The Fall Guy avec Ryan Gosling : surprise, c'est pas nul !

La Rédaction | 1 mai 2024 - MAJ : 02/05/2024 14:20
La Rédaction | 1 mai 2024 - MAJ : 02/05/2024 14:20

The Fall Guy, c'est le nouveau film de David Leitch avec Ryan Gosling et Emily Blunt. Et étonnamment, c'est le meilleur film du réalisateur. Décryptage vidéo.

Atomic Blonde, Deadpool 2, Hobbs & Shaw, Bullet Train... Malgré son importance non-négligeable sur le succès du premier John Wick, on se méfie pas mal du cinéma bêtement méta et inconséquent de David Leitch. Pourtant, il faut bien admettre que The Fall Guy nous titillait par sa manière de déconstruire le métier de cascadeur, tout en tournant en dérision la machine hollywoodienne.

 

 

Si le film n’évite pas certains écueils de son réalisateur, la seule présence de Ryan Gosling et Emily Blunt aide à faire de ce petit blockbuster une surprise attendrissante et charmante, tout simplement parce que le cinéaste à la barre croit à l'histoire qu'il raconte. Et plus que jamais, Gosling confirme, après The Nice Guys et Barbie, qu'il est un acteur comique absolument irrésistible, qui donne ici un tempo essentiel dans la réussite du long-métrage.

Tout savoir sur The Fall Guy

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Pas nul mais consternant
09/05/2024 à 20:34

Un film qui ne sert à rien sinon à espérer engranger des millions en prenant les spectateurs pour des débiles

Flo1
07/05/2024 à 14:49

Da F#ck Guy ?

Évidemment, adapter une série télé sur grand écran, ça n'est plus très excitant aujourd'hui. Encore plus si c'est une série un peu ringarde et assez bouseuse, du genre à alimenter les dimanches après-midis de TF1 par exemple (pour ceux qui rentrent tôt de la chasse ?). Pensons un peu à "L'Agence tous risques" (Hannibal qui a un autre emploi d'acteur de série Z) ou "Le Rebelle" (la reconversion en chasseur de prime clinquant), et on voit qu'il y avait quelques récurrences dans ces trucs rigolos...
Et surtout que le pitch originel était assez prometteur, mine de rien : un cascadeur de formation qui exerce aussi l'activité de chasseur de primes quand il n'a pas de boulot. Ces gens sont bien sûr des prolos, précaires. Ce métier est à la fois très exposé, mais il garde le visage de ces artisans dans l'ombre... ce qui en fait des espèces d'incarnations de super-héros, et en quelque sorte des cowboys modernes - la chanson du générique de la série lorgnait beaucoup là dessus.

Avec toute sa légitimité d'ancien cascadeur, est-ce que le réalisateur David Leitch va en faire quelque chose ? Non.
Toujours le même défaut de 87North Productions, leurs films ont des idées qui partent dans tous les sens, juste pour le plaisir des séquences de combats/cascades. Un peu comme dans certaines productions asiatiques, mais sans le côté exotique.
Ici on a une mise en abîme, un film (Kitsch et Snyderien) dans le film, deux acteurs (Ryan Gosling et Emily Blunt) facilement associés aux risques-tout masos et mélancoliques, blessés à la chair et au cœur. Ainsi qu'aux buddy movies amoureux...

Méta oblige, on a aussi un tas de références qui vont de Tom Cruise (respecté) à de faux Tom Cruise et Gale Anne Hurd (à ce qu'on dirait, en tout cas de sacré c0ns), de Julia Roberts (pour le romantisme, pas parce que elle a épousé un caméraman, donc un technicien de l'ombre) à des séquences cartoonesques, du fan service souvent poussif (le bruitage de "L'Homme qui valait trois milliards" à un moment, gratos, et les cameos un peu gênants)... Et des répliques et accessoires de films, des clins d'œil corporate au studio Universal.
Mais vous pouvez extrapoler là dessus comme vous voulez, y chercher des liens et associations d'idées... Au final, vous n'y trouverez pas grand chose de constructif.

Bref c'est un gros bordel, c'est pas toujours cohérent ("Miami Vice" incompatible avec l'âge de Gosling, Blunt qui sait tout d'un coup se battre). Et comme d'habitude chez 87North, ça a beau taper de partout dans de virtuoses scènes d'action, et laisser les acteurs improviser leurs répliques en roue libre (jusqu'au trop plein)... Hollywood reste quand-même suffisamment épargné par la critique, il ne faut fâcher absolument personne. Le scénario est sans surprise (un ou deux cadavres au menu, c'est tout), au point que même les protagonistes y vont de leurs commentaires là dessus.

La radicalité totale, encore absente chez Leitch et cie. On n'est ni au niveau du kamikaze "Tonnerre sous les tropiques", ni de la chronique rétro de Tarantino, ni même aussi cool qu'un Shane Black ni aussi morbide que "Deadpool 2"- il y manque un auteur pur et dur, qui n'hésiterait pas à pousser le bouchon plus loin.
Pas même d'apartés un peu plus sociales, comme si le réalisateur avait peur d'ennuyer les spectateurs avec la présence d'instants réalistes. Juste quelques réflexions sur le milieu, le business, les codes, l'angoisse à l'idée de devenir obsolète...

Mais heureusement il y a dedans un petit fil rouge, une sorte de construction narrative qui fait que le film arrive encore à tenir debout. Même si difficilement, et des fois maladroitement :
Précisons donc qu'il s'agit avant tout d'un film Romantique. Et ensuite d'un film d'Action. Si vous vous attendez à un rythme soutenu, vous serez forcément déçu, parce que le but (involontaire ?) sera de voir l'Actionner policier parasiter la Comédie de remariage, s'opposer à elle (montage alterné, split screen).
Puisque l'héroïne, voulant devenir une grande metteuse en scène, cherche forcément le contrôle. Tandis que lui, cascadeur, sa vie repose quand-même beaucoup sur le chaos, le risque de mourir à tout moment.
Une façon de symboliser les relations amoureuses, voire même les relations homme/femme.

Et toutefois, à d'autres moments, on verra les deux genres filmiques réussir à s'amalgamer, comme dans la séquence d'ouverture en plan-séquence, qui a un vice caché...
Ou le dernier climax, qui passe d'un truc à la Mad Max, à de la chasse à la malette précieuse.
Et surtout une géniale course-poursuite en voiture, dont le découpage est frustrant au début... puis qui ensuite marie harmonieusement deux points de vue, sur fond de Phil Collins - beaucoup de chansons parlant d'amour dans ce film, cadencé régulièrement par un tube de Kiss.
C'est quand les scènes d'action reposent uniquement sur Gosling, sans Blunt, que le film est plus faible, qu'il lui manque ce contrepoint original.

Un long-métrage où on regrette le bon vieux temps, mais qui arrive à ne jamais être bêtement passéiste...
Assumant de raconter les doutes énormes d'une génération Y qui ne sait pas si elle en fait trop, ou pas assez...
Rendant hommage à toute une profession, en décidant d'être le plus attachant et optimiste possible.
Et en plus d'être spectaculaire, c'est même vraiment très drôle à divers moments.
Mais pour le scénario, il aurait fallu effectivement en faire plus.

Pas Fou, le Gars.

Finalement c'est pas mal leitch
01/05/2024 à 20:10

Je me laisserai bien tenté mais c'est le jeu de Ryan qui me freine un peu.
Je viens de me rendre compte que j'apprécie tous les films réalisés par tonton David.
si on sait qu'on ne va pas voir du Kubrick ça se laisse voir.Pas un style ultra original mais plus qu'un yes man , un bon artisan

Ghob_
01/05/2024 à 18:35

Yo, Antoine !
Je viens de regarder la vidéo, toujours très intéressante (même si elle reprend beaucoiup des points abordés et développé dans la critique écrite, mais comme j'étais déjà assez d'accord avec celle-ci, il en va forcément de même). Et ça tombe bien, chuis passé devant mon cinoche tout à l'heure en sortant du boulot et j'ai vu qu'il était à l'affiche cette semaine. Curieux tu m'as rendu, je pense donc aller tenter ma chance un de ces jours :)

P.S: Eh ouais, moi aussi j'ai du mal à croire qu'il y ait autant de gens qui aient pu apprécier Bullet Train, alors que perso j'ai pas réussi à aller jusqu'au bout (et pourtant, en général je suis plutôt bon public pour ce genre de blockbusters...). Limite je m'étais plus amusé devant Hobbs & Shaw, qui comportait parfois petites idées rigolotes de mise en scène dans les scènes d'action et surtout un duo principal, qui contre toute attente fonctionnait plutôt bien (mais ça c'est parce que je suis un beauf qui adore la saga Fast & Furious, tout en sachant pertinemment ce que je regarde lol).
Atomic était plutôt sympa aussi dans son genre, malgré effets de style un peu trop "wesh-regarde-comme-c'est-cool, mec", mais juste voir Charlize Theron distribuait les mandales (et en recevoir des bien gratinées aussi lol) ça suffit déjà à faire mon bonheur, ahah !

Mais sinon, nan la carrière de Leitch n'a rien de bien foufou et je pense aussi que ce qui faisait la qualité et le charme de John Wick venait en grande partie de Chad Stahelski... maintenant à voir si après celui-ci, le cinéaste saura apprendre de ses erreurs et remettre en question sa conception du divertissement d'action.
L'espoir fait vivre ! :p