen, tandis que Tyrion, las des humiliations infligées par son père, lui fait face.

Pourquoi c’est génial ? Si l’épisode dans sa globalité est, en soi, l’un des plus qualitatifs de la série, c’est avant tout grâce sa seconde moitié que La Loi des Dieux et des Hommes brille réellement. Certes, les efforts de Yara à sauver son frère, et le refus de ce dernier à la croire présagent brillamment les démonstrations à venir des séquelles traumatiques dont souffre Theon, tandis que les conflits moraux que rencontre Daenerys à Meereen ne peuvent, en rétrospective, qu’annoncer les prémices d’une folie sous-jacente. 

Mais c’est bien sûr le procès de Tyrion pour le meurtre de Jeoffrey qui a marqué les esprits. Le talent de Peter Dinklage n’était plus à prouver depuis longtemps, mais le venin avec lequel le comédien profère un monologue remarquablement écrit par le scénariste Bryan Cogman suffit à glacer le sang. Avec une férocité quasi animale, Dinklage parvient à transmettre au spectateur tout le poids des blessures dont souffre le personnage. Il délivre au passage l’une des performances les plus mémorables non seulement de la série, mais bien de toute l’histoire de la télévision.

La Montagne et la Vipère (S4E8)

Durée : 52 min

 

Game of Thrones saison 4 : Photo Pedro PascalQuoi de mieux qu’un duel judiciaire pour une sortie le dimanche ?

 

Il se passe quoi ? Sansa et Littlefinger doivent rendre des comptes quant à la mort de Lisa Arryn. Ramsay cherche à impressionner son père et prouve sa valeur, tandis que Jorah est mis au pied du mur par sa reine. Oberyn affronte la Montagne, avec en jeu la vie de Tyrion, et alors qu’il semble l’emporter, il finit par périr des mains de son ennemi, condamnant l’ancienne main du roi.

Pourquoi c’est génial ? La Montagne et la Vipère maintient un très haut niveau pour finir magistralement par le meilleur duel de Game of Thrones et l’un de ses dénouements les plus légendaires. Que ce soit le tragique bannissement de Jorah Mormont par une Daenerys manquant déjà de clairvoyance ou la bizarrement touchante relation entre Ramsay et son père, un très bon équilibre entre les arcs rythme parfaitement l’épisode. L’évolution de Sansa en particulier, alors qu’elle décide de prendre parti pour Littlefinger, bien qu’elle ait été témoin de sa perfidie, est un retournement fascinant et inquiétant.

Le clou du spectacle est le duel judiciaire entre le prince de Dorne et la Montagne. On assiste à un combat à la David contre Goliath, où la force brute s’abat sur un adversaire plus agile et plus rusé. Oberyn, héros romantique et charismatique, a toutes les qualités pour être aimé par le public : il est fort, amoureux et juste. Malheureusement, son arrogance joue contre lui  ce qui ne pardonne dans pas cette série. Le fringant prince se distrait pour confronter les Lannister et accomplir sa vengeance, mais se fait aussitôt saisir par son adversaire. Il livre alors au spectateur des dernières secondes pathétiques et un cri déchirant. Une fin cruelle et terrible, mais à l’image du génie de Game of Thrones.

La Bataille des bâtards (S6E9)

Durée : 1h

 

Game of Thrones saison 6 : photoIt was at this moment Jackson knew… he f**ked up

 

Il se passe quoi ? Pendant que Daenerys saccage la flotte esclavagiste, espérant reprendre Meereen, Jon Snow se lance dans une bataille sans merci contre les troupes de Ramsay Bolton. Épaulé par Davos et les Sauvageons, Snow et ses troupes parviennent à vaincre Bolton et à reprendre Winterfell, mais au prix de nombreuses pertes. Au moins, Sansa a le bonheur de laisser Ramsay se faire dévorer par ses propres chiens.

Pourquoi c’est génial ? Réalisé par Miguel Sapochnick (futur showrunner de House of the Dragon), La Bataille des bâtards prouve l’importance du cinéaste dans la réussite des moments pivots de Game of Thrones lors de ces dernières saisons (y compris sur des épisodes plus polémiques). Sapochnick a toujours conscience du poids du récit, et sait mettre en valeur des points de non-retour.

Ainsi, en plus de refléter mieux que personne les travers de Daenerys en tant que souveraine violente (mais peut-on lui jeter la pierre quand on voit ces esclavagistes arrogants ?), il offre à la série l’une de ses meilleures scènes de bataille. Si l’affrontement entre l’armée de Jon Snow et de Ramsay Bolton a une grande valeur personnelle et sentimentale, cette vengeance du clan Stark est portée par un bouillonnement permanent, et par la colère de protagonistes qui se ressent dans la mise en scène. Sapochnick nous plonge au coeur du champ de bataille et de ses cavalcades, notamment dans un plan-séquence somptueux où Jon déambule au milieu du chaos. Grisant.

Les Vents de l’hiver (S6E10)

Durée : 1h08

 

Game of Thrones : photoStage d’oenologie en pleine prise de pouvoir

 

Il se passe quoi ? Alors que le procès de Cersei par le Grand Moineau est censé se dérouler dans le grand septuaire de Baelor, la reine mère reste dans le Donjon rouge. Normal, la Lannister a fomenté un plan pas piqué des hannetons, qui se conclut par l’annihilation pure et simple de la concurrence à grands coups de feu grégeois. La voilà désormais sur le trône de fer, alors que l’armée de Daenerys approche de Westeros.   

Pourquoi c’est génial ? Game of Thrones est toujours capable de belles surprises, mais Les Vents de l’hiver est particulièrement savoureux en la matière grâce à son crescendo. Si l’épisode commence de façon étonnamment calme, accompagné par le piano reconnaissable de Ramin Djawadi, ce n’est que pour mieux suivre la mise en place violente du plan de Cersei. La mise en scène façonne sur un montage alterné extrêmement efficace les divers rouages de ce coup d’État, jusqu’à son final qui n’hésite pas à se débarrasser d’une bonne partie du casting d’un revers de main.

Et en même temps, difficile de ne pas être un peu satisfait devant la victoire de Cersei, qui peut se venger d’une saison sous le signe de l’humiliation. Toute la cruauté et la soif de pouvoir du personnage ressort dans cet épisode magistral, tout en jouant de l’ambiguïté du ressenti des spectateurs.

La Longue Nuit (S8E3)

Durée : 1h22

 

photoThe dark night

 

Il se passe quoi ? Comme prévu depuis plusieurs saisons, les marcheurs blancs s’apprêtent à déferler sur Westeros. Tous ceux qui ont accepté de prendre la menace au sérieux se retrouvent sur l’ultime rempart, Winterfell. Ils livrent une bataille sombre, épique et désespérée et en profitent pour liquider quelques personnages secondaires encombrants. La victoire semble impossible, jusqu’à ce qu’Arya se faufile jusqu’au roi de la nuit et le zigouille, sauvant d’un simple geste le monde entier.

Pourquoi c’est génial ? Voilà un choix qui ne fera pas l’unanimité. Point d’orgue d’une saison qui s’est aliénée – parfois à juste titre – une bonne partie des spectateurs, The Long Night a essuyé pas mal de critiques, notamment à propos de la direction artistique et de la manière dont il clôt définitivement l’arc qui fait office de fil rouge pour la série. Mais si on accepte de passer outre sa place dans l’intrigue, difficile de ne pas y voir l’une des séquences télévisuelles les plus ambitieuses de récente mémoire.

 

photoMort mon

 

Cet épisode 3 est l’aboutissement technique du phénomène Game of Thrones. Forte d’une popularité inégalée, comptant (peut-être un peu trop) sur le rendu des écrans domestiques contemporains, la série se donnait des moyens ahurissants et les investissait dans un exercice franchement kamikaze, à savoir l’hybridation des interminables batailles épiques à la Peter Jackson et le cinéma d’épouvante pur et dur. À rebours des grands affrontements qui ont pourtant fait sa célébrité, Miguel Sapochnik filme ses antagonistes comme une incarnation de la mort, précédée d’un voile noir épaissi par Fabian Wagner, lequel officiait déjà sur les deux derniers épisodes de la saison 6.

D’où la formidable impression de désespoir qui émane des grands mouvements de caméra du metteur en scène et un parti pris esthétique qui a irrité, mais qui fonctionne par conséquent très bien. Comme nos héros, on doit plisser les yeux pour comprendre ce qui nous arrive dessus, effet que le petit écran n’avait jamais vraiment osé expérimenter. Et ce n’est que pour mieux nous préparer à ce climax captivant, parfois émouvant (« You’re a good man »), accompagné de l’un des plus beaux thèmes de Ramin Djawadi. Et ça, même ses nombreux détracteurs ne parviennent pas à le lui enlever.

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Hunter Arrow

Bon, on sent que l’épisode « La longue Nuit » est là pour faire réagir. Et je ne jette pas la pierre, ça marche. Personnellement je me rends compte que sans être l’ultime détracteur de la saison 8 (décevante mais quand on a survécu à la fin de Lost, on a développé suffisamment de résilience pour accepter ce niveau de déception) j’ai beaucoup de mal avec cet épisode.

Déjà, la stratégie aux fraises. C’était déjà un problème depuis 2 saisons mais là, c’est amplifié. Et GoT c’est pas le SDA où une charge fait le café. Dans GoT les enjeux stratégiques et diplomatiques sont centraux. C’est ce qui conduit à la réussite et l’échec des héros. Or là, ils mettent en place la stratégie la plus débile possible, si bien que l’enjeu tient moins dans la survie de l’Humanité que la survie du moins neuneu.

Ensuite… Je déteste le morceau the Night King. Pour moi il ne sied pas au moment, voir il fait carrément prétentieux du cul. Ça m’a carrément sorti de l’épisode. Un avant propos avant la connerie ultime de mise en scène concernant Arya volante.

Car en soi, que Arya tue le Night King, ça peut le faire thématiquement. Celle qui est devenue une tueuse suite aux décès de ses proches, met fin au cycle de mort. Ok… Pourquoi pas, je prends. Par contre on en parle du fait que ces neuneus ont placé Maisie William sur une tyrolienne ? C’est à dire qu’ils n’ont même pas pensé à crédibiliser l’exploit d’Arya dans le concret…

Dommage que cet épisode soit préféré à un « Le loup et le lion » épisode 5 de la saison 1, qui centralisait toute les qualités d’écriture de la série

Aktayr

@jean Neige

En effet, « Durlieu », épisode magistral où on découvre le point faible des Marcheurs Blancs et où le mot « désespoir » prend tout son sens lors du funèbre plan final.

Aeap

@Bouli2
Fais toi plaisir!
J’ai replongé dedans il y a quelques jours et c’est toujours aussi bon!

Bouli2

Ça me donne envie de me refaire la série

Jean Neige

Euhh et l’épisode 8 de la saison 5 « Durlieux » ?

Birdy sur le trone

J’ai gardé aussi un souvenir ému de la mort de Hodor « Close the door ». La magie du montage alterné passé/présent qui révèle pourquoi ce personnage attachant ne peut prononcer que ce mot devenu son surnom.

Concernant la longue nuit : bien sur, il a de la gueule, MAIS. 3 gros défauts amplifiés par l’attente de voir enfin le Roi de la Nuit accomplir après 8 saisons son macabre plan de zombification de Westeros.
1. Les héros survivent presque tous, seuls sont sacrifiés ceux dont on sentait bien que les carottes étaient cuites. Donc en gros, 3000 morts, 8 survivants : les héros, in extremis. Mouais.
2. Et justement, rétrospectivement, après avoir vu Daenerys et son armée d’eunuques lorsqu’elle s’empare du Trone : ils étaient où pendant la bataille ??? RTT pour 12000 soldats ?
3. La mort du Night King, tout de même un peu brève et facilité par l’écriture et la mise en scène. Je reste sur ma faim, même si Jon Snow auparavant à essayer de l’affronter.

Mais je fais la fine bouche car la partie attente au coin du feu est magnifique, Brienne reçoit les honneurs qui lui sont du, et le début du combat dans la nuit est dantesque.

Brosdabid

Hé bien il me faut plus de visibilité pour la longue nuit, hein !
Plus de morts importants, que des troisièmes couteaux
La mort du roi de la nuit par un assaillant qui vient de nulle part avant avant de sauter sur un trampoline pour atteindre son but avec une musique complètement pompée note par note sur le titre phare de la B. O de Requiem for a Dream c est chaud MAIS
un grand numéro de cirque par contre
Bien aimé l épisode 5 PLUS visible  » les cloches « je crois, suis une crapule !

Aucune idée de pseudo, un jour peut-être

regarde = recadre

Foutu correcteur …

Aucune idée de pseudo, un jour peut-être

1er paragraphe : meilleure = meilleur

2ème paragraphe : bascuke = bascule ; regarde = regarde

J’écris comme un pied, désolé.

Aucune idée de pseudo, un jour peut-être

D’accord avec ce classement ! J’aurais été déçu de ne pas voir l’épisode 6 de la saison 4, avec le meilleure monologue de la série à mon sens !

Par contre, vous ne parlez pas de la révélation de la série pour l’épisode 10 de la saison 6, avec le flash-back à Dorne qui bascuke sur le « couronnement » classieux de Jon (merci Lyanna Mormont qui regarde 3 seigneurs bien plus âgés) 🙂

À ce propos, Ned Stark n’était pas Roi du Nord mais seulement Gouverneur : à modifier pour l’épisode 10 de la saison 1 😉