Le petit miracle gore À l'intérieur a-t-il vraiment changé le cinéma d'horreur français ?

Mathieu Jaborska | 4 mai 2024
Mathieu Jaborska | 4 mai 2024

En 2007, Julien Maury et Alexandre Bustillo éclaboussaient les salles françaises avec l'archi gore À l'intérieur, devenu culte outre-Atlantique.

Simultanément à la sortie en salles de leur dernier long-métrage, Le Mangeur d'ÂmeÀ l'intérieur de Alexandre Bustillo et Julien Maury paraît en Blu-ray chez ESC. L'édition française suit une projection évènementielle au PIFFF en 35mm, ainsi qu'une édition anglaise cossue signée du prestigieux Second Sight. Pas de doute : aussi bien en France que chez nos voisins anglophones, le film a marqué les esprits.

Il faut dire que plus de 15 ans après, il reste l'un des projets les plus radicaux jamais produits en France, ainsi qu'un des représentants les plus célèbres de ce que les médias américains qualifiaient de New French Extremism. Petite plongée au coeur de la parenthèse enchantée du cinéma crado tricolore, où deux jeunes cinéphiles pouvaient littéralement retapisser les murs d'un pavillon de banlieue avec l'aval de la production.

 

À l'intérieur : photo, Béatrice Dalle, Alysson ParadisLe miracle de la vie 

 

Mad Movie

Comme ils l'ont raconté lors de la projection et dans le PIFFFcast, Alexandre Bustillo et Julien Maury se sont rencontrés sous des auspices cinéphiles. Au milieu des années 2000, l'un écrit dans le célèbre magazine spécialisé Mad Movies depuis qu'il est étudiant. L'autre, autrefois metteur en scène des making-of d'Un gars, une fille et réalisateur de courts-métrages – notamment le rigolo Pizza à l'oeil – le lit depuis longtemps.

Bustillo, projectionniste de métier, écrit en sus de son activité de critique des scénarios, et parvient à se trouver un agent. Tandis qu'il présente P2, un thriller se déroulant dans un parking, il développe À l'intérieur, qu'il aimerait proposer aux côtés d'un réalisateur plus expérimenté. Un ami en commun lui présente Maury. Très vite, ils s'entendent et se mettent en tête de tourner le film "à la Peter Jackson" c'est-à-dire sur les week-ends et sur leurs deniers.

 

 

Mais leur fameux agent, qui adore le scénario, choisit de le faire lire à un distributeur, La fabrique de Films. Celui-ci, fort de la sortie de The Descent, cherche à se lancer dans la production de cinéma de genre. Sur la foi de démos tournés par le duo, il se lance dans l'aventure, probablement bien conscient qu'il s'inscrit dans un mouvement... Budget envisagé, selon Julien Maury, interrogé en 2009 par Sci-Fi Now : 1,7 million d'euros, soit très peu pour un film comportant autant d'effets spéciaux.

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commentaires
Mathilde T
08/05/2024 à 23:03

Dans les années 2000 il me semble qu'on trouvait beaucoup de films français très gores.
Je les découvrit plus tard mais je trouve ça cool qu'il y ait eu au moins un temps une période propice à l'horreur en France .

Mx
06/05/2024 à 15:15

Ce n’est pas tellement le film qui est un miracle, c’est le fait d’avoir pu le faire en l’état, dans un pays comme la France, et d’avoir pousser les curseurs au max, le scénar importe peu, la rage et la mélancolie l’emporte sur le reste.

Quand à thé deep horse, c’est probablement le meilleur film du duo, tour de force technique nanti d’un vrai high-concept..

Dario 2 Palma
06/05/2024 à 14:29

Parler de "petit miracle" pour un film juste honnête au mieux, ça résume bien le niveau passable de la production fantastique/épouvante à la française! C'est leur meilleur film en effet (ou le moins raté, c'est selon!) J'avais trouvé le film correct au cinéma à sa sortie même si la révision en dvd m'a fait ressortir ses défauts, ça reste quand même un film d'horreur au scénario assez basique, limité, sans grande ambition. Leurs oeuvres suivantes n'ont fait que confirmer les carences de leur cinéma, le pire pour moi étant ce THE DEEP HOUSE mou et sans imagination qui gâche un "pitch" pourtant plutôt intrigant.

Sascha
05/05/2024 à 00:43

Meilleur film d horreur francais et l'un des meilleurs dans sa catégorie tout pays confondu.
Ce film m'a tellement marqué que je ne l'ai jamais revu.
La dernière image est gravée à jamais dans mémoire.
Film extrême, sans compromis, jusqu'au boutiste et pour un public très très averti.
Une anomalie dans le cinéma français qu'aucun autre film n'a su égaler encore aujourd'hui

Nico1
04/05/2024 à 21:57

Ce qui se fait de pire dans le film de genre français. Mal écrit, mauvais acteurs et actrices, incohérences et j'en passe. Et puis cette obssession française pour les banlieues : qu'est ce que cet arrière plan” social" vient foutre dans l'histoire?

Jayjay
04/05/2024 à 10:58

Excellente surprise à l'époque, faudrait que je le revoie (seul) , une belle édition est sortie récemment je crois.

Didier D
04/05/2024 à 10:27

Vu à l'époque de sa sortie, j'ai bien aimé ce film, il y a des scenes assez dures ou j'ai fermé les yeux ... Salle presque vide et certains ont quitté la projection. Un film éfficace et une Béatrice Dalle au top (j'avoue avoir été voir le film pour elle, une actrice charismatique que j'adore et qui ne choisit jamais la facilité).

Flash
04/05/2024 à 08:23

J’ai jamais vu ce film. Ça vaut le coup d’œil ?