La série western de Netflix, À l’aube de l’Amérique, est un peu une suite de The Revenant avec Leonardo DiCaprio (oui oui).
Avec 10,4 millions de visionnages cumulés pour sa semaine de lancement, la série western A l’aube de l’Amérique a plutôt réussi son entrée en matière sur Netflix. Son score est évidemment loin des mastodontes Squid Game ou Mercredi, mais demeure dans les mêmes eaux que le thriller d’espionnage Black Doves (10,8 millions), de la comédie romantique Nobody Wants This (10,3 millions) et du blockbuster de science-fiction Le problème à 3 corps (11 millions).
Autant dire que pour un western, genre beaucoup moins populaire, c’est une belle affaire. À tel point que Netflix envisagerait même de faire une saison 2 de À l’aube de l’Amérique, malgré sa fin mortelle expliquée par le réalisateur. D’ici à une possible officialisation, vous avez peut-être raté une énorme information : la série est liée à l’éminent The Revenant d’Alejandro González Iñárritu, qui avait valu à Leonardo DiCaprio l’oscar du meilleur acteur en 2016. Comment ? On vous explique tout.

Le revenant américain
Pour rappel, À l’aube de l’Amérique suit une mère et son fils alors qu’ils traversent le Far West en pleine guerre de l’Utah en 1857. L’histoire se déroule plus précisément à Fort Bridger, ville fondée en 1842 par l’homme des montagnes Jim Bridger. Et c’est justement ce personnage historique qui relie la série de Peter Berg au film d’Iñárritu.
En effet, Jim Bridger faisait parti des trappeurs présent durant l’expédition de l’Upper Missourri en 1823. C’est durant ce périple que Hugh Glass (le personnage de DiCaprio dans The Revenant) avait été laissé pour mort par ses compagnons de route après une attaque de grizzly. Dans le film, Jim Bridger, âgé d’à peine 20 ans, était interprété par Will Poulter. Le capitaine d’expédition le faisait intégrer l’équipe chargée d’assurer la protection de Glass jusqu’à ce que des renforts viennent le secourir.

D’abord présenté comme complice de l’abandon de Glass, il était pardonné par le survivant à la fin du film. En effet, Hugh Glass comprenait que les autres trappeurs avaient menti à Bridger sur sa condition et que le jeune homme s’était largement opposé aux méthodes de Jonathan Fitzgerald (Tom Hardy).
Avec À l’aube de l’Amérique, Netflix raconte donc, d’une certaine manière, la suite des aventures de Jim Bridger. Cette fois âgé d’une cinquantaine d’années, il est joué par Shea Whigham. Ce n’est pas totalement surprenant puisque la série a été écrite par Mark L. Smith, soit le scénariste de… The Revenant. Il avait en effet écrit un pilote de série sur la vie de Jim Bridger en 2016, quelques mois après son expérience sur The Revenant.

Avec quelques modifications en conséquence, les idées de ce pilote se retrouvent en partie dans À l’aube de l’amérique, plus de huit ans après. Dans une interview avec Netflix pour la promotion de la série, il a notamment expliqué ceci sur le personnage de Jim Bridger :
« J’ai beaucoup appris sur son personnage. Je savais que je voulais l’explorer davantage, et la série m’en a donné l’occasion. »
Ainsi, À l’aube de l’Amérique repose énormément sur Jim Bridger et surtout Fort Bridger, dont la place est centrale dans l’intrigue jusqu’au dernier épisode. Pour le reste, on sent les liens des deux œuvres bien au-delà du trappeur. La série aborde en effet sur des thématiques assez similaires notamment à travers la survie des différents personnages, mais plonge aussi les spectateurs dans une ambiance très sombre, dépeignant sans détour la violence de l’époque. Pour se faire une idée, il est toujours possible de découvrir À l’aube de l’Amérique sur Netflix.
Pour ceux qui aiment le genre et la littérature, je leur conseille fortement la lecture de Méridien de sang de Cormac McCarthy (auteur également de La Route et de No Country for Old Men).
Dans le genre âpre, rugueux, violent et totalement misanthrope… ça se pose là.
D’ailleurs je sais pas si une adaptation verra lejour : je serais impatient de découvrir ça