Oubliez Immaculée : la nonne du moment, c'est Indika (et son copain de voyage, le Diable)

Léo Martin | 6 mai 2024 - MAJ : 09/05/2024 14:57
Léo Martin | 6 mai 2024 - MAJ : 09/05/2024 14:57

Jeu aussi inclassable que diabolique, Indika vient de sortir et nous propose de voyager dans la peau d'une nonne hantée par le diable. 

Une jeune femme psychologiquement tourmentée traverse un long et fantasmagorique périple alors qu'elle est en quête d'elle-même. Non, il ne s'agit pas de Senua's Saga: Hellblade 2 dont on vous parle. Bien que le jeu viking sorte aussi bientôt, c'est un autre titre, non moins intrigant, qui a toute notre attention aujourd'hui : Indika. Un jeu indépendant russe (produit par un studio en exil) dont l'étrangeté unique fascine.

Indika situe son histoire dans une Russie alternative du XIXe siècle. La jeune nonne qui donne son nom au jeu est alors mal vue par sa communauté religieuse. Pourquoi ? Eh bien, elle aurait tendance à bavarder avec le diable à ses heures perdues, ce qui ne plaît guère. Le cinéma et ses films d'horreur chrétiens (le dernier en date étant Immaculée) nous ont habitués à ce que les religieuses entretiennent parfois des rapports étroits avec le Malin. Mais Indika renouvelle ce genre d'histoire en proposant ici une satire inquiétante et hors-norme. 

 

 

j'ai rencontré le diable

La frontière entre horreur et humour noir dans Indika semble floue. Malgré son point de départ ésotérique, le jeu tend à traiter de nombreux sujets sérieux (foi, rapport à la mort, maladie mentale) avec un ton résolument ambigu. Usant d'un certain sens du malaise et d'une mise en scène déstabilisante, Indika se veut également une expérience esthétique marquante. 

Bien qu'on voyage dans une Russie réaliste (et qu'on a rarement vue dépeinte de cette façon dans un jeu), la moindre avancée peut nous faire basculer dans le grotesque ou dans l'effroi. Ici, le diable est littéralement dans les détails et il compte avec nos sens pour nous faire douter de ce qui nous entoure, renforçant l'atmosphère délirante et paranoïaque. Indika est clairement une tragi-comédie imprégnée de culture slave (revendiquant le ton mordant des œuvres de Dostoïevski et de Boulgakov), mais ne délaisse pas la modernité de son médium. Il fait la promesse de bâtir sa narration sur son game design, tout en se jouant de ses codes pour déstabiliser. 

 

Indika : photoSister Act 3 

 

Même si Indika se rapproche surtout d'un simulateur de marche à la Hellblade ou Plague Tale (qui sont d'excellents jeux), il a aussi pour ambition de surprendre tout au long en bouleversant totalement sa forme à certains moments (et pour le bien de l'expérience, on ne révélera rien de plus précis ici). En tout cas, certaines mécaniques de son gameplay servent à satiriser son univers religieux ou à produire de l'angoisse de façon singulière. Bref, le jeu est truculent.

La quête endiablée de cette jeune religieuse nommée Indika vaut ainsi largement le détour, ne serait-ce que pour encourager la production et distribution d'œuvres originales dans l'industrie vidéoludique. Que ce soit pour son ambiance, ses étonnantes mécaniques ou son étrange récit, il y a bien des raisons de se laisser tenter... par le diable. 

 

Indika : photo"Mes nonnes dans mon profil"

 

Indika est sans doute l'un des jeux les plus atypiques de cette année 2024 et il est déjà disponible depuis le 2 mai 2024. 

Cette news est écrite dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ? On explique tout par ici !

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commentaires
ludo3101
07/05/2024 à 08:12

A plague tale n'est pas un simulateur de marche, ni de près ni de loin

@tlantis
06/05/2024 à 18:20

la on semble quand meme loins de Plague Tale , le genre de jeu qui aurait mériter un peux plus d'argent a mon avis.
le game play semble trop rigide ... sa me fais penser a du madison