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Creature Commandos : avant Superman, que vaut la première série du DCU de James Gunn ?

Par Owen Carrel
7 décembre 2024
Creature Commandos avant Superman, que vaut la première série du DCU de James Gunn © Canva DC

Une nouvelle ère s’ouvre chez DC avec la série d’animation Creature Commandos, où James Gunn s’amuse avec une équipe de bras cassés.

Si le MCU s’est indéniablement imposé comme la référence des adaptations super-héroïques au cinéma au cours des 15 dernières années, son meilleur ennemi DC n’a pas connu la même réussite. Depuis le fiasco Justice League en 2017, Warner Bros. tâtonne avec ses héros, et avec l’horrible Aquaman 2 en décembre 2023, le DCEU a officiellement fermé boutique.

Pour faire renaître la franchise de ses cendres, le studio a engagé Peter Safran et surtout James Gunn, l’homme derrière Les Gardiens de la Galaxie chez Marvel en architectes d’un nouveau DCU. Un nouveau DC « totalement différent » selon lui, et dont le coup d’envoi officiel vient d’être donné avec la sortie des deux premiers épisodes de la série d’animation Creature Commandos, en attendant le Superman de juillet 2025.

Les premières graines du DCU

Le film consacré à l’homme d’acier sera bien évidemment scruté de près, tout comme l’avait été Man of Steel en 2013. Cependant, James Gunn a fait le choix pour le moins curieux d’ouvrir son DCU avec Creature Commandos, série d’animation inspirée des comics éponymes. À première vue, peu de choses permettent en effet d’identifier clairement le projet comme la première pierre d’un nouvel univers.

Pour autant, avec ses deux premiers épisodes, la série est déjà quelque peu révélatrice de la nouvelle approche choisie par Gunn à l’heure de relancer DC. Le DCEU de Zack Snyder et compagnie avait été incapable de rattraper efficacement son retard sur Marvel, brûlant les étapes en introduisant n’importe comment sa Justice League. Une erreur que le réalisateur des Gardiens de la Galaxie ne veut pas reproduire.

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« So what, we’re some kind of… Creature Commandos ? »

Plutôt que de rattraper Marvel, il s’agit de s’en différencier. Ici, cet univers de super-héros et de super-vilains n’a pas besoin d’origin story. Creature Commandos s’embarrasse peu d’expliquer les particularités de son monde, qui a appris à vivre au contact des fameux « meta-humains ». Plusieurs balises classiques de l’univers DC sont d’ailleurs déjà mises en place, comme l’existence de Themyscira, l’île des Amazones dont est issue Wonder Woman.

Le DCU a finalement comme un air de soft-reboot, la série faisant directement référence aux évènements de The Suicide Squad et Peacemaker (deux projets de James Gunn, étrangement). Au vu des ruines laissées par feu le DCEU, on ne s’en plaindra pas. Cette introduction est somme toute rassurante sur la note d’intention du réalisateur multi-casquettes, qui respecte plutôt bien le titre du premier chapitre de son univers naissant : Gods and Monsters (Dieux et Monstres en VF).

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Amazone de Wish

Suicide Squad 3.0

Dans Creature Commandos, il y a des Dieux, mais il y a surtout des monstres. La série suit une équipe assemblée par l’implacable Amanda Waller (toujours campée par Viola Davis), composée uniquement de non-humains suite aux évènements de la première saison de Peacemaker. Pour résumer, une sorte de Suicide Squad sous stéroïdes, dont les designs sont parfaitement adapté à l’animation.

Une morte-vivante, un robot tueur de nazis au cœur tendre, un scientifique radioactif, une femme-poisson, une belette et même un général humain pour les encadrer, pas de doute, les habitués du style Gunn ne seront pas dépaysés. Ici scénariste en chef, le cinéaste est dans son élément et déroule son plan sans accroc, non sans un certain panache. Creature Commandos est un projet bien ficelé, condensant ses obsessions et son humour trash (donnant lieu à quelques séquences croustillantes).

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She’s a maniac

Cette nouvelle équipe de bras cassés est immédiatement attachante, sans que l’on sache trop pourquoi. Grâce en partie à un casting vocal aux petits oignons (Indira Varma, Alan Tudyk, Sean Gunn, David Harbour ou encore Frank Grillo), les personnages sont rapidement très identifiés et impactants. En quelques dialogues et saillies bien senties, la série offre une profondeur insoupçonnée à ses « monstres », et présente déjà une multitude d’arcs narratifs prometteurs (on a particulièrement hâte de voir plus de GI Robot).

On sera toujours épaté par la capacité de James Gunn à équilibrer parfaitement les éléments les plus tragiques de ses histoires à son esprit complètement barré. Dans Creature Commandos, il parvient une nouvelle fois à sortir du lot une équipe issue de comics peu connus du grand public, en faisant une entrée en matière terriblement efficace au DCU, à défaut d’être particulièrement originale.

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GI Robot, déjà notre chouchou

Le goût du (non-) risque

Il est indéniable que le visionnage de Creature Commandos est très plaisant. En fait, il n’y aurait pas grand chose à redire sur ces deux premiers épisodes si Les Gardiens de la Galaxie, The Suicide Squad et Peacemaker n’étaient pas passés avant eux. La série est un projet de James Gunn dans absolument tous ses aspects, référençant même les précédents travaux du réalisateur chez DC, et reprenant certains de ses acteurs fétiches.

Les recettes qui marchent, c’est bien. Et nous n’avons que très peu de doutes sur le fait que la recette marchera encore avec Creature Commandos. Cette introduction est drôle, rythmée et parvient à rapidement rendre attachants ses personnages. Cela dit, il est difficile de ne pas y voir une redite de tous les gimmicks de son créateur dans le monde super-héroïques (et même au-delà).

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Il y a même un autre Rick Flag, c’est dire le niveau d’originalité

La série donne quelques clés de compréhension à la méthode Gunn pour le DCU, qui ressemblera probablement énormément aux comics dont il s’inspire. En tant que pastille inoffensive, elle fait largement son travail, et sonne comme une transition presque douce-amère entre l’ancien et le nouveau monde du réalisateur, bientôt beaucoup plus exposé que ce à quoi il a eu l’habitude jusque-là.

On pourra lui accorder sans mal cet amuse-bouche très amusant. Mais on en attend évidemment beaucoup plus l’été prochain dans Superman, où la tâche sera bien plus ardue. Avec Creature Commandos, James Gunn nous montre ce qu’il sait faire avec une précision d’orfèvre, comme une dernière preuve qu’il est prêt à sortir de sa zone de confort. Du moins, on l’espère.

Les deux premiers épisodes de Creature Commandos sont disponibles depuis le 5 décembre 2024 sur Max.

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Big G

Peut-être que j’en attendais un peu trop, mais ces deux premiers épisodes ne m’ont pas énormément enthousiasmé, c’est un sous The Suicide Squad en moins rigolo.
Gros point positif : l’histoire très tragique de Bride (la fiancée de Frankenstein), qui donne un peu de profondeur au récit et beaucoup de sens au personnage.
On retient évidemment la courte scène de vision apocalyptique avec (attention spoiler) Superman crucifié et Peacemaker mort sur le champ de bataille, c’est très intrigant.

A voir ce que ça donne sur les prochains épisodes