Marvel : Blade version Fincher était du "jamais vu" selon le scénariste du film de vampires

David Fincher devait participer au Blade avec Wesley Snipes avant d'abandonner le film et c'était une sacrée expérience selon le scénariste David S. Goyer.

Tout au long de sa carrière, David Fincher a été associé à des adaptations de comics, mais étrangement, il n'en a jamais réalisé... Tout juste peut-on presque affirmer qu'il a enfin réussi à concrétiser ses envies avec The Killer, adaptation d'une BD éponyme prévue pour Netflix. A la fin des années 90, il avait notamment failli donner vie à un Spiderman cauchemardesque, mais finalement, son projet n'a jamais vu le jour (notamment à cause de sa trop grande noirceur). Malgré ses bras de fer incessants avec les majors qui le pousseront à quitter de (très) nombreux projets, tous gardent son empreinte novatrice.

C'est particulièrement le cas du Blade de 1998. Avant le lancement de sa série Foundation et ses scénarios pour DC (The Dark Knight, Man of Steel), David S. Goyer a scénarisé la saga Blade. Dans le  podcast Happy Sad Confused de Josh Horowitz, il est revenu sur sa carrière et les premières ébauches du film de vampires avec David Fincher.

David Fincher face à l'industrie

BLADE PAR FINCHER

Le réalisateur venait tout juste de sortir du cauchemar d'Alien 3, bien loin de la carrière colossale qu'on lui connait aujourd'hui. Blade n'était encore qu'un projet nébuleux lorsque David Fincher, qui devait le réaliser, a invité le scénariste à le rejoindre dans un bureau débordant de visuels liés à l'univers du chasseur de vampires. David S. Goyer a raconté les détails à Josh Horowitz :

« J'ai développé un projet avec Fincher avant qu'il ne fasse Seven. [...] Je me souviens d'être allé dans le bureau de nos producteurs... Il y avait une table de conférence géante. Fincher avait étalé 40 à 50 livres de photographie et d'art avec des post-it à l'intérieur. Il m'a dit : "C'est ça le film". Il nous a fait faire un tour de table de deux heures sur l'ésthétique de telle scène, de tel personnage. C'était une présentation visuelle très complète. [...] Je n'avais jamais vu quelque chose de semblable auparavant. Une grande partie de cette réflexion m'a influencé. »

Blade qui flingue la concu

Finalement, c'est Stephen Norrington, un spécialiste des effets spéciaux, qui a pris les rênes du premier volet de Blade. Et ce choix semble cohérent car on peut supposer que David Fincher cherchait à explorer de nouvelles techniques et à repousser les limites des effets spéciaux. C'est ce qu'il a fait durant toute sa carrière à commencer par Fight Club, mais aussi L'Étrange Histoire de Benjamin Button et, plus récemment, le subversif et prodigieux Mank sur Netflix.

Blade souffre d'un scénario cabossé et inégal en raison des enjeux énormes de production, étant l'un des rares titres Marvel à jouir d'une telle considération financière dans les années 90. Cependant, il brille aujourd'hui comme un pionnier d'un sous-genre qui avait basculé dans la parodie et la surenchère, à l'instar de Batman et Robin en 1997. Et David Fincher n'y est sûrement pas étranger.