Xbox : le patron du studio défend sa stratégie d'exclusivité, adaptée "aux jeunes"

D’après Phil Spencer, patron de Xbox, la nouvelle stratégie d’exclusivité du studio serait adaptée au comportement des consommateurs de la génération Z (les gens nés entre la fin des années 90 et le début des années 2000). Autrement dit : "les jeunes".

Depuis déjà longtemps, Microsoft a renoncé à gagner la guerre des consoles. Phil Spencer, patron de Xbox, sait très bien que sa marque a été vaincue depuis le duel opposant la Xbox One à la PS4. Face à la suprématie grandissante de Sony (et de Nintendo, même s’ils sont à part), la bonne idée de Xbox aura ainsi été de changer radicalement de tactique au cours des années.

Plus concrètement : Microsoft a carrément décidé de court-circuiter le principe d’exclusivité des jeux vidéo. 

En proposant au consommateur le plus de licences possible sur PC et Xbox, la firme souhaite devenir le plus important distributeur de jeux du marché – à défaut de vendre des consoles et des jeux. Pour se faire, elle s’est concentrée sur le rachat de gros studios comme Mojang (Minecraft) en 2014, Bethesda en 2021 et, bien évidemment, Activision-Blizzard en 2023. L'entreprise s'est aussi lancée dans la création d’un catalogue de jeux à abonnement : le Xbox Game Pass.

Et d’après le patron de Xbox, cette stratégie a été imaginée en prenant en compte le mode de consommation de la Gen Z (nom donné aux gens nés entre la fin des années 90 et le début des années 2000).

Il y a dix ans, Microsoft rachetait Mojang pour 2,5 milliards de dollars

xbox serie z

Le jeu vidéo n’est plus un loisir spécifique à la jeune génération, mais celle-ci est toujours le principal public cible des éditeurs. D’après Phil Spencer, ce sont des études menées par Microsoft sur la Gen Z qui auraient ainsi poussé l’entreprise à rompre avec le concept d’exclusivité.

Il s’est expliqué dans une Interview avec Polygon :

"Ce qui ressort de nos recherches sur la Gen Z, c’est que la Xbox ne peut plus être un appareil que l’on branche à un téléviseur. Car plus rien ne marche comme ça pour eux. Qu’ils aient un iPhone, ou un Android, tous les jeux et toutes les applications sont identiques dessus. On peut accéder à TikTok sur les deux, du moins pour l’instant. Tous leurs contenus sont disponibles là où ils le souhaitent. Et donc, le pivot de notre marque – pour rester attractif auprès d’un public jeune – c’est que Xbox devienne un endroit où l’on peut trouver tous les jeux que l’on veut." 

Pentiment ressort et c’est une super occasion de découvrir ce jeu génial

jeux sans frontières

Le fait que Phil Spencer admette enfin que cette tactique est le nouveau pivot majeur de sa marque est intéressant. Mais ce n’est pas une surprise. Lors de la tumultueuse fusion avec Activision-Blizzard, c’était le nerf de la guerre pour Xbox. Afin de montrer sa bonne foi aux concurrents, la compagnie leur cédait volontiers les droits des licences qu’ils rachetaient. Son but présumé étant de briser les barrières entre les consoles et les plateformes, pour que le maximum de jeux soit accessible à tous.

Pour aller davantage dans ce sens, Microsoft a annoncé, en février 2024, rendre disponibles certains de ses jeux sur des plateformes rivales. Parmi eux, d’excellents titres tels que Pentiment, Hi-Fi Rush, Sea of Thieves et Grounded. Plus dingue encore, la firme envisagerait même de sortir chez la concurrence ses jeux les plus attendus, comme par exemple le très excitant Indiana Jones et le Cercle Ancien.

Tandis que Sony continue d’exploser les records de ventes de PS5 avec ses exclusivités comme atout, Microsoft a ainsi embrassé une politique totalement inverse. Et non sans raison. 

Multiplateformes + Gen Z = profits ?

la vraie stratégie xbox

Évidemment, tout ça n’est pas de la charité. Et il ne s’agit probablement pas non plus de répondre au mode de consommation des jeunes. Le vrai moteur de cette fameuse stratégie pivot chez Xbox est pragmatique.

Les coûts de production de jeux vidéo sont de plus en plus élevés avec les années (Phil Spencer estime à 300 millions de dollars en moyenne la production d’un triple A), ce qui entraîne de plus gros risques pour les studios. Et bien sûr, ce danger est décuplé si le jeu en question est une exclusivité et que la console ne se vend pas si bien que ça. 

L'importance de savoir estimer le danger

Voilà en somme ce qui justifie la volonté de Xbox de distribuer ses jeux chez la concurrence, tout en minimisant ses coûts de développement. La firme a ainsi été très timide côté jeux exclusifs en 2023 pour cette même raison. Elle souhaite produire moins et distribuer plus.

Une stratégie intelligente, mais aux conséquences graves et critiquables. Car afin de réduire les coûts, des licenciements massifs ont lieu en ce moment parmi les différents studios acquis par Microsoft.