Netflix est définitivement le grand vainqueur de la pandémie : son service streaming n’a jamais été aussi convoité des consommateurs.
Enfermé chez soi, en jogging-pyjama depuis mi-mars, rongé par l’ennui et la fatigue léthargique, l’homme moderne n’avait plus qu’une chose à faire : s’abonner à Netflix. Déjà riche de plusieurs millions d’abonnés dans le monde, la plateforme a convaincu les indécis grâce/ à cause du confinement. L’engagement « défendre le grand contre le petit écran et bouder la SVoD » n’étant plus (momentanément) actuel – puisque les cinémas sont fermés – les puristes ont pu franchir le pas Netflix. Avec son offre à trois tarifs (7,99€, 11,99€, 15,99€) et son premier mois gratuit, la plateforme est un divertissement à moindre frais pendant une quarantaine qui joue les prolongations.
Il y a une semaine, on apprenait que Netflix explosait en bourse, avec des actions en hausse et un capital au record historique. Du genre avare sur ses données internes (la société communique très rarement ses audiences), elle fête publiquement sa réussite et son triomphe pécuniaire. En fait, la plateforme joue « la positive attitude » : chiffres dévoilés quand c’est extra, mais pourquoi embêter le monde avec des résultats moyens ?
En ce moment, c’est champagne tous les jours pour le patron, Reed Hastings. Les résultats trimestriels sont tombés et ils sont ahurissants. Le PDG a officiellement transmis le nombre d’abonnés, qui s’élève désormais à 183 millions dans le monde ! Soit une hausse de 15,8 millions depuis le début de l’année – et nul ne doute que le confinement a été le facteur exponentiel. 13,5 millions des arrivants viennent d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique. La société s’attendait évidemment à un tel phénomène, mais tablait plutôt sur 7 millions de souscriptions supplémentaires. Pour le deuxième trimestre, 7,5 millions de nouveaux abonnés sont maintenant attendus par le N rouge. Le patron de Netflix n’est cependant pas dupe de la possible rechute post-confinement et il espère que la situation s’améliorera :
« Les visionnages sont temporairement plus élevés et on enregistre une recrudescence d’adhésion. Nous nous attendons à ce que les visionnages diminuent et qu’il y ait un ralentissement dans les souscriptions à la fin du confinement, ce qui, nous l’espérons, se produira bientôt. »
Un confinement sanglant dans La Plateforme
Les voeux de bon rétablissement ne sont pas qu’une tournure de politesse. Si Netflix assure un max et que ses fonds sont encore loin d’être en déroute, les mesures restrictives liées au Covid-19 pourraient l’impacter sur le long terme. Plusieurs de ses productions phares sont en pause (Stranger Things, The Witcher) suite à l’arrêt généralisé des tournages. Impossible d’anticiper le retour à la normale et de mettre en place calendriers et plannings. Le chambardement de l’industrie cinématographique n’épargnera pas Netflix, c’est certain.
Toutefois, restons dans la ligne politique de Netflix et ajoutons une note joyeuse : la plateforme a signé un partenariat avec MK2 et diffusera une cinquantaine de classiques internationaux tout au long de l’année, en France. Ce vendredi 24 avril, douze chef-d’oeuvres de François Truffaut seront accessibles. De quoi convaincre les cinéphiles, non ? Pour les autres, ils peuvent se réjouir devant Au Royaume des fauves (Tiger King en version originale), le succès du moment.
« Maman, est-ce qu’on aura Netflix quand on sera grandes ? »
La plateforme semble avoir de beaux jours devant elle et règne sans adversaire réel. Disney+ a elle aussi enregistré des chiffres records pendant le confinement, déjà 50 millions d’abonnés (voir le détail), mais son offre est davantage complémentaire de Netflix que concurrentielle (ses programmes sont orientés famille et jeunesse). D’autres services ont essayé de tirer leur épingle du jeu, mais ça ne s’est pas aussi bien passé que prévu : Quibi, qui possède pourtant un vrai concept et des oeuvres intriguantes, n’a pas passionné les foules.
Attention toutefois, la vraie concurrence arrive peut-être avec HBO Max… mais elle ne sera qu’aux Etats-Unis pour le moment.
Plus que mérité. Ils sont les précurseurs et investissement à tout va dans de nouveaux contenus et productions originales.
Même si il y a des daubes, ils sont auteurs de belles pépites ( Mindhunter, Housse of cards..)
Pour l’instant Disney+ est bien loin d’etre le « Netflix Killer » annoncé. Le contenu est famélique. J’ai finalement très peu été sur la plateforme en 15 jours d’utilisation, tant le contenu est faible
Pour leurs productions 2020, pas de craintes, elles sont déjà dans la boite et en cours de finalisation, on les verra débarquer dans l’année, c’est la continuité sur 2021 qui va en prendre un coup. Les achats d’autres productions sont toujours possibles pour élargir le cataloque.
Hastings a aussi dit qu’il prévoyaient des désabonnements après les confinements, il n’est pas dupe de la situation.
« Le confinement mondial est venu le souligner avec force : l’actuelle ligne de front entre les acteurs de l’industrie hollywoodienne se joue en streaming. Netflix a-t-il déjà perdu face à Disney ? »
On dirait bien que non.
Je rejoins les complotistes qui estiment que le coronavirus est issu d’un laboratoire dont Netflix est actionnaire.
Tout ceci s’explique !!