"Dégoûtant" : Anne Hathaway raconte ce casting lunaire où elle a dû embrasser une dizaine d'acteurs

Augustin Olivier | 23 avril 2024 - MAJ : 24/04/2024 10:58
Augustin Olivier | 23 avril 2024 - MAJ : 24/04/2024 10:58

Anne Hathaway est récemment revenue sur une horrible expérience de casting durant laquelle elle a dû embrasser 10 hommes différents.

Si elle a participé à de nombreux grands films (InterstellarLe Diable s'habille en PradaThe Dark Knight Rises), on ne peut pas dire que la carrière d'Anne Hathaway a toujours été un long fleuve tranquille. L'actrice est en effet passée par plusieurs périodes creuses et moments de doutes, notamment par rapport à certains castings.

Si Hathaway avait déjà expliqué qu'Interstellar et Christopher Nolan avaient "sauvé sa carrière", elle est récemment revenue sur un souvenir beaucoup moins agréable, où elle avait dû embrasser 10 hommes différents dans le cadre d'un casting.

 

Colossal : Photo Anne HathawayQuand on te dit que tu dois embrasser dix débiles pour un casting :

 

Anne Hathaway et les castings des années 2000

C'est dans une longue interview pour V Magazine que l'actrice a évoqué cette fameuse expérience, ainsi que le fonctionnement des castings au début des années 2000 :

« Dans les années 2000 – et cela m’est arrivé – il était considéré comme normal de demander à une actrice d’embrasser d’autres acteurs pour tester l’alchimie. C’est en réalité la pire façon de procéder [...]. On m'a dit : "Nous avons dix gars qui viennent aujourd'hui et tu as été choisie. N'as-tu pas hâte de les embrasser ?". Et je me suis dit : "Y a-t-il quelque chose qui ne va pas chez moi ?" parce que je n'avais pas hâte de le faire. Je trouvais que c'était dégoûtant.

Et j'étais si jeune et terriblement consciente d'à quel point il était facile de tout perdre si on était qualifié de "difficile", alors j'ai juste fait semblant d'en avoir envie et j'ai continué. Ce n’était pas un jeu de pouvoir, personne n’essayait d'être mauvais ou de me faire du mal. C’était juste une époque très différente et maintenant nous savons mieux comment faire. »

 

Colossal : Photo Anne HathawayQuand le directeur de casting te dit que c'est cool :

 

Un souvenir qui démontre bien l'évolution des moeurs dans l'industrie du cinéma, mais aussi des comportements parfois très limites auxquelles pouvaient être confrontés les acteurs et encore plus particulièrement les actrices. Heureusement, les choses semblent s'être améliorées depuis si l'on en croit la déclaration d'Anne Hathaway.

Quoi qu'il en soit, l'actrice est bientôt à l'affiche de la comédie romantique L'idée d'être avec toi avec Nicholas Galitzine, qui sortira sur Prime Video le 2 mai 2024.

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commentaires
Birdy l'inquisiteur
25/04/2024 à 08:16

@Sigi : répète le encore une fois, tu vas finir par y croire.
Mais pendant que tu milites sur un forum en buvant ton café, d'autres vivent réellement ces situations.
En gros tu vis dans le fantasme d'un milieu que tu ne connais absolument pas, tu généralises des cas extrêmes, et tu les tolères en préférant accuser la victime de pouvoir choisir le chômage, plutôt que simplement faire un petit effort intellectuel pour comprendre de quoi elle parle.
Tu pourrais de temps en temps choisir de réfléchir 30sec, mais apparemment c'est pas trop ton truc. (Même lire "mon essai" c'est trop d'efforts en même temps...).

Sigi
25/04/2024 à 04:10

@ Birdy l'Inquisiteur - "Je me demande où tu as cru que le problème se limitait à Hollywood." Je me demande où tu l'as lu ? Et surtout, on parle d'Hollywood là en l'occurence. Je ne lirai pas ton essai, mais en revanche:
Le choix, Birdy, le choix.

Birdy l'inquisiteur
24/04/2024 à 20:59

@ Sigi : toi par ex, t'as choisi de dire n'importe quoi, et tu t'y tiens. Respect.

Je me demande où tu as cru que le problème se limitait à Hollywood. C'est une question de pouvoir. Si tu choisis d'évoluer au plus près des puissants, les règles sont écrites par et pour eux.
Le problème, dans ce milieu, c'est que tu trouves toujours assez puissant pour t'imposer un choix compliqué. Un directeur de casting, un agent, c'est tout puissant pour un jeune comédien.
Un réalisateur avec une belle carrière, un chef opérateur de renom, c'est Dieu pour une actrice débutante ou une technicienne rêvant de travailler sur le prochain film.
Un producteur, c'est celui qui tient ta carrière entre tes mains, mais bien avant, d'autres que lui t'ont ouverts la porte, aidé à grimper. Toutes et tous sont très loin d'être des requins, des profiteurs, des harceleurs. Beaucoup de ces gens puissants sont des personnes très bien, respectueuses. Mais dans le lot, il y en a toujours qui ont pris gout à l'immunité. Et puisqu’il ne leur arrivera rien... pourquoi ne pas en profiter un peu, beaucoup, exagérément ? Eux aussi ont fait ce choix de devenir des ordures. Pourquoi ont ne parle pas un peu de ce dilemme moral qui ne semblent pas les empêcher de recommencer ?

Un réalisateur ou un producteur choisit d'entrer dans ta loge pour te faire comprendre que si tu veux garder ton tôle récurrent minable qui te paye à peine ton loyer, faudra être très conciliant(e). Et parce que ce réal ou ce prod (ou acteur surpuissant, ou les 3 à la fois) fait vivre beauuuuuucoup de monde, et ramène beauuuuuuucoup d'argent dans les caisses, tu regardes ailleurs au moment de crier au loup. Tu choisis le silence. Le milieu a choisi pour toi. Il t'impose le silence. Il te broie immédiatement au moindre signe de rébellion face à ce pacte tacite qui offre l'immunité à ceux qui tiennent le choix de chacun entre leurs mains.

Même la loi y trouve ses compromis et ses petits arrangements entre amis. Tu peux donc ajouter au Hollywood qui te dégoute : la politique, la mode, le sport, les cuisines de grand restaurant, les grandes écoles, l'armée, et tout ce qui permet à une personne en position dominante de te faire comprendre ce qu'elle veut pour que tu obtiennes ce que tu veux.
Arrives donc ton histoire de choix : à quel moment ta morale prend le dessus sur ton ambition.
En gros, tu constates que le monde est pourri (bravo) mais tu craches sur la personne qui tente d'atteindre son rêve professionnel. C'est interdit de rêver ? D'y croire un peu ?
Ça te gêne parce qu'elle a un rêve (elle est mignonne) ?
Parce qu'elle n'avait pas compris qu'on n'a rien sans rien et qu'il faut passer à la casserole (la gourde) ?
Parce qu'elle se plaint 20 ans plus tard après avoir réussi (l’hypocrite) ?
Ou parce qu'elle a les couilles d'affronter et dénoncer un système honteux qui pourrait s'écrouler si tout le monde avait son courage (la relou) ?
Finalement ce qui te gêne c'est peut être qu'elle ne s'est pas avouée vaincue, et milite pour que ça change. Son choix, elle le fait maintenant : parler. Parfois porter plainte en sachant que ça ne peut plus aboutir. Son choix, c'est de renoncer au silence.
Et elle a peut être dit non un paquet de fois avant de se retrouver piégée par une scène de ping pong cachant (surprise !) des attouchements humiliants (et plus si affinités) avec le réalisateur au casting "pour vérifier que". Pour un Brett Ratner qui entre dans sa loge et se touche devant l'assistante (en pensant que ça l'exciterait peut être) sans trop se demander s'il risque quoi que ce soit, et un producteur tout puissant qui se paye des anciens agents du renseignement pour effrayer ses victimes... il y a tout le reste, des pervers sans scrupules qui croquent à tous les étages, sans craindre grand chose, parce que justement, en face, la personne n'a pas le choix. C'est dehors, ou pourquoi pas après tout ça a l'air normal dans ce milieu.

Mais si les règles de base garantissaient de pouvoir travailler sans ce risque permanent de devenir désirable pour quelqu'un de puissant "à qui on ne dit pas non", les films n'en seraient pas moins bons.
La vérité c'est qu'une production offre des positions extrêmement privilégiées qu'il fallait encadrer bien avant. Et grâce aux personnes qui dénoncent ces excès, les futures jeunes actrices et acteurs (et techniciens) pourront choisir ce métier sans craindre ces pratiques malsaines. Un PPDA n'aurait pas pu s'amuser ainsi toute sa carrière, Nicolas Hulot en aurait encore une, et les 12 avocats de Bruel ne chercheraient pas comment le faire passer pour une victime de sa notoriété.

Pseudonaze
24/04/2024 à 17:58

Pfff méthodes de vieux lubriques pour se rincer l'oeil...ils n'ont qu'à caster directement sur le trottoir tant qu'à faire !!!

Sigi
24/04/2024 à 17:04

@Morcar - Evidemment, puisqu'Hollywood est un système sain et bienveillant dans lequel évolue les personnes les plus morales au monde. Demain je vais m'inscrire à l'armée, en espérant qu'on ne me demande de tuer personne. Tout le monde sait, même la masse sait, qu'il s'agit d'un enfer sur terre où il sera demandé d'abandonner sa dignité, son corps, son esprit et une partie de sa liberté si l'on veut réussir, en particulier lorsqu'on est une femme. C'est un secret de polichinelle. Je ne juge en rien les choix des uns et des autres, et je ne défendrai jamais Hollywood dont je vomis l'essence de toutes les fibres de mon être. Mais il n'en demeure pas moins un choix.
Certains ont accepté d'être blacklistés plutôt que de se vendre, d'autres non. C'est tout. Il faut arrêter d'entrevoir des adultes comme des gosses systématiquement vulnérables. Le choix, Morcar, le choix. Ce qui définit un être et ses valeurs: le choix.

Morcar
24/04/2024 à 15:27

C'est affolant le nombre de c0nneries qu'on peut lire ici !!

Alors certes, Anne Hattaway a fait un choix, comme la plupart des actrices victimes de Weinstein ont fait un choix. La plupart ne disent pas avoir été vi0lées, mais s'être retrouvées dans une situation où elles savaient que si elles ne se laissaient pas faire, on allait détruire leur carrière. @Sigi, tu diras que là aussi elles ont fait leur choix ?
Evidemment, Hattaway pouvait dire non, au grand risque de se voir blacklistée. Mais ce qu'elle veut dire ici c'est que jamais elle n'aurait du avoir à faire ce choix. C'est assez simple à saisir, je pense.

@Robin des bois, si tu ne vois pas de différence entre les 10 acteurs qui ont du simuler UN baiser pour leur casting, et Anna Hattaway qui a du enchainer 10 baisers avec 10 hommes différents, je trouve ça assez grave. On imagine bien que pour tout acteur il ne doit pas toujours être facile de devoir embrasser son partenaire à l'écran (j'ai souvenir d'avoir lu que pour Emma Watson ça a été compliqué d'embrasser Rupert Grint qui était son ami depuis des années, par exemple), mais en embrasser une dizaine les uns après les autres, ça doit quand même être une expérience bien plus "ennuyante".
Et le fait que ça arrive dans le sens inverse, pour un acteur qui devrait embrasser une dizaine d'actrice, n'est pas mieux. Mais à te lire, puisque ça peut arriver dans les deux sens, ce n'est pas grave. Consternant...

@Birdy l'inquisiteur, +1000
Ca fait du bien de lire un peu de paroles sensées au milieu de toute cette m...

@Napagnuma, +1000 aussi

Franken
24/04/2024 à 02:11

Elle dit juste que certaines choses pas folichonnes, considérées comme banales et insignifiantes il y a peu, ont su évoluer dans le bon sens.

Ce n'est pas la peine de lui foutre tous vos petits dramas relationnels sur les épaules !

Napagnuma
23/04/2024 à 23:46

99% des actrices n’atteindront jamais la célébrité d’une Anne Hathaway. Celles-là  n’auront jamais l’assise qu’offre la starification pour dire "non" sans en payer les conséquences et peuvent être contraintes à la boucler toute leur carrière.
C’est pour cela que des témoignages comme ceux-là ne sont pas seulement légitimes, ils sont indispensables. Anne Hathaway, en parlant d’elle-même, parle finalement pour les sans-voix.

Birdy l'inquisiteur
23/04/2024 à 20:35

Parce que si on me propose d'embrasser demain les 10 plus belles mannequins de la place de Paris, ce sera le plus beau jour de ma vie. Mais bon... visiblement ça l'a pas fait pour elle, surtout accompagné des fameuses phrases du gros lourd qui illustrent bien ta place dans sa tête : sous son bureau.

Birdy l'inquisiteur
23/04/2024 à 20:25

Partons du principe qu'embrasser quelqu'un pour un casting ne rebute pas du tout Anne Hattaway : c'est son métier, c'est cadré, sous contrôle, et plutôt utile pour le duo de vérifier qu'ils sont crédibles dans un rapport intime.
Mais embrasser 10 acteurs différents dans la même journée... c'était suffisamment difficile pour elle pour qu'elle en parle aujourd'hui comme d'un exemple d'excès qui n'arriverait plus à notre époque post Metoo.
Tenter de minimiser l'emprise masculine du système et son manque de considération pour la gente féminine (ou masculine dans le cas de Morandini envers de jeunes acteurs) c'est avoir un peu raté un brin de l'histoire récente dans l'évolution des bonnes mœurs du cinéma.

Trouver normal ce procédé et retirer à l'actrice son droit à exprimer son ressenti 24 ans après, quand protégée par sa carrière elle peut enfin s'exprimer sans crainte, c'est également ne pas comprendre (ou faire semblant de) que la limite n'est pas fixée par les spectateurs/forumeurs/lecteurs de potins, mais par les personnes qui vivent ça dans le quotidien de leur métier.
Ce n'est pas à vous ou moi de dire si c'est normal/acceptable/exagéré, mais à celles et ceux qui subissent ces méthodes, et changent le système quand ça va trop loin. Que ça plaise ou non aux protectionnistes bien au chaud derrière leur écran d'ordi.

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