Notre sélection de cinq films ou séries à (re)voir absolument en attendant (ou à la place de) la partie 2 de la saison 4 de YOU sur Netflix.
Notre critique de la première partie de la saison 4 de You
Avant qu’il n’enfile sa veste en tweed et sa casquette de Sherlock Holmes pour élucider les meurtres de ses amis riches, Joe Goldberg était surtout un manipulateur avec une légère tendance à espionner, séquestrer et tuer les femmes pour qui il en pinçait un peu trop fort. Une terrible habitude qui risque de le reprendre, ou Joe va-t-il se faire supplanter par le nouveau grand méchant de la série ?
En attendant de le découvrir, les histoires de voyeurs et de psychopathes fanatiques en tout genre ne manquent pas, et la rédaction en a sélectionné pour vous. Voici cinq films et séries de la même veine que YOU pour faire durer le frisson jusqu’à la sortie des prochaines aventures du meurtrier aux bonnes manières.
Dexter
Sortie : 2006-2022 – Durée : 106 épisodes d’environ 50 minutes
Série américaine comptant pas moins de neuf saisons à son actif, dont huit diffusées entre 2006 et 2013 et une neuvième sortie en 2022, Dexter raconte l’histoire d’un psychopathe assumé qui canalise ses pulsions meurtrières en assassinant uniquement des personnes malfaisantes. Michael C. Hall fait des merveilles dans le rôle de ce médecin légiste particulièrement bien placé pour comprendre les motivations d’un crime et cacher les preuves des siens. A ses côtés, Jennifer Carpenter incarne sa sœur Debra, une jeune policière qui adore son frère et ne soupçonne pas sa part sombre.
La série part sur un concept de personnage fort : comme tout bon psychopathe qui se respecte, Dexter ne ressent aucune empathie et très peu de sentiments de manière générale. Évidemment, ce postulat de départ est difficilement tenable à travers le personnage principal d’une série, et Dexter se retrouve bien rapidement pétri d’émotions dans tous les sens. Mais il en devient un protagoniste passionnant flanqué de personnages secondaires fouillés, et à l’aide de son générique iconique, la série vous attrape dès ses premiers épisodes pour ne plus vous lâcher. Si la fin de la saison 8 et la reprise de la saison 9 ont beaucoup divisé les fans, l’ensemble des mésaventures de Dexter reste un incontournable dans l’éventail audiovisuel des gentlemen meurtriers.
Malveillance
Sortie : 2011 en VOD – Durée : 1h42
S’il fallait oragniser un match amical entre les pires voyeurs et manipulateurs de fiction, César incarné par Luis Tosar dans Malveillance serait certainement sur une des trois marches du podium. Ce film espagnol réalisé par Jaume Balagueró s’articule autour d’un gardien d’immeuble malheureux qui dissimule en lui les plus terribles intentions. Sous ses airs de gentil loser, il s’immisce chez les locataires de son immeuble dans le seul but de les tourmenter et de les contrarier pour son propre plaisir, ne laissant personne indemne après son passage.
Quand il s’en prend à une femme enjouée qui ne se laisse pas facilement abattre, il se donne pour mission « d’effacer son sourire » et plus concrètement de la détruire, physiquement et psychologiquement, mettant au point des plans plus tordus les uns que les autres pour semer le chaos dans sa vie et faire de son quotidien un enfer. César est donc un esprit perfide et nocif, l’incarnation d’un cauchemar qui hante le lit de ses victimes et la personnification même de la malveillance.
Pet
Sortie : 2016 – Durée : 1h38
En manque de psychopathes kidnappeurs et de titres en trois lettres ? Jetez-vous sur Pet, scénarisé par Jeremy Slater, auteur de Lazarus Effect (Ah), des 4 Fantastiques (aïe), de l’adaptation de Death Note (aïe aïe) et des suites à venir de Godzilla vs. Kong et Mortal Kombat (aïe aïe aïe). Ne fuyez pas : le film de Carles Torrens est plutôt bien écrit, surtout quand on le replace dans son contexte de sortie. En queue de comète de la vague torture-porn, il raconte l’enlèvement d’une serveuse par un incel, lequel la met carrément dans une cage « pour son propre bien ».
Sauf que les sévices qu’on s’attend à subir à ses côtés sont remplacés par une suite de twists amusants, prenant à bras le corps le cercle (très) vicieux de la misogynie. Rien de bien mémorable, mais quelques audaces et surtout pas mal de pièges évités avec adresse. Le long-métrage est vite tombé dans l’oubli, mais il vaut largement le coup d’oeil, ne serait-ce que pour la prestation du duo Ksenia Solo et Dominic Monaghan. Vous ne regarderez plus Orphan Black, Lost ou Le Seigneur des Anneaux de la même façon.
Misery
Sortie : 1990 – Durée : 1h47
Qui n’a jamais été fan de quelqu’un ? Que votre idole soit Rihanna ou Patrick Sébastien (on ne veut pas le savoir), chacun sait ce que ça fait de rêver d’être ami ou plus si affinités avec son artiste préféré. Dans Misery, réalisé par Rob Reiner en 1990 et adapté du roman d’un certain Stephen King, une femme (un peu trop) attentionnée et (un peu trop) passionnée voit son vœu exaucé quand son écrivain favori est victime d’un accident de voiture près de chez elle et qu’elle décide de le soigner en l’attachant sur son lit.
Avec le rôle d’Annie Wilkes, Kathy Bates a marqué les esprits en prouvant encore une fois qu’en plus d’être une grande actrice, elle est capable d’être absolument terrifiante, aux antipodes de ses rôles dans Beignets de Tomates Vertes ou Titanic. Son jonglage entre visage jovial et faciès sans pitié est entré dans les annales des performances d’acteurs les plus marquantes. Face à elle, James Caan incarne le pauvre Paul Sheldon, qui subit une torture pénible à regarder. La simple évocation d’une scène en particulier impliquant un marteau fait grincer des dents tout spectateur ne s’étant pas caché les yeux à l’instant fatidique. On parie que Joe Goldberg, lui, les a gardés bien ouverts.
Body Double
Sortie : 1984 – Durée : 1h54
« J’ai toujours préféré aux voisins les voisines »
A la grande époque de Brian de Palma pendant laquelle le réalisateur enchaîne des films comme Carrie au bal du diable, Blow Out ou Scarface, il ajoute à la liste de ses œuvres si particulières l’étonnant Body Double. Le film raconte l’histoire de Jake Scully (passé à un “c” près d’avoir la peau bleue), un acteur de série Z littéralement paralysé par ses angoisses et qui va prendre du repos dans la maison que lui prête un ami. Mais cette maison a une particularité : ses murs sont une gigantesque baie vitrée, à travers laquelle Jake va espionner tous les soirs une voisine qui se déshabille devant sa fenêtre. Jusqu’au jour où celle-ci est assassinée sous ses yeux…
Pendant coloré et érotique de Fenêtre sur Cour, Body Double porte la marque du De Palma des années 80 : les séquences oniriques kitsch, la sensualité vulgaire, morbide et envoûtante, et bien évidemment, le génie de la mise en scène. Grande métaphore sur l’impuissance et les complexes sexuels masculins, le film met en place tout un vocabulaire cinématographique de mise en abyme sur le regard, le voyeurisme et le désir. Une pierre angulaire des films de voyeur (et du cinéma tout court).